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Clone de Vemuram Jan Ray / Paul Cochrane Timmy

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Voici un autre clone de Jan Ray !

Contrairement à ma Jan Ray précédente, j'ai décidé de réaliser la pédale dans un boitier de plus petite taille, de type 125B. Ce n'est pas particulièrement difficile, il faut juste être précis, et utiliser un guide. Pour cela, j'utilise généralement une carte en plastique, ou un bout de carton, où je perce 4 trous qui correspondent à l'emplacement des potentiomètres sur les pédale finale, et j'y place les potentiomètres. En suite, je coupe et je soude une longueur excessive de fil sur la veroboard. Généralement, j'utilise un fil qui peut être tordu et assez solide, ce qui permet de maintenir assez précisément la veroboard une fois celle ci soudée. Ensuite, je place la veroboard au dessus des potentiomètres, je coupe les fils à la bonne longueur et je les soude aux potentiomètres. Ca donne quelque chose d'assez propre, et surtout, ça permet d'avoir le strict minimum niveau fils !

J'ai utilisé un boitier pré peint de chez Banzai music (couleur "Vintage Orange Sparkle"), et des boutons style MXR de petite taille (17mm). J'ai aussi ajouté un switch qui permet, à la manière de la Timmy, de choisir entre un son compressé (2 diodes) et non compressé (4 diodes).

Vemuram Jan Ray clone DIY
Comme d'habitude, j'ai utilisé un logo marqué au laser :
Vemuram Jan Ray clone DIY
J'ai eu pas mal de souci avec le boitier, Banzai music a apparemment des problèmes avec ses fournisseurs, ce qui fait que le boitier a mis près de deux mois à arriver !!! Je les ai finalement contacté, et il m'ont pas mal aidé... Mais bon, parfois faut être patient !

Si vous voulez plus d'infos sur le circuit, consultez mon article sur le circuit de la Jan Ray.

Les différents types de Fuzz

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La Fuzz est un effet emblématique de la guitare électrique. Satisfaction des Stones, Purple Haze de Jimi Hendrix, Think for Yourself des Beatles… On ne compte plus le nombre de chansons absolument géniales qui ont incorporé cet effet et l’ont peu à peu imposé comme une référence dans le monde de la guitare électrique !
 
Aujourd’hui, on trouve des fuzz à toutes les sauces, avec de multiples variations autour d’un même circuit… Pour s’y retrouver un peu, j’ai écrit ici un petit récapitulatif résumant les différents types de Fuzz qu’on peut trouver. C’est bien sûr non exhaustif, je me suis contenté de mettre les principales, ainsi que des variations modernes ou « boutique » que l’on peut trouver aujourd’hui. J’ai essayé de faire ce classement en respectant l’historique de ces fuzz... Faites votre choix !

Fuzz types

1. La Gibson Maestro FZ1 (1962)

La première fuzz, tout simplement ! A la base, il est assez drôle de voir qu'elle a été commercialisée pour imiter le son des cuivres ! Pour vous donner une idée du son, c'est LA fuzz utilisée sur "Satisfaction" des Rolling Stones. 
Gibson Maestro FZ1 fuzz
Elle a donc un son "nasillard", assez agressif, un peu "nid d'abeille", voire à la limite du "ring modulator" sur les cordes hautes ! C'est un son assez spécial, très vintage dans l'esprit. Pour être honnête, je ne suis pas fan, mais cela peut être utilisable à petite dose je pense, dans certains styles. Par exemple, en rock psychédélique ou garage, elle peut vraiment apporter des sonorités sympas !
L'originale est bien sûr introuvable ou à des prix astronomiques... La Boss FZ5 simule numériquement ce circuit, mais sinon les clones sont plutôt rares (à moins de passer par des petits constructeurs), car il est vrai que le son est vraiment spécial ! Il y a eu une reissue par Gibson à un moment aussi, mais qui conservent les désavantages de l'originale (pas d'alimentation 9V, taille...)


2. La Sola Sound Tonebender Mk1, Mk1.5 et Mk2 (1965 et 66)

Créée en Angleterre pour concurrencer la Gibson Maestro (trop chère à l'import), cette fuzz deviendra rapidement une référence, la version MK2 ayant été utilisée par pas mal d'artistes rock anglais de l'époque, comme Jeff Beck ou Jimmy Page par exemple. Elle sera aussi copiée par de nombreuses marques : Marshall Supafuzz, Vox Tonebender sont des exemples de fuzz très proches de la tonebender.
Sola Sound Tonebender MKII
On a un son plus classique pour un Fuzz, son lourd et puissant, avec pas mal de saturation. La saturation peut être gérée au volume à la manière d'une Fuzz Face. On a un son assez doux, chaud comparé à l'agressivité de la Maestro, avec pas mal de mediums. Grossièrement, c'est une genre de Fuzz Face, mais plus agressive et saturée, qui peut sonner un peu comme une distorsion.
Elle a été clonée, modifiée et reproduite par plein de marques : D*A*M (qui fait d'excellentes répliques), Earthquaker Devices Tone Reaper, Fulltone Soul Bender, Basic Audio Scarab Deluxe, JHS Bun Runner, Ramble FX Twin Bender...etc.


3. La Fuzz Face (1966)

LA Fuzz, une des fuzz les plus emblématiques avec sa bouille ronde et rouge (enfin, grise au départ...). Utilisée par Jimi Hendrix, elle est très très vite devenue la référence des Fuzz. Créée en 1966 par Dallas Arbiter en Angleterre, elle utilisait au départ des transistors germanium, qui furent par la suite remplacé par des transistors silicium, plus stables. Pour voir l'analyse du circuit, lisez mon article sur le circuit de la fuzz face.
Dallas arbiter vintage fuzz face
Le son de cette fuzz est caractéristique : très doux, chaud et rond, on a un son saturé très crémeux qui évoque quasi systématiquement (surtout si vous avez une guitare type stratocaster) le son de Hendrix. Elle a aussi la particularité de très bien réagir au potentiomètre de volume de la guitare : en baissant le volume, on peut retomber à un son quasiment clean ! Les versions avec transistors germaniums sont idéales pour cela, mais sont moins stables (sensibles à la températures, exigentes sur le choix des transistors) C'est vraiment la fuzz classique par excellence, facile a utiliser et qui fait directement son effet !

La Fuzz Face est toujours produite par Dunlop (en version mini, germanium, silicium...etc), mais de nombreux constructeurs ont saisi l'occasion de faire leur propre fuzz face et proposent des versions inédites : la Sunface d'Analogman (plus dans l'esprit réplique), que j'ai clonée ici et ici, la Fulltone 69, la JHS Pollinator, la Boss FZ3... etc. sont toutes des interprétations autour du circuit de la Fuzz Face.



4. Roger Mayer Octavia (1967)

Avec sa forme de vaisseau spatial étrange, l'Octavia de Roger Mayer n'est pas une pédale qui laisse indifférent. Roger Mayer était le guitar tech de Jimi Hendrix (rien que ça), et a donc bricolé pas mal de pédales pour le maître... Cette octavia est l'une d'elle.
Roger Mayer Octavia
La particularité qui rend cette pédale unique (au delà de sa forme chelou), c'est le fait qu'elle produise une son à l'octave supérieure par dessus le son normal ! Cette effet est surtout prononcé vers la douzième case, ce qui fait qu'on l'entend plus lors des soli. Cela donne un son assez agressif, qui peut être légèrement dissonant (car l'octave n'est jamais parfaite). Là encore, certains morceaux de Hendrix sont tout à fait représentatifs du son de cette pédale, comme le solo de Purple Haze ou Fire.

Roger Mayer produit toujours la pédale, mais là aussi, cette pédale a été pas mal clonée et modifiée : Fulltone Octafuzz, Catalinbread Octapussy (ce nom est juste génial), Electroharmonix Octavix..etc. Ce qui a l'air de vachement plaire à Roger Mayer, puisqu'il a mis sur son site cette belle citation : "Those who can invent do, those who can't invent copy" (un peu rageux le Roger, mais bon on peut le comprendre)...



5. Univox Super Fuzz (1968)

Alors là c'est un petit kiff personnel, cette fuzz pour moi c'est le malin, le diable, un monstre en boite, une vraie boite de pandore ! Cette Fuzz, inventée en 1968 par Shin Ei (devenue par la suite Univox) a non seulement le look qui tue, mais est en plus tout simplement la fuzz la plus violente et la plus lourde imaginable ! Elle a été utilisée par Pete Townshend au cours des live des Who, puis a été redécouverte au cours des années 90 par pas mal de groupes de Stoner, dont certains en ont fait leur son (Fu Manchu par exemple).
Comme je l'ai dit avant, cette Fuzz a un son sursaturé, lourd. On a une octave inférieure qui vient alourdir le son, et une octave supérieure, plus discrète qui intervient vers la douzième case. Pour vous faire une idée du son apocalyptique qu'elle produit, n'importe quel morceau de Fu Manchu utilise cette pédale (allez checker Cyclone Launch tiens)

Malheureusement la production de cette pédale par Univox fut stoppée. Boss a produit un clone en 1993, la Hyper Fuzz, qui a connu un certain succès dans le milieu du stoner, mais n'est plus produite aujourd'hui et assez dure à trouver. Aujourd'hui, Behringer produit un clone cheap, et quelques fabricants boutiques en proposent (Wattson Super Fuzz, Solid Gold FX Formula 76). Produire une fuzz respectant l'esprit de la Super Fuzz originale (son, et look ! - qui tue -) est un de mes projets en cours. Si ça vous intéresse, n'hésitez pas à m'envoyer un mail pour plus de détails.



6. Electro Harmonix Big Muff Pi (1969)

Une autre fuzz classique créée en 1969 par Electro Harmonix : la Big Muff Pi. Cette pédale toujours produite, avec d'innombrables versions différentes (Deluxe, Russian, Triangle, Ram's Head...), a été utilisée par plein d'artistes à cause du son particulier qu'elle apporte, et notamment ce sustain quasi infini qu'elle génère. David Gilmour (Pink Floyd) est un fervent utilisateur de la Big Muff
Big muff pi rams head
Le solo de Comfortably Numb est un bon exemple du type de son qu'on peut obtenir avec une Big Muff. C'est un son lourd, bien saturé, mais néanmoins pas trop crunchy, qui permet d'avoir un sustain de fouet des plein d'harmoniques. Le potentiomètre de tone permet de varier entre une fuzz très agressive et aigu, et quelque chose de plus rond avec plus de basse. Une autre caractéristique des Big Muff (qui est aussi une de leur faiblesses), c'est le "scoop" des médiums, à savoir qu'elles enlèvent une bonne portion de ces précieuses fréquences, ce qui a pour effet de faire disparaitre le guitariste dans le mix. Pour éviter cela, David Gilmour l'utilisait conjointement avec une overdrive qui venait re-rajouter des mediums pour compenser. Aujourd'hui, il existe des versions de la Big muff qui incorporent des tonestacks différents pour éviter ce fameux "scoop" des médiums. J'ai écrit un article sur le circuit de cette fuzz si cela vous intéresse.

Cette pédale est la reine des clones, probablement une des pédales les plus clonées et modifiées ! Il y a des dizaines et des dizaines de versions de cette pédales, en voici quelques unes : Pete Cornish G2, P1 et P2, Skreddy Mayo, Way Huge Swollen Pickle, Mojo Hand FX Colossus et Iron Bell, Blackout Effectors Musket, Black Arts Tonework Pharaoh...etc. Chaque fabricant "boutique" a sa version à proposer, et j'ai moi même déjà réalisé plusieurs Big Muff Ram's Head.



7. Shin Ei companion Fuzz (1970)

On finit par une rareté assez originale, la Companion Fuzz, créée en 1970 par la compagnie japonaise Shin Ei. Si j'ai mis cette pédale dans ce classement, c'est que malgré sa rareté, elle possède vraiment un son unique, très spécial !
Le son qu'elle produit est très nasillard, très râpeux, type tronçonneuse ! Cette pédale a été pas mal utilisée par des groupes de rock psychédélique, ou plus récemment par Dan Auerbach des Black Keys pour le son sale et rocailleux qu'elle produit... C'est vraiment un son unique, à entendre une fois, on aime ou on déteste !

Du à ce son étrange, la demande est relativement faible et les rééditions ou clones sont rares. L'originale n'est bien sûr plus produite (et atteint des prix délirant sur ebay), mais Earthquaker Devices a récemment fait un clone : la Terminal. Certains fabricants boutiques en fabriquent encore.


8. 1970-2010 : que s'est il passé ?

N'y a t'il plus aucune invention niveau fuzz durant cette période ? Les années 70 ont marqué le début des overdrives, qui ont peu à peu remplacé les fuzz, que cela soit dans le matériel du guitariste, ou dans la musique, où cet effet a été peu à peu éliminé, pour être remplacé par la saturation des amplis. En effet, dans les années 70, les amplis disposent (enfin) d'un master volume, et les fuzz ne sont plus nécessaires pour pousser la saturation. Les nouveaux genre qui émergent, comme le Hard Rock, préfère la saturation des amplis à celle, particulière, des fuzz.

Cependant, dans certains genres d'irréductibles musiciens, la fuzz résiste encore et toujours à l'envahisseur. Les guitaristes de Stoner Rock en tous genre réhabilitent la fuzz pour produire des sons lourds sursaturés (Kyuss, Queens of the Stone Age, Fu Manchu). Certains groupes indés en font leur marque de fabrique (Smashing Pumpkins, shoegazers...). Dans les années 2000 avec la venue de groupes inspirés des années 60 (comme par exemple les White Stripes), la fuzz ressuscite et redevient un effet classique. D'autres artistes l'utilisent de manière inédite et la rendent à nouveau populaire (comme Matthew Bellamy et sa Fuzz Factory)
Les constructeurs boutiques et classiques modifient et améliorent les anciennes fuzz en les rendant plus pratique d'utilisation (prise 9V pour alimentation, taille réduite), moins bruyantes et plus stables.
Certains constructeurs innovent et créent des circuits entièrement nouveaux, et souvent complètement barrés : Death By Audio (avec la Fuzz War par exemple), Devi Ever (Hyperion, Soda Meiser) ou Zvex avec la Fuzz Factory sont quelques exemples... Certains inventent de nouveaux circuits qui sonnent plus "classiques" mais néanmoins très efficaces : Wampler Velvet Fuzz, ou la D*A*M meathead par exemple !

Personnellement, je suis un fan inconditionnel des fuzz. La Super Fuzz, la Big Muff et la Fuzz Face sont clairement pour moi des pédales géniales que tout le monde devrait tester au moins une fois ! De plus, ce sont vraiment des pédales simples et amusantes à fabriquer, qui peuvent facilement être modifiées et personnalisées ! Je ne saurais que trop vous conseiller d'en fabriquer une... La Big Muff est la pédale parfaite pour se faire la main (avec un PCB de préférence), même pour un débutant, et peut être modifiée très facilement (le circuit est très tolérant aux modifs).

Voilà, j'espère que cet article vous donne une bonne vue globale des différentes fuzz, pour vous orienter un peu vers ce que vous préférez !

Des questions ? Postez un commentaire !
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Pour aller plus loin:
La "Fuzz timeline"de la Big Muff page
Une autre Fuzz timeline par Hewitt's garage
Fuzz Face history : une vidéo sympa sur l'histoire de la Fuzz Face (en anglais)
Maestro Fuzztone history : un bon article résumant l'hitoire de la première fuzz (en anglais)
Histoire des ToneBenders sur le site de D*A*M (en anglais)

Boss FZ2: la Hyper Fuzz !

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Jurassic Parc est sorti en 1993, et je pense que ce n'est pas un hasard si un autre monstre est apparu cette année là : la Boss Hyper Fuzz (ou Boss FZ-2 pour les intimes). Cette pédale, produite d'Avril 1993 à Juin 1997, est un clone d'Univox Superfuzz, avec quelques modifications. La mienne date d'Aout 1993 !

La Super Fuzz est une pédale de Fuzz produite à la fin des années 60, caractérisée par son son apocalyptique ! Elle a été utilisée notamment par Pete Townshend lors des live des Who, puis réutilisée par pas mal de groupes au son lourd comme Kyuss, Fu Manchu et d'autres groupes de stoner rock. La Hyper Fuzz est notamment utilisée par Electric Wizard, groupe réputée pour sa finesse (ou pas ^^). Bref, vous l'aurez compris, cette fuzz est une machine de guerre qui va ravager vos oreilles une fois activée ! Elle est si machiavélique que les légendes disent qu'à chaque fois qu'on l'active, un enfant meurt quelque part dans le monde...

La FZ-2 est bien différente de la FZ-3 qui est une fuzz aux sonorités plus classiques. La FZ3 est plus proche d'une fuzz face dans l'esprit, alors que la FZ-2 est vraiment particulière, très proche de la Super Fuzz.

La pédale a 5 contrôles (le deuxième potentiomètre est double et peut régler basses et aigues). Level qui correpond au volume, le deuxième potentiomètre qui permet de régler basses et aigus, et le potentiomètre de gain. Le dernier bouton permet de sélectionner 3 modes : Fuzz 1, Fuzz 2 et Boost qui est simplement un clean boost.
Boss Hyper Fuzz FZ-2 FZ2
Une fois la pédale branchée, on retrouve donc toute la lourdeur de la Super Fuzz, avec l'ajout d'une octave inférieure qui assure un son monstrueux sur les notes graves, ainsi qu'une fine octave supérieure lorsqu'on monte vers la douzième case. La saturation est vraiment extrême, surtout en mode "Fuzz 2" qui correspond à un scoop des mids. Perso j'adore, c'est une vraie machine à riffs et à doom, on peut sortir des trucs hyper lourds et puissants. A noter qu'elle s'adapte vraiment bien sur basse.

Un exemple sur basse qui est vraiment énorme :
Le boost est un clean boost avec pas mal de gain (+25Db !), dont on peut régler les basses / aigus avec le deuxième potentiomètre. Sympa pour booster une pédale d'overdrive, ou faire saturer son ampli, mais rien de transcendant.

Quand on ouvre la pédale, on retombe sur un circuit monocouche ressemblant pas mal à celui du Boss DD2 :
Boss FZ2 PCB circuit inside
Belle performance des ingénieurs de chez Boss tout de même ! Les experts du circuit monocouche, arriver à faire un truc comme ça, c'est pas donné au commun des mortels haha !
Voici l'autre coté qui nous intéresse, avec le petit filtre vintage qui va bien :
Boss FZ2 PCB circuit inside
On reconnait les composants de la super fuzz : pas mal de condensateurs chimiques de 10 uF, pas mal de transistors, 2 diodes D4 / D5 pour la saturation. Au milieu, on a deux IC qui sont en fait des amplis opérationnels, version old school ! Ils servent au milieu du circuit pour pouvoir régler les basses et aigus. On note les résistances 1/8W pour pouvoir réussir à caser tout ça proprement dans une boite type Boss. On remarque le nombre de composants assez élevé, puisqu'on va jusqu'à R62 et C35 minimum !

Si on regarde ces fameux transistors :
Boss FZ2 transistors
On peut voir qu'il s'agit de 2SC3378, de vieux transistors qui ne sont plus produits, qui ont une amplification (hfe) très faible, de l'ordre de 50. (à comparer aux monstres MPSA18 qui ont un hfe jusqu'à 1500 !). En effet, la superfuzz comprends beaucoup de transistors, si on en met avec un trop gros gain, on se retrouve avec un son complètement sursaturé genre "mushy", qui va sonner un peu "crounch crounch" sans sustain, bref affreux !
Alors que là on a un son bien "smooth", bien saturé et lourd. Comme le circuit a été conçu dans les années 60, à l'époque on n'avait pas de transistors silicium à haut hfe, donc il est normal que les transistors ici soient à faible gain.

Si on regarde le circuit :
Boss Hyper Fuzz FZ2 circuit schematic
On reconnait tout d'abord le buffer de Boss ("flip flop" en bas) qui permet d'avoir une impédance faible. En haut, on reconnait le circuit classique d'une superfuzz (à partir de l'endroit où il y a écrit "gain"), avec les 2 transistors Q13 et Q14 l'un en face de l'autres qui vont permettre de créer l'octave. Ensuite, on peut voir la partie du circuit qui permet de régler les basses et aigus, et le switch qui permet de choisir entre les différents modes.

Les autres ajouts (en amont et en aval) permettent de diminuer le ratio signal/bruit (malgré les saturations importantes, cette fuzz est peu bruyante) et d'avoir un signal de sortie plus important. En effet, dans les Super Fuzz originales, le volume de sortie était généralement plus faible que le niveau de base...


Ce n'est pas un circuit simple, peut être même un peu trop compliqué pour rien ! Mais il est vrai que la Super Fuzz originale est déjà assez exigeante en terme de nombre de composants.

En tout cas je suis ravi d'avoir pu mettre la main dessus, c'est vraiment un outil quasi indispensable si vous voulez faire du stoner / doom...

Pour aller plus loin :
Manuel de la Fz-2 (en pdf, en anglais)
Page de la FZ-2 chez Boss Area (en anglais)

Tout ce que vous devez savoir sur les résistances dans les pédales d'effet

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Dans cet article (qui fera partie d'une série d'articles sur les différents composants des pédales d'effet), on essaiera de détailler un composant dont vous avez sûrement déjà entendu parler (au moins au lycée dans vos cours de physique), la résistance ! La résistance est un composant très simple à 2 pattes. C'est vraiment la "brique" de base en électronique, l'équivalent de la brique de lego simple. On en trouve vraiment partout, et elle a plein d'utilisations possibles. Ici on va surtout s'intéresser à son rôle dans les pédales d'effet.


A quoi ça ressemble une résistance ?

La résistance la plus courante se présente sous forme d'un cylindre avec des anneaux de différentes couleurs, et 2 pattes.
résistance film métalique pédale d'effet 
Tout est affaire de couleur avec les résistances (faut pas être daltonien... Si jamais vous l'êtes, il existe une application pour vous aider). La couleur globale de la résistance vous indique sa nature (composition) : composition carbone (brun foncé), à film carbone (beige) ou à film métallique (bleu / bleu-vert). Quelles sont les plus adaptées pour une pédale de guitare ? Lisez mon article : résistances : que choisir ?

Les anneaux de couleurs servent à connaître quelle est la valeur de la résistance, exprimée en Ohms. Il y a un code qui vous permet de savoir quelle est la valeur de celle ci :
 
Résistance code couleur 
Ici par exemple, on lit sur les 3 premières couleurs : "1", "5" et "0" = 150
Qu'on multiplie par 100 (couleur rouge du 4ème anneau) = 150 x 100 = 15000 = 15k

Le dernier anneau indique la tolérance du composant, c'est à dire la différence possible entre la valeur affichée (100 Ohms par exemple), et la valeur réelle du composant (99 Ohms). En pratique, les résistances à film métallique ont souvent des tolérances de 1% (ce qui est bien précis), mais il existe des résistances appelées résistances de précision qui ont des tolérances pouvant aller jusqu'à 0,01% ! Elles sont souvent utilisées dans les appareils de mesure par exemple. Dans notre cas, 1% est une valeur bien suffisante, il n'y aura généralement aucune différence audible si vous changez une résistance de 100 Ohms par une de 99 ohms ! 
Connaitre ce code n'est pas essentiel, on l'apprends petit à petit à force de manipuler les composants. Au pire, un coup de Google et hop, il est sous nos yeux !

Généralement, la résistance contient sous cette couche colorée un tortillon appelé "film résistif", composé de carbone ou métal, qui va résister au passage du courant. Ce film est plus ou moins long, ce qui permet d'ajuster la valeur de la résistance !
resistors inside
Ici, on a 3 résistances de 27 ohms (en haut), 330 ohms (milieu) et 3,3 megaohms (en bas, 3,3 megaohms = 3 300 000 ohms)

La résistance a 2 symboles pour la représenter sur les schémas (pratique...)
resistor symbols 
A gauche, c'est le symbole européen (R5), et à droite le symbole américain (R6). Il faut noter que ce n'est pas le seul composant où on a des différences de représentation, les condensateurs sont aussi concernés par exemple. Personnellement, j'ai une préférence pour le symbole américain, qui me parait plus représentatif du rôle joué par la résistance, et ressemble un peu au film résistif interne des résistances. On le trouve aussi plus souvent sur les schémas de pédales d'effet que le symbole européen, mais c'est bien de connaître les 2 symboles.

Si vous voulez achetez des résistances métal-film pas chères, j'ai ce bon plan qui peut vous être utile.
 

A quoi ça sert ?

Une résistance, comme on nom l'indique, résiste au passage du courant ! Elle va donc "absorber" une partie du courant et le transformer en chaleur. Quand le courant passe au travers d'une résistance, celui ci diminue. On peut connaitre la tension au borne d'une résistance avec la formule :

U=R x I
où U = tension (en Volts), R = résistance (en ohms)
et I= intensité du courant (en Ampères)

Quand la résistance absorbe une partie du courant, elle va faire diminuer l'amplitude du signal qui passe au travers. Ceci est super utile, car en effet, le signal de votre guitare électrique n'est autre qu'une tension ! Si vous n'êtes pas au courant (hahaha...), un peu de lecture sur la nature du signal d'une guitare électrique.
Resistor signal
Avec une résistance, on peut donc faire varier le volume du signal d'une guitare ! Cependant, la résistance ne marche que dans un sens, elle ne peut que diminuer l'amplitude d'un signal. Pour amplifier un signal, il faut faire appel à des composants actifs. La résistance permet de contrôler l'amplitude et l'intensité du courant.

La résistance a plein plein d'autres applications, mais dans tous les cas, elle est utilisée pour faire varier l'amplitude maximale d'un signal ou d'un courant continu dans le circuit. Voyons ensemble quelques exemples d'utilisation.


Comment on l'utilise ?

Une résistance a plein plein plein d'applications ! Selon ce que l'on veut en faire, on en choisira différents types. Concernant les pédales d'effets pour guitare, le choix est plutôt simple, lisez mon article : résistances : que choisir ?
Voici quelques applications standard que vous retrouverez dans plein de pédales d'effet.


1. Ajuster le niveau d'entrée ou de sortie dans une pédale d'effet

Voici un exemple tiré de la Big muff. Une résistance à l'entrée du circuit va ajuster le niveau du signal qui va ensuite être amplifié. En changeant la valeur de cette résistance, on change le gain global de la pédale. Si on y met une résistance de faible valeur, le signal sera plus important au départ, et donc sera plus amplifié et saturé. A l'inverse, si elle est de plus forte valeur, le signal sera moins amplifié et on aura une big muff plus "smooth" avec moins de gain !
Résistance entrée circuit guitare effet
On peut aussi faire la même chose en fin de circuit et ajuster l'amplitude du signal sortant (c'est à dire le volume sonore final !)

2. Résistance "pulldown" (résistance de rappel en bon français)

Lorsqu'un circuit est off, il peut rester un peu de courant stocké dans les condensateurs ou au niveau de l'entrée du circuit déconnectée. Lorsqu'on allume le circuit, ce courant se décharge et cause des "plops" sonores désagréables. Pour éviter cela, on peut utiliser ce que l'on appelle une résistance de rappel.
Pulldown resistor guitare effet

La résistance, généralement de forte valeur (1M par exemple), connectée à la masse, est placée sur le chemin du signal. Ainsi, l'excès de courant dégagé lors de l'allumage est absorbé par cette résistance, ce qui prévient les bruits non désirés !

3. Ajuster le gain d'un transistor / amplificateur opérationnel (AOP)

Généralement, les transistors ou les AOP s'inscrive dans un petit schéma simple qui permet d'amplifier le courant (montage en collecteur / émetteur commun pour le transistor, montage en inverseur / non inverseur pour l'AOP), qui comprend des résistances. Ces résistances vont définir le gain du montage.
Pour un AOP, la valeur du gain est très simple à calculer : pour un montage en inverseur, ce sera R2/R1, pour un montage en non inverseur : 1 + R4/R3. On peut donc ajuster le gain de manière très précise ! C'est utilisé dans la rub a dub reverb pour régler le niveau d'entrée et de sortie !
Transistor common emitter
Pour un transistoren émetteur commun comme ici, on peut notamment ajuster les résistance qui sont reliées à l'émetteur (R2 : plus faible valeur = plus de gain) ou au collecteur (R1 : plus faible valeur = moins de gain). C'est le cas sur la big muff par exemple, un bon moyen d'ajuster le gain maximal ! 

4. Pont diviseur de tension

Ce montage très simple permet d'ajuster la tension que l'on délivre à une partie du circuit.
Pont diviseur de tension

La tension délivrée sera tout simplement : +9V x R2 / (R1 + R2).
Si on met R1 et R2 avec la même valeur, on divise simplement la tension par 2.
Cela peut être utile pour alimenter certains composants avec une tension donnée. Par exemple, certains AOP on besoin d'une tension de 4,5V au lieu d'une masse pour diminuer l'écart de tension. Pour alimenter de manière précise la base d'un transistor (bias), on utilise aussi ce genre de montage.

Et les potentiomètres alors ?

Un potentiomètre est tout simplement une résistance, avec une valeur variable ! N'importe quelle résistance d'un circuit peut être remplacée par un potentiomètre pour que l'utilisateur puisse faire varier manuellement sa valeur. On verra un peu plus comment cela fonctionne dans un autre article.

Par exemple, si on remplace une résistance dans la boucle d'un AOP par une résistance variable, on peut faire varier le gain en tournant le potentiomètre ! Idéal pour régler un boost de volume ou une amplification avant écrêtage par des diodes : réglage de la saturation ! C'est ce qu'on trouve dans le circuit de la tube screamer, ou de la Jan Ray / Timmy.

On peut aussi le placer après l'effet juste avant la sortie : on va pouvoir régler le volume de sortie, comme sur une fuzz face !


Un exemple : le LPB1


Voici un montage très simple, le Linear Power Booster 1 (LPB1) d'Electro Harmonix, qui est un clean boost, le premier boost de l'histoire utilisant un transistor silicone!


Comme vous pouvez le voir, il y a 5 résistances (6 avec le potentiomètre), essayez de déterminer à quoi elles servent ! Avec ce qu'on a vu au dessus, vous devriez pouvoir être en mesure de trouver ;)

Les plus malins d'entre vous pourront même trouver quelles résistances modifier, et comment, pour augmenter ou diminuer le gain du boost!

Mes conseils pour lire un schéma de montage facilement: essayez tout d'abord de repérer le chemin que suit le signal. Pour cela, reliez l'input à l'output, et essayez de voir au travers de quels composants le signal principal passe (ici, c'est C1, Q1, C2 et le potentiomètre "boost"). A partir de là, cela sera peut être plus facile pour vous de trouver à quoi servent les résistances !
Je ferai bientôt un article sur le LPB1, en détaillant le rôle de chaque composant... La solution sera dedans.

J'espère que cet article vous a bien aidé !
Si vous avez des questions, postez un commentaire !
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Pour aller plus loin :
Le bon guide (en pdf) de guitarpcb présentant les différents composants (en anglais)
Présentation de la résistance par le site sonelec musique (en français)
Article de sparkfun sur la résistance, très bien fait et informatif ! (en anglais)

Clone de Klon Centaur (Aion electronics Refractor)

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La klon centaur est l’overdrive favorite des DIYers… En effet, la version originale de cette overdrive mythique (par son prix à plus de 1500 euros) la rend plus proche de la licorne intouchable que d’une pédale testable par le commun des mortels ! Même la KTR qui est une réédition adaptée à la production de masse (n'est pas faite à la main, composants de surface) coûte plus de 300 euros ! La quantité de clones (ie « klone ») de cette pédale disponibles a donc rapidement pris des proportions dantesques : JHS, Rockett, ARC effects, Electro harmonix avec la Soul Food, tout le monde s’est essayé à produire son clone, toujours plus proche de la pédale originale.

Pour ceux qui ne connaissent pas la Klon Centaur, il s’agit d’une overdrive créée dans les années 90 par Bill Finnegan et des ingénieurs en électronique du MIT (ça ne s'invente pas !), qui a fait couler beaucoup d’encre (et d’argent !) de par sa rareté et sa qualité musicale. Elle a été utilisée par de nombreux guitaristes, et par les plus grands comme Jeff Beck par exemple. Il s’agit d’une overdrive à 3 potentiomètres : gain, volume et aigus, réputée pour ses crunch légers, très léger, ses qualités en tant que boost et son buffer. J'avais d'ailleurs à un moment réalisé un circuit imprimé pour reproduire le buffer de la Klon Centaur.

Récemment, plusieurs fabricants de PCB ont mis au point des PCB pour pouvoir réaliser sa Klon Centaur soit même, et notamment Aion electronics, qui a fait un travail fantastique en reproduisant le circuit original composant par composant, mais dans une boite 1590B ! Je n’avais donc plus d’excuse pour ne pas m’y coller ! De plus, je voulais voir s’il y avait des différences audibles entre ma soul food et une copie conforme de la Klon. Dans cet article, je vous présenterai tout d'abord ma réalisation, on analysera ensuite le circuit (âmes sensibles s'abstenir, c'est complexe !), je vous présenterai ensuite des mods sympas qu'on peut faire sur cette pédale, avant de conclure en vous présentant les différentes versions de la Klon et son histoire.

Voici donc le résultat!
Klon centaur clone
J’ai utilisé un boitier pré peint de couleur or comme la Klon Centaur Gold originale, et utilisé un tampon pour y ajouter un centaure, que j’ai ensuite reverni. Le tampon a été réalisé par le site tamporelle, vraiment excellent ! Très rapide d’exécution de bonne qualité, j’ai eu mon tampon rapidement pour un prix modique, je recommande si jamais vous désirez avoir recours à cette technique. Je suis vraiment fan du résultat, on a un look faisant référence à l’originale, mais dans un boitier bien plus petit et facile à caler sur un pedalboard !

J’ai aussi utilisé une plaque gravée au laser pour y apposer le logo Coda Effects.
Klon centaur clone
Pour compacter un circuit de Klon, qui est quand même conséquent, il y a eu un travail fantastique de la part d’Aion electronics. C’est vraiment un PCB très impressionnant, très compact, mais néanmoins réalisable avec des composants classiques et sans avoir à placer les résistances verticalement (je déteste). Le PCB est d’excellente qualité, et le guide de réalisation très bien fait. Si jamais vous voulez réaliser un clone de Klon, je recommande vraiment ce PCB.

Attention cependant, ce n’est pas un build facile, le degré de compaction est vraiment fort, on n’a pas le droit à l’erreur lors du perçage de la boite ! Cependant avec le guide fourni, qui est vraiment très complet, ça le fait ! J’ai été ravi de mon côté, il a fonctionné du premier coup sans accrocs ! Ca me change un peu du clone de Superbolt, qui a demandé pas mal de courage pour trouver et réparer les problèmes….
Klon centaur clone
J’ai utilisé des composants de bonne qualité, similaires en tout point à ceux de la Klon Centaur originale. Tantale, électrolytique ou film selon ce qui était présent sur la pédale originale. Pour cela, j’ai utilisé le document réalisé par Martin Chittum de freestomboxes.org en 2009. En effet, la pédale originale comporte de la goop, sorte de pâte noire qui empêche de voir les composants. La communauté freestompboxes a réussi à mettre en commun de l’argent pour en acheter une et l’envoyer à Martin Chittum qui a réussi à « dégooper » le circuit et l’a tracé, en reportant précisément les composants utilisés.

Le seul point mystérieux à la suite de ce travail restait les diodes qui étaient germanium, mais de nature inconnue. Certains tests ont déterminé qu’il s’agissait de D9E russes (avec une chute de voltage de 0.35V), que j’ai utilisé dans mon mod sur la soul food. J’ai donc utilisé ces diodes sur ce build :
D9E diodes klon centaur
Cependant, récemment, Bill Finnegan lui-même a annoncé qu'il a utilisé des diodes  germanium 1N34A :
    The diode I have always used is a germanium diode with the part number 1N34A, but you should understand that this particular part has since the 1950s or so been manufactured by literally hundreds of different companies, and having listened to as many different ones as I have, I can say with confidence that they all sound somewhat different in my circuit, and often they sound VERY different. - Bill Finnegan, post sur The Gear Page -
Ce sont vraiment les diodes germanium "de base", surprenant pour ces diodes à la réputation mythique ! En même temps, les D9E sont de vieilles diodes soviétiques, et les premiers tests sur la klon en commencés en 1991, soit deux ans après la chute du mur, ça devait être compliqué de se les procurer. Sans compter que le marquage des D9E (bande bleue sur l'anode) diffère de celui observé sur les diodes de la klon (bande noire sur la cathode). Après, les diodes 1N34A avaient déjà été testées par de nombreux DIYers et ne sonnaient à priori pas tout à fait pareil... Pour moi il est probable que les diodes soient des 1N34A, peut être qu'effectivement comme Bill Finnegan le fait remarquer, le batch qu'il a utilisé diffère légèrement des versions plus "modernes" de 1N34A. Les D9E ont un seuil correct (0,35V), et sonnent très bien, donc je vais continuer à les utiliser de mon côté.



Comment ça sonne ?


Alors, comme ceux qui me connaissent ou qui lisent mon blog le savent, je suis très suspicieux vis-à-vis de la réputation « mythique » de la klon originale. Ma soul food me semblait être une bonne recréation de cette pédale, et je ne comprenais pas trop le buzz autour de cette pédale, qui est certes sympa en boost ou en drive léger, mais pêche un peu par la faible quantité de graves, qui donne un aspect un peu trop light au son. Les drives lourds n’était pas trop convaincants, sonnant un peu trop « transistor », ce qui fait qu’au final c’est devenu mon boost plus qu’une pédale d’overdrive à proprement parler.

C’est donc sans trop de conviction que j’ai abordé le test de cette pédale. Et bien je dois avouer que, contre toute attente, j’ai été vraiment surpris ! Si la pédale sonne relativement similaire dans les drives léger (ie idéal pour les rythmiques un poil crunchy, les riffs avec pas mal d’accords), ou en boost (parfait pour lancer son ampli à lampes en gros crunch, et regagner un peu d’aigus), ici le drive important sonne vraiment bien !
On a un truc bien dynamique, toujours assez transparent, mais avec un gain en hauts médiums fort sympathique qui donne des gros crunch super cools en solo ! Je comprends mieux maintenant le réglage de Jeff Beck sur la sienne :
Klon Centaur Jeff Beck pedalboard
(le gain est à gauche)

En tout cas je suis surpris… Je ferai un blind test pour être sûr que mon cerveau ne me joue pas des tours, mais j’entends une différence appréciable de mon côté dans les gains importants.

La pédale a été comparée à la Klon KTR, et les sons sont très très très similaires, pas de différences claires audible entre les deux. Comme quoi tout est affaire de circuit, composants, pas de magie là dedans !
Klon clone vs klon KTR 
Vous l'aurez compris, on est très proche de la KTR. Si vous voulez vous faire une idée du grain, écoutez les vidéos de démo de la KTR. J'essaierai d'enregistrer des samples à un moment ou à un autre.
Coda Effects Klon clone vs Klon KTR
Pour ceux que cela intéresse, je suis en train d'en faire une petite série de cinq que je pense vendre pour financer un peu de matériel d'enregistrement.



Analyse du circuit


La Klon est un circuit assez complexe. Avoir une analyse détaillée du circuit est nécessaire, et de plus il y a relativement peu de documentation sur comment marche le circuit en ligne, bien que plein de références soient disponibles. Il faut aussi rappeler que le circuit a été conçu en grande partie par des ingénieurs en électronique du MIT (et non pas par Bill Finnegan, qui est plus musicien que technicien), et il est donc assez "étrange" et non standard quand on est habitué aux circuits classiques (Tube Screamer, distorsion rat...etc) Donc attachez vos ceintures, ça va être long !

Si vous n'êtes pas encore trop trop familier avec les différents composants, et la théorie autour des pédales d'effets pour guitare, je vous conseille de lire d'abord d'autres articles sur la théorie et de vous familiariser un peu avant d'attaquer l'analyse de celui ci !

Voici le fameux circuit :
Klon Centaur Schematic

Déjà on peut voir que contrairement à pas mal de pédales boutique overpricées, ici le circuit est entièrement original !

On distingue donc 4 amplificateurs opérationnels (OP amps), on peut voir les fameuses diodes germanium entre le deuxième et troisième OP amp. Globalement, si on divise le circuit en plusieurs parties, on voit que le signal est divisé en 2 parties, une qui va conduire le signal clean, et l’autre le signal drive, qui vont ensuite être mélangés quand la pédale est on, et le signal va sinon passer par un buffer quand elle est off. Pour être plus exact, la partie clean contient plus les aigus, tandis que la partie saturée contient plus les graves et mediums.

J'ai tracé ici le chemin suivi par le signal :
Klon centaur schematic circuit analysis


On peut voir que le signal d'origine (en bleu) est séparé en deux signaux différent: clean et saturé (respectivement verts et roses), qui sont dosés via un double potentiomètre de gain, puis remélangés (en jaune)... Si la Klon est si à l'aise dans les drives légers, c'est sûrement grâce à ce mécanisme qui permet de conserver une partie du son clean et donc d'avoir des saturations très discrètes qui sont mixées avec votre signal de base.

On voit aussi que quand la pédale est off, le signal passe quand même au travers d'un OP amp (c'est la boucle bleue qui passe au dessus du circuit)... C'est le fameux buffer !

Si on sépare le circuit en plusieurs parties comme on en a l'habitude, ça donnerai quelque chose comme ça :
Klon Centaur schematic circuit analysis

Enfin, en bas à droite, on a un système avec un MAX1044 qui permet d'apporter différentes tensions au circuit. Si vous vous rappelez bien, le MAX1044 permet d'inverser une tension, ou de la doubler pour avoir 18V. Ici, il est utilisé pour ces deux fonctions en même temps !
Voyons ce premier circuit qui permet de fournir les différentes tensions nécessaires au fonctionnement de la Klon Centaur.


Alimentation de la Klon Centaur

Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas moins de 4 tensions différentes qui sont délivrées par l'alimentation de la Klon Centaur ! On a donc V+ (9V), VB+ (4.5V), V- (-9V) et V2+ (18V) ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué n'est ce pas ?
Klon centaur power supply schematic
V+ (9v de base donc) est stabilisée grâce à un condensateur de 47uF, et une diode (D4) prévient les inversions de polarité. On retrouve un schéma classique de stabilisation d'alimentation.

V+ est ensuite divisée par deux grâce à un pont diviseur de tension avec R29 et R30, pour donner VB+ (4.5V). Vous ne savez pas ce qu'est un pont diviseur de tension ? Lisez mon article sur les résistances et leur rôle dans les pédales d'effet. Cette tension est aussi stabilisée avec un condensateur de 47uF.

Enfin, le MAX1044 est utilisé pour obtenir une tension inversée (V-, -9V) et doublée (+V2, 18V). Le MAX1044 est un circuit intégré commercialisé par MAXIM qui permet de modifier des tensions. Il est très pratique, et on le trouve dans plein de circuits utilisant des doubleurs de tension. Ici, pour doubler la tension, et avoir une tension négative, il est utilisé comme indiqué sur la datasheet. Pour plus d'infos sur le MAX1044, lisez mon article sur l'inversion de tension.

Buffer de la Klon

La boucle bleue qui passe tout au dessus du circuit pour aller vers la sortie n'est active que quand la pédale est "off". Il s'agit du fameux buffer ! Un buffer permet de diminuer l'impédance de votre signal, et de garantir que les hautes fréquences (aigus) soient maintenues le long de votre chaine d'effets. Voici le schéma:
Klon centaur buffer schematic


(rappelez vous, j'avais designé des PCB pour le refaire)

La première partie, jusqu'à C2, est simplement l'entrée du circuit. On a une résistance à l'entrée pour ajuster le signal (R1), et une résistance de rappel pour éviter les "ploc"à l'enclenchement. Pour plus d'infos sur ce type de résistances et leur rôle, lisez mon article sur les résistances.

Le condensateur C1 est un condensateur de liaison : il permet d'éviter que des courants directs parasitiques en provenance des micros. Avec la résistance R2, il va aussi jouer un rôle de filtre passe haut. Plus la valeur du condensateur est faible, moins il y a de basses qui pourront le traverser. Ici, avec une valeur de 0.1uF, on laisse passer la plupart des basses de la guitare. Ce qui garantit un buffer assez transparent !

Ensuite, le signal arrive à l'entrée d'un amplificateur opérationnel, faisant partie du TL072. Le TL072 est un double ampli opérationnel, très transparent. Il est monté en non-inverseur (le signal arrive par la borne "+"). Normalement, on a deux résistances qui vont définir le gain d'un tel montage. Ici, on n'en a aucune : le gain est de 1, ce qui garantit à peu près un même volume sonore en entrée et en sortie. L'amplificateur opération a une entrée haute impédance, et une sortie faible impédance : le buffer a diminué l'impédance du signal, tout en maintenant le volume sonore !

Enfin, on a un deuxième condensateur de liaison de 4.7uF, combiné à une résistance de 100k à la masse. Cela forme un filtre passe haut (encore), qui laisse une fois de plus passer à peu près toutes les fréquences. Une dernière résistance de 560 ohms va ajuster le niveau sonore, et le signal est délivré au reste de la chaîne.


Splitter (Séparateur de signal)

Quand le circuit est "on", le signal ne passe plus par le buffer, qui est déconnecté du reste du circuit par le footswitch, mais par le "splitter". Cette partie du circuit permet de séparer le signal en différentes parties : médiums, basses et aigus.
Klon centaur splitter
A l'entrée, on a le début du buffer, puis le signal arrive à la sortie de l'OP amp. Là, il y a 3 chemins que le signal peut prendre : en bas en passant par la résistance 5,1k et le condensateur C4, vers l'OP amp, ou au dessus en passant par la résistance R17. Bon, c'est quoi ce bordel ?

Ces différents "spliters" où va se diviser le signal filtrent certaines fréquences. Cependant, je n'ai pas encore le background et les connaissances nécessaires pour vous dire lesquelles. En effet, certains filtres sont basés sur des calculs complexes avec transformée de Fourier et compagnie, mais si des électroniciens plus compétents passent dans le coin et veulent bien indiquer tout cela, ce serait super !

Vous voyez qu'en bas, le signal passe au travers de différents composants, puis passe au travers d'un potentiomètre GAIN2. Le sonne ne passe pas au travers de diodes, et reste donc clean.
Le signal peut passer "par au dessus", au travers de la résistance de 1,5 et 15k, et est remixe à la fin du splitter. Là aussi le signal reste clean. On a donc deux signaux clean qui sont séparé du reste du signal.

Enfin, le signal qu'il reste peut aussi passer au travers du second OP-amp. Un potentiomètre GAIN1 règle la quantité de signal qui va passer vers l'OP amp. GAIN1 et GAIN2 sont en fait un double potentiomètre : quand on augmente un, l'autre baisse et vice versa ! On dose ainsi la quantