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Relay bypass : mise au point et fonctionnement

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Vous avez peut être déjà entendu parler du "relay bypass", ou même déjà utilisé ce système sans le savoir. Il s'agit d'un système true bypass, mais assez différent du système utilisant un switch 3PDT. Au lieu d'utiliser un switch mécanique, on va utiliser un microcontrôleur, un relai et un switch sans clic.
Relay Bypass Pedal DIY Soft Switch PCB
 Alors vous allez me dire : pourquoi ?

Comme vous le savez peut être, le switch 3PDT est LA première cause de défaillance des pédales d'effet. Ces switchs sont relativement peu solide (relativement, parce qu'on les martyrise quand même pas mal sur scène), et ne tiennent en théorie que 30 000 cycles d'activation pour les meilleurs d'entre eux. Avec le relay bypass, on va utiliser un relai qui va jouer le rôle de connecteur mécanique. Les relais durent entre 10 et 100 millions de cycles ! On a donc un système bien plus résistant dans le temps !

De plus, le switch qu'on va utiliser est moins bruyant (pas de "clic" lorsqu'on l'active) et dure aussi plus longtemps qu'un 3PDT, 50 000 cycles généralement. Ils sont aussi bien plus faciles à remplacer puisqu'il n'y a que 2 connections à faire !

On va voir dans cet article comment cela fonctionne, et comment coder le microcontrôleur nécessaire pour que cela fonctionne. Accrochez vous ça va être long !



Sommaire





Comment ça marche le relay bypass ?


Un relai fonctionne un peu comme un interrupteur, activé par un courant. Il comporte une bobine : quand elle reçoit un certain courant, elle va activer le switch interne du relai. Sur ce symbole :
Relay Symbol
La bobine est représentée (le rectangle avec une diagonale), le switch interne par un symbole de switch. Quand on fournit un courant du coté + de la bobine, on active le switch, qui change de coté.

Les relay existent en version DPDT, ce qui va nous permettre de faire switcher le signal : en mode "normal" on sera en bypass, et quand on active au pied, l'effet sera activé.

Comment faire maintenant pour que le relay soit activé au bon moment, ou pour allumer la LED puisque les relais n'existent pas en 3PDT ? On va utiliser un microcontrôleur. Un microcontrôleur est un chip numérique à 8 pattes, il s'agit en fait d'un ordinateur miniature ! On peut y stocker un code qui va lui dicter précisément quoi faire. Ici, on va lui dire en gros : "active le relai quand j'appuierai sur le switch, et allume la LED si le circuit est on". Ainsi c'est lui qui va activer le relai en envoyant un courant qui va activer le relai.

Voilà à quoi ça ressemble dans une pédale commerciale (chez Dr Scientist) :
Dr Scientist Relay bypass circuit
Le switch est relié au microcontrôleur qui va "capter" quand le switch est pressé, puis va activer le relai et la LED : l'effet est activé !

Ok, ça a l'air tout simple comme ça, vous verrez qu'en pratique c'est un peu plus complexe !




Schéma du circuit


Voici le schéma du circuit qu'on va réaliser :
Relay bypass schematic
Le microcontrôleur est un PIC, le PIC12F675. Les PIC sont un type de microcontrôleurs très répandu, produit par MicroChip. Il y a plein de PIC différents avec un nombre de pattes différents, des options en plus (convertisseurs analogique / digital...etc). Le PIC12F675 est un chip 8 bits très complet, pas très cher et petit (8 pattes). Il conviendra parfaitement pour notre utilisation !
Microchip PIC12F675
On peut aussi utiliser un ATtiny85 qui peut fonctionner avec Arduino, ou d'autres types de microcontrôleurs (il y en a plein !). J'ai choisi le PIC12F675 car il est très documenté, et peut être codé en C, qui est un langage assez simple et fonctionnel.

Comme vous pouvez le voir sur le schéma, il faut lui fournir 5V régulés sur la patte 1, et connecter à la masse la patte 8. Pour fournir les 5V régulés, on utilise un régulateur de tension, comme pour la Belton brick qu'on a déjà vu avec les réverb. Un 78L05 fait très bien l'affaire. Un condensateur C1 va éviter les variations brutales de tensions liées à l'alimentation.

Après, on connecte le relai comme il faut : les switchs sont câblés comme un 3PDT : le signal rentre, puis soit il est connecté directement à la sortie (sur le schéma il fait 9, 10, 3 puis sort par 4), soit on envoie le signal vers l'effet (SND), puis on envoit le signal de sortie de l'effet (RTN) vers la sortie de l'effet (OUT). On rajoute une diode de protection qui évite des variations des problèmes liés aux bobines (lorsqu'on coupe le courant, elles peuvent générer un voltage qui abimerait le reste du circuit...)



Le microcontrôleur


Le microcontrôleur, comme les OP amps, a une patte connectée à l'alimentation (5V ici), et une connectée à la masse.

Chaque patte restante du microcontrôleur (les pattes numéro 2, 3, 4, 5, 6 et 7) peut être utilisée soit comme une entrée, soit comme une sortie. On les appelle "GPIO" (General Purpose Input / Output) et on peut les configurer comme on veut avec le code qu'on va inclure dans le microcontrôleur :
  • Entrée (input) : le microcontrôleur va "sentir" ce qu'il se passe au niveau de la patte : valeur d'un voltage, switch pressé ou non ...etc
  • Sortie (output) : le microcontrôleur va envoyer un courant depuis cette patte vers les composants qui sont connectés à cette patte.
Ici, on commence à se douter ce qu'on va faire : la patte connectée à la LED va être une sortie, celles connectées au relai aussi, et celle qui va "sentir" le switch va être une entrée. On a donc 1 entrée (patte 6) et 3 sorties (pattes 2, 3 et 7)

ATTENTION : pour que cela soit plus logique et plus drôle (ironie...), le numéro des GPIO est différent de celui des pattes... Voici un petit schéma :
PIC12F675 GPIO relay bypass
La patte 2 est donc le GPIO numéro 5, la patte 6 est le GPIO numéro 1...etc. Dans le programme qu'on va écrire, il faudra nommer les GPIO en fonction de ces numéros et pas du numéro des pattes ! Vous commencez à entrevoir les subtilités qui nous attendent...

Bien !

Chaque entrée ou sortie (chaque GPIO) peut être configurée comme analogique ou digitale :
  • Analogique : on peut utiliser un convertisseur Analog to Digital (ADC), pour pouvoir "lire" la valeur du voltage de 0 à 255 (le PIC12F75 est en 8 bits, mais il existe des chips 16 ou 32 bits qui peuvent lire plus de valeurs différentes !). A noter qu'on peut aussi utiliser un convertisseur Digital to Analog (DAC) pour envoyer un voltage précis (entre 0 et 5V, avec 256 échelons) sur une sortie.
  • Digitale : on peut lire soit une valeur "haute" (high) ou une valeur "basse" (low). Cela correspond à des 1 ou 0 si vous voulez. Dans notre cas, la valeur haute sera de 5V, et basse de 0V.
Ici, on ne va pas s'embêter : on enverra 5V au relai et à la LED quand l'effet sera activé, et 0V quand il sera off. Les sorties seront donc configurées comme digitales.
Pour sentir le switch, on a pas besoin d'avoir  un nombre de valeur précise, ce sera du on / off. On peut donc mettre l'entrée comme digitale aussi.

On verra tout à l'heure plus en détail comment ça se passe au niveau du code.




Le relai


Il existe énormément de modèles de relais, qui acceptent des tensions différentes. Ils ont aussi des tailles très différentes, et des formes différentes. Les relais Reed ressemblent à des circuits intégrés, les relais classiques à des gros cubes, avec plus ou moins de pattes... Il leur faut une puissance plus ou moins importante pour que la bobine soit activée. Voici un exemple de quelques relais :
Relays types

On a donc vu qu'on allait utiliser les états hauts ou bas du microcontrôleur pour activer le relai. On va donc fournir 5V. Il nous faut donc un relai qui peut s'activer avec une tension de 5V. En fait, on a plusieurs conditions à respecter.

Pour notre utilisation il nous faut un relai :
  • De petite taille : on ne veut pas s'encombrer d'un relai qui prendrai la moitié du boitier, et si ça peut rentrer dans du 1590A, ce serait un gros plus
  • Activé par une tension de 5V : ce qui correspond à la valeur "haute" en sortie d'une patte du microcontrôleur ("valeur haute d'une sortie numérique d'un GPIO" si on veut se la jouer un peu)
  • Avec une faible puissance d'activation : le microcontrôleur ne peut pas délivrer de grosses intensités en sortie. Généralement, on a 20 mA, ce qui nous fait une puissance de 100mW. A noter qu'on peut utiliser un transistor pour amplifier le courant.
  • en DPDT : on veut pouvoir switcher input et output, il nous faut donc un DPDT.
  • Pas trop cher : bah oui, on n'a pas envie que ce système coute 30 fois plus cher qu'un 3PDT. Étant donné que ce système dure à peu près 2 à 3 fois plus longtemps (et plus facile à remplacer), on va tabler sur un cout total de 3 fois un bon 3PDT, c'est à dire une dizaine d'euros au total. Le switch soft coute environ 3 euros, ça nous laisse donc 7 euros pour tout le reste !
  • Pas de composant de surface : pour que cela soit plus facile à assembler.

Il a donc fallu fouiner dans toutes les datasheets de tous les relais pour trouver le compromis parfait...

And the winner is...

Le Takamisawa NA05W-K ! De petite taille, pas cher (on en trouve à moins de 2 euros), 140 mW d'activation (un transistor devrait donc permettre de l'activer sans souci), DPDT... Bref, parfait pour notre utilisation.
J'avais aussi repéré le Panasonic TQ2-L - 5V, en 140 mW aussi, mais un peu plus gros (plus large), et surtout plus cher (autour de 4 euros)




Le code du relay bypass


Bon, on sait comment on va faire, avec quels composants, il ne reste "plus qu'à" coder le PIC et à réaliser le circuit imprimé !


Interface PIC / PC
Pour pouvoir coder et graver le PIC, il va nous falloir une interface entre notre PC et le PIC, qui va permettre de transférer les informations depuis le PC (le code qu'on aura tapé) vers le PIC.

Pour les PIC, c'est extrêmement simple : MicroChip vend une interface appelée PicKit2 (il y a une version 3, mais plus chère, alors que la 2 fonctionne à merveille). Je vous conseille d'acheter un adaptateur avec ce qui vous permettra de moins galérer qu'avec une breadboard.

Je vous conseille de passer par ebay, en tapant "PicKit 2", on trouve très vite son bonheur, pour un prix modique (généralement, autour de 20 euros). Pensez que cela pourra vous servir pour plein d'autres projets et qu'il s'agit donc d'un petit investissement, de la même manière qu'acheter un fer à souder !

Voici le mien (le PicKit2 est en rouge, et j'utilise un adaptateur) :
PicKit2

A noter qu'il existe des "clones" qui émulent le PicKit. C'est un peu moins cher, mais je vous déconseille afin d'éviter les galères de compatibilités entre logiciels et autre fun dans le style...

Au niveau de votre PC, MicroChip propose aussi un logiciel gratuit (enfin dans sa version simplifiée qui nous suffit) qui s'appelle MPLab X, qui va nous permettre de coder notre PIC en C. On échappe ainsi au langage assembleur, qui est vraiment complexe. Il faudra aussi télécharger le compilateur XC8 (dans l'onglet "download" en bas). Pour le transfert de données en lui même (quand on va graver notre PIC), il faut le logiciel associé au PicKit2, lui aussi produit par MicroChip.

Vous pouvez installer MPLab et PicKit2, et on va connecter le PIC au PC en utilisant l'adaptateur. A noter que tout est indiqué au dos pour un PIC à 8 pattes. Il faut bien placer les jumpers comme indiqués afin qu'il soit reconnu :
La broche VPP / MCLR (celle du bas sur les 6 broches en haut à droite) doit être connectée sur la broche du PicKit2 qui a une flèche. Connectez alors le PicKit2 à votre ordinateur avec le câble USB.

Normalement, si vous ouvrez PicKit2, il devrait détecter le PICkit ("PICkit 2 connected") :
PICKit2 programmer
Si cela ne marche pas, déconnectez / reconnectez le PIC kit, ça peut parfois être un peu difficile, mais cela devrait marcher rapidement. Tous les "3FFF" dans l'écran du bas représentent la mémoire du PIC (en hexadécimal) Quand on branchera notre PIC, on pourra voir notre code gravé dedans en hexadécimal !

Ensuite, on va essayer de détecter le PIC. Pour cela, il faut choisir le type de PIC qu'on utilise. Ici ce sera : "Device Family", puis "Midrange", puis "Standard" :
PICKit2 programmer
Enfin, en cliquant sur "Read", il devrait être détecté par l'ordinateur. A noter qu'il est parfois un peu lent à la besogne, il ne faut pas hésiter à déconnecter / reconnecter le PIC ou l'adaptateur quand il ne trouve pas. Au bout d'un moment vous devriez avoir ça :
PICKit2 programmer

Voilà, on peut maintenant passer au code en lui même ! Fiouu !


Configuration du PIC
Avant toute chose, il faut configurer le PIC pour lui dire de quoi on aura besoin, quel est le statut de chaque patte etc... Comme ça à chaque fois qu'on l'allumera (dès qu'on lui fournit un courant), il saura quoi faire.

Il ne faut pas négliger cette étape, elle est extrêmement importante. Et si vous ne la faites pas, ça ne marchera pas de toute façon ! Na ! Il va falloir donc ouvrir MPLAB X.

Si jamais vous êtes paumé au cours de cette étape, vous pouvez aussi vous aider avec cette vidéo, en anglais, avec un bon accent indien, pas facile, mais on peut suivre !

Pour cela, faites "File",  "New Project", "Sandalone Project"(cliquez sur "Next"). Il va falloir ensuite choisir le type de PIC. Tapez simplement le nom du PIC, ici PIC12F675 :
MPLab X New project
Après on vous demande choisir un header, laissez sur "none". On vous demande de choisir le "tool" qui est en fait l'interface PIC / ordinateur, donc le Pic Kit 2 ici :
MPLab X New project
On vous demande de choisir ensuite le compilateur, choisissez XC8, cliquez sur "next", puis donnez le nom que vous voulez à votre projet, genre "relay bypass". (à tout hasard :) ), puis cliquez sur "Finish". Ca va vous créer un dossier à gauche portant le nom de votre projet, avec différents sous dossiers :
MPLab X New project

Allez, maintenant que tout est en place, on passe au code !

Il faut donc configurer le PIC tout d'abord. Pour cela, il faut créer un fichier dans le header ("header file"). Pour cela, cliquez sur "New", "File". Une fenêtre va s'ouvrir, sélectionner le dossier "C" (language), puis "header file" :
MPLab X New project
 Ensuite, entrez le nom du fichier ("header", ce sera très bien), puis cliquez sur "Finish". Le fichier "header.h" devrait apparaître dans le dossier "header" :
MPLab X New project
En bas à droite, vous pouvez cliquer sur "Configuration bits" pour choisir la configuration du PIC :
MPLab X PIC12F675 configuration bits
Dans ce menu, on a toutes les options possibles pour la configuration du PIC : oscillateur, protection du code... etc. Voici les différentes options et ce que l'on va mettre :
  • Oscillator Selection bits : il s'agit de l'horloge du PIC. Elle peut être soit externe, soit interne si le PIC en a un. Ici, le PIC12F675 a une horloge interne, on va donc l'utiliser en mettant "INTRCIO". On va avoir besoin de l'horloge interne ici pour définir des temps d'attente (40 millisecondes par exemple)
  • Watchdog timer : non nécessaire ici : "OFF"
  • Power Up Timer enable bit : permet d'ajouter un délai de 72ms lors de l'allumage. Non nécessaire ici : on met "OFF"
  • GP3 / MCLR pin function select : la broche 3 du PIC peut servir comme "bouton reset" (=MCLR) ou comme un GPIO classique. Ici, on n'a pas besoin du mécanisme de "reset", donc on met "OFF" pour transformer cette broche en GPIO classique.
  • Brown-out Detect Enable bit : le "Brown Out" est un petit circuit comparateur intégré au PIC qui permet de vérifier que le voltage fourni au PIC est bon, et ainsi éviter des problèmes de corruption de la mémoire si le voltage est trop bas. Cependant, quand il est activé, le PIC consomme plus. De toute manière, vu qu'on n'utilise pas la mémoire interne du PIC ici, on va l'inactiver. "OFF" aussi !
  • Code protection bit : voulez vous que votre code soit visible par les autres ou non ? Si vous voulez protéger votre code (utile pour une pédale commerciale), mettez "ON", sinon pas besoin. Ici, vu que le code est publié sur ce blog, on va mettre "OFF" bien sûr :)
  • Data code protection bit : les PIC ont une petite mémoire flash intégrée (les EEPROMs); Vous pouvez protéger cette mémoire pour que personne ne puisse voir ce qu'il y a dedans. Ici on n'utilise même pas cette mémoire donc vous pouvez laisser "OFF".
Une fois qu'on a défini tout ça (pour résumer : "INTRCIO", puis "OFF" partout), on peut cliquer sur le gros bouton "Generate Source Code to Output". Il devrait maintenant vous afficher un code dans un onglet "output". Sélectionnez et copiez ce code :
MPLab X PIC12F675 configuration bits
Normalement, vous avez cela dans la fenêtre centrale :
MPLab X PIC12F675 configuration bits
Sélectionnez tout à partir de #ifndef, et supprimez tout (oui oui). Puis collez le code qu'il vient de vous générer. Vous devriez avoir cela :
MPLab X PIC12F675 configuration bits
On a quasiment fini. Dernière chose à rajouter : il faut lui préciser la fréquence de l'horloge interne. Ici, on utilise une horloge interne à 4 MHz. On va donc rajouter une ligne de commande :

// Définir la fréquence de l'oscillateur
#define _XTAL_FREQ 4000000

Le symbole "//" vous permet de rajouter des commentaires, très utile pour savoir à quoi sert chaque ligne de commande, je vous conseille d'en mettre partout !
Et voilà, terminé pour la configuration ! Sauvegardez tout ça, on peut passer au code maintenant (fiouuu)


    Code pour sentir le switch et activer le relai
    Il va falloir créer le fichier contenant le code C principal. Pour cela, on clique sur " File", puis "New File". Cliquez sur le dossier C (on va coder en C), puis choisissez le type de fichier "C Main File" :
    MPLab main file
    Choisissez ensuite le nom du fichier, puis cliquez sur "Finish". Ensuite, placez le fichier dans le dossier "Source Files" du projet :
    MPLab main file

    Normalement, vous devriez avoir cela maintenant dans la fenêtre principale :
    MPLab main file
    Supprimez toute la partie en dessous de #include, et rajoutez cette ligne de code qui permet de tenir compte de la configuration qu'on a programmée (mettez bien le bon nom de fichier), et de rajouter deux librairies nécessaires (stdint.h va permettre de gérer des variables, et xc.h de rendre notre code compatible avec le compilateur xc8) :

    // Librairies supplémentaires nécessaires
    #include <stdint.h>
    #include <xc.h>
    // Inclut la configuration
    #include "header.h"
     

    Vous  devriez avoir cela maintenant :
    Configuration bits final


    Bon, on peut maintenant commencer à réfléchir à ce qu'on veut au niveau du code en lui même:
    • quand le switch est pressé, il faut voir dans quel état est la pédale (on ou off), et passer à l'état contraire : on active si la pédale était off, et on désactive si la pédale était on
    • quand la pédale est on, il faut que le relay soit tout le temps activé,  et la LED aussi, pas que quand on appuie.
    On va donc maintenant passer à la boucle principale qu'on appelle void main(). Tout le code qui doit être effectué par le PIC est inclus dans cette boucle.

    void main(void) {
    }

    On va donc utiliser une variable qui va "retenir" l'état de la pédale. Ici je l'ai appelée "state". Elle peut prendre deux valeurs : 1 (la pédale est "on") et 0 (la pédale est "off")
    Au départ, on peut mettre state = 0. Par définition, l'effet sera éteint quand on lui fournit un courant.

    uint8_t state; // variable qui définit l'état de la pédale
    state=0;

    Ici, on définit la variable "state" qui est un entier non signé = entier positif ("u" = unsigned = non signé = positif, "int" = integer = entier). Ne pas oublier le point virguleà la fin de chaque instruction !

    Comme vous le voyez, on peut mettre des commentaires dans son code en utilisant le double slash "//". Je vous conseille vivement d'en mettre beaucoup pour vous aider à vous y retrouver.

    Il nous faut ensuite ajouter quelques instructions pour spécifier au PIC quoi faire des différents appareils internes dont il dispose. Ici comme on n'a pas de valeurs analogiques, on va désactiver les convertisseurs ADC et DAC. On va aussi désactiver le comparateur dont on n'a pas besoin (permet de comparer les voltages entre 2 pattes différentes). Pour cela, on écrit :

    ANSEL = 0; // pas de port analogiques 
    CMCON = 0x07; // comparateur off 
    ADCON0 = 0; // convertisseur ADC et DAC off

    On va ensuite définir le rôle de chaque GPIO : on définit lesquels sont des entrées, lesquels sont des sorties. Ici, on avait dit que les GPIO 0, 4 et 5 étaient des sorties, et le 1 une entrée.

    TRISIO0 = 0; // la patte 7 est une sortie (0 comme "Output")
    TRISIO4 = 0;
    TRISIO5 = 0;
    TRISIO1 = 1; // la patte 6 est une entrée (1 comme "Input")
    GPIO=0; // on met tous les GPIO en état bas (0V) au démarrage

    On va ensuite placer toutes nos instructions dans une boucle while(1). Toutes les instructions dans cette boucle vont se répéter durant toute la durée où le PIC est allumé, en s'effectuant une à une dans l'ordre où elles sont écrites. Voici un petit schéma pour vous expliquer :
    while loop

    La première instruction est exécutée, on passe à la deuxième (1), puis à la troisième (2). Une fois arrivé à la fin de la boucle, on revient au début (3), et c'est reparti pour un cycle.

    Comme on n'a pas mis de condition pour la boucle, on a écrit while(1), donc la boucle s'exécute à l'infini, mais on aurait pu écrire while(state==1) par exemple pour que la boucle n'ai lieu uniquement quand la pédale est on par exemple.

    Ici, le PIC va analyser en continu l'état du switch. Pour cela, on va mettre une condition "if" (= "si"). Sur le schéma ci dessus, vous voyez que si le switch est pressé, la tension sera de 0V (on connecte la patte à la masse). Il suffit donc d'écrire :

    while(1) {
       if(GP1== 0) { // si le switch est pressé
       } 
    }

    On peut traduire ce bout de code par "si la tension au GPIO 1 est basse (= 0V), alors, exécute tout ce qui se trouve entre les {}". Attention au "==" !

    Maintenant, il faut changer l'état de la pédale : si le switch est pressé et que la pédale est on, il faut la faire passer en off, et vice versa. On va donc changer l'état de la variable "state".


    while(1) {
       if(GP1== 0) { // si le switch est pressé
          if(state == 1) { // si la pédale est on
             state=0; // on la fait passer off
          } 
          if(state == 0) { // si la pédale est off
             state=1; //on la fait passer on
          }  
       }
    }

    On a donc fait changer l'état de la pédale quand le switch est pressé !

    Le "debouncing"
    Alors, ce serait trop facile si c'était aussi simple... En pratique, on a un problème car l'activation d'un switch est rarement parfaite. Lorsqu'on appuie sur un switch il peut passer d'un état on à off plusieurs fois très très rapidement. On a des petits pics d'activation / inactivation pendant un temps très court :
    Debouncing
    Si on laissait le code tel quel, on aurait des "bugs" : la pédale s'activerait sans raison ou s'inactiverai de manière incorrecte... Il faut donc gérer cela. Pour permettre cela, on va juste... Attendre !

    On attend que la période de "bounce" soit passée (elle est très courte), et on vérifie que le switch est toujours activé. Pour cela, on ajoute un __delay_ms(15) (on demande d'attendre 15 millisecondes), puis on remet une boucle if pour revérifier que le switch est bien activé. C'est pour cela qu'on a du bien configurer l'horloge interne au début !

    void main(void) {
       while(1) {
          if(GP1== 0) { // si le switch est pressé
             __delay_ms(15); // debounce
             if(GP1 == 0) {
                if(state == 1) { // si la pédale est on
                   state=0; // on la fait passer off
                } 
                if(state == 0) { // si la pédale est off
                   state=1; //on la fait passer on
                }
             }
          } 
       }

    __delay_ms(10);

    Et voilà pour le debounce. On rajoute 10 ms à la fin le temps que les instructions s'effectuent. Vous croyez que c'est bon ? Que nenni !

    Si on laisse le code en l'état, et qu'on maintient le pied appuyé sur la pédale, l'état va changer on / off extrêmement rapidement... Bien relou ! Il faut donc ajouter une condition, et dire de changer l'état qu'une fois que le switch a été lâché ! On rajoute donc une boucle if, après avoir attendu 200 ms (le temps d'enlever son pied ;)  )

    void main(void) {
       while(1) {
          if(GP1== 0) { // si le switch est pressé
             __delay_ms(15); // debounce
             if(GP1 == 0) {
                __delay_ms(200); // switch relaché
                if(GP1 == 1) { 
                   if(state == 1) { // si la pédale est on
                      state=0; // on la fait passer off
                   } 
                   if(state == 0) { // si la pédale est off
                      state=1; //on la fait passer on
                   }
                }
             }
          } 
       }
    }
    __delay_ms(10);


    On peut jouer sur la durée en ms, perso j'ai trouvé que 200 était un bon intermédiaire : pas trop long (l'effet se déclenche bien quand on enlève son pied et pas 10 ans après), et pas trop court (pas de faux positifs si on appuie mal)

    Il faut maintenant préciser quoi faire quand la pédale est on ou off. Je vous rassure, c'est plus simple. On va utiliser une boucle if : elle vérifie quel est l'état de la pédale (on ou off), et ajuste les sorties en fonction (on active le relay ou non, on allume la LED ou non) :

    if(state == 1) { // si la pédale est on
       GP5=1; // on active le relai
       GP4=0;
       GP0=1; // on allume la LED 
    } 
    else { // sinon (si la pédale est off)
       GP5=0; // on inactive le relai
       GP4=0;
       GP0=0; // on éteint la LED 
    } 
    __delay_ms(10);// on attends le temps que les changements s'effectuent 

    A la fin, on ajoute un delay de 10 ms le temps que le PIC change l'état des GPIO. Je vous rassure, c'est extrêmement court et imperceptible. Si on le mettait pas, le PIC pourrait ne pas avoir le temps de changer l'état de ses pattes : il calcule plus vite qu'il ne change les voltages !

    Il faut mettre ces instructions dans la boucle while bien sûr. Et voilà !
    Donc le programme va vérifier si le switch est poussé, puis va changer (ou pas) l'état d'activation de la pédale ensuite.

    Si on écrit le programme en entier, on a :

    #include <stdio.h>
    #include <stdlib.h>

    // Librairies supplémentaires nécessaires
    #include <stdint.h>
    #include <xc.h>
    // Inclut la configuration
    #include"header.h" 

    void main(void) {
       ANSEL = 0; // pas de port analogiques
       CMCON = 0x07; // comparateur off
       ADCON0 = 0; // convertisseur ADC et DAC off

       uint8_t state; // variable qui définit l'état de la pédale
       state=0; 
       TRISIO0 = 0; // la patte 7 est une sortie (0 comme "Output")    
       TRISIO4 = 0;
       TRISIO5 = 0;
       TRISIO1 = 1; // la patte 6 est une entrée (1 comme "Input") 
       GPIO=0; // on met tous les GPIO en état bas (0V) au démarrage
       while(1) {
          if(GP1== 0) { // si le switch est pressé
             __delay_ms(15); // debounce
             if(GP1 == 0) {
                __delay_ms(200); // switch relaché
                if(GP1 == 1) { 
                   if(state == 1) { // si la pédale est on
                      state=0; // on la fait passer off
                   } 
                   if(state == 0) { // si la pédale est off
                      state=1; //on la fait passer on
                   }
                }
             }
          } 
          __delay_ms(10);
          if(state == 1) { // si la pédale est on 
            GP5=1; // on active le relay 
            GP4=0; 
            GP0=1; // on allume la LED 
          } 
          else { // sinon (si la pédale est off) 
             GP5=0; // on inactive le relay 
             GP4=0; 
             GP0=0; // on éteint la LED   
          }
          __delay_ms(10); // on attends le temps que les changements s'effectuent
       }
    }
      Ca commence à faire un bon petit programme mine de rien, surtout pour quelquechose qui paraissait aussi simple !

      On va maintenant le transférer sur le PIC. Pour cela, il faut faire "Build" (symbole de marteau) :
      Build project
      Si tout se passe bien, il devrait vous afficher "Build successful" en bas à droite :
      Build successful
      Si ça ne marche pas, il vous dit où se situe l'erreur. Vérifiez avec le code exemple que vous n'avez rien oublié.

      Ensuite, on ouvre PicKit2. Il faut que le PIC 12F675 soit détecté. On peut alors charger le programme en ".hex" (= hexadécimal) en cliquant sur "File", et mettre "Import Hex". Le fichier compilé (en "hex" comme "hexadécimal") se trouve dans le dossier MPLABXProjects, puis Relay Bypass X, puis "dist", "default", puis "production":
      MPLAb Data import
      Il devrait le loader :


      Hex File imported
      Changez alors le VDD pour 5V, puis cliquez alors sur "Write" et il devrait être copié dans le PIC !
      Programming Successful

      Le PIC est chargé, il a alors le programme !

      Je vous conseille de vérifier sur breadboard que tout va bien :
      Et on va pouvoir assembler le circuit sur PCB !

      A noter que j'ai ajouté une option pour pouvoir rendre l'activation temporaire ou permanente, avec un deuxième switch qui va définir si on est en mode "hold" ou "temporaire". J'ai utilisé la patte 5 (GPIO.2) du PIC pour sentir l'état de ce switch, en utilisant le même système qu'avec le switch principal.

      J'ai ajouté une deuxième variable qui va dire en quel mode on est, qui s'appelle "temporary". On détecte l'état du deuxième switch pour définir cette valeur, puis en fonction de la valeur, on change le mode d'activation. Je vous laisse réfléchir un peu là dessus, je posterai le code un de ces 4 ;).

      Voilà ! Comme vous pouvez le voir, ça représente énormément de boulot de développement. Ce n'est pas si compliqué (surtout si vous êtes déjà un peu familier avec le code comme moi), mais la mise en place est difficile.

      Les PIC peuvent s'utiliser pour plein de choses différentes. Ils peuvent par exemple contrôler des potentiomètres digitaux, ce qui permet de remplacer les potentiomètres classiques, et d'avoir des presets ou des tap tempos... Plein de possibilités en somme ! Une fois qu'on a passé cette première étape, on peut imaginer pleins de projets incorporant des PIC.

      Bienvenue dans le monde du numérique ! :)


      Si vous avez des questions ou un commentaire à faire, n'hésitez pas à poster un commentaire en bas, j'essayerai d'y répondre rapidement !
      Si cet article vous a été utile, remerciez moi en likant la page facebook Coda Effects !


      Pour aller plus loin (français / anglais)
      Explications sur l'intérêt du relay bypass chez Ramble FX (en anglais)
      Sur les comparateurs : article sur sonélec musique, plutôt bien fait, et en français
      Datasheet du PIC12F675 (pdf de 132 pages, en anglais, bon courage haha)
      Tutoriel en anglais pour démarer avec le PIC12F675, bien fait (pour faire clignoter une LED)
      Tutoriel vidéo sur les GPIO, en anglais mais bien fichu pour les débutants
      Introduction vidéo en anglais sur les PIC et leur fonctionnement
      Autre article sur le relay bypass chez THCustom
       

      Clone de la Black Arts Toneworks Pharaoh

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      Je compte réaliser différents variants de Big Muff un peu complexes avec le PCB Coda Effects et vous montrer comment les réaliser. On va donc commencer avec un variant qui a rétablit la Big Muff sur le scène stoner et doom : la Pharaoh ! Elle est produite par Black Arts Toneworks, sortie vers 2011, et ce fut un succès immédiat auprès de la scène stoner pour les sons hyper lourds qu'elle peut produire.

      Voici ma version :
      Pharaoh Big Muff clone
      Comme vous pouvez le voir, la Pharaoh a pas mal de contrôles comparé à une Big Muff classique. On a un potentiomètre de Volume et de Gain (les 2 du haut), un potentiomètre de Tonalité (à droite). Jusque là rien de bien original par rapport à une Big Muff classique. La version originale pour rappel :
      Black Arts Toneworks Pharaoh Fuzz

      On a ensuite un potentiomètre d'aigus, et deux switchs. Le premier switch permet de choisir la résistance d'entrée entre High et Low, qui va en fait donner 2 types de gain pour la pédale : low gain et high gain. Ca permet d'obtenir différents types de son, avec plus ou moins d'aigus notamment. Enfin, le dernier switch nous donne le choix entre différents types de diodes pour le deuxième étage de gain : diodes silicium classiques, pas de diodes, ou diodes germanium !
      Black Arts Toneworks Pharaoh Fuzz clone
      Enfin, la pédale présente quelques variations au niveau du circuit, avec notamment la présence de condensateurs d'entrée et de sortie tantale de 10uF, qui vont laisser passer pleiiiiin de basses !

      Voici l'intérieur de la mienne : (oui je me suis bien marré à dessiner :) )
       Black Arts Toneworks Pharaoh Fuzz clone
      On peut voir les condensateurs tantale, en forme de goutte d'eau. J'évite d'en mettre dans mes pédales de manière générale : ils ne sont pas forcément terrible pour le traitement audio, et surtout, d'un point de vue éthique la production de tantale à partir de coltan est à la source de nombreux conflits, notamment en République Démocratique du Congo, où un véritable pillage a lieu, avec des mines illégales dégradant l'environnement de manière non contrôlée (un peu de lecture sur le site d'Oxfam). Comme l'origine du tantale est très difficile à tracer (comme la plupart des matières premières...), je n'en n'utilise que pour coller précisément à un design particulier, mais sachez qu'ils sont facilement remplaçables par des condensateurs électrolytiques, qui sont en plus moins chers. 

      Sinon, comme à mon habitude, j'ai utilisé condensateurs Wima et Panasonic SMF, et mis les transistors sur socket.
       Pharaoh Fuzz clone
      Alors, comment réaliser les modifs nécessaires pour la Pharaoh ?

      Voici le schéma de la Pharaoh tiré de la Big Muff Page:
      Pharaoh Fuzz schematic
      Vous voyez donc que globalement, il s'agit du même circuit que la Big Muff! On peut donc remplir notre PCB normalement en suivant ce schéma. Il faudra juste laisser de coté les composants suivants :
      - pas de mid knob, valeur de 470k en R5.
      - pas de résistance  R2 (on va mettre un switch)
      - pas de diodes en D1/D2 (switch ici aussi)
      - pas de résistance en R8. (qu'on remplace par un potentiomètre "high")

      A noter que Rullywow vends un PCB spécialement dédié à la fabrication de la Pharaoh, dénommé "King Tut". Si ces modifs vous semblent trop compliquées à mettre en place (si vous êtes débutant par exemple), vous pouvez plutôt acheter ce PCB.

      Vous voyez déjà que les changements ne sont pas si majeurs !
      Pour le mid knob, on va l'enlever en plaçant un jumper comme indiqué dans le build doc de la Dolmen Fuzz. (Partie V)

      Pour pouvoir inclure les switchs, il va falloir utiliser un boitier 125B, cela ne rentre pas dans un 1590B ! Enfin, on va devoir utiliser des potentiomètres à pattes longues pour pouvoir placer les switchs sans qu'ils touchent le circuit imprimé.

      Pour R2 et les diodes D1/D2, on va devoir utiliser des switchs :
      - SPDT on-on pour le choix de R2
      - SPDT on-off-on pour le choix des diodes D1/D2.


      Choix de R2 : switch Hi/Lo de la Pharaoh

      On utilise un SPST on-on. Le signal arrive depuis l'entrée de R2 au centre du switch, et ensuite on place les résistances de chaque coté du switch :
      Pharaoh mod
      Essayez de faire les connections de l'autre côté du PCB, ce sera plus simple, c'était pour vous montrer ici de manière plus claire. Avec ce système, on peut choisir la valeur de R2 ! En position "high" on aura pas mal de gain et d'aigus, alors que les aigus seront plus modérés, avec un gain plus faible en position "low".

      A noter que cela peut s'appliquer pour n'importe quelle résistance du circuit, ce qui laisse donc pas mal de possibilités ! Certaines sont évidemment plus sympas que d'autres à trifouiller, je vous laisse expérimenter...


      Choix des diodes : switch 3 positions

      On va utiliser le même système pour choisir le deuxième set de diodes. On va utiliser un SPST on-off-on trois positions, comme ça on aura : diodes germanium (3 pour du clipping assymétrique), pas de diodes ou diodes silicium classiques. Le deuxième set de diodes est D3 / D4 :
      clipping diodes pharaoh mod
       Voilà ! On a déjà nos deux switchs ! De la même manière, je vous conseille de souder les fils de l'autre coté. Faites bien attention aux faux contacts avec ces 2 switchs : minimisez au maximum la longueur des fils à nu (préfèrez un câble classique isolé).


      Potentiomètre d'aigus

      Dernière modif à ajouter pour coller au design original : le potentiomètre qui permet de régler les aigus. Il s'agit en fait de remplacer R8 (sur le tonestack) par un potentiomètre de 25k. Il vous suffit de connecter les pattes 1 et 2 du potentiomètre à chaque pad de la résistance R8 :
      Pharaoh mod
      Et voilà ! On a fini avec les modifs ! Ca doit vous faire quand même pas mal de câbles qui traînent, donc essayez de réduire au maximum la longueur des fils.


      On va pouvoir souder les autres potentiomètres maintenant. Attention : si on utilise des potentiomètres PCB "classiques", on n'aura pas la place de mettre nos switchs (ils vont toucher le PCB et créer des faux contacts !) Il faut donc utiliser des versions "long lugs" comme ceux ci :
      long lugs potentiometer
      Une autre option reste d'utiliser des potentiomètres normaux et d'"allonger" les pattes avec du fil solide (genre câble monobrin en cuivre) ou des pattes de diodes / résistances :
      long lugs potentiometer solder
      Vous pouvez maintenant percer le boitier et incorporer tout ça dans votre 125B :)

      Bonne réalisation !


      Pour aller plus loin
      Page officielle de la pharaoh : si vous voulez acheter l'originale
      Version sur veroboard de la pharaoh : complexe et pénible, mais faisable !
      King Tut PCB : si vous voulez acheter un PCB prévu pour la Pharaoh, plus simple à assembler

      Tremolo avec tap tempo DIY : un projet difficile !

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      Ca fait un bout de temps maintenant que je travaille sur un projet de tremolo avec tap tempo. Comme pas mal de guitaristes, j'adore les sonorités un peu vintage des tremolos (genre ça), mais aussi les effets de coupure qu'on peut obtenir avec, pour des sons à la Rage Against The Machine (genre le début de "Know your enemy") ou des trucs un peu plus étranges... Bref, c'est un super effet je trouve !

      Jouant en groupe, je trouve qu'un tap tempo est juste indispensable avec des effets un peu rythmiques genre les delays par exemple. J'ai donc décidé d'en incorporer un dans mon tremolo. Le tap tempo n'est pas quelquechose de facile à implémenter car cela nécessite de passer par du digital... Comme on le verra plus tard ! Voici mon prototype :

      Pas mal de contrôles donc ! Vous pouvez voir qu'il y a deux footswitchs : le tap tempo (à droite), et le true bypass qui est ici un relay bypass ! J'ai utilisé le relay bypass que j'ai conçu, qui est plus fiable que les 3PDT classique (les footswitchs 3PDT sont la principale cause de panne), et complètement silencieux :) Le petit switch au milieu permet de passer d'un mode classique à un mode "hold" qui permet d'activer temporairement la pédale au pied. C'est sympa pour caler des coupures sur certains phrasés par exemple !
      Il y a ensuite 6 potentiomètres (oui il y a pas mal d'options !) De gauche à droite, en partant du haut :
      1. Depth : règle l'amplitude du tremolo
      2. Rate : vitesse du tremolo
      3. Symetry : change la forme de l'onde : décale le centre de l'onde de gauche à droite (plus de détail dans l'analyse du circuit)
      4. Choix de la forme d'onde : 6 ondes différentes : carrée random, sweep, triangle, sinusoïdale, carrée et "ramp up"
      5. Volume : possible de booster le volume
      6. Choix du subdivision de tempo : pour régler la vitesse par rapport au tap tempo. 6 choix possibles : 2:1 (2 fois plus lent), 1:1 (même vitesse que le tap), 1:1,5, 1:2, 1:3 et 1:4 !
      J'ai fait un genre de petit mode d'emploi pour expliquer les contrôles :
      J'en ai profité pour esssayer de faire un design test, où je l'ai appelé "Montagne" histoire de rendre honneur à la langue française, et car la forme des ondes de LFO me faisait penser à une montagne:
      C'est mon deuxième prototype, le premier n'avait pas le relay bypass, avait quelques soucis de bruit et avait un PCB différent ! Comme je vous l'ai dit, c'est beaucoup de travail, et j'en suis à ma version 5 du PCB qui a pas mal changé ! Voici les deux prototypes que j'ai réalisé pour l'instant :
      Ca m'a permis de tester différentes couleurs par ailleurs ;)
      Voici l'intérieur de la bête :
      Vous reconnaîtrez ma version du relay bypass ! C'est un peu le bordel, notamment à cause de mes tests pour diminuer le bruit, mais au final ça rentre plutôt bien ! Mon but maintenant serait de tout caler sur le même circuit imprimé pour éviter tout ce câblage fort pénible à faire...


      Comment ça marche un tremolo ?

      Un tremolo se caractérise par une variation du volume de la guitare de manière rythmique, contrairement au vibrato qui fait varier le pitch (hauteur des notes). A ce jour, il existe deux grands types de tremolo :
      • tremolo "classique" : qui utilise différents processus pour faire varier le volume sonore.
      • tremolo harmonique : présent initialement dans certains amplis fender "brown face", il est plus rare, et fait varier le volume des basses et aigus séparément : quand il amplifie les basses, il diminue les aigus et vice versa. C'est assez spécial !
      Aujourd'hui, on va surtout parler du tremolo classique !
      Pour faire varier le volume de manière rythmique, on va utiliser un LFO (Low Frequency Oscilator). Les LFO sont hyper utilisés dans le domaine du son (surtout chez les synthés) : il permet de générer une onde sonore d'une fréquence et d'une amplitude donnée. Cette onde peut aussi avoir différentes formes selon le circuit qu'on utilise :

      Cela peut générer des sons (comme sur les synthé), mais aussi permettre de moduler le son en modifiant le volume (tremolo), le pitch (vibrato / chorus), couper certaines fréquences (enveloppe filter / auto wah)....etc !
      C'est la base de nombreux effets de modulation !

      Un LFO peut être entièrement analogique, mais aussi numérique comme on va le voir ici.

      Ce LFO va être utilisé pour faire varier le volume sonore. On alors plusieurs possibilités :
      • Utiliser le LFO pour allumer une LED qui va faire varier une résistance photosensible (LDR) sur le chemin du signal : c'est le tremolo optique, hyper classique et très efficace ! La résistance variable photosensible va varier en résistance selon le LFO, et va donc moduler l'amplitude du signal selon le rythme et onde du LFO.
      • Le même système peut être utilisé de différentes maniètres : on peut aussi relier la photocell à la masse, ou l'utiliser pour faire varier le bias d'un OP amp ou d'une lampe d'ampli afin toujours de varier le volume sonore. Cela change relativement peu le son du tremolo.

      On peut utiliser une LED et un LDR séparé, mais la plupart du temps on utilise un photocoupleur qui combine à la fois la LED et LDR dans un petit module noir:
      En haut à droite, vous avez un vactrol commercial et en dessous une version DIY fabriquée avec une LED, un LDR et de la gaine thermorétractable. Je préfère utiliser les versions commerciales : elles sont plus chères (7 euro l'une à peu près), mais beaucoup plus fiables et similaires d'un exemplaire à l'autre.

      Pour mon tremolo, j'ai placé le LDR sur le chemin du signal, au sein d'un circuit très simple utilisant un double ampli opérationnel, le TL072. Le TL072 est un double ampli opérationnel de type JFET, assez réputé pour sa transparence. Cette partie du circuit est celle où passe le signal, je voulais avoir un circuit analogique le plus transparent possible:
      RT1 et RT4 sont des résistance de rappel qui vont empêcher les "pop"à l'enclenchement de la pédale. CT1 et CT3 sont des condensateurs de couplage, avec une grosse valeur (1uF) pour laisser passer toutes les fréquences. Un ampli opérationnel avec un gain de 1 permet de bufferiser le signal (haute impédance d'entrée, faible en sortie), dont l'amplitude est ensuite modulée par un LDR (VACT_1B). Ensuite, le signal est amplifié par un deuxième OP amp, avec un potentiomètre de volume pour rendre un léger boost possible !

      Ce qui va moduler le plus le son d'un tremolo, c'est la forme d'onde. Il est donc important d'avoir le choix entre plusieurs formes pour avoir un maximum de sons possibles ! C'est possible techniquement avec un LFO analogique, mais on est limité à 2, voire 3 formes d'ondes maximum. C'est pour ça que j'ai choisi ici un LFO numérique, qui permet en plus d'avoir un tap tempo : le Electric Druid TAPLFO2D ! On peut de plus le combiner avec un circuit analogique, ce qui fait que le signal n'est jamais digitalisé !
      Electric Druid (Tom Wilshire) vends de nombreux chip numériques préprogrammé comme le TAPLFO qui peuvent être implémentés dans des circuits variés. Tom est super sympa et a répondu à tous mes messages au cours de la réalisation de ce tremolo, vraiment cool !

      Le TAPLFO est prévu pour être facilement implémenté dans des circuits audios. C'est un microcontrolleur PIC comme celui que j'ai utilisé pour mon projet de relay bypass. Les microcontrolleurs sont des genres de mini PC qui contiennent un programme qu'on a codé qui va lui dire quoi faire. La plupart des contrôles qu'on voudrait avoir sur un tremolo sont déjà incorporés dans le chip, et il suffit donc d'y connecter des potentiomètres ! 
      Ainsi, on a TAP TEMPO IN : le switch du tap tempo, PWM OUTPUT = sortie du LFO, TEMPO CV : rate, WAVEFORM : pour le choix de la forme d'onde...ect.

      Le TAPLFO peut fournir 8 formes ondes différentes ! 
      C'était donc le candidat idéal dans mon cas !

      Voici le schéma du LFO:
      Oui, je sais, c'est le bordel... Mais en fait c'est pas si compliqué, et même proche du circuit indiqué dans la datasheet !

      Divisons le circuit en plusieurs parties pour le rendre plus compréhensible :

      L'oscillateur externe (external clock, en violet) est nécessaire au bon fonctionnement du chip. C'est un oscillateur à quartz de 20 MHz, comme on peut en trouver dans les montres ou les téléphones, qui va donner au microcontrolleur une notion du temps ! Cela permet de corréler le tapping au pied au tempo du tremolo, ou adapter la vitesse du LFO en fonction du choix du ratio pour le tempo. Les PIC possèdent aussi un oscillateur interne, mais à fréquence plus réduite (entre 4 et 8 MHz), donc un externe est nécessaire ici.


      Alimentation
      L'alimentation permet d'avoir 3 tensions différentes nécessaires au bon fonctionnement du circuit : 9V (pour le premier OP amp), 4,5V (deuxième OP amp) et 5V (pour le TAPLFO)

      Les 4,5V sont produits avec un simple pont diviseur de tension formé par RA2 et RA3. Les 5V sont fournis par un régulateur 7805, un grand classique que j'ai déjà utilisé dans ma reverb Rub A Dub par exemple. Enfin, j'ai ajouté pas mal de condensateurs pour stabiliser l'alimentation, y compris un énorme condensateur électrolytique de 470 uF avant le régulateur de tension. Enfin, la diode DA1 protège le circuit des inversions de polarité.



      Contrôles
      Bon, c'est là que ça se corse, on dirait un vrai bordel, mais en vrai c'est assez simple (si, si je vous jure !)
      Si on regarde le schéma du TAPLFO (tiré de la datasheet):
      Chaque patte de droite est dédiée à un contrôle :
      • Tempo CV : potentiomètre "rate"qui règle le tempo du tremolo
      • Waveform : permet de choisir la forme d'onde (8 possibilités)
      • Multiplier : pour choisir le ratio tap-rate/tempo (6 possibilités)
      • Level CV : potentiomètre de "depth"
      • Wave distort CV : déforme l'onde, potentiomètre de "symmetry"
      • "Next multiplier" input : permet d'ajouter un bouton qui fait défiler dans le choix de ratio tap-rate (je ne l'ai pas utilisé)
      Le PIC va pouvoir "lire" la valeur du voltage à chacune de ces pattes et adapter la valeur du paramètre que ces pattes contrôle en fonction du voltage lu :
      • Pour les réglages "continus": (les réglages qui peuvent prendre une infinité de valeurs entre le début et la fin de la course du potentiomètre). Si on prends l'exemple du potentiomètre de rate, 5V correspondra au rate minimum, et 0V à la valeur de rate maximale (tempo le plus rapide !). Entre ces deux valeurs, il y aura une relation linéaire entre le voltage et le tempo du tremolo. C'est le même système pour les réglages de depth et symmetry.
      • Pour les réglages "discrets": avec un nombre de choix limités, comme le choix de la forme d'onde ou de ratio. Pour la forme d'onde, l'onde sera sinusoïdale entre 0 et 0,6V, puis carrée entre 0,6 et 1,2V...Etc.
      Pour les réglages continus, il suffit de placer un potentiomètre entre 5V et la masse où on va pouvoir régler le voltage et donc le paramètre :
      Le potentiomètre forme un pont diviseur de tension qui va moduler le voltage fourni à la patte du chip, et donc moduler le paramètre qu'elle contrôle, ici la vitesse du tremolo !

      Pour les réglages discrets, je voulais utiliser un système de switches. On peut aussi utiliser des potentiomètres comme au dessus (de nombreux constructeurs le font), mais je trouve cela vraiment pas pratique, car on ne sait jamais exactement sur quel réglage on est... Le problème des switchs rotatifs, c'est qu'ils sont généralement énormes... A part pour ce petit switch 1P6T de chez Alpha que j'ai découvert en fouinant dans les datasheets !
      Pour les adapter facilement à on circuit, j'ai du créer un deuxième circuit imprimé "adaptateur" qui permet de les insérer sans trop galérer à les câbler (ce qui me paraissait vraiment bordélique et pas fiable vu la tête des pins...). C'était assez complexe pour avoir quelque chose de pile la bonne taille (vive l'outil "mesurer" d'Eagle), et le pattern de switching entre les pattes du switch qui n'est vraiment pas évident... Mais en utilisant des potentiomètres "longues pattes", ça rentre nickel !
      (vous pouvez aussi voir le vactrol = LED + photocell, l'espèce de truc noir en bas du PCB).

      J'ai calé des composants des deux cotés pour que cela rentre bien, et notamment un giga condensateur de 470uF qui permet d'éviter les bruits liés au LFO sur les ondes carrées.


      Sortie du LFO et tap tempo
      Cette dernière partie du circuit digital permet "d'allumer" la LED pour moduler la valeur du LDR contenu dans le vactrol. Cela permet aussi d'allumer une LED externe qui montre la vitesse et la forme d'onde à l'utilisateur (indispensable !)
      Le tap tempo est détecté par la patte numéro 4 du TAPLFO. C'est le même système que pour les autres contrôles : quand le tap tempo est activé, le voltage passe soudainement à 0 (car le switch du tap tempo est connecté à la masse). Le PIC calcule le temps entre deux activations et module la vitesse du trémolo en fonction. Un petit souci est qu'il ne moyenne pas lorsqu'on active plusieurs fois le switch, il ne prend en considération que eux tap. Le code du TAPLFO est disponible, mais uniquement en langage assembleur, que je ne connais pas assez pour aller modifier malheureusement...


      Le LFO "sort" par la patte numéro 5. Il va tout d'abord allumer une LED externe D1 qui permet de voir directement le LFO ! Ensuite, un transistor amplifie le courant pour allumer la LED qui va moduler la valeur du LDR modulant le volume de la guitare. Un trimpot permet d'adapter l'intensité de la LED (et donc le volume sonore du tremolo et l'amplitude des modulations). Une valeur de 1k est largement suffisante.

      Et voilà ! Tracer le PCB fut une vraie aventure (et pas une simple !) car je voulais que tout cela rentre dans un boitier 125B ! Je trouve que les boitiers BB sont vraiment trop gros et pas pratique pour un pedalboard : ils prennent pas mal de place horizontalement et ne sont pas toujours hyper pratique à utiliser. De plus, comme je dois utiliser des potentiomètre à "longues pattes", j'aurai du utiliser un boitier "Tall" BB qui sont absolument énorme : non merci !
      J'ai donc pris mon courage à deux main et designé pas mal de PCBs différents jusqu'à avoir quelque chose de satisfaisant.



      Un des problèmes liés aux LFO et digital haute fréquence de manière générale, c'est qu'il faut bien les séparer du signal pour éviter de voir apparaître des bruits parasites. Ce sont des problèmes extrêmement complexes, avec lesquels les ingénieurs se battent régulièrement (notamment pour les téléphones). J'ai donc fait en sorte que les deux parties (le LFO numérique et le chemin du signal entièrement analogique) soit bien séparés, et ça a plutôt bien fonctionné (coup de bol je pense !).

      J'ai cependant eu des soucis de bruit sur les ondes carrées. Le problème des ondes carrées, c'est qu'elles générent des demandes en courant brutales. Ces demandes soudaines peuvent alors générer un bruit, un genre de "click" pénible qui suit la vitesse du tremolo. Ce fut compliqué de résoudre ce problèmes, mais après pas mal d'essais et de test, j'en suis venu à la solution suivante :
      • utiliser des LED ultrabright (notamment pour celle qui marque le tempo), ce qui évite de pomper trop de courant pour la LED
      • utiliser un transistor puissant pour amplifier le courant au niveau du vactrol et LED de tempo. Ici j'ai carrément mis un MPSA18 avec un gain supérieur à 1000 !
      • avoir un gros condensateur entre le 9V et le régulateur de voltage qui alimente le chip. Ca permet de subvenir aux demandes en courant brutales et évite ce fameux bruit. Ici, j'ai carrément mis un condensateur de 470uF (qui est énorme), situé à l'horizontale sous les potentiomètres.
      • bypasser les résistances de 100 Ohms au niveau de l'alimentation. Il faut mieux un peu de bruit de l'alim qu'un gros "tick tick tick" pénible. Ca a très bien fonctionné.
      • masse séparée pour la partie numérique et analogique, reliée en un point avec un condensateur à cet endroit.
      Ce fut long et pénible, mais aujourd'hui plus de problème de bruit !
      Les ondes carrées sont vraiment sympa et permettent d'avoir des sons très sympas, je ne voulais vraiment pas m'en passer.

      Et voilà !

      Comme vous pouvez le voir, concevoir un effet n'est pas de tout repos, et c'est un processus très long : il faut concevoir le circuit, le PCB, le faire fabriquer, tester un prototype, refaire tout cela tant qu'on est pas satisfait ! Il me reste encore une dernière étape avant d'avoir le prototype final : inclure le système de relai et les jacks directement sur le PCB, pour éviter tous ces câbles ! Vous comprenez maintenant le term "Development Hell" où tous les projets inaboutis se retrouvent....

      Je vais aussi corriger le circuit par rapport à mes observations, et avec un peu de bol, ce tremolo sera bientôt disponible :)

      Pour aller plus loin (en anglais)
      Petit guide des différents types de tremolos par Strymon, très bien fait !
      Datasheet du TAPLFO (pdf)
      Bon article sur les bruits de LFO, et comment s'en débarasser.
      Site web de Electric Druid : plein de chips sympas !

      Pourquoi il ne faut PAS peindre ses boites soi même

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      C'est un peu contre le principe du DIY, mais j'aimerai vous expliquer pourquoi je pense qu'il ne faut pas peindre ses boitiers soi même ! J'ai peint quelques boitiers (globalement ceux qui n'existent pas en version peinte style 1590LB), et je me rends compte que les résultats sont rarement satisfaisants, ou alors quand ils le sont, que c'est un boulot monstre !

      Déjà, il faut polir le boitier, très finement si on veut une peinture "qui accroche" et de qualité. Polir le boitier est très long : il faut bien repasser le papier de verre 3/4 fois avec des grains différents. Les boitiers ayant quand même pas mal d'imperfections initialement (même les hammond), on se retrouve vite à ponçer pendant 1 à 2 heures...

      De plus, il faut appliquer pas mal de couches fines afin d'avoir quelquechose qui tiens dans la durée. Sinon, la peinture sera très sensible aux chocs et va se détacher (comme sur les Big Muff Tall Font qui avaient des problèmes de qualité de peinture, changée ensuite sur les bubble font). C'est cool pour un look un peu vintage / abimé / relic mais la plupart du temps c'est juste pénible...
      (bon OK là ça a juste l'air trop cool, et la table est assortie ^^)

      Si vous ne faites pas des couches de peinture assez fines, vous pouvez vous retrouver avec quelquechose en "peau d'orange" vite fait dégueu quand on y regarde d'assez près :

      peinture ratée 
      De plus, la peinture en spray qu'on utilise est assez toxique. Travaillez toujours à l'extérieur quand vous peignez vos boitier, et portez un masque si possible. Mais vous voyez déjà le problème : en extérieur = poussière qui viennent se caler dans la peinture et pourrir toutes vos heures de travail !

      Enfin, mine de rien ça coute cher de peindre ses boitiers : chaque bombe coûte une dizaine d'euros, donc il faut quand même peindre un certain nombre de boites pour que cela vaille vraiment le coup.

      Des boitiers pré peints se vendent 4 euros de plus qu'un boitier normal à peu près. Franchement, ça vous épargne tout ce travail (et toxicité ;) ). Vu le nombre de coloris assez importants proposés, je n'ai pas attendu longtemps avant de passer à des boitiers déjà peints !

      Rappelez vous que les boitiers professionnels ne sont pas peints avec des bombes en spray, mais avec des techniques de revêtement par poudre réservés aux professionnels (c'est utilisé pour les voitures par exemple), car très onéreux. Cela fonctionne avec un pistolet qui va projeter une poudre colorée positivement chargée sur un objet métallique négativement chargé (le boitier). L'objet est ensuite cuit au four (pas le four de cuisine hein, c'est un truc super puissant) et on obtient ensuite de superbes boitiers propres et "vernis".
      revêtement par poudre
      Pedal part plus est basé aux US et présentent une quantité de couleurs absolument incroyable. Malheureusement les prix de livraison, combiné à la douane rendent leur boitiers assez inaccessibles pour nous pauvres européens (mais pour les canadiens francophones qui me liraient...). Heureusement en Europe, il y a deux fournisseurs de boitiers déjà peints assez efficaces : Banzai Music et musikding.de, qui proposent déjà pas mal de couleurs. Enfin, il reste l'option cheap avec Tayda qui propose des boitiers prépeints blancs ou noirs à des tarifs absolument ridicules. Attention cependant, j'ai testé et leurs boitiers présentent des petits défauts. Rien de bien grave pour un prototype ou du DIY, mais pour vendre c'est pas top.

      Voilà ! Après, c'est mon avis, et comme on dit, "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis", donc je changerai peut être d'avis un de ces quatres. En attendant, je préfère passer mon temps à designer les circuits, circuits imprimés et à souder qu'à poncer et peindre !

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      Quelques variants de Jan Ray

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      Depuis que j'ai designé mon propre circuit imprimé de Jan Ray, j'ai pu en assembler un certain nombre. Le PCB étant assez petit, j'ai pu faire pas mal de variants avec des formes ou couleurs différentes. Je vais vous en présenter quelques uns ici!

      Voici une Jan Ray dans une superbe robe cuivrée :
      J'ai pu obtenir cette superbe couleur grâce à Dirty Fuels, un atelier de motos custom (fan de café racers et de belle mécanique, allez faire un tour sur leur site si jamais vous aimez la moto ça vaut le coup d'oeil). En effet, les peintures utilisées sur les pédales d'effet (revêtement par poudre) sont les mêmes que celles des motos et voitures !
       
      Je trouve le rendu vraiment superbe, ça change des couleurs classiques cette finition un peu "miroir" ! J'aimerai beaucoup en faire d'autres, cependant le four permettant de les faire consommant beaucoup d'électricité, il faudrait en faire un minimum de 50... Il faut de plus polir les boites pour obtenir ce rendu, ce qui demande pas mal de travail... Si jamais ça vous intéresse, postez un commentaire et inscrivez vous à la newsletter, s'il y a assez de monde on pourra essayer de mettre quelquechose en place.
      L'intérieur est assez classique, avec un 3PDT et mon circuit (bleu !). J'en ai fait faire une petite série, je suis en train de rédiger un build doc pour pouvoir vous les proposer à la manière de la Dolmen Fuzz (PCB de Big Muff). En tout cas ça marche très bien, c'est vraiment une pédale sympa... Qui est sur mon pedalboard mouhaha !
      Voici un autre variant dans un boitier 1590BB, avec les jacks au dessus. Ca rappelle mon premier exemplaire ! Et ça me permet de voir le chemin parcouru depuis... On progresse vite mine de rien à force d'assembler tout ça !
      J'ai aussi utilisé l'autocollant "Golden Hour", que j'ai mis sur le coté pour garder un look similaire à mon premier exemplaire.
       
      J'ai pas mal bossé sur l'intérieur, avec du câble monobrin pour faire de beaux angles droits ! A mon avis, c'est le plus beau intérieur que j'ai fait pour l'instant ! Cependant, je ne suis pas prêt de le refaire, c'est une vraie galère pour avoir des câbles de la bonne longueur, les tordre comme il faut etc...

      Et voilà pour les nouvelles !

      Postez un commentaire si la couleur custom vous intéresse, et si cet article vous a plus, n'hésitez pas à me remercier en likant la page facebook Coda Effects !




      Le guide ultime du câblage pour vos pédales DIY : comment câbler proprement

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      Vous avez fini d'assembler le circuit de votre super pédale de la mort qui va vous donner le son dont vous avez toujours rêvé, et voici venu l'étape du câblage... J'ai remarqué que c'est souvent l'étape qui pose le plus de problèmes aux débutants. Surtout avec les veroboard, on se retrouve vite avec du câble partout, dans ce qu'on appelle le fameux "câblage spaghetti", qu'on a tous fait au moins une fois en débutant !
      jan ray cablage
      De plus, le câblage est souvent sources de confusions et d'erreurs qui font qu'une pédale ne marche pas du premier coup, ce qui a un côté vraiment frustrant quand on commence. Ici, on va voir comment faire un beau câblage, et quelles astuces peuvent vous permettre d'éviter des erreurs.

      La règle de base : on câble toujours dans la boite ! C'est un peu à l'encontre de ce que vous lirez sur le net, car c'est un peu plus risqué (ça va être pénible de réparer si votre pédale ne marche pas), et un peu plus compliqué (on a moins de place) mais c'est comme ça qu'on arrive à faire un beau câblage bien propre. Cependant, câblez avant tout ce que vous pouvez câbler en dehors de la boite ! (potentiomètres notamment)


      1. Quel câble utiliser ?

      Forcément la première question qu'on se pose quand on commence ! Il existe différent types de câbles : les câbles monobrins avec un seul fil de cuivre à l'intérieur du câble (en noir en bas sur l'image), qui peuvent se tordre facilement, et les câbles multibrins qui comportent plusieurs petits fils de cuivres entremêlés (en rouge sur l'image) :

      monobrin vs multibrin

      J'ai une affection particulière pour les câbles monobrins, car on peut les tordres à volonté pour faire des choses plus esthétiques comme dans la Jan Ray présentée ci dessus.
      Les câbles multibrins ont cependant un avantage : on peut les tordre plus souvent sans risquer des les casser, car si un des petits brins cassent, il restera tous les autres pour conduire le signal, ce qui n'est pas le cas pour le monobrin.

      Il vous faut bien sûr des câbles isolés (avec une gaine en caoutchouc autour du câble) pour éviter les faux contacts. Enfin, je vous conseille de prendre des câbles avec un conducteur de 0,2mm2, pas besoin d'aller vers des choses plus grosses.


      2. Potentiomètres


      On commence toujours par les potentiomètres, car ils vont nous permettre de fixer le circuit imprimé / veroboard dans la boite. Il faut les câbler en dehors de la boite si possible. Pour les circuits imprimés, c'est généralement très simple : on a 3 trous prévus pour des potentiomères "PCB mount" qui vont vous permettre de les souder très très facilement :
      potentiomètre PCB veroboard
      C'est un de mes arguments pour les PCB, on se fait quand même bien moins ch*** !

      Si vous utilisez du veroboard, il va vous falloir câbler chacun des potentiomètres, ce qui fait vite pas mal de câble mine de rien (4 potentiomètres = 12 câbles !). Pour éviter que cela soit trop la foire, je vais vous montrer ma technique de derrière les fagots, qui marche très bien avec le câble monobrin.

      On va utiliser un carton qui va servir de "patron" pour le câblage, et qui reprend l'organisation du boitier. En gros : percez les trous comme sur le boitier, et placez y les potentiomètres inversés (comme vous les placerez dans la boite). Voici un exemple avec une pédale d'overdrive :
      potentiomètre câblage veroboard
      Il faut donc bien tout placer en mirroir, y compris les numéro des pattes des potards (vous voyez déjà venir les premières confusions....) De mon coté, je préfère noter le nom du potard et les numéros sur le carton, c'est plus facile de s'y retrouver par la suite.
      Vous pouvez ensuite y visser les potentiomètres avec les bonnes valeurs, et on va pouvoir commencer ! Vous devriez avoir quelque chose comme cela :
      potentiomètre câblage veroboard
      Une fois cela fait, soudez un fil plus long que prévu sur chacune des pattes dont vous avez besoin (selon les circuits : Gain 1, Gain 2....etc). Je vous conseille vraiment le câble monobrin qui vous permettra de maintenir le veroboard en hauteur et évitera les faux contact. Un truc qui peut être pratique pour s'y retrouver et éviter les erreurs : utilisez des fils de couleurs différente pour chacun des potentiomètres.
      potentiomètre câblage veroboard


      Vérifiez bien que vous ne vous êtes pas trompé (typiquement Gain 1 à la place de Gain 3 par exemple). Placez ensuite le veroboard au dessus et coupez les fils à la bonne longueur et soudez les sur la bonne piste.  Vous devriez avoir quelque chose comme ça :
      potentiomètre câblage veroboard
      Surtout, vérifiez plusieurs fois que tout est bon ! Personnellement c'est la seule manière de faire qui permet d'avoir un câblage relativement propre avec le veroboard que j'ai trouvé. Une fois fini et sûr que tout est bon, vous pouvez dévissez les potards du carton et les placez dans le boitier. On va passer au reste du câblage maintenant !


      3. Câblage de l'alimentation


      Le plus simple maintenant : l'alim ! Les entrées pour l'alimentation externe se présentent souvent sous cette forme :
      DC jack input
      A l'arrière on distingue 3 pattes qui servent à connecter l'alimentation à votre circuit. Il y a la masse, la patte délivrant +9V, et une patte réservée au + de la batterie, qui sera déconnectée en présence d'un câble branché dans cette entrée (pratique pour ne pas user les piles inutilement !)

      A noter qu'il existe aussi des alims avec un format "métallique". Je vous les déconseille car généralement elles sont prévues pour des alims à centre positif et l'extérieur est souvent relié au boitier, ce qui va provoquer un court circuit !

      DC jack métal


      Voici les différentes pattes au dos de la prise alimentation standard :
      Connection alimentation pédale de guitare
      Si vous utilisez une pile, n'oubliez pas de la câbler sur la patte correspondante de l'alim : dès que la pédale sera alimentée par une alimentation externe, la pile sera déconnectée : cela évitera d'user trop vos précieuses piles 9V !

      Je vous conseille de procéder comme ceci pour câbler l'alim :
        1. Mettez tout en place dans le boitier : circuit imprimé, alim et autre visserie
        2. Mettez un peu de soudure sur chacune des pattes que vous allez connecter, de manière à boucher les trous.
        3. Préparez un fil plus long que nécessaire (1cm de plus comme ça vous êtes larges) : étamez le avec un peu de soudure (on ajoute un peu de soudure le brin de cuivre nu, cela facilite la soudure par la suite)
        4. Soudez ce fil dans une des pattes à connecter
        5. Tordez le comme vous le désirez avec une pince, puis coupez le à la bonne longueur pour le souder ensuite sur le circuit imprimé / Veroboard.
        C'est la méthode qu'on utilisera aussi pour les jacks et 3PDT, ça permet de faire des choses très propres, sans galérer !



        4. Les jacks d'entrée / sortie

        Un autre élément essentiel, pas forcément difficile à câbler. Il existe 3 différentes versions pour les entrées jack : ouvertes (qui permettent de gagner de la place), fermées style "amphénol" que je préfère, ou fermée style ampli / circuit imprimés (utiles pour les circuits imprimés, mais prennent beaucoup de place sinon).
        types de jack connection ouvert fermé
        Je vais vous détailler les connexion pour chaque type d'entrée !

        Câble jack ouvert
        Cela ressemble à ça en gros :
        types de jack connection ouvert fermé
        L'anneau central métallique est connecté à la masse, alors que la languette est connectée au bout du jack, le signal. Si vous avez un doute, branchez un jack dedans, et vérifiez que chaque languette est bien connectée au tip du jack ou à la masse avec un ohmètre.
        Ces jacks sont pratiques pour gagner de la place, mais c'est facile de se tromper au niveau des connections, et ils peuvent causer des faux contacts. De plus, ils sont souvent pas top niveau qualité.

        Câble type "amphénol" 
        Voici comme souder sur ce jack :
        cablage jack
        Je préfère ce type d'entrée jack : c'est propre, on risque pas de se tromper, et c'est costaud !

        Câble type "ampli" ou "circuit imprimé"
        C'est déjà plus compliqué car il y a généralement 4 connections sur un câble mono... Deux de ces connections ne conduisent pas le signal mais permettent de détecter la présence d'un jack ou pas. Elles sont connectées à la masse ou au niveau du signal quand il n'y a pas de jack, et déconnectée quand on y insère un jack. Ca peut être pratique pour utiliser par exemple la pile uniquement quand un jack est branché dans la pédale. Mais bon globalement, on ne va pas s'en servir.

        Il faudra donc connecter uniquement au niveau des lames :
        cablage jack

        La masse est la patte la plus proche de l'entrée, et le signal la patte terminale !

        Pour le câblage à proprement parler, procédez de la même manière que pour l'alim : remplissez les trous à connecter de soudure, utilisez un câble plus long que prévu que vous souderez à la patte, puis couperez à la bonne longueur pour finalement le souder au niveau du 3PDT.... On y vient !


        5. Le 3PDT


        Si votre pédale est en true bypass, vous allez surement utiliser un 3PDT, aussi dénommé "switch de l'enfer" car les débutants s'y trompent très souvent. Prenez bien votre temps !

        Pour comprendre déjà comment ça marche, faites un tour sur l'article que j'ai écrit sur le 3PDT!

        Pour le câblage à proprement dit, on doit avoir ce type de câblage :
        True bypass câblage
        Vous pouvez déjà connecter le câble qui relie les deux entrées (en haut à gauche) en dehors du boitier, ce sera ça de fait. Et après, je vous conseille de procéder comme mentionné pour les jacks et l'alim pour l'entrée (input) et la sortie du circuit.
        Soyez bien précautionneux pour ne pas créer de faux contacts entre les différentes pattes du 3PDT, ça arrive souvent !
        Dernier élément maintenant : la LED !


        6. La LED


        Ok, dernière chose à faire : la LED.
        Ce schéma va vous sauver la vie plusieurs fois :

        La résistance doit être branchée au 3PDT, elle même branchée sur la patte longue de la LED. La patte courte de la LED doit aller à la masse. Voilà la bonne manière de faire :
        True bypass câblage

        Pour la résistance, une valeur entre 1k et 10k selon la couleur de la LED (les LED bleues ou vertes ont tendance à éclater les yeux si on ne met pas une forte résistance après).

        7. Et si ça marche pas ?


        En électronique, votre circuit marchera rarement du premier coup : c'est normal ! Il y a beaucoup d'erreurs potentielles à faire lors de tout le montage, et il va donc falloir déceler d'où vient l'erreur.

        Je vous conseille de lire ces deux articles pour vous aider :

        Et voilà !


        J'espère que cet article vous a bien aidé, n'hésitez pas à poser des questions en postant un commentaire.
        Si cet article vous a plus, remerciez moi en likant la page Facebook Coda Effects !

        Relay bypass v2 : fini les pops à l'allumage !

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        Vous avez aimé mon post sur le relay bypass ? En tout cas moi oui, et j'incorpore désormais ce système dans toutes mes pédales ! Ainsi, elles sont plus durables, et on évite les bruits du 3PDT. Cependant, j'ai vite remarqué une chose : le relay a tendance à "popper" beaucoup plus que le 3PDT, surtout sur des circuits avec pas mal de gain... C'est en fait logique : un relai change d'état beaucoup plus rapidement que nos gros switch mécaniques, ce qui facilite l'apparition de pop désagréables... Plus on a de gain, plus le "pop" est amplifié et donc plus on l'entendra.

        J'ai donc adapté un système présenté sur Stompville qui permet de supprimer complètement ces bruits à l'enclenchements... Et voici le résultats, avec une petite vidéo avant / après :

        Plutôt efficace non?

        Attention : avant de vous lancer dans la lecture de cet article, je vous conseille de lire mon article sur le relay bypass afin de bien comprendre de quoi il est question ici.




        Comment ça marche ?

        En fait, c'est très simple : quand on switche la pédale, on coupe le son pour enlever le pop ! On va envoyer le son à la masse pour envoyer le pop à la masse, et on va ensuite laisser passer le son. On va avoir une petite période de 40 millisecondes où le son est coupé, mais je vous rassure, c'est inaudible !

        Pour couper le son, on utilise un photoFET. Quésako ?
        C'est un petit composant sous forme de circuit intégré qui comprend une LED et un switch avec deux MOSFET qui va laisser passer le courant quand la LED est allumée. C'est un genre de mini switch quoi ! On va utiliser ici le TLP222A qui est facilement trouvable pour pas trop cher :
        PhotoFET

        On va allumer la LED avec le microcontrôleur, ce qui va envoyer le signal vers la masse. Et paf ! Couché vilain pop !
        PhotoFET
        Quand le microcontrôleur est actif, le courant peut passer entre 3 et 4 et donc le signal est envoyé à la masse.
        Quand le microcontrôleur est inactif : le courant ne passe pas entre 3 et 4 et donc le signal peut sortir.

        Vous allez me dire : mais pourquoi on n'utilise pas ce photoFET à la place du relai? C'est plus petit, demande moins de courant et pas mécanique, donc à priori plus résistant ! Vous avez raison, cependant, les sytèmes de switchs utilisant des FET ou MOSFET ont un souci : ils colorent le son ! Ainsi, le photoFET qu'on utilise, lorsqu'il est on, présente une résistance de 2 Ohms (ça va), et une capacitance de 130 pF (pas bon !). Si vous avez lu mon article sur les câbles, vous savez que la capacitance va dégrader votre son, 130 pF ça correspond grosso modo à 3 mètres de câble, pas terrible pour un système en true bypass ! Ici, vu qu'on l'utilise pour couper le son, ce n'est pas grave, mais pour du signal en bypass, ce serait plutôt gênant par exemple.

        Voici donc à quoi ressemble le schéma du relay bypass "version 2" :
        Noiseless relay true bypass schematic
        C'est donc exactement le même schéma que le relay bypass, avec l'ajout du photoFET sur la patte 5 du microcontrôleur, qui a lui même sa patte 4 reliée au niveau de la sortie du circuit.


        Comment on implémente ça dans notre relay bypass ?

        On utilise la patte numéro 5 du PIC pour alimenter la LED du photoFET.
        Attention : la patte numéro 4 (GPIO3) est un "input only", donc on ne peut pas s'en servir pour activer le photoFET. Il faut donc impérativement utiliser la patte 5 !
        Mais ne vous inquiétez pas, on va trouver une utilité pour cette patte 4 dans un article à venir...

        Ouvrons donc MPLab pour y créer le header, qui va être tout à fait similaire à ce que l'on a déjà fait : il faut donc créer un nouveau projet pour le PIC12F675, et y rajouter un ficher header avec la configuration suivante :

        // CONFIG
        #pragma config FOSC = INTRCIO   // On utilise l'horloge interne du PIC
        #pragma config WDTE = OFF       // Watchdog Timer inactif
        #pragma config PWRTE = OFF     // Power-Up Timer inactif
        #pragma config MCLRE = OFF      // GP3/MCLR pin est un GPIO
        #pragma config BOREN = OFF      // Brown-out Detect inactif
        #pragma config CP = OFF         // Pas de protection du code
        #pragma config CPD = OFF        // Pas de protection de la mémoire

        // Définir la fréquence de l'oscillateur
        #define _XTAL_FREQ 4000000

        Si vous ne vous rappelez plus ce à quoi correspond tout cela, allez relire mon article sur le relay bypass pour vous rafraichir la mémoire.

        Passons maintenant au code à proprement parler. La subtilité ici va être de réussir à couper le son lors du changement d'état de la pédale en activant le photoFET.
        Pour cela, on va créer une séquence lors de l'activation de la pédale :
        1. Le photoFET est allumé (= le signal en sortie va vers la masse)
        2. On active le relay : le "pop" est envoyé à la masse 
        3. On attends un peu, histoire d'être sur que tout le bruit ait bien été envoyé à la masse
        4. On éteint le photoFET : le signal sort et l'effet est actif !
        Sans surprise, on va implémenter ces 4 étapes sous forme de code. On va dire au chip "dès qu'on allume l'effet, fait ces 4 étapes".

        Pour cela, on va utiliser une variable "changestate" qui va dire s'il faut changer d'état ou non, qu'on va définir en plus des autres variables au début du code :

          uint8_t changestate; // changement d'état (pour couper le son avec le photoFET)
          changestate=0;

          On lui donne la valeur de zéro initialement. Lorsque la valeur de changestate sera de 1, le microcontrolleur changera l'état de la pédale (on vers off, ou off vers on)

          Typiquement, changestate sera égale à 1 quand on aura appuyé sur le switch (avec le debounce) :

          if(GP1 == 0) { // si switch activé
             __delay_ms(15); // debounce
                if(GP1 == 0) {
                   __delay_ms(200); // switch relâché
                   if(GP1 == 1) {
                      changestate = 1; // on change l'état
                    }
                    else {
                       changestate = 0;
                    }
                 }
              }
              __delay_ms(10);

          }

          Ensuite, il va falloir préciser les 4 étapes qu'on a mentionné ci dessus lorsque changestate est égale à 1, en fonction de l'état de la pédale. Si la pédale est allumée (state = 1), on la coupe, et si elle est éteinte (state = 0), on l'allume :

          if(changestate == 1) {
             __delay_ms(20);
             if(state == 0) { // on allume la pédale
                GP2 = 1; // on active le photoFET
                __delay_ms(10);
                GP0 = 1; // LED on
                GP5 = 1; // relay on
                GP4 = 0;
                __delay_ms(30); // on attend que le "pop" soit parti à la masse
                GP2 = 0; // on éteint le photoFET
                state = 1; } // on laisse la pédale allumée
             else { // on éteint la pédale : même étapes
                GP2 = 1;
                __delay_ms(10);
                GP0 = 0; // LED off
                GP5 = 0; // relay off
                GP4 = 0;
                __delay_ms(30);
                GP2 = 0;
                state = 0;
                }
             __delay_ms(20);

             changestate=0; // on reset la variable à 0
          }
                

          if (state == 1) { // effect on
             GP0 = 1; // LED on
             GP5 = 1; // relay on
             GP4 = 0; }
          else { // effect off
             GP0 = 0; // LED off
             GP5 = 0; // relay off
             GP4 = 0;
           }
              

          Cela ajoute un petit délai lors de l'activation (40ms), mais qui est quasiment inaudible à l'usage. Par contre on n'a plus aucun "pop", ce qui est parfaitement audible pour le coup !

          Bref, ça marche vraiment super bien, et ne nécessite qu'un seul composant en plus, et on a enfin un système true bypass fiable, avec des switchs sans clic et silencieux !

          Voici le code complet. N'hésitez pas à vous référer à l'article original sur le relay bypass pour bien comprendre quel est le rôle de chaque partie :

          #include <stdio.h>
          #include <stdlib.h>
          #include <stdint.h>
          #include <xc.h>
          #include "header.h"

          void main(void) {
             ANSEL = 0; // pas de port analogiques
             CMCON = 0x07; // comparator off
             ADCON0 = 0; // convertisseur AD ND off
             TRISIO0 = 0; // output LED
             TRISIO1 = 1; // input footswtich
             TRISIO2 = 0; // output TGP222A photo FET
             TRISIO5 = 0; // output relay activé
             TRISIO4 = 0; // output relay masse

             GPIO = 0; // set outputs as low level (0V)

             uint8_t state; // pédale on ou off
             state=0; // pedal off au début (lorsqu'on lui donne 9V)
            
             uint8_t changestate; // changement d'état pour l'antipop   changestate=0;

             while(1) { // boucle principale
                if(GP1 == 0) { // si switch activé
                    __delay_ms(15);
                    if(GP1 == 0) {
                        __delay_ms(200);
                        if(GP1 == 1) {
                            changestate = 1;
                        }
                        else {
                            changestate = 0;
                        }
                        }
                    }
                    __delay_ms(10);
                }
               
                if(changestate == 1) {
                    __delay_ms(20);
                    if(state == 0) { // change to on
                          GP2 = 1; // PhotoFET on
                          __delay_ms(10);
                          GP0 = 1; // LED on
                          GP5 = 1; // relay on
                          GP4 = 0;
                          __delay_ms(30);
                          GP2 = 0; // PhotoFET off
                          state = 1; }
                    else { // change to off
                       GP2 = 1;
                       __delay_ms(10);
                       GP0 = 0; // LED off
                      GP5 = 0; // relay off
                      GP4 = 0;
                      __delay_ms(40);
                      GP2 = 0;
                      state = 0;
                      }
                    __delay_ms(20);
                    changestate=0;
                    }
               
                  if (state == 1) { // effect on
                      GP0 = 1; // LED on
                      GP5 = 1; // relay on
                      GP4 = 0; }
                  else { // effect off
                      GP0 = 0; // LED off
                      GP5 = 0; // relay off
                      GP4 = 0;
                  }
                }
             __delay_ms(10);
          }


          Et voilà ! J'espère que tout est clair, je sais que ce n'est pas un sujet facile, la bonne nouvelle c'est que vous pouvez poster un commentaire pour poser vos question !

          Dans un prochain billet, nous verrons comment ajouter un mode "temporaire" qui permet d'activer l'effet temporairement au pied, comme sur mon trémolo "Montagne"

          Si cette page vous a été utile, remerciez moi en likant la page Facebook Coda Effects !


          Pour aller plus loin (en anglais) :
          Post sur stompville qui m'a grandement aidé !
          Datasheet du TLP222A, utile pour être sûr de l'orientation notamment

          Créer sa marque d'effets pour guitare : bonne ou mauvaise idée ?

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          Si vous avez commencé à assembler des pédales vous même, vous avez sûrement déjà été tenté par l'idée d'en vendre ou d'en construire pour d'autres personnes. Créer sa marque d'effet pour guitare semble une super idée sur le papier, et pourtant les embûches sont nombreuses... Parlons en !

          Alors déjà : je fabrique moi même des effets, et cet article n'a pas pour intention de "tuer la concurrence" (avec mes 30 pédales par an...) ou de décourager les gens, au contraire ! Ce qui est présenté ici n'est que mon opinion, que j'essaye de nuancer un petit peu ! 

          C'est un sujet un peu compliqué à aborder car il y a pas mal "d'écoles" qui s'affrontent sur le sujet, et c'est d'ailleurs la source de sujets interminables et intéressants sur les forums de DIY. Le plus simple pour moi, c'est d'aborder cela au travers de mon expérience personnelle. Je vais donc parler de Coda Effects, et une fois n'est pas coutume, un peu de moi, et ensuite donner quelques conseils et astuces à ceux qui veulent se lancer !

          Début 2013, je commence à sérieusement m'intéresser à la réalisation de pédales d'effets : après avoir ouvert une Fuzz Face et découvert la simplicité du circuit (y a rien là dedans !), je me suis dit que ça devait pas être si compliqué de construire ses effets :
          Fuzz Face inside
          J'ai alors rapidement découvert tout un monde parallèle de gens passionnés par la construction de pédales d'effets, et mettant à disposition tout un tas d'outils : guitarfxlayout, madbeanpedals, diystompboxes...etc! Mais (quasiment) rien en français ! C'est ce qui m'a poussé au départ à créer ce blog, afin de partager mes réalisations, mais aussi mes conseils pour réaliser ses effets.

          J'ai rapidement réalisé mes premières pédales, avec les problèmes qui vont avec: ça ne marche pas, bruyant, ça ne sonne pas comme on veut, je ne savais pas par quoi commencer...Etc Mais finalement, mon LPB1 a fini par marcher :) Quelle satisfaction de brancher son propre effet !

          J'ai donc lancé mon site à peu près un an plus tard, début 2014, plutôt dans l'idée de partager mes conseils et mes réalisations plutôt que de vraiment commercialiser mes effets. Je décide alors de fonder ma marque pour me donner un peu plus de visibilité, et qui sait, peut être créer une communauté sympathique autour d'elle ! Coda Effects était né !

          Au fur et à mesure que je réalise des pédales, j'ai commencé à vendre mes plus beaux exemplaires : cela m'a permis de continuer cette passion sans me ruiner, et d'investir dans des projets un peu risqués ou complexes. S'est alors posé la question du : combien puis je les vendre ? Quelles pédales puis je vendre ? Comment ? Pourquoi ? Toute une foultitude de questions auquels je vais essayer de répondre avec le recul que j'ai aujourd'hui, sous forme d'un classique "A faire" / "A ne pas faire" :)


          A faire


          Prenez votre temps avant de penser à commercialiser vos effets
          L'électronique ne s'apprend pas en un jour, il y a beaucoup de notions assez complexes à maîtriser avant de pouvoir créer ses propres circuits. On clone donc forcément beaucoup au début. C'est un bon moyen de faire vos premières armes, et de vendre des pédales identiques un peu moins chères à des gens intéressés. Attention à l'aspect éthique néanmoins, renseignez vous sur qui vous copiez, et surtout gardez cela à une échelle raisonnable. De plus, quand on commence, on a tendance à faire des petites erreurs malgré nous, et on pourrait prendre le risque de vendre des pédales pas top au final... Pas de rush donc !

          Faites preuve d'éthique et de transparence
          Aujourd'hui, le monde des pédales d'effet est noyé par la surabondance d'offre, avec des milliers de fabricants qui proposent la plupart les mêmes choses, et essayent de se distinguer des uns des autres par des approches marketing pas toujours des plus honnêtes... Ainsi, on voit fleurir des pédales "avec le mojo qui tue" un peu partout, qui se révèlent pour la plupart être des clones de tube screamer ! Une approche transparente et honnête est vraiment très rafraichissante pour tout le monde, et je suis ravi de découvrir des marques "qui n'ont rien à cacher" et mettent en avant leur points forts : vintage avec des composants NOS câblé en turretboard, nouvelles technologie avec le monde numérique ou encore personnalisation extrême avec des pédales assemblées une par une à la main !

          Créez votre site !
          Un site ou même une simple page Facebook ou Instagram est un bon moyen de vous créer une "vitrine" avec vos plus belle réalisations, et un bon moyen de rencontrer de nombreux personnes passionées et motivées par votre travail. Au travers de coda-effects.fr, j'ai pu rencontrer une foultitude de gens passionné, du zicos pur et dur qui tourne un peu partout au geek des pédales d'effets, en passant par le collectionneur avec parfois des pièces impressionnantes (comme une Maestro Fuzz originale !) Aujourd'hui, créer un site n'a jamais été aussi facile, donc n'hésitez pas à vous lancer !

          Faites ça "à coté" 
          Je vais peut être m'attirer les foudres de certaines personnes, mais je pense qu'aujourd'hui il est extrêmement dur, pour ne pas dire quasiment impossible de vivre de la commercialisation de pédales d'effets. C'est un marché complètement saturé avec des effets de mode, la seule façon de pouvoir en vivre est de commercialiser à grosse échelle (délicat quand on commence, et risqué), ou de proposer des produits complètement nouveaux ou répondant à un besoin précis des guitaristes (difficile sans de solides connaissances en électronique analogique ET numérique).
          Par contre, il est tout à fait possible de garder cela comme un hobby à coté, qui de plus s'autofinance ! En vendant quelques effets, vous pouvez généralement racheter de quoi en faire d'autres, ce qui permet de satisfaire sa passion sans dépenser un kopek, ce qui est quand même un sacré luxe :)


          A ne pas faire


          Bradez votre travail
          A la manière de nombreux métiers, créer ses effets est à la portée de beaucoup de monde aujourd'hui, et c'est bien ! Cependant, veillez à ne pas sous estimer votre travail lorsque vous réalisez vos effets : je ne compte plus le nombre de gens qui se lancent et commencent à vendre des pédales très bien réalisées quasiment à prix coûtant, sans compter la main d'oeuvre ! (ie entre 50-80 euros) Une pédale, ça prend du temps à réaliser, surtout quand on s'applique (ce que vous faites bien sûr ;) ), et il est absolument normal de rémunérer ce temps de travail, même s'il s'agit d'une passion ! Si vous avez conçu vous même votre effet (avec du prototypage long, développement de circuit imprimé...etc), il faut aussi compter cela dans votre prix ! De mon coté, je compte du 10 euros de l'heure approximativement (c'est le SMIC hein !), et je vends mes pédales en conséquence entre 110 et 180 euros selon les modèles, le temps de travail et de conception !


          Vendez vos pédales les moins réussies
          J'ai une règle stricte lorsque je vends des pédales : je ne vends que ce que je pourrai avoir sur mon pedalboard ! Posez vous sincèrement la question en regardant votre pédale terminée : est-ce que je peux l'intégrer dans mon rig ? Est-ce que le look me plait, est-ce qu'elle est pratique à utiliser ? Est-ce que ça sonne ? Est-ce que ça va durer dans le temps, ça a l'air solide ? Ca donne un peu de recul, et cela devrait normalement vous suffire pour savoir si votre pédale est "vendable".
          Surtout, ne vendez jamais une pédale "borderline", avec quelques ratés ou problèmes ! Non seulement c'est très limite éthiquement parlant, mais en plus cela pose de sérieux problème de confiance avec vos clients....

          Négligez l'aspect visuel de vos pédales
          Une boite en alu brut et on est parti hein, tant que ça marche... Si c'est pour vous why not, mais imaginez un peu une pédale comme ça dans le commerce... C'est quand même pas top ! On pourra dire ce qu'on veut, mais perso, moi je veux pas de boitiers moches sur mon pedalboard. Polir un boitier, c'est facile, ça prends une quinzaine de minutes et ça vous donnera tout de suite un look plus sympa ! Il existe aussi énormément de boitiers pré peints aujourd'hui que vous pouvez trouver dans le commerce. Enfin, avec les décalcomanies ou la gravure à la soude, vous pouvez facilement faire une pédale au look personnel, original et bien propre !

          Ne faites que des clones
          Faire des clones fait partie intégrante du processus d'apprentissage, on commence forcément par des choses connues ! Aujourd'hui, quasiment toutes les pédales sont clonables et clonées en masse ! En clonant uniquement et sans expérimenter, vous n'apprendrez moins en électronique qu'en bidouillant de partout : en remplaçant des composants par une autre valeur, vous apprendrez plus qu'avec toute la théorie du monde, et en plus vous personnaliserez vos effets jusqu'au bout des ongles !


          Pour conclure : créer Coda Effects n'a pas été source d'enrichissement matériel pour moi, mais d'un enrichissement personnel sans limites ! J'ai pu échanger avec des gens passionnés, du musicien de scène chevronné jusqu'au collectionneur vintage, apprendre plein de choses dans des domaines que je ne connaissais pas du tout : électronique analogique poussée, électronique digitale, mais aussi gestion d'un site internet, rédaction en anglais.... Pour toutes ces raisons, je ne saurai que vous conseiller de créer votre marque et votre site !

          Cet article vous a plu ? Postez un commentaire pour présenter votre point de vue !
          N'hésitez pas à liker la page Facebook Coda Effects pour plus d'infos sur le blog !


          Tap tempo DIY pour pédale Boss

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          Voici ma dernière réalisation, un simple tap tempo externe pour un Boss DD7 (ou n'importe quelle autre pédale Boss avec un tap tempo). C'est vraiment hyper simple : un jack mono, un switch "momentary" SPST, et c'est parti ! Le build parfait pour les débutants.  Pour moi, le tap tempo est indispensable en jouant en groupe, surtout avec des effets bien rythmiques comme le delay. C'est vraiment une façon très simple d'améliorer votre DD7, et en plus ça vous coutera pas très cher !

          J'ai utilisé un boitier Hammond 1590LB, qui sont vraiment tout petits, mais du coup parfaits pour ce genre de projet. C'est le même type de boitier que j'ai uilisé sur mon Strymon favorite switch. Je n'ai pas centré le switch, mais à postériori, j'ai réalisé que c'était peut être possible.
          Boss tap tempo
          Le seul défaut de ces boitiers est qu'ils ne sont pas disponibles sous forme "prépeinte", j'ai donc du le peindre moi même. Je n'aime pas peindre moi même mes boitiers, pour diverses raisons. J'ai donc appliqué 3 couches de peinture noire (de chez Games workshop ^^). Cette peinture fonctionne en fait assez bien car très fine et faite pour l'alu. On verra combien de temps ça durera ! J'ai aussi appliqué 3 couches de vernis mat pour protéger l'ensemble.
          Boss tap tempo

          Comment ça marche ?


          Attention, schéma hyper complexe... ou pas :

          Boss tap tempo schematic

          Pas de polarité ou quoi que ce soit ici. Seul chose à surveiller : si la plupart des fabricants utilisent des switchs "normally open", Boss utilise des switchs "normally closed". Donc attention à ce point.

          Ce switch connecte tout simplement les 2 bornes du jack. Habituellement, le tap tempo est détecté par un microcontrôleur qui va détecter un changement de voltage induit par le switch qui va par exemple connecter 5V à la masse lorsqu'on appuie dessus:
          tap tempo schematic

          Ainsi, le chip numérique peut calculer le temps entre chaque 0V et ajuster le tempo de l'effet en fonction ! C'est exactement ce système que j'utilise sur mon trémolo avec tap tempo, le Montagne Tremolo.

          Montagne Tremolo et Dolmen Fuzz : soutenez la campagne sur Ulule !

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          Ma campagne de financement participatif pour le Montagne Tremolo et la Dolmen Fuzz est (enfin) en ligne !

          Le Montagne Tremolo est ma version finale du prototype de trémolo avec tap tempo dont je vous avais parlé dans un précédent post. C'est un trémolo analogique, optique, mais contrôlé par du numérique, ce qui permet d'avoir un tap tempo ou 6 formes d'ondes différentes.

          La Dolmen Fuzz a bénéficié de mon amour inconditionnel pour les Big Muff, et particulièrement la version "Russian" que j'ai ici modernisée. J'ai essayé pas mal de protos différents, et elle est (relativement) proche d'un précédent build.


          J'ai décidé de rendre ces pédales disponibles sous différents formats : soit la pédale assemblée, un kit complet comprenant notamment le boitier peint, prépercé et sérigraphié, ou le PCB seul. La campagne va me permettre de produire une petite série de chacune de ces pédales, et de faire baisser le prix des composants, PCBs et boitiers.

          Pour plus d'infos ou pour soutenir la campagne, visitez la page Ulule:

          https://www.ulule.com/codaeffects/

          Tonebender MKIII (Aion Electronics Phobos)

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          Voici ma dernière réalisation : un clone de Tonebender MKIII ! La Tonebender a connu de nombreux changement au cours de son existence. Au départ, c'était une fuzz très proche de la Fuzz Face, avec un son plus proche d'une distorsion que d'une fuzz (lisez mon post sur les différents types de fuzz). Elle est devenue rapidement populaire car utilisée par des stars de l'époque, comme Jimmy Page ou encore Jeff Beck.

          La version MKII utilisait 2 transistors pour produire un son bien fuzzy. Cependant, la qualité de la fuzz dépendait beaucoup des caractéristiques des transistors germanium utilisés, comme chez la Fuzz Face. Pour éviter l'étape de sélection des transistors (où souvent seul un transistor sur 10 est correct - quand on a de la chance), la version MKIII utilise 3 transistors pour que la qualité du son soit moins dépendante des transistors utilisés.
          Voici ma version :
          Tonebender MKIII clone Aion Electronics Phobos
          J'ai utilisé un boitier pré peint et un simple autocollant acheté à Londres il y a un bout de temps qui représente un sympathique power trio :) J'ai utilisé les mêmes boutons que sur la version MKIII originale, et la couleur bleue de la Park Fuzz :
          Tonebender MKIII clone Aion Electronics Phobos
          Et bien sûr, mon logo gravé au laser :
          Tonebender MKIII Aion Electronics Phobos
          A l'intérieur, j'ai utilisé un circuit imprimé "Phobos" de chez Aion Electronics. C'est un super PCB (comme la plupart des PCB de chez Aion Electronics, avec pas mal d'options qui permettent de la changer en Baldwins Buzzaround, en Vox Tonebener MKIII, en Park Fuzz ou en Prescription Electronics Yard Box! J'ai câblé en rouge et bleu pour que ça colle avec le schéma de couleur global !

          Tonebender MKIII clone Aion Electronics Phobos
          J'ai utilisé 3 transistors germanium Telefunken, des AC116. Leur gain est parfait pour ce genre de fuzz, et en plus ils sont plus faciles à trouver et moins chers que des AC128 qui sont pas mal utilisés pour les Fuzz Face. Ils ont aussi une forme sympa, faite pour gérer les changements de température.
          Tonebender MKIII germanium transistors


          Comment ça sonne ?
          J'ai fait une vidéo rapide :

          Comme les Fuzz Face, c'est une fuzz qui marche super bien sur un ampli déjà un peu en saturation, et qui est assez chaleureuse avec pas mal de basses. Elle réagit aussi pas mal au volume de la guitare (moins que la Fuzz Face ceci dit, à cause du premier étage de saturation avec 2 transistors)


          Comment ça marche ?

          Finalement, c'est un schéma de fuzz assez similaire à celui de la Fuzz Face : un premier étage de gain amplifie le signal, qui va faire saturer le dernier transistor : et voilà la fuzz ! La principale différence entre les deux circuit est que la Tonebender MKIII possède deux transistors dans son premier étage d'amplification, ce qui amplifie le signal énormément, et il n'y a donc pas besoin de boucle de feedback pour faire saturer le dernier transistor.
          Voyons cela plus en détail.

          Voici le schéma de la Tonebender MKIII :
          Tonebender MKIII schematic

          Et comme d'habitude, le schéma divisé en plusieurs parties :
          Tonebender MKIII schematic
          Le premier étage d'amplification amplifie le signal, et va faire saturer le transistor Q3 dans l'étage de saturation. Ensuite, un contrôle de tonalité va permettre de diminuer les aigus pour enlever un peu le côté "rapeux" de la fuzz, et un étage final permet de régler le volume sonore de la fuzz.
          Vous pouvez remarquer que le circuit est en polarité inversée car les transistors utilisés sont de types PNP. Analysons chacune de ces parties.

          Premier étage d'amplification
          Le signal passe au travers d'un premier condensateur de couplage C1, ce qui empêche le passage d'un éventuel courant continu qui pourrait créer du bruit. R1 et R2 forment un pont diviseur de tension qui va permettre de biaser le transistor Q1.
          Tonebender MKIII schematic
          Vous pouvez remarquer que Q1 et Q2 sont placés l'un après autre. Cette configuration est appelée configuration Darlington, et permet d'amplifier le signal très fortement ! Q1 permet une première amplification, puis Q2 ré-amplifie le signal. Ainsi, on a une amplification très forte, même avec des transistors germanium possédant peu de gain. Cela nous permet d'éviter le boulot de tri des transistors qui est un des problèmes majeurs lié à l'utilisation de transistors germanium, dont la production est très variable et capricieuse. Un hfe de 60 est largement suffisant pour chacun de ces 2 transistors.

          Après cet étage d'amplification "double", on trouve encore un condensateur de couplage, suivi par le potentiomètre de Fuzz, qui va réduire le signal amplifié. Quand on tourne le potentiomètre, la résistance augmente, ce qui diminue l'amplitude du signal et diminue donc la saturation du transistor Q3.


          L'étage de saturation
          Maintenant que le signal a été amplifié, il va rencontrer le transistor Q3 et va le faire saturer, créant ainsi une super saturation fuzzy qu'on adore !
          Tonebender MKIII schematic
          La diode germanium permet d'éviter les problèmes liés aux variations de température. En effet, les transistors germanium sont assez sensibles à la température. Quand la température change, les caractéristiques de la diode vont aussi changer, et vont compenser cela, évitant ainsi les problèmes de biasing du transistor en envoyant une partie du courant vers la masse. Je ne suis pas complètement sûr du mode de fonctionnement de ce système ceci dit, donc si vous avez des pistes permettant d'expliquer cela plus en détail, je prends !


          Circuit de tonalité
          A la différence de la Fuzz Face, la Tonebender MKIII comporte un réglage de tonalité qui permet d'enlever un peu d'aigus. C'est vraiment utile et donne un peu plus de versatilité à la fuzz !
          Tonebender MKIII schematic
          Le circuit de tonalité est composé de deux filtres passe bas. Un va couper les fréquences sous 7kHz (laisse passer les aigus en gros), et l'autre coupe à 159 Hz (filtre les aigus et les enlève). Le potentiomètre de tonalité mixe ces deux filtres et va donc permettre d'enlever plus ou moins d'aigus. Plus on tourne le potentiomètre vers la droite, plus le filtre de 159Hz est important et plus on enlève d'aigus.
          C'est un circuit tout simple qui marche assez bien !


          Réglage du volume
          C'est un circuit tout simple qui ressemble fortement à celui présent dans la Fuzz Face.
          Tonebender MKIII schematic

          Une première résistance diminue le signal, et un potentiomètre de 100k permet d'envoyer plus ou moins de signal vers la masse, et donc de régler le volume final de la fuzz !


          Et voilà ! J'espère que ça vous a plu !
          Si cet article vous a été utile, n'hésitez pas à me remercier en likant la page facebook Coda Effects !


          Pour aller plus loin (en anglais) :

          Fin de la campagne de financement participatif... Et début de l'aventure !

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          Et voilà, la campagne de financement participatif s'est terminée sur Ulule, avec un grand succès ! Merci à tous pour votre soutien, Coda Effects prends un sacré départ grâce à vous !



          Je voulais donc faire un petit bilan de cette campagne en quelques chiffres pour vous montrer le coup de boost que ça été :
          • 70 : le nombre de contributeursà la campagne. Pour comparaison,l'an dernier, j'ai eu 25 clients différents en tout !
          • 2200 visiteurs sur la page de la campagne, dont plus de 50% provenaient de Facebook : merci à tous pour vos partages et relais de la campagne !
          • 4 articles de presse dans différents blogs et sites internets : Audiofanzine, Guitar Wink, le Blog qui Gratte et Guitar Tone Overloard !
          • 73 likes supplémentaires sur la page Facebook Coda Effects 
          • 276 soutiens sur Hello Play
          • Plus de 65 pédales à réaliser : et oui, il va falloir travailler maintenant !

          Je voulais dans cet article vous détailler un peu comment va se dérouler la réalisation de tout cela. Comme mentionné dans une news du projet, j'écrirai des articles sur le blog pour vous montrer les enjeux de la réalisation d'une série d'effets. Vous serez bien sûr tenus au courant par mail de l'avancée de la réalisation.

          Le processus va se dérouler en plusieurs étapes avec des étapes plus ou moins longues :
          • Réception de l'argent collecté (une à deux semaines) : cela me permettra de voir combien je dispose une fois la commission Ulule, Paypal et les impôts prélevés. Et oui ! Les 9400 euros risquent déjà de prendre un sacré coup, puisqu'environ 23% du montant seront prélevés après ces différents processus ! (pas d'inquiétudes, j'en ai tenu compte dans mon calcul préléminaire à la campagne :) ) Le temps de rappatrier l'argent depuis paypal et Ulule sur mon compte pro, cela devrait prendre une à deux semaines environ.
          • Commande des PCBs, boitiers et composants (un à deux mois) : l'étape la plus délicate ! Grâce aux prototypes et à mon expérience, j'ai déjà pu établir une liste de fournisseurs fiables. Le problème étant les délais qui peuvent varier selon leur localisation géographique (les PCBs sont fait en Chine par exemple, les boitiers aux USA, avec les problèmes de douane que cela engendre). C'est aussi l'étape où des "surprises" peuvent arriver et retarder la livraison des kits / PCB / pédales terminés... Normalement, au vu des fournisseurs que j'ai sélectionné attentivement, tout devrait bien se passer, et je table donc entre un à deux mois à cause des délais de livraison possibles.
          • Perçage des boitiers et réalisation des effets / kits (deux semaines à un mois) : l'étape fun ! Je ferai de mon mieux pour que la réalisation soit effectuée rapidement, mais toujours qualitativement bien sûr. J'aurai 27 pédales assembler, le reste sera des kits (donc sans assemblage, ce qui me laisse que le perçage). J'ai déjà prévu des "tips" et outils pour accélérer la production en série, que je partagerai avec vous dans un article.
          • Réalisation des vidéos et guides d'assemblage pour les kits (une à deux semaines) : avant d'envoyer les kits, je tiens absolument à réaliser des vidéos qui vous montreront comment réaliser vos effets étape par étape : cela vous évitera de faire des erreurs, et je pense que ça vaut bien un peu d'attente supplémentaire !
          • Envoi de tout ça (une semaine) : je suis en train d'évaluer les transporteurs pour diminuer les coûs, mais aussi pour sécuriser l'envoi afin d'éviter les soucis. Pour l'instant, je privilégie la Poste pour le suivi des colis et la facilité pour les retirer à leurs bureaux (plutôt qu'UPS qui vous envoie en zone industrielle...)
          Voilà ! Vous voyez que ça fait un sacré plan d'attaque. Si on prend la fourchette haute, on se retrouve avec 4 mois et demi d'attente, soit Février 2017... Je sais que ça fait long, mais je ferai vraiment tout mon possible pour vous envoyer tout ça le plus vite possible !

          Pour les gens qui ont commandé le PCB de Jan Ray, vous avez de la chance, ça devrait aller très très vite puisque je les ai déjà en stock :) Ne reste qu'à finir le document de montage et je vous enverrai tout ça !

          Vous serez tenu au courant de chacune de ces étapes. Si vous avez des commentaires ou avis, n'hésitez pas à commenter ce post. Enfin, pour suivre au jour le jour les infos sur le projet, likez la page Facebook Coda Effects, ou suivez Coda Effects sur Instagram ou Twitter.

          14 fournisseurs en électronique pour vos pédales d'effet

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          Un des enjeux principaux de la fabrication de pédales d'effet en série est de trouver de bons fournisseurs. En effet, ils jouent un rôle très important dans la traçabilité et la qualité des composants, le prix global de toutes les ressources nécessaires à l'assemblage et donc le prix de l'effet au final, et enfin ils vont parfois ajouter des délais lorsque les livraisons sont longues ou mal gérées....

          Vous comprenez donc l'importance vitale pour un fabricant d'effet d'avoir de bons fournisseurs !

          De mon côté, je suis sur une position un peu intermédiaire suite à ma campagne Ulule. En effet, je ne peut pas commander directement auprès des fabricants (ce qui demande généralement de très très grosses quantité de composants à commander), mais je peux quand même passer chez des "grossistes" ce qui a quand même assez allégé les prix !

          A l'heure où j'écris cet article, 95% des composants, boitiers et PCB ont déjà été commandés et j'ai déjà reçu pas mal de pièces ! Allez, une petite photo des switchs qui sont arrivés ce matin :





          Voici la carte de mes fournisseurs :
          Pour cet article, j'ai choisi de vous présenter tout simplement tous les fournisseurs par lesquels je suis passés, en vous listant avantages et défauts de chacun ! Certains sont très adaptés pour les DIYers, d'autres un peu moins, certains sont plus axés qualité, d'autres sur les faibles prix, ça devrait vous faire une liste assez exhaustive pour savoir où commander des composants électroniques ! C'est parti !

          Attention : au cours de cet article, je dis de pas mal de composants qu'ils sont de basse qualité. "Basse qualité" ne veut pas dire qu'ils sont inutilisables, loin de là ! Ils sont tout fait convenables pour des pédales d'effet. Cependant, ils auront souvent des tolérances élevées, seront peut être moins adaptés à l'audio et moins résistants sur le long terme.


          Les fournisseurs spécialisés en pédales d'effet

          Certains vendeurs se sont spécialisés et vous permettent d'acheter des composants électroniques pour pédales d'effet uniquement. Ils sont très pratiques pour vos premières commandes, on s'y retrouve bien, et certains ont des choses assez difficiles à trouver ailleurs !


          Das Musikding
          www.musikding.de

          Das musikding logo

          Un classique quand on commence. Ils proposent la plupart des composants nécessaires quand on veut se lancer, et aussi des kits pas chers (qualité des composants moyenne, mais très sympa pour débuter !). Ils sont situés en Allemagne. Demandez Deustche Post pour la livraison, c'est beaucoup plus facile qu'avec DHL puisque les colis sont transmis à la Poste française par la suite.
            Les plus
          • Facile de s'y retrouver 
          • Prix attractifspour les petites commandes
          • Délais de livraison courts : 1 à 2 semaines
          • Frais de port pas chers pour les petites commandes : 3€ ! 
          • Super équipe derrière le site qui vous aidera rapidement
          • Ils ont des Wima MKP2!

            Les moins
          • Moins adapté aux grosses commandes
          • Choix quand même plus réduit que d'autres vendeurs du même type
          • Pas de datasheet pour les composants


          Banzai Music
          www.banzaimusic.com

          Banzai music logo

          Un autre classique pour débuter. Situés en Allemagne aussi (Berlin), ils ont un choix plus large que musikding. Cependant, je ne le recommanderai que sous dernière option car ils ont un énooorme défaut : la gestion des stocks est calamiteuse... On peut commander un article en stock et se retrouver avec un "backordered" qui peut parfois prendre plus de 2 mois (vécu !). C'est d'autant plus dommage qu'ils ont un choix très large de composants, avec des boitiers pré peints de toute beauté !
            Les plus
          • Facile de s'y retrouver 
          • Délais de livraison courts (si stock disponible) : 2 semaines environ
          • Large choix de composants
          • Boitiers pré-peints superbes
            Les moins
          • Gestion des stocks absolument affreuse, avec le maudit "backordered"...
          • Frais de ports à 7 euros même pour les petites commandes
          • Ils n'ont pas de Wima MKP2! 
          • Pas de datasheet pour les composants


          Mammoth Electronics
          www.mammothelectronics.com

          Mammoth electronics logo 

          Ils sont basés aux USA et proposent pas mal de kits sympas. Pour les boitiers, il proposent un super service où vous pouvez choisir la couleur et le type de perçage dont vous avez besoin, voire customiser le boitier avec impression UV, pour recevoir ainsi des boitiers "prêts à l'emploi" de bonne facture. Ils sont aussi extrêmement rapides et expédient la commande le jour même ! Ils sont un peu plus faibles sur les composants où on reste globalement sur du bas de gamme / moyenne gamme, et attention aux douanes !
            Les plus
          • Rapidité extrême !
          • Nombreuses options de personnalisation des boitiers
          • Nombreux choix de kits
          • Facile d'utilisation
            Les moins
          • Situé aux USA : attention aux douanes, et délais de livraison qui varient
          • Frais de port pas donnés
          • Composants globalement bas de gamme


          Pedal Parts Plus
          www.pedalpartsplus.com

          www.pedalpartsplus.com

          Basé aussi aux Etats Unis. Ne vous laissez pas intimider par le site au look un peu vieillot, c'est un super site pour la customisation des boitiers. Ils ont le choix de couleurs le plus large que j'ai vu, avec des choses vraiment superbes, et proposent aussi un service d'impression UV, qui peut se faire pour un minimum de 5 boitiers (assez abordable). Ils proposent aussi des "ratés" ("blems") qui sont des boitiers peints à prix vraiment abordables. Enfin, l'équipe est vraiment super sympa et vous aidera tout au long du processus. Concernant les composant, le choix est moyen, avec certaines choses intéressantes, d'autres un peu moins (et le site ne rends pas les commandes très pratiques). Enfin, attention aux douanes qui peuvent faire assez mal (pour les petites commandes, préférez "USPS First-Class Package International Service" pour éviter les douanes ;) )
            Les plus
          • Choix de couleurs de boitier hyper vaste
          • Super équipe, vraiment très sympas
          • Prix relativement abordables et en petite séries pour les boitiers
          • Rapidité et qualité du service
            Les moins
          • Situé aux USA : attention aux douanes, et délais de livraison qui varient
          • Frais de port vraiment pas donnés
          • Site un peu vieillot pas toujours facile d'utilisation



          Tayda Electronics
          www.taydaelectronics.com

          Tayda Electronics Logo

          Tayda Electronics a un placement très clair : pas cher ! Ils ont un stock énorme à des prix complètement incroyables. Basés en Thaïlande, j'imagine qu'ils ont des relations très proches avec les fabricants qui leur permettent d'avoir des prix aussi bas ! Cependant, les prix bas se traduisent aussi par des composants pas toujours au top, et plutôt bas de gamme. Cependant, pour certains composants comme les potentiomètres (des Alpha), on a des prix incroyables pour un produit utilisé partout. Ils sont aussi plutôt rapides dans le traitement des commandes, qui peuvent cependant mettre un peu de temps à arriver dû à leur localisation géographique. La traçabilité est pas mauvaise puisqu'on a même accès aux datasheet des composants ! (un bon point)
            Les plus
          • Prix incroyablement bas
          • Rapidité dans le traitement des commandes
          • Bonne traçabilité avec les datasheet disponibles
          • Bonne gestion des stocks (nombres d'unités disponibles affichée par exemple)
            Les moins
          • Situé en Thaïlande : attention aux douanes, et délais de livraison assez longs
          • Composants globalement bas de gamme


          Smallbear Electronics
          smallbear-electronics.mybigcommerce.com

          smallbear-electronics.mybigcommerce.com


          Vendeur situé aux Etats-Unis, on en entend pas mal parler sur les forums américains comme freestompboxes, madbean pedals ou diystompboxes. Je ne l'ai cependant jamais utilisé, donc il va être difficile pour moi de vous donner un avis concret dessus. Ils ont l'air d'avoir un choix assez large, à des prix plutôt bas. Ils sont plutôt destinés au marché américain, mais si vous avez déjà tenté le coup, je serai ravi de connaître votre avis !



          Les fournisseurs généralistes / grossistes

          Plutôt destinés aux commandes importantes, ils peuvent cependant se révéler intéressant si on se lance dans une petite série d'effets, ou si on a besoin de certains types de composants en grosse quantité. On a là des géants de l'électronique qui n'ont pas forcément les prix les moins chers, mais ont une excellente traçabilité, le choix le plus large possible, une gestion des stocks à toute épreuve, et des composants de qualité parfois délirante. Ils sont cependant plutôt destinés aux professionnels, donc attention aux prix sans la TVA par exemple...


          Mouser
          www.mouser.fr

          Mouser logo

          Mouser est l'un des plus gros distributeurs de composants électroniques basés aux Etats Unis (Texas). Ils ont plus de 5 millions de références, avec les datasheets systématiquement disponibles ! Le choix est immensément vaste, et la plupart des composants sont de grande qualité (on peut y trouver des switchs à 7000 euros par exemple !). Ils gèrent leur stock parfaitement et vous offrent les frais de port et frais de douane dès 65 euros d'achat. Je recommande vraiment dès lors que vous chercher à faire une grosse commande avec des références précises. Après, étant surtout destiné au professionnels, les prix sont affichés sans la TVA (donc comptez 20% de plus). Enfin, leur nombre de références énorme rends la navigation pas toujours facile pour trouver ce que l'on cherche, mieux vaut avoir la référence exacte avant de chercher !
            Les plus
          • Choix incroyablement vaste
          • Rapidité dans le traitement des commandes
          • Livraison très rapide
          • Excellente traçabilité avec les datasheet disponibles
          • Gestion des stocks exemplaire
          • Frais de port gratuits au delà de 65 euros
          • Composants de grande qualité disponibles
            Les moins
          • Prix sans TVA... Attention aux 20% qui peuvent faire mal !
          • Pas toujours donné niveau prix, même pour des composants "standards"
          • Difficile de s'y retrouver avec les 5 millions de références disponibles !


          Digikey
          www.digikey.fr

          www.digikey.fr
          Encore un autre grossiste des composants électroniques ! Pareil, un choix énorme, une excellente gestion des stocks et des composants de qualité, avec une très bonne traçabilité. Les prix sont relativement bons (et affichés avec la TVA, merci !), et la livraison gratuite au dessus de 50 euros (douanes comprises) ! Comme mouser, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver, et certains composants ne sont pas stockés et doivent être commandé par 5000 minimum... Il faut bien prendre son temps, et connaître les références ! Par rapport à mouser, je trouve qu'il est vraiment hyper dur de s'y retrouver.
            Les plus
          • Choix très, très vaste
          • Traitement rapide des commandes
          • Livraison rapide
          • Datasheets disponibles
          • Gestion des stocks exemplaire
          • Frais de port gratuits au delà de 50 euros
          • Composants de grande qualité disponibles
            Les moins
          • Prix variables selon les composants, certains prix sont corrects, d'autres un peu moins
          • Très difficile de naviguer et de trouver ce que l'on cherche sans références précises
          • Commandes minimales parfois très élevées (par 1000 ou 5000)


          Farnel Element 14
          fr.farnell.com

          fr.farnell.com

          Un autre fournisseur de type grossiste en électronique, plus accessible aux particuliers. De mon coté, je n'ai jamais passé de commande chez eux, donc je ne pourrai pas trop trop détailler. Ils ont aussi un catalogue assez large, peut être un peu plus réduit que les deux fournisseurs précédents. Ils sont basés à Leeds en Angleterre, donc cela doit aussi être relativement pratique, notamment pour éviter les douanes. A noter qu'ils fabriquent et distribuent le Raspberry Pi ce qui a contribué à leur succès.




          Les fournisseurs chinois


          Bon, le titre peut paraître un peu provoc', désolé pour ça mais je pense qu'il est important de les distinguer du reste. La Chine est quand même une sacré nébuleuse quand on commande là bas, et on trouve vraiment de tout. Cela peut aller jusqu'à d'excellents fournisseurs avec des prix défiant toute concurrence (bien !) à des escrocs à la petite semaine vendant des produits contrefaits qui arrivent 3 mois après avoir commandé, voire pas du tout (pas bien !). Cependant, ça reste une source intéressante pour se fournir "à la source", car il faut quand même bien le dire, aujourd'hui la grande majorité des composants sont fabriqués en Chine.


          3pdt.com
          3pdt.com

          3PDT logo

          Vous voyez les 3PDT bleus que vous utilisez dans la plupart de vos effets ou qu'on trouve un peu partout à prix divers et variés ? Et bien voici le fabricant original des switchs 3PDT bleus, qui les vends aussi lui même à prix très compétitifs. Ce n'est pas tout puisqu'ils vendent aussi des kits à faible coût (avec des composants bas de gamme cependant). Ils vendent aussi des boitiers bruts à bon prix. Les frais de ports sont fixés à 9,9 dollars, mais utilisent Fedex ou DHL, ce qui garantit des livraisons assez rapides mine de rien ! Cependant, vous vous exposez toujours aux risques de douane.
            Les plus
          • Fabricant original des 3PDT : prix bas et bonne traçabilité
          • Délais raisonnables pour la Chine
          • Kits abordables pour débuter
            Les moins
          • Attention aux douanes
          • Composants basse qualité
          • 10 dollars de frais de port systématique, même pour les petites commandes



          Daier
          fr.aliexpress.com/store/406327

          Daier logo

          Fabricant chinois dont les produits sont disponibles sur Aliexpress (on en reparle après), ils fabriquent pas mal de clones de produits existant et les proposent à des prix bien compétitifs. Ils sont vraiment pratiques pour tout ce qui est électromécanique (switchs) ou décoratif (boutons de potentiomètres). Ils vendent aussi des boitiers en aluminium brut ou peints, soit en lots soit à l'unité, à des prix complètement délirants. Vous êtes directement chez le fabricant, donc produits faciles à sourcer, il manque des datasheets cependant... Les textes traduits par Google translate font vraiment peur, mais pas d'inquiétude, il s'agit d'un vendeur fiable (et ça peut donner des bons fous rires au passage). Les livraisons se font par China Post, ce qui fait que la durée de livraison est longue, il faut compter un bon mois pour recevoir ses produits. Il est possible d'utiliser des transporteurs plus classiques comme Fedex, DHL ou UPS, mais cela va vous coûter plus cher et vous faire payer la douane.
            Les plus
          • Prix bas : on achète directement au fabricant
          • Prix en lots complètement délirants
          • Clones de produits classiques
            Les moins
          • Douanes à payer
          • Délais de livraison d'un mois environ.
          • Qualité globalement basse voire très basse



          Aliexpress
          fr.aliexpress.com

          fr.aliexpress.com

          AliExpress est le Ebay / Amazon Chinois, destiné aux particuliers. A noter qu'il existe une version destinée aux professionnels, Alibaba, mais qui nécessite des gros, gros volumes d'achat (type grossiste). Contrairement aux idées reçues qu'on peut voir ici ou ailleurs, le site est fiable et le système de paiement bien sécurisé. Les vendeurs peuvent recevoir du feedback comme sur Ebay et la plupart sont donc plutôt attentifs à vos besoins et problèmes. Cependant, comme sur Ebay, il y a vraiment de tout. Beaucoup de vendeurs vendent des contrefaçons (cherchez des guitares pour voir...), et il en est de même pour les composants. Il est donc impératif de faire du tri parmi les vendeurs. Sélectionnez les vendeurs avec des feedbacks parfaits, de nombreuses ventes, et les produits déjà notés et vendus plusieurs fois. Vérifiez qu'ils présentent la mention "Protection des acheteurs / Buyer's protection" qui est le système de protection d'aliexpress (qui fonctionne avec un système de litige à la Paypal). Faites des petites commandes pour vérifier les produits avant de lancer d'éventuelles grosses commandes. Les prix trop attractifs sont évidemment à prescrire. Enfin, les délais de livraison sont longs (la Chine), et là encore, les douanes peuvent sévir.
            Les plus
          • Prix très intéressants
          • Choix très large
          • Contact parfois direct avec les fabricants
          • Fous rires en lisant les descriptions
            Les moins
          • Douanes
          • Délais de livraison longs, de un à deux mois
          • Composants bas de gamme
          • Aucune traçabilité des composants
          • Risques de contrefaçons et arnaques



          A part

          Voici quelques "fournisseurs" un peu spéciaux, dont on peut avoir besoin de temps en temps. Pas toujours utiles, mais ils ont le mérite d'exister !


          Ebay
          www.ebay.fr

          www.ebay.fr

          Ebay est une plate-forme de vente entre particuliers et professionnels internationale. Un des gros points positifs d'Ebay est qu'on peut utiliser Paypal, ce qui vous donne quand même pas mal de garanties en cas de souci. Ebay est pratique pour deux choses : les petites commandes de dernières minute lorsqu'il vous manque un composant, et le NOS ("New Old Stock", composants vintage). En effet, on peut y trouver de nombreux petits vendeurs français, ce qui permet de recevoir ses commandes en quelques jours à peine, mais aussi des vendeurs possédant des vieux stocks. Les vendeurs russes ou anglais sont notamment supers pour récupérer de vieux transistors germanium, et on peut faire de bonnes affaires ! Cependant, tout dépend du vendeur, donc là aussi il faut faire un tri important en sélectionnant les vendeurs bien notés ayant déjà réalisé pas mal de transactions.
            Les plus
          • Très bien pour du NOS (vendeurs russes)
          • Prix souvent intéressants
          • Choix très large
          • Idéal pour les petites commandes rapides
          • Possibilité d'utiliser Paypal
            Les moins
          • Tout va dépendre du vendeur
          • Risques de contrefaçons pour certains composants (Bucket Brigade par exemple)
          • Traçabilité des composants très faible voire nulle


          Amazon
          www.amazon.fr


          Vous voulez utiliser des composants pas chers, mais vous avez peur de passer par AliExpress ? Amazon est fait pour vous ! Sur Amazon, vous pourrez trouver de nombreux composants chinois très peu chers, vendus en lots ou seuls (comme ce lot de 1280 résistances). Vous bénéficierez cependant de la sécurité associée à Amazon, et des nombreux feedbacks disponibles sur le site. Cela ne vous empêchera pas cependant d'avoir à attendre longtemps pour la livraison, ou d'échapper aux douanes.
            Les plus
          • Pas cher
          • Choix très large
          • Sécurité liée à Amazon (feedback, vendeurs fiables)
            Les moins
          • Délais de livraison classiques de la Chine
          • Frais liés à la douane
          • Traçabilité des composants très faible voire nulle




          Comment éviter la douane ?

          Pour finir, un petit paragraphe sur les douanes ! En effet, on peut vite être rebuté par ce système qui, il faut le dire, nous fait quand même payer un sacré tarif... Généralement il faut compter environ 25% du prix, plus des frais liés au transporteur (jusqu'à 15 euros par commande) ! Ca peut donc vite revenir très cher, ce qui peut être très frustrant pour des petites commandes.

          On peut donc vite être tenté d'éviter les douanes. Je suis plutôt contre ce principe : d'une, vous serez dans l'illégalité complète, de deux, les douanes existent pour protéger notre économie d'acteurs qui n'ont pas les mêmes normes et conditions de travail que nous. Typiquement, les composants fabriqués en Chine le sont souvent dans des conditions extrêmement négatives pour l'environnement. Enfin, il est de mon point de vue préférable de favoriser l'économie locale, même si dans le cas de la France, il faut malheureusement reconnaître que l'industrie en électronique est devenue inexistante... Après, il est vrai que pour les petites commandes, c'est quand même un problème minime. Tout ceci n'est bien sûr que mon avis, c'est entièrement personnel et subjectif.

          De mon coté, je me simplifie la vie et j'inclus tout simplement les frais de douanes dans les tarifs (ajoutez 25% + 15 euros pour être large), et je compare ensuite les fournisseurs pour voir lequel est le plus avantageux dans ces conditions. Cette méthode est vraiment sympa, car lorsque vous ne paierez pas la douane, ce sera un bonus pour votre poche :)

          Si vous voulez éviter les douanes, il existe quelques principes que je vous donne ici, à vos risques et périls :
          • Sous déclarer la valeur du colis lors de l'envoi. C'est une pratique entièrement illégale, et qui responsabilise le vendeur. Dans la plupart des cas, ils refuseront.
          • Les colis de petite valeur ne passent généralement pas par les douanes, et vous évitent du coup les frais. Donc pour des petites commandes de composants en Chine vous n'aurez typiquement pas de problème en dessous de 20 euros.
          • Les transporteurs commerciaux type TNT, Fedex, UPS ou DHL passent systématiquement par la douane. Si vous voulez éviter la douane, préférez les colis sans suivi, par les postes locales (USPS, China Post...etc)
          • Déclarer le colis en "Gift". Certains vendeurs déclarent le colis comme un cadeau. Comme c'est devenu quasi systématique pour les colis en provenance de Chine, les douaniers ne sont pas dupes et cela ne vous protégera pas.
          Voilà !

          Tout l'art est ensuite de savoir quels fournisseurs conviennent le mieux à votre usage, et à choisir le meilleur fournisseur pour chaque type de composant dont vous avez besoin.

          Pour la commande Ulule, je suis principalement passé par les grossistes type Mouser et Digikey, qui ont des tarifs très bons pour des commandes "intermédiaires" comme celle ci. J'ai aussi commandé quelques pièces chez les vendeurs spécialisés, et quelques autres en Chine.

          J'espère que cet article vous sera bien utile !

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          Gibson Maestro Fuzz-Tone FZ1A (1966)

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          La Maestro Fuzz Tone est tout simplement la première fuzz disponible commercialement ! Autant vous dire qu'on se sent comme un archéologue / historien quand on inspecte cet effet ! On m'en a passé une à réparer, qui avait quelques soucis de faux contacts avec le jack inclu. La voilà :

          Maestro Fuzz Tone FZ1A 1966

          Elle est vraiment en bon état pour une pédale cinquantenaire ! J'ai pu la dater en lisant la valeur inscrite sur les potentiomètres : 1966 ! Il y a aussi un numéro de série, mais je n'ai pas trouvé de manière de dater la pédale à partir de celui-ci. Chaque numéro de série correspond au numéro de la pédale : plus il est petit, plus la pédale est vieille. La fuzz fait une taille raisonnable pour une fuzz vintage (comparé à la Supa Tonebender de 1975 que j'ai eu sur mon établi), elle pourrait même trouver sa place sur un pedalboard !

          Sur la façade avant, on trouve deux contrôle : Volume et "Attack" (qui ajuste la quantité de fuzz). C'est la seconde version de la Fuzz-Tone, la FZ-1A. Les deux boutons de potentiomètres sont aussi originaux, on reconnaît les "reflector knobs" utilisés sur les Les Paul de l'époque.

          Maestro Fuzz Tone FZ1A 1966

          En effet, la pédale était fabriquée par Gibson dans la même usine que les Les Paul à Kalamazoo dans le Michigan ! Ainsi, pas mal de composants étaient partagés avec les Gibson Les Paul : les boutons de potentiomètres, mais aussi l'entrée jack, les potentiomètres et certains condensateurs de faible valeur. Je pense que ça devait aider Gibson a proposer des prix un peu plus bas. La Fuzz-Tone FZ1 était vendue 40$ à l'époque (ce qui équivaut quand même à 300$ d'aujourd'hui...). Gibson a aussi inclus le circuit directement dans certaines guitares comme la Gibson EB-0F, la Gibson EB-SF 1250 et l'Epiphone Newport EB-SF (des raretés !) !

          A l'intérieur du boitier, le circuit est assez simpliste ! Il y a trois transistors germanium pnp, câblés sur une carte à oeillets en bakélite. La FZ1 originale utilisait trois transistors 1n270, tandis que la version FZ1-A utilise des Motorola 2n2614. On peut aussi repérer des résistances carbones bien old school des années 60 !

          Maestro Fuzz Tone FZ1A 1966 circuit

          Ici, les condensateurs électrolytiques ont été remplacés (très courant, en effet, les condensateurs électrolytiques ont tendance à fuir en vieillissant et sont souvent remplacés), le condensateur jaune de la marque Suntan n'est pas original. Mais tout le reste date de l'époque ! C'est assez extraordinaire de découvrir un vieux circuit parfaitement conservé comme ça, on a l'impression d'ouvrir la tombe de Toutankhamon !

          Un petit zoom sur un des transistors :

          Maestro Fuzz Tone FZ1A transistors

          La Fuzz-Tone a seulement une entrée, un jack inclus permet de la connecter à l'ampli. Après tout, c'est le premier effet pour guitare, donc les pedalboard n'était pas vraiment monnaie courante à l'époque ! A noter que la pédale est alimentée par une pile AA, en 1.5V donc !


          Histoire de la Maestro Fuzz-Tone

          La Maestro Fuzz-Tone est la première fuzz disponible ! Au début des années 50, les guitaristes de blues poussaient leurs amplis pour faire tordre le son et commençaient à découvrir la saturation. Certains musiciens allaient jusqu'à percer le cône des hauts parleurs au cutter pour créer une plus forte saturation ! En 1961, Grady Martin acheta un transformateur endommagé qui créait naturellement de la saturation et enregistra "The Fuzz" avec. Le nom de "Fuzz"était né !


          La chanson devint assez célèbre et pas mal d'artistes voulurent obtenir le même son saturé. Cependant, le transformateur tomba définitivement en panne peu après l'enregistrement de la chanson... Glenn Snody, le propriétaire original du transformateur et Revis Hobbs, un ingénieur radio, voulurent recréer le son du transformateur en utilisant des transistors. Et la Fuzz-Tone fut ! Snody et Hobbs dévoilèrent le circuit à Gibson, qui développa par la suite un prototype et commercialisa une première série de 5000 pédales en 1962, à 40$ l'unité.

          La publicité originale pour la Fuzz-Tone est assez marrante. Pour Gibson, la Fuzz-Tone était un moyen de reproduire le son d'un orgue ou d'instruments à vents. Ce qui parait complètement délirant quand on entends le son nasillard, agressif et saturé de la FZ1! Ecoutez cet enregistrement, ça vaut le détour :


          A vrai dire, je ne sais même pas comment ils ont enregistré ces sons, je suis incapable de reproduire ce type de son chez moi ! Il y a une certaine nostalgie à écouter ce disque : on a l'impression d'assister aux tout début du rock, avec une certaine naïveté du commentateur qui est loin de se douter de ce que cette fuzz donnera par la suite...

          La Fuzz-Tone fut un échec commercial, Gibson n'a vendu que les 5000 effets originaux entre 1962 et 1965 (les magasins n'en vendaient pas et n'en recommandaient donc pas !) ! Cependant, en 1965, les Rolling Stones sortent "Satisfaction", dont le riff principal est enregistré avec la FZ1. Keith Richards l'utilisa pour émuler le son de trompettes, le groupe n'incorporant pas de cuivres à l'époque.

          La Fuzz-Tone devint alors très célèbre (il y avait déjà de la hype pour les effets à l'époque !) et Gibson vendit plus de 40 000 pédales au cours des années suivantes ! La Fuzz-Tone a aussi inspiré pas mal d'autres fabricants qui se lancèrent dans la fabrication de fuzz : c'est le début des Tonebender, Fuzz Face... et le début du rock !



          Versions et autres modèles de la Fuzz-Tone

          La FZ1 a été déclinée en plusieurs modèles. La FZ1 originale était un échec commercial.... Et la version la plus collector de la FZ1 puisque Gibson ne fabriqua que les 5000 pédales de la première série (moins que la Klon Centaur !). Il existe 4 versions principales de la FZ1. Allez hop, trouvez les 7 différences :


          En 1965, les Rolling Stones rendent la FZ-1 célèbre, et Gibson relance donc la production avec un autre modèle la FZ-1A. Cette version n'utilise pas les mêmes transistors (2n2614 au lieu des 2n270 originaux), et n'utilise qu'une seule pile AA au lieu de deux ! Il y eu aussi quelques changements dans le circuit : les deux condensateurs électrolytiques de 20 uF ont été remplacés par des 1 uF, et la résistance située au niveau du collecteur du deuxième transistor fut remplacée par une 10k au lieu de 1.5k, sûrement pour compenser le passage de deux à une pile. Le nom du modèle est clairement écrit sur la façade, avec "FZ-1A" au lieu de "FZ-1".

          La pédale était fabriquée au départ dans l'usine de Gibson à Kalamazoo, mais la FZ-1A fut par la suite fabriquée à Lincolnwood en Illinois vers 1968. Le nom de l'usine est clairement indiqué sous le logo Gibson. Les numéros de séries sont aussi plus importants pour cette série.

          Enfin, la FZ-1A fut rééditée fidèlement par Gibson en 2002, en reproduisant exactement le circuit et boitier, avec les mêmes transistors ! Elles sont assez facile à reconnaître car fabriquée à Nashville dans le Tennessee (écrit sous le logo Gibson), et ne comportent pas de numéro de série.
          La FZ1 a aussi eu ses successeurs. Maestro sorti la FZ1-B, qui utilise des transistors silicium. Le circuit est assez différent, alimenté par une batterie 9V, et cette fuzz sonne différemment. Le son est plus fin, moins saturé et assez "râpeux". Elle est représentée ici à gauche :


          Plus tard, Maestro sort une nouvelle version, al FZ1-S, dans un énorme boitier au look super cool, avec un cercle métallique rappelant un CD. Le circuit n'a rien à voir avec la FZ1 originale, mais se rapproche plus d'un Fender Blencer ou d'une Univox Super Fuzz (sans octave).



          Numéros de série de la FZ1 : datez votre FZ1

          Lorsque les potentiomètres sont changés ou illisible, la FZ1 peut être assez difficile à dater. J'ai essayé de dater les pédales par rapport aux numéros de série disponible en ligne. Rien d'officiel cependant, j'ai envoyé un mail à Gibson, je verrai bien si je reçois une réponse. En attendant, si vous êtes l'heureux possesseur d'une FZ1, vous pouvez me donner le numéro de série et l'année de votre FZ1 en commentaire pour compléter le tableau !
          ModèleAnnéeUsineEnvoyéesMin-Max
          Serial
          Numéro de série
          FZ11962Kalamazoo, Michigan5461870-46281-5461
          FZ1-A1965Kalamazoo, Michigan34546174-?5462-8916
          1966Kalamazoo, Michigan2094310665-213548917-29860
          1967Kalamazoo, Michigan66252293329861-36485
          1968Kalamazoo, Michigan?4227636486-42276
          FZ1-ALincolnwood, Illinois?43762-4453743762-44537
          FZ1-BLincolnwood, Illinois?--
          FZ1-A Reissue2002Nashville, Tennessee?--
          Pour dater une FZ1, le plus simple est de procéder à ces étapes :
          • Trouvez le nom du modèle en façade (FZ1 ou FZ-1A?)
          • Trouvez le lieu de fabrication (Kalamazoo, Lincolnwood ou Nashville?)
          • Lisez le numéro de série et lisez le tableau ci dessus
          • Si le numéro de série de votre pédale n'est compris dans la liste ci dessus, ouvrez la et lisez le code sur les potentiomètres. N'oubliez pas de me donner votre numéro de série et l'année en commentaire !


          Analyse du circuit

          Comme mentionné précédemment, le circuit s'articule autour de trois transistors :

          Comme d'habitude, on va le diviser en "blocs fonctionnels" :
          Maestro Fuzz FZ1A schematic


          Vous pouvez déjà voir que le circuit est en polarité inversée à cause des transistors pnp, et qu'il fonctionne avec 1.5V seulement !

          Input stage

          L'étage d'entrée permet simplement de baisser l'impédance du signal d'entrée et d'enlever quelques basses.


          Tout d'abord, il y a un condensateur de couplage de 0.01 uF. Cela empêche d'éventuels courants continus parasites d'entrer dans le circuit. Sa faible valeur vous fait aussi perdre quelques basses, ce qui contribue au son nasillard et aigu caractéristique de la Fuzz Tone.

          Le premier transistor est câblé en collecteur commun (ou émetteur suiveur), pas forcément commun dans les pédales d'effet. Cela permet d'adapter l'impédance du signal de la guitare. L'émetteur du transistor est directement connecté à l'alimentation. Ainsi, le gain est d'environ 1, et ce transistor se contente de laisser passer le signal, en diminuant l'impédance.

          Il y a un deuxième condensateur de couplage, de haute valeur, qui laisse passer les basses.


          Saturation stage

          C'est ici que la fuzz apparait !
          saturation stage FZ1
          Le bias (la quantité de courant qui passe) au niveau de la base du transistor Q2 est défini par R4, R5 et R6. Le potentiomètre "Fuzz" est câblé en résistance variable, parallèlement à R6. Ainsi, quand on tourne le potentiomètre Fuzz, on fait varier sa valeur, et on fait donc varier le bias. Plus on tourne vers la droite, plus il y a de courant qui va passer au travers de la base.

          Ainsi, il y a trop de courant qui passe au niveau de Q2 : le transistor sature !

          Par ailleurs, il n'y a pas de résistance au niveau de l'émetteur, et R7 a une valeur élevée : il y a un gain énorme que le transistor n'est pas capable de gérer : il sature ! Si on remplace R7 par une valeur plus élevée, on augmente encore la saturation !

          C3 est un condensateur de couplage qui empêche le passage d'un éventuel courant continu parasite vers la suite du circuit. Sa valeur importante laisse passer toutes les fréquences.



          Output stage

          L'étage de sortie permet de récupérer un volume de sortie correct, voire même de booster un peu le signal !
          maestro FZ1 output stage

          Le schéma est assez simple : le transistor Q3 amplifie le signal énormément (et sature aussi : il n'y a pas de résistance à l'émetteur, et la valeur de R9 est aussi élevée : on a un gain important)

          Le condensateur C4 est aussi un condensateur de couplage. C4, à cause de sa faible valeur (10 nF) va aussi enlever des basses. Si vous le remplacez par un condensateur avec une valeur plus importante, la pédale aura un son plus chargé en basse et un peu plus boueux. Ca fait un son plutôt sympa, ça change vraiment le caractère de la fuzz !

          Enfin, un potentiomètre de volume câblé en résistance variable va envoyer plus ou moins de signal à la masse. Plus on tourne le potentiomètre vers la droite, plus la résistance vers la masse augmente, et donc plus il y a de signal qui sort du circuit : on augmente le volume ! C'est le même contrôle qui est utilisé sur la Fuzz Face.



          Et voilà ! Si vous avez des remarques ou questions, n'hésitez pas à poster un commentaire ci dessous !
          J'espère que ce post vous a plu. N'hésitez pas à me remercier en likant la page facebook Coda Effects. Vous pouvez aussi suivre Coda Effects sur Instagram ou Twitter.



          Pour aller plus loin (en anglais)

          Une station de soudure de qualité à prix raisonnable : la Hakko FX888D

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          On va pas se mentir : notre bon vieux fer à souder à 20 euros n'est pas toujours le meilleur outil pour travailler.

          J'ai rencontré quelques soucis avec le mien : pas de support pour le poser, ce qui peut être assez dangereux s'il tombe. De plus, le cordon d'alimentation est assez court et pas vraiment flexible, ce qui ne le rend pas toujours très pratique à manier. Enfin, il met pas mal de temps avant d'atteindre sa température de fonctionnement, et 30W peuvent parfois être un peu faible pour les grosses soudures sur les potentiomètres ou jacks.

          J'ai donc profité de la campagne de financement participatif pour investir un peu dans une station de soudage.

          Après pas mal de recherches, j'ai trouvé ce petit bijou : la Hakko FX888D, une station de soudage japonaise qu'on peut trouver à 138 euros sur Amazon.

          Voici la mienne :

          Hakko FX888D

          Les stations de soudage présentent pas mal d'avantages. Elles incluent un support pour le fer, la température est ajustable (pratique si on veut une température un peu plus élevée pour les grosses soudures), et le cordon d'alimentation est séparé du fer, ce qui le rend plus facile à manipuler.

          Il existe de nombreuses stations de soudages, avec des prix qui vont de 50 euros à 1000 ou plus pour les Metcal et autres outils industriels ! Pas toujours facile de s'y retrouver !

          Aux Etats Unis, la marque Weller sont top qualité, quoiqu'un peu chères. Malheureusement en Europe, elles sont très dures à trouver, et les prix sont vraiment prohibitifs à cause des douanes. De plus, elles sont difficiles à trouver d'occase.

          La station Hakko était très reconnue à l'étranger, mais malheureusement pas disponible en France, jusqu'à maintenant ! De plus, elles sont disponibles à un prix très raisonnable (surtout comparé aux Weller) !

          Malgré son look "Playmobil", elle n'a rien d'un jouet et c'est un excellent outil (tout en métal), très fiable et maniable. Le fer est très maniable, avec un grip très agréable à l'usage :

          Hakko FX888D soldering iron

          Il y a 4 presets de température disponibles, qu'on peut sélectionner facilement en appuyant sur le bouton "Up". Assez pratique pour passer d'une température "standard" (350°C) à quelque chose d'un peu plus élevé pour les grosses soudures (370°C par exemple).

          Le seul souci avec cette station, c'est l'interface qui n'est pas toujours très logique. Attention à ne pas vouloir changer la température en appuyant longtemps : cela passe la station en mode "reset" ! Lisez donc bien la notice avant l'usage !

          La station passe de 0 à 350°C très rapidement, et ça, ça fait vraiment plaisir ! On peut facilement alterner entre placer les composants et les souder, sans avoir à laisser le fer allumé. Ce qui est quand même plus "sécurité". Une petite démo avec un gif :


          Je suis vraiment content de cet achat, inutile de vous dire que cela m'a grandement aidé à la réalisation des pédales de la campagne de crowdfunding !

          Et voilà ! Petite présentation rapide de cet outil, si jamais vous voulez upgrader votre fer à souder pour 140 euros, c'est vraiment une super option.

          Development Hell : mon projet de multi-fuzz

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          Aujourd'hui, je vais vous présenter le concept de "Developement Hell": c'est un endroit très spécial où les projets foireux nécessitant beaucoup d'ajustement et de développement restent bloqués (généralement sur le coté de mon atelier...). Aujourd'hui, je vais vous présenter un des projets qui traine un peu sur le coté.

          C'est un concept de "multi fuzz" ! En fait, j'adore les fuzz, mais je trouve que la principale différence entre les fuzz, c'est la nature même du circuit. C'est toujours surprenant de voir que même après beaucoup de modifications, un circuit de Big Muff sonnera toujours "comme une Big Muff", et qu'une Fuzz Face sonnera toujours "comme une Fuzz Face" !

          J'ai donc décidé de créer une pédale qui réunit 3 pédales de fuzz différentes : une Fuzz Face germanium, une Muff Fuzz et une Companion Fuzz. On a donc une Fuzz Face plutôt "douce" et chaleureuse, une Muff Fuzz plus compressée et heavy, tandis que la Companion Fuzz produit un son très râpeux, agressif et nasillard.

          J'ai par ailleurs décidé d'ajouter une option pour avoir une octave supérieure qu'on peut combiner avec les fuzz, sur la base d'un Green Ringer ! Ainsi, on peut ajouter une octave supérieure à chacune des 3 fuzz (et sur le son clair), pour avoir un son style "Octavia", sympas pour les morceaux à la Hendrix.

          Et tout ça dans un boitier 125B bien sûr...

          Voici à quoi ça ressemble pour l'instant :





          Les 3 potentiomètres supérieurs permettent de régler la quantité de gain de chaque fuzz : Fuzz Face (1969), Muff Fuzz (1970) et la Companion Fuzz (1971). Il y a un bouton de volume, une tonalité et un potentiomètre pour régler l'octave supérieure.

          Le switch central permet d'activer (ou non) l'octave supérieure, on peut ainsi avoir le son de la fuzz avec ou sans cette octave supérieure, et même l'avoir sur un son clair, ce qui peut donner des choses assez sympas.

          Le dernier "potentiomètre" est un switch 4 positions qui permet de choisir entre le son clairs et les 3 fuzz. J'ai aussi ajouté mon système de relay bypass et mon système anti pop pour un bypass silencieux.

          Comme vous l'avez sûrement compris, c'est pas un build facile... J'ai eu pas mal de soucis avant de le faire marcher, et j'ai encore beaucoup de choses à corriger ! J'ai du ajouter un buffer de klon dans la foulée pour que la tonalité fonctionne correctement, et j'ai bidouillé pas mal de valeurs de résistance et capacitances de nombreux composants du circuit.... C'est donc un peu le bazar là dedans :


          En dehors de la boite, ça ressemble à ça :

           
          J'ai utilisé des switchs rotatifs 4P2T pour pouvoir sélectionner le type de fuzz. Vous pourrez remarquer qu'un des jacks ne tiens pas sur le PCB à cause du switch que j'ai mal positionné sur le PCB (facepalm...)

          La conception du PCB a été assez compliquée, sûrement l'un des PCB les plus complexes que j'ai conçu. Les trois circuits des fuzz sont en haut (à gauche ici), le Green Ringer et le LBP1 "au milieu", et mon système de bypass en bas.


          Voici le schéma du circuit :

          Le voici annoté avec les différent circuits qu'il contient :


          C'est un système assez modulaire. Le signal rentre d'abord dans le Green Ringer pour l'octave supérieure (ou non selon le switch), puis passe dans la fuzz sélectionnée par le 4P2T. Enfin, le signal passe par le réglage de tone avant de passer par un boost pour récupérer du volume.

          J'ai ajouté un buffer de Klon pour diminuer l'impédance afin que la section de tonalité fonctionne correctement. Au final, on a un schéma comme celui ci :

          Au final, j'ai réussi à faire marcher cette multi fuzz ! Cependant, elle est toujours dans le "development hell" pour plusieurs raisons :
          • La Fuzz Face et la Muff Fuzz ont des sonorités très proches. En effet, quand on regarde le circuit en détail, on retrouve la boucle de feedback de la fuzz face dans la Muff Fuzz. Je pense du coup la remplacer par une mini "IC muff", une version de la Big Muff avec un ampli opérationnel.
          • Le buffer de klon n'est pas initialement présent sur  le PCB. Il faut dont que j'ajoute un buffer à un moment ou à un autre sur le PCB.... Donc refaire la conception du PCB (c'est pas gagné...)
          • Il y a de fortes différences de volume entre les fuzz. La Companion Fuzz a par exemple un volume beaucoup plus faible que les autres fuzz à cause de son tonestack final, alors que la Muff Fuzz est vraiment très forte en comparaison. Il faut donc que j'ajuste les résistances finales pour avoir un volume similaire entre les configurations.
          • Le LPB1 sera remplacé par un boost à base d'IC. Le LPB1 ajoute de la distorsion et du bruit, donc pas forcément idéal dans ce cas.
          J'ai donc encore pas mal de boulot pour celle ci, et franchement c'est assez compliqué en ce moment avec la campagne de crowdfunding ! Modifier le PCB est aussi un sacré challenge comme il est vraiment très complexe. Mais ne vous inquiétez pas, ça va venir ! Avec un peu de bol, ce sera prêt courant 2017...

          Relay Bypass: code final

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          A la suite de la campagne de crowdfunding, j'ai décidé d'améliorer le code du Relay Bypass.

          En effet, le premier code du relay bypass ne s'active que quand on relâche le switch, ce qui n'est pas toujours évident et pratique. De plus, je voulais implémenter un switch permettant de choisir entre une activation "classique" et une activation "temporaire" de l'effet, que j'utilise notamment dans le Montagne Tremolo.


          Ici, je vais donc vous présenter mes avancées en détaillant un peu chaque section du code.

          Si vous n'avez pas encore lu mon article sur le Relay Bypass, je vous conseille de le lire avant de vous lancer dans celui ci. J'y présente toutes les bases et outils nécessaires pour se lancer avec les microcontrôleurs PIC.

           Astuce !Le code complet est disponible sur Github. Avec les fichiers relayonpress.c et header.h et vous aurez tous les fichiers nécessaires pour coder ou graver vos chips.

          Si vous avez un compte Github, n'hésitez pas à mettre une "Star" au projet pour suivre son évolution, ou à utiliser le "Fork" pour faire votre propre version !

          Allez, c'est parti !




          Quel schéma pour ce bypass ?

          J'ai donc décidé d'ajouter certaines fonctions en plus. Le code du Relay bypass, mais qui s'active lorsqu'on appuie sur le switch, mais aussi une option pour rendre l'activation temporaire avec un switch supplémentaire. Enfin, j'ai aussi voulu utiliser mon système "anti pop" qui permet d'avoir un bypass complètement silencieux, le système de bypass idéal en quelque sorte !

          Pour cela, il faut donc ajouter un switch senseur en plus, et bien entendu le photoFET utilisé pour le système anti pop. On a donc un schéma de circuit suivant :
          Tous le circuit tourne autour du microcontrôleur, qui va être le "chef d'ochestre" du circuit.

          On utilise toujours notre bon vieux PIC12F675, le relay NA5WK et le photoFET TLG222A. Le switch 2 permet de sentir si on est en mode "temporaire" ou "standard". Dès que le switch 1 est activé, il va alors activer la LED, le photoFET pour éliminer le "pop" et le relay pour activer l'effet.


          Comment on code ça ?

          Allez, passons au dur : le code !

          Comme d'habitude, je vous conseille d'utiliser MPLabX (avec le compilateur XC8) pour écrire / modifier le code en C, puis d'utiliser le PicKit2 pour graver le code au format .hex dans le PIC12F675.

          Pour plus de précisions, je vous invite à relire l'article original sur le relay bypass si vous avez oublié tout ça.


          Header : configuration bits

          Alors, ici on va reprendre la configuration classique.
          On utilise donc l'horloge interne du PIC, pas de protection pour le code et on utilise toutes les pattes comme GPIOs. On a donc le code suivant :

          // CONFIG
          #pragma config FOSC = INTRCIO // Oscillator Selection bits (Internal clock)
          #pragma config WDTE = OFF // Watchdog Timer Enable bit
          #pragma config PWRTE = OFF // Power-Up Timer Enable bit
          #pragma config MCLRE = OFF // GP3/MCLR pin function select
          #pragma config BOREN = OFF // Brown-out Detect Enable bit
          #pragma config CP = OFF // Code Protection bit
          #pragma config CPD = OFF // Data Code Protection bit

          // Define Internal clock frequency
          #define _XTAL_FREQ 4000000

          (c'est le fichier "header.h" du dossier Github)


          Le code principal

          On va toujours utiliser MPLabX pour pouvoir coder en C, ce qui est quand même plus simple à comprendre et à lire que l'Assembleur !

          Le code est séparé en plusieurs parties . On va les voir une par une, puis j'afficherai le code complet. N'oubliez pas que vous pouvez aussi le lire et le télécharger sur GitHub.

          Librairies
          On doit inclure dans le code quelques librairies nécessaires au bon fonctionnement du code, et bien entendu le fichier header :

          #include<stdio.h>
          #include<stdlib.h>
          #include<stdint.h>
          #include<xc.h>
          #include"header.h"

          Initialisation
          On arrive dans le code à proprement parler (fonction main() ). Commençons par initialiser tous les GPIOs. Nous n'avons pas besoin de GPIOs analogiques, donc on va en profiter pour couper les convertisseurs. On va donc définir lesquels seront des input (sentent un signal en mesurant un état haut ou bas - 5V ou 0V) ou des outputs (envoient une tension de 5V ou 0V)

          // Initialization
          void main(void) {
            ANSEL = 0; // no analog GPIOs
            CMCON = 0x07; // comparator off
            ADCON0 = 0; // Analog to Digital and Digital to Analog convertors off
            TRISIO0 = 0; // output LED
            TRISIO1 = 1; // input footswtich
            TRISIO2 = 0; // output TGP222A
            TRISIO5 = 0; // output activation relay
            TRISIO4 = 0; // output ground relay
            TRISIO3 = 1; // input temporary switch

            GPIO = 0; // set outputs as low level (0V)

          Jusque là, ça ressemble en tout point au code qu'on a déjà fait. On a juste un input de plus pour sentir le switch qui permet de choisir entre mode d'activation temporaire ou normal. Enfin, on reset tous les GPIOs à 0 lorsqu'on démarre.

          Définition des variables
          On a besoin de plusieurs variables de type entier. On a donc la variable "state" qui définir l'état de la pédale (1 = "on", 0 = "off), la variable "changestate" qui permet de faire la séquence d'allumage du photoFET pour éliminer les "pop".

          Par rapport aux codes précédents, on a 2 nouvelles variables, "temporary" qui définit le mode d'activation de la pédale, et "press_switch" qui va jouer le rôle de compteur et nous permettre d'activer la pédale quand on appuie et pas lorsqu'on relâche.

            // Variables definition
            uint8_t state; // on-off state of the pedal (1 = on, 0 = off)
            state = 0;

            uint8_t changestate; // to change status of the pedal
            changestate = 0;

            uint8_t temporary; // define the mode of the pedal : classic or temporary activation
            temporary = 0;

            uint8_t press_switch; // variable to detect if the switch is pressed
            press_switch = 0;

          Toutes ces variables ont initialement une valeur de 0, ce qui définit un état suivant pour la pédale à l'allumage : état off (state = 0), pas de changement d'état (la pédale reste off car changestate = 0), mode d'activation "standard" par défaut (temporary = 0) et switch non pressé bien sûr par défaut (press_switch = 0). On va voir un peu plus en détail ce que font ces variables plus bas.

          Temporary / Normal mode
          La variable temporary sert à savoir si on est en mode temporaire ou classique. Pour définir cela, on a un switch externe, et selon la position de ce switch, la pédale sera en mode temporaire ou normal. On va donc capter l'état du switch (soit relié à la masse, soit en +5V) et modifier la variable temporary en fonction.

            // Main loop
            while(1) {
              if(GP3 == 0) { // By default: normal mode
                temporary = 0;
              }
              else { // If the "hold" mode is activated through the switch
                 temporary = 1;
              }


          Normal mode : détection du switch
          Cette partie du code détecte l'activation du switch et fait changer la pédale d'état quand il est pressé.

          Voici le code :

              // Normal mode
              if(temporary == 0) {
                 if(GP1 == 0) { // footswitch pressed
                   __delay_ms(15); // debouncing
                   if(GP1 == 0) {
                   press_switch = press_switch + 1; // switch is on
                 if(press_switch>10) {
                   press_switch = 10; // max value for press_switch
                 }
                }
              }
                  if(press_switch == 1) { // switch is pressed : lets turn the pedal on or off
                    changestate = 1;
                    press_switch = 2; // avoid bug if press_switch stays at 1
                  }
                  if(GP1 == 1) {
                    __delay_ms(15); // debouncing
                    if(GP1 == 1) {
                      press_switch = 0;
                    }
                  }
                }

          Quand on appuie sur le switch, il y a d'abord un debouncing pour vérifier que l'utilisateur a bien appuyé sur le switch avec un __delay_ms(15). Ensuite, si l'utilisateur a bien appuyé sur le switch, on incrémente la variable press_switch.

          Le code suivant définit un maximum de 10 pour press_switch. Sans cela, le code ne marche pas car press_switch devient trop grande et ne peut pas être stockée dans la mémoire du PIC !

          Lorsque press_switch est égal à 1, on fait passer changestate à 1 pour signaler que la pédale doit changer d'état. L'incrémentation de press_switch nous évite que la pédale change toute le temps d'état si on laisse le pied appuyé sur le footswitch ! De même, on fait passer press_switch à 2 immédiatement pour éviter que la pédale change continuellement d'état si press_switch reste à 1.

          Enfin, lorsqu'on détecte que le switch est relâché (GP1 == 1), on reset la valeur de press_switch à 0.


          Mode d'activation temporaire
          Cette partie suit un mode de fonctionnement similaire à celle présentée ci dessus, sauf que l'état de la pédale est reset à 0 (off) quand on lâche le switch.

                // Temporary mode
                if(temporary == 1) {
                  if(GP1 == 0) { // if switch is pressed : temporary activation
                    __delay_ms(15); // debouncing
                    if(GP1 == 0) {
                      press_switch = press_switch + 1; // switch is on
                      if(press_switch>10) {
                        press_switch = 10; // max value for press_switch
                      }
                    }
                  }
                  if(GP1 == 1) { // if switch is not pressed, turn it off
                    __delay_ms(15); // debouncing
                    if(GP1 == 1) {
                      state = 0;
                      press_switch = 0;
                    }
                  }
                  if(press_switch == 1) {
                    changestate = 1; // if switch is pressed, turn the pedal on
                    press_switch = 2; // avoids bug
                  }
                }



          Changer l'état de la pédale
          Cette étape permet de changer l'état de la pédale (passer de on à off ou l'inverse). C'est lors de cette étape que le photoFET va être activé. C'est totalement similaire à ce que j'avais présenté dans mon article sur l'utilisation du photoFET pour enlever les "pop"

                // Changing state of the pedal
                if(changestate == 1) {
                  if(state == 0) { // change to on
                    GP2 = 1; // photoFET on
                    __delay_ms(20);
                    GP0 = 1; // LED on
                    GP5 = 1; // relay on
                    GP4 = 0;
                    __delay_ms(20);
                    GP2 = 0; // photoFET off
                    state = 1;
                  }
                  else { // change to off
                    GP2 = 1;
                    __delay_ms(20);
                    GP0 = 0; // LED off
                    GP5 = 0; // relay off
                    GP4 = 0;
                    __delay_ms(20);
                    GP2 = 0;
                    state = 0;
                  }
                __delay_ms(10);
                changestate=0; // reset changestate
              }

          A noter que c'est cette partie qui est responsable du (très) léger délai d'ativation de la pédale. Après je vous rassure, à l'oreille cela ne s'entend pas du tout !


          Etat on ou off de la pédale
          Une fois que la pédale a changé d'état (on ou off), on la maintien dans cet état avec les lignes de code suivantes :

              // To let the pedal in the good state (on or off)
              if (state == 1) { // effect on
                GP0 = 1; // LED on
                GP5 = 1; // relay on
                GP4 = 0;
              }
               else { // effect off
                GP0 = 0; // LED off
                GP5 = 0; // relay off
                GP4 = 0;
              }
            }
          }



          Code complet

          Voici le code au complet. Vous pouvez aussi le lire directement sur GitHub (ce sera peut être un peu plus lisible).

          #include<stdio.h>
          #include<stdlib.h>
          #include<stdint.h>
          #include<xc.h>
          #include"header.h"

          // Initialization
          void main(void) {
            ANSEL = 0; // no analog GPIOs
            CMCON = 0x07; // comparator off
            ADCON0 = 0; // Analog to Digital and Digital to Analog convertors off
            TRISIO0 = 0; // output LED
            TRISIO1 = 1; // input footswtich
            TRISIO2 = 0; // output TGP222A
            TRISIO5 = 0; // output activation relay
            TRISIO4 = 0; // output ground relay
            TRISIO3 = 1; // input temporary switch

            GPIO = 0; // set outputs as low level (0V)

            // Variables definition
            uint8_t state; // on-off state of the pedal (1 = on, 0 = off)
            state = 0;

            uint8_t changestate; // to change status of the pedal
            changestate = 0;

            uint8_t temporary; // define the mode of the pedal : classic of temporary activation
            temporary = 0;

            uint8_t press_switch; // variable to detect if the switch is pressed
            press_switch = 0;

            // Main loop
            while(1) {
              if(GP3 == 0) { // By default: normal mode
                temporary = 0;
              }
              else { // If the "hold" mode is activated through the switch
                 temporary = 1;
              }

              // Normal mode
              if(temporary == 0) {
                 if(GP1 == 0) { // footswitch pressed
                   __delay_ms(15); // debouncing
                   if(GP1 == 0) {
                   press_switch = press_switch + 1; // switch is on
                 if(press_switch>10) {
                   press_switch = 10; // max value for press_switch
                 }
                }
              }
                  if(press_switch == 1) { // switch is pressed : lets turn the pedal on or off
                    changestate = 1;
                    press_switch = 2; // avoid bugs if press_switch stays at 1
                  }
                  if(GP1 == 1) {
                    __delay_ms(15); // debouncing
                    if(GP1 == 1) {
                      press_switch = 0;
                    }
                  }
                }

                // Temporary mode
                if(temporary == 1) {
                  if(GP1 == 0) { // if switch is pressed : temporary activation
                    __delay_ms(15); // debouncing
                    if(GP1 == 0) {
                      press_switch = press_switch + 1; // switch is on
                      if(press_switch>10) {
                        press_switch = 10; // max value for press_switch
                      }
                    }
                  }
                  if(GP1 == 1) { // if switch is not pressed, turn it off
                    __delay_ms(15); // debouncing
                    if(GP1 == 1) {
                      state = 0;
                      press_switch = 0;
                    }
                  }
                  if(press_switch == 1) {
                    changestate = 1; // if switch is pressed, turn the pedal on
                    press_switch = 2; // avoids bug
                  }
                }

                // Changing state of the pedal
                if(changestate == 1) {
                  if(state == 0) { // change to on
                    GP2 = 1; // photoFET on
                    __delay_ms(20);
                    GP0 = 1; // LED on
                    GP5 = 1; // relay on
                    GP4 = 0;
                    __delay_ms(20);
                    GP2 = 0; // photoFET off
                    state = 1;
                  }
                  else { // change to off
                    GP2 = 1;
                    __delay_ms(20);
                    GP0 = 0; // LED off
                    GP5 = 0; // relay off
                    GP4 = 0;
                    __delay_ms(20);
                    GP2 = 0;
                    state = 0;
                  }
                __delay_ms(10);
                changestate=0; // reset changestate
              }

              // To let the pedal in the good state (on or off)
              if (state == 1) { // effect on
                GP0 = 1; // LED on
                GP5 = 1; // relay on
                GP4 = 0;
              }
               else { // effect off
                GP0 = 0; // LED off
                GP5 = 0; // relay off
                GP4 = 0;
              }
            }
          }

           Astuce !N'oubliez pas que le code complet est disponible sur Github. Avec les fichiers relayonpress.c et header.h et vous aurez tous les fichiers nécessaires pour coder ou graver vos chips.

          Si vous avez un compte Github, n'hésitez pas à mettre une "Star" au projet pour suivre son évolution, ou à utiliser le "Fork" pour faire votre propre version !


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          Si vous avez des questions ou une remarque, postez un commentaire !

          C'est quoi la boucle de masse ?

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          Hier, en ouvrant ma boite mail, j'ai encore eu le plaisir de découvrir le message d'un débutant qui a décidé de se lancer après avoir lu mon site, et qui m'a posé plein de questions. Parmi celles-ci, une question qui revient souvent : "J'ai du bruit sur mon circuit, est-ce que ça pourrait être une boucle de masse ?".

          Parmi les vieilles légendes et serpents de mer qui hantent le monde du DIY des pédales d'effet, la boucle de masse est clairement le plus courant ! Ce serait la cause principale de tous vos problèmes : bruit, courts circuits et autres joyeuseries qu'on rencontre quand on débute.

          Montagne Tremolo PCB


          J'ai donc décidé d'écrire cet article pour s'attaquer à tout ça, en commençant par le début :



          Qu'est-ce que la masse ?

          La masse est le point de référence du circuit à 0V. Sur les schémas, on le repère par les symboles suivant :

          Masse symbole

          Pour que le point de référence soit le même dans tout le circuit, il faut donc connecter toutes les masses ensemble !

          Pour nous faciliter la tâche quand on conçoit les circuits, généralement on place ce qu'on appelle un "plan de masse". C'est une large surface conductrice qui permet de connecter facilement toutes les masses entre elles.

          Sur cette photo, vous pouvez voir le plan de masse entre les composants et les pistes. J'ai entouré une patte de R21 qui est reliée au plan de masse :
          Connexion au plan de masse

          On voit bien la forme de croix qui permet de la relier au plan de masse.

          Je vous entends déjà demander : mais qu'est-ce qui se passe quand on ne connecte pas les masses entre elles ?

          En faisant cela, on crée une différence de potentiel entre les masses, c'est à dire une tension ! Généralement votre circuit ne fonctionnera pas, car le point de référence n'est pas le même partout.



          Mais alors, la boucle de masse, c'est quoi ?

          Généralement, la masse est reliée à la terre. C'est le plot qui dépasse de vos prises, qui permet de relier les appareils électriques à la terre et évite les électrocutions.

          Cependant, il arrive que des prises de terre ne soient pas connectées entre elles. Bien qu'il s'agisse de 2 points de référence, il existe une différence de potentiel et on crée une petite tension entre elles, et donc entre les masses !
          Boucle de masse

          Cette différence est généralement très faible, mais quand on les connecte entre elles, par exemple avec des câbles, cette différence de voltage va générer un courant va circuler dans la masse et créer du bruit... Généralement, le bruit est modulé par la fréquence des prises, c'est à dire 50Hz, et on entend donc un gros buzz : c'est une boucle de masse !

          Boucle de masse guitare électrique

          Vous comprenez donc que dans ce cas, les boucles de masse vont surtout dépendre de votre installation électrique.

          Cependant, la même chose peut arriver avec vos pédales d'effet ! Parfois, chaque pédale peut créer une masse légèrement différente, ce qui crée des courants de masse ! C'est pour cela qu'on recommande généralement des alimentations isolées. Le transformateur présent à chaque sortie va isoler les masses et éviter les boucles de masse !
          Boucle de masse guitare électrique
          Cependant, même avec une alimentation isolée, il peut toujours y avoir des boucles de masses créées par les jacks comme dans le cas précédent. Vous comprenez donc le casse tête auquel on s'expose quand on câble un pedalboard de temps en temps !

          C'est pour ça qu'il est important d'essayer d'empêcher les pédales d'avoir des différences de potentielles entre elles.
          Mais comment faire ?



          Boucles de masse et câblage en étoile

          Idéalement, il faut éviter les chemins multiples possibles pour la masse. Si plusieurs chemins relient la masse au même endroit, on risque de créer une différence de potentiel pouvant générer du bruit ! Lorsqu'on utilise un plan de masse, il faut donc faire attention à ne pas le diviser en plusieurs morceaux pour éviter ce genre de soucis.

          Une bonne pratique que je recommande pour vos pédales DIY est le câblage "en étoile": on relie toutes les masses en un point, généralement la borne négative de l'entrée d'alimentation.
          C'est la configuration que je recommande dans mon article sur le câblage.



          Masse et antenne

          Et comme c'est encore trop simple, il faut savoir que la masse peut aussi jouer le rôle d'antenne ! 

          C'est pour ça qu'il est important de relier le boitier à la masse pour créer une cage de faraday qui va protéger le circuit des nuisances extérieures ! Un boitier métallique conducteur est donc indispensable pour une pédale d'effet. Les boitiers en aluminium sont donc ce qui se fait de mieux, évitez les boitiers en plastique ou résine.

          Lorsqu'on utilise des circuit numériques, les hautes fréquences utilisées par les chips numériques peuvent être reçus par la masse du circuit analogique et créer du bruit. Il est donc important d'isoler la masse analogique et numérique en les séparant physiquement et en les connectant en un point.

          C'était un des points délicats avec le Montagne trémolo, qui m'a demandé pas mal de travail de conception pour en venir à bout !



          Et voilà, j'espère que tout cela est clair pour vous maintenant ! Postez un commentaire si jamais vous avez des questions !

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          Pour aller plus loin


          Les schémas utilisés pour cet articles ont été réalisés à partir d'icônes provenant du site The Noun Project qui sont protégées par la license Creative Commons.

          12 méthodes pour customiser vos pédales d'effet DIY

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          Un des aspects les plus gratifiants quand on fabrique des pédales d'effet, c'est d'avoirson design personnalisé de A à Z !

          Cependant, ce n'est pas toujours évident quand on débute d'arriver à faire des choses propres et professionnelles. Dans cet article, je vais vous présenter différentes techniques pour faire vos propres designs, des plus simples jusqu'aux plus complexes.


          1. Boitiers nus

          La méthode la plus simple : laisser le boitier dans son plus simple appareil,

          Personnellement, je vous le déconseille.
          DIY guitar pedal bare aluminum
          Franchement, ça n'a quand même pas le look de l'année. Cela ne reflète pas vraiment non plus le temps que vous avez passé à réaliser votre effet...

          Ça peut être pratique pour tester rapidement un prototype et améliorer le design par la suite. En pratique cependant, cela arrive assez rarement. De mon côté, j'aime avoir des prototypes bien propres donc très peu pour moi !
            Pour
          • C'est toujours mieux davoir un boitier
          • Pas cher
          • Rien à faire à part percer

            Contre
          • Plutôt moche
          • Ne reflète pas vraiment la qualité de votre travail...


          2.Boitier en alu brossé


          Voilà un look quand même bien plus sympa, et la bonne nouvelle, c'est que cela ne vous prendra que quelques minutes à réaliser !

          Voici un exemple de Big Muff que j'ai réalisé de cette façon :

          Polished guitar pedal

          Avec un peu de papier  verre fin, on peut polir le boitier, toujours dans le même sens. Je commence généralement par du 150, avant de finir par du 400. Faites tout cela sous un robinet qui coule pour bien évacuer la poussière d'aluminium. Une fois que vous êtes satisfait du résultat, on peut appliquer 2/3 couches de vernis

          Attention : j'ai remarqué que la qualité finale du brossage dépend énormément de la qualité de l'aluminium du boitier. Si vous voulez une finission type "miroir", il vous faut vraiment arriver à trouver des boitiers de bonne qualité,
          Voici un bon tutorial (en anglais) pour arriver à ce type de finition "chromée".

            Pour
          • Look sympa
          • Facile à faire
          • Pas cher

            Contre
          • Peut prendre du temps
          • Dépend de la qualité de l'aluminium


          3. Peinture en bombe

          Personnellement, je ne vous recommanderait pas de peindre vos effets vous même à la bombe. Lisez l'article que j'ai écrit à ce sujet.

          Si vous voulez quand même persister dans cette voie, je vous recommande d'appliquer des couches très fines, au moins trois fois. Attendez bien que chaque couche sèche avant d'appliquer la suivante. Surtout, faites le à l'extérieur, les peintures en bombe peuvent être assez toxiques ! Je vous recommande aussi d'appliquer plusieurs couches fines de vernis.
            Pour
          • Facile à faire
          • Pas très cher

            Contre
          • Cela prend du temps... Au moins 2 jours pour faire les 3 couches !
          • Toxique
          • Se détériore facilement


          4. Peinture Hammertone

          Une peinture un peu spéciale que je recommanderai plus est la peinture type "Hammertone". C'est une peinture en relief qui donnera vraiment un super style vintage à vos créations. En plus, elle ne se détériore pas aussi facilement que la peinture en bombe classique.

          Voici un superbe exemple réalisé par Basic Audio:
          hamertone guitar pedal

          Voici un bon tutorial (en anglais)
            Pour
          • Assez facile à faire
          • Pas cher
          • Super look vintage !

            Contre
          • Prends du temps
          • Toxique : faites cela à l'extérieur


          5. Boitiers pré peints

          La peinture par poudre est un type de peinture utilisée classiquement sur les surface métalliques (voitures, avions...). Cela donne un look très professionel et surtout, cela ne s'en va pas facilement. La plupart des boitiers de pédales commericales sont peints avec cette méthode.

          Voici un exemple avec une Jan Ray réalisée par mes soins :
          prepainting guitar pedals

          Il est possible d'acheter des boitiers déjà peints, ou de les faire vous-même.Les faire soi-même n'est pas si compliqué, mais nécessite tout de même d'investir dans un pistolet à peinture, d'acheter de la poudre et faire cuire vos boitier... C'est donc un peu long et demande un peu d'investissement, mais cela peut valoir le coup si vous voulez faire pas mal de boitiers.
            Pour
          • Super propre, et vraiment beau
          • Rien à faire si vous achetez des boitiers prépeints
          • Standard professionnel !

            Contre
          • Un peu cher par rapport à un boitier nu (environ 12€/boitier)
          • Pas de design "custom", juste couleur et vernis


          6. Gravure

          Il est tout à fait possible de graver les boitiers en aluminium, c'est un moyen relativement simple d'avoir un design personnalisé, sans dépenser trop d'argent, ni y passer trop trop de temps. Il faut pratiquer un peu avant d'obtenir de bons résultats cependant.

          Généralement, on imprime un masque (image inversée de ce que l'on veut graver) que l'on applique sur la pédale, puis on applique de la soude qui va creuser les zones non couvertes par le masque. On peut ensuite passer un coup de bombe et poncer finement pour faire ressortir les surfaces en relief.

          Voici un exemple assez exceptionnel :

          Aluminium etching guitar pedal
           
          Voici un super tutorial (en anglais). Ce n'est pas une technique facile à maitriser, arriver à autant de détail de finesse que sur l'exemplaire ci dessus vous demandera un peu de pratique, mais cela peut donner assez facilement de bons résultats.

            Pour
          • Peut donner de supers résultats
          • Pas cher
          • Fun ! On a un design entièrement customisé

            Contre
          • Demande un peu de pratique avant d'arriver à de bons résultats
          • Attention avec la soude
          • Prends un peu de temps


          7. Gravure inversée

          C'est une technique similaire à celle ci dessus, sauf qu'on faire ressortir ce qu'on veut faire apparaître. On va donc creuser une plus grosse surface sur la pédale, ce qui rend cette technique un peu plus complexe à maitriser, mais donne un gros avantage : on peut y appliquer des couleurs facilement !

          J'avais testé cette technique sur une de mes premières pédales :

          Reverse etching guitar pedal

          Cody, qui présente ces effets sur son blog "They Remained Silent", est un expert de cette technique, et a rédigé un excellent tutorial à ce propos. Comme la gravure, cela peut être un peu long avant de maîtriser cette technique, mais je pense que cela vaut vraiment le coup !

            Pour
          • Super looks
          • Pas cher
          • Fun!

            Contre
          • Pas toujours facile au début
          • Attention à l'acide
          • Peut prendre du temps
          • Nécessite de peindre au spray...
          • Peinture qui se dégrade facilement


          8. Décalcomanies

          C'est un moyen simple d'avoir un design personalisé. Je ne m'en suis jamais trop servi, car il était difficile pour moi d'avoir un résultat propre. Voici un bon tutorial vidéo, un autre ici sur le site de la Big Muff Page.

          Si vous êtes bons avec Photoshop ou Illustrator, c'est un bon moyen de faire des designs personnalisés et de les utiliser sur vos pédales d'effet. Imprimez votre design sur du papier transfert (certains papiers fonctionnent mieux que d'autres, prenez le temps de vous renseigner), puis appliquez le sur votre pédale d'effet. Vous pouvez aussi utiliser des boitiers pré peints, puis vernir pour un rendu plus durable.

          Cette technique est simple, mais il n'est pas si facile que cela d'avoir des résultats bien propres. On se retrouve assez facilement avec des plis et des reliefs visibles... Un bon moyen d'avoir un look très professionnel est d'utiliser un vernis epoxy type "Envirotex"

            Pour
          • Facile à faire
          • Pas très cher
          • Design personnalisé

            Contre
          • Prend du temps
          • Pas forcément un bon rendu final


          9. Gravure laser

          Une autre possibilité est d'utiliser une découpeuse laser. Ce sont des machines industrielles avec un puissant laser guidé par ordinateur, capables de découper du plastique, du bois, du métal... En réglant bien la puissance de la machine, on peut enlever uniquement la couche de peinture supérieure pour laisser apparaître l'aluminium, et marquer ainsi son propre design.

          Les découpeuses laser sont très précises (jusqu'à 0,1mm et plus !) et on obtient ainsi un design impeccable, très professionnel. Voici un super exemple réalisé par Function f(x) sur son modèle Third Rail:

          Laser engraving guitar pedal

          Cependant, cela ne marchera pas forcément très bien avec une couleur sombre à cause de la couleur de l'aluminium (gris foncé). Une autre difficulté est de trouver une découpeuse laser où faire cela ! Ce sont des machines chères et pas forcément simples d'utilisation. Je vous conseille de passer par un FabLab, ou bien de trouver un fournisseur qui peut vous faire des petites séries à tarifs raisonnables (pas évident)
            Pour
          • Super look
          • Design personnalisé
          • Très précis

            Contre
          • Peut revenir cher
          • Demande de pouvoir avoir accès à une découpeuse laser


          10. Plaque gravée au laser

          C'est une approche qu'on trouve sur de plus en plus de pédales commerciales aujourd'hui, assez facile à mettre en place, et plus flexible que graver des boitiers.

          Au lieu de graver le boitier directement, on grave une plaque colorée, en bois ou autre que l'on peut coller par la suite sur le boitier. Il existe des plaques qui ont deux couches colorées faites exprès pour ce genre de gravure, ce qui rend la chose possible avec des couleurs sombres.
           
          On les trouve sur les Greer Amps par exemple, mais aussi sur les pédales de la marque française Anasounds que je trouve superbes :

          Anasounds Guitar pedals
          C'est un bon moyen pour faire des pédales de qualité sans trop s'embêter, et ça donne vraiment des résultats de qualité, pour généralement moins cher que de l'impression UV par exemple.

          Vous pouvez combiner cela avec des boîtiers pré-peints pour avoir un look vraiment professionnel. Cependant, il n'est pas toujours facile de trouver un fournisseur pour de petites quantités, ou d'avoir accès à une découpeuse laser. C'est cependant généralement plus simple que sur des boîtiers complets. C'est ce que je fais pour mes logos Coda Effects par exemple !
            Pour
          • Très beau
          • Relativement facile à faire
          • Design custom

            Contre
          • Pas donné
          • Difficile de trouver un fournisseur pour de petites quantités


          11. Sérigraphie

          Cette technique est plutôt réservée aux pro. Les résultats sont superbes, et vous pouvez réaliser des centaines de boîtiers en quelques heures. Walrus utilise cette technique pour leur pédales par exemple :

          Silkscreening guitar pedals

          On utilise un cadre contenant une toile très fine qui laisse passer la peinture qu'à certains endroits (comme un pochoir, mais bien plus précis). Avec un genre de râteau, on vient appliquer la peinture sur des boîtiers pré peints. C'est très rapide et hyper précis. Voici une vidéo :


          C'est une bonne technique pour réaliser beaucoup de pédales d'un coup.

          Cependant, ce n'est pas une technique aussi simple que cela en a l'air. Fabriquer le cadre est assez complexe, nécessitant d'appliquer des UV sur une plaques sensible. Il est cependant possible de commander les cadres prêts. Appliquer la peinture est aussi un procédé complexe (et salissant !), qui nécessite pas mal de pratique.

          Mais une fois que vous maîtrisez la technique, vous pouvez vraiment faire énormément de pédales d'un coup. C'est très précis, et durable dans le temps, le tout avec un look hyper professionnel. Un des problèmes, c'est que vous ne pourrez pas utiliser plusieurs couleurs, ou alors il vous faudra créer un cadre par couleur, source possible de problèmes (décalage entre les couleurs....etc.)

          La bonne nouvelle, c'est que cette technique peut aussi s'appliquer à plein d'autres objets : affiches, t-shirts...
            Pout
          • Look professionnel
          • Design personnalisé
          • Très résistant dans le temps

            Contre
          • Difficile à faire soi-même
          • Demande de l'espace et de la pratique
          • Une seule couleur possible


          12. Impression UV

          C'est un peu la technique ultime : on peut imprimer ce qu'on veut directement sur le boîtier !
          C'est la technique que j'ai utilisé pour mes projets commerciaux comme la Dolmen Fuzz et le Montagne Trémolo :

          Coda Effects Montagne Tremolo

          Les imprimantes UV sont très chères, pour ne pas dire inabordables, et la plupart des fabricants professionnels les louent. Une technique plus accessible aux hobbyistes comme nous est de passer par les services d'une autre entreprise comme Pedal Parts Plus.

          Pedal Parts Plus peuvent vous imprimer des pédales pour des tarifs assez raisonnables (si on part sur un minimum d'une dizaine de boîtiers...). Ils sont cependant basés aux USA, ce qui ajoute donc des délais mais aussi des frais de douane... En tout cas les gens qui y travaillent sont vraiment super agréables et prêt à aider et je vous recommande vivement leur services si vous envisagez de passer sur une plus grosse série.

            Pour
          • Look professionnel 
          • Impression complètement libre : toutes les couleurs, formes possibles !
          • Résistant dans le temps

            Contre
          • Cher
          • Pas facile à mettre en place
          • Pour des séries >20 pédales

          Et voilà ! Bien sûr tout n'est pas noté ici, et il y a plein d'autres choses possibles ! N'hésitez pas à vous inspirer sur les forums en regardant ce que les autres font

          Si vous avez aimé cet article, vous pouvez me remercier en likant la page Facebook Coda Effects, et suivre Coda Effects sur Instagram.

          Black Hole : preamp de Sunn Model T avec des JFET

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          Voici la dernière pédale de ma fabrication : un preamp de Sunn Model T ! Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet ampli mythique, un peu d'histoire...

          Sunn Model T preamp

          Un ami m'avait parlé du groupe Sunn o))) il y a quelques années. Au début, j'avoue que je les ai trouvé assez délire avec leur look de druide / Nazgûl. Leur "musique" ne m'avait pas tant plus que ça... jusqu'à ce que je les voit en live !

          C'était à un festival en Juin en début de soirée. On a attendu presqu'une heure avant que le concert ne démarre, en commençant par envelopper la foule dans une brume de fumée épaisse.

          Il y avait toute une série de colonnes d'amplis, et on pouvait distinguer la lueur rougeâtre et chaleureuse des indicateurs et lampes chauffées à blanc.

          Et ils ont commencé à jouer.

          Sunn o))) concert

          Et quel son ! Je pense que je n'ai jamais entendu un groupe jouer aussi fort ! On sent tout son corps vibrer au rythme lent des cordes et de la musique, qui donne presque un aspect mystique à l'ensemble, façon rite de passage... Sacré expérience !

          Depuis, j'avoue avoir développé une certaine obsession pour l'ampli utilisé par ce groupe pour atteindre ce son incroyable : le Sunn Model T.



          Histoire du Sunn Model T

          A l'origine, le premier ampli Sunn a été créé dans les années 60 par un bassiste trouvant que son ampli n'était pas assez puissant pour les gros concerts.

          Le premier Sunn Model T était vendu comme ampli pouvant convenir à la guitare et à la basse, façon Fender Bassman dont il est d'ailleurs inspiré. La version 5F6A a inspiré le Sunn Model T, qui comporte 4 lampes 6550.

          Sunn Model T head

          Il y a deux canaux : un "bright" et un "normal". Il est aussi possible de combiner les deux pour avoir un maximum de gain et de puissance... Ce qui est rapidement devenu le réglage favori des utilisateurs de cet ampli ;)

          Il a énormément de basses ! A la recherche du son lourd ultime, beaucoup de groupes de stoner rock ou doom metal l'ont adopté. Il est du coup extrêmement rare et recherché aujourd'hui, atteignant souvent la modique somme de 3000€ en occasion...

          En 2008, Fender (qui a racheté la marque) sort un modèle "reissue" qui brille aussi par sa rareté... Sunn a aussi sorti quelques amplis transistors au son assez réputé comme le Sunn Beta Bass, utilisé notamment par Nirvana...



          Ma version

          J'ai donc essayé de reproduire cette bête dans un preamp en JFET. J'ai repris le schéma original, puis remplacé méticuleusement les lampes du preamp par des transistors JFET.

          C'est une démarche plus fidèle à l'esprit de l'original et qui n'a rien à voir avec l'Earthquacker Devices Accapulco Gold qui fait saturer un simple amplificateur opérationnel. Ca sonne bien mais la texture n'est quand même pas la même.

          J'ai "conçu" le circuit moi même, en ajoutant quelques modifications pour avoir plus de gain sous le pied. J'ai notamment ajouté un boost avant le preamp, activable avec un switch, et modifié quelques valeurs pour avoir plus de gain sur le canal "normal".

          Sunn Model T preamp

          Les deux canaux sont câblés en parallèle pour plus de gain (toujours plus !). Il y a un contrôle de gain pour chaque canal et il est possible de les utiliser séparément en réglant un des canaux au minimum, ce qui le coupe. On peut donc profiter des sonorités de chaque canal, ou additionner les deux !

          Si vous voulez en assembler un vous-même, le PCB est disponible.

           Circuit Imprimé

          Malheureusement, les JFETs "normaux" ne sont plus fabriqués et deviennent très dur à trouver. J'ai donc laissé le choix sur le PCB : on peut utiliser des JFETs en composant de surface ou normaux. Pour cette version, j'ai fait mes premiers pas avec le SMD en utilisant des JFET Farchild Semiconductors. Plus simple qu'il n'y parait finalement !

          Sunn Model T preamp JFET inside circuit

          Même si j'ai fait tout mon possible pour avoir un max de gain, le preamp reste étonnamment bon en clean et en crunch. En overdrive, on a de super sonorités, bien réglables avec l'égalisation 3 bandes. Le crunch est vraiment sympa, un peu plus agressif et tranchant qu'un clipping avec des diodes, vraiment sympa !

          L'égalisation 3 bandes est plutôt bonne par ailleurs, ajuster les mediums est vraiment un plus par rapport à un tone classique je trouve.

          Quand le LPB1 est activé, on passe clairement en territoire Doom avec des sons hyper lourds qui sonnent exactement comme l'album Dopesmoker de Sleep (yuumi!!)



          Comment ça sonne ?

          Voici une vidéo que j'ai enregistrée rapidement (direct dans la carte son !) pour vous donner une idée du son de la bête :




          Analyse du circuit

          Le circuit est tout simplement le preamp, où les JFET remplacent les lampes, avec un LPB1 devant et une égalisation trois bandes derrière ! C'est un peu comme le JHS Superbolt / ROG Supreaux Deux que j'avais fabriqué par le passé.


          Voici le schéma original de l'ampli (seule la partie en haut à gauche nous intéresse) :
          Sunn Model T original schematic

          Voici mon schéma :
          Sunn Model T preamp JFET schematic

          Comme d'habitude, séparons le en différentes parties :
          Sunn Model T preamp JFET schematic
          Le signal commence par traverser le LPB1, qui permet d'amplifier le signal afin d'avoir encore plus de gain. Un switch situé avant permer de choisir si le boost est enclenché ou non. Lisez ce post pour une analyse plus détaillé du circuit du LPB1.


          1. Canal Bright

          Le canal "bright" reproduit le schéma exact du canal 1 de l'ampli, avec des JFETs J201 :
          Sunn model T bright channel schematic
          Le signal traverse tout d'abord une résistance de 68k, puis une résistance de 1M permet d'augmenter l'impédance d'entrée du circuit (ce qui évite les problèmes de compatibilité avec des buffers...). Cette résistance permet aussi d'éviter d'entendre un gros "pop"à l'enclenchement.

          Le signal est ensuite amplifié par un premier transitor JFET. Le trimpot permet de le biaser correctement, tandis qu'une résistance de 680k et un condensateur de 220uF vont définir le gain maximal de ce transistor.

          Ensuite, le condensateur C1 empêche un éventuel courant continu de venir parasiter le circuit et causer du bruit.  Enfin, le potentiomètre Bright va régler le gain de ce canal : plus on le tourne vers la droite, plus il y a de signal qui va être envoyé vers la suite du circuit = plus de gain ! A l'inverse, si on le tourne complètement vers la gauche, tout le signal est envoyé à la masse et rien vers la suite du circuit : le canal est coupé ! (plus de son !)

          Un condensateurs de 470pF va permettre d'enlever un peu d'aigus. On peut d'ailleurs modifier sa valeur pour récupérer plus ou moins d'aigus : plus on l'augmente, plus on diminue la quantité d'aigus. Pour avoir testé plusieurs valeurs, je trouve que la valeur initiale de 470 est la plus adaptée, après on se rapproche un peu du son du canal "normal".



          2. Canal Normal

          C'est globalement le même circuit, avec quelques changements mineurs :
          Sunn model T preamp normal channel schematic

          Vous pouvez voir qu'il n'y a pas de résistance ou condensateur pour biaser le JFET : c'est pour avoir un gain maximal ! Sur le schéma original, il y a une résistance que j'ai enlevé afin qu'on puisse avoir un son assez lourd et saturé sur ce canal.

          Enfin, il y a un filtre passe bas formé par R7 et C4, qui va enlever des aigus. Cela en enlève pas mal et permet d'avoir un son avec plus de basses... C'est le canal "normal" après tout !



          3.Gain et volume

          Voici la partie du circuit où le gain se crée, les entrailles de la bête en quelque sorte !
          Sunn model T preamp gain and volume stage
          Le JFET Q3 se prend tout les signal hyper amplifié des DEUX canaux (oui des deux si vous êtes un bourrin comme moi !) et va saturer comme pas permis. Impossible pour lui d'amplifier la masse de signal qui lui est déversé par les deux étages précédents !

          Ca tombe, bien, c'est exactement ce qu'on veut :) 

          Ensuite, un deuxième transistor récupère ce signal saturé et le réamplifie une dernière fois afin d'avoir un bon gain de volume pour la suite, ...


          4. L'égalisation trois bandes

          n schéma classique que l'on retrouve dans pas mal d'autres effets. Ce type de schéma provient originalement des amplis Marshall :
          Three band EQ schematic
          Il est formé par trois filtres qui vont éliminer basses, mediums et aigus respectivement. Les seuls désavantages de ce type d'égalisation sont la perte de volume très importante (pas grave ici on a de la réserve !) et la tendance à enlever quand même les mediums (ici on peut se permettre de bien égaliser grâce à la réserve de volume)

          A retenir si vous voulez l'incorporer dans d'autres schémas !


          Et voilà ! J'espère que cet article vous a plu ! Vous pouvez suivre Coda Effects sur notre page Facebook ou sur Instagram pour des news plus régulières !


          Pour aller plus loin (en anglais) :


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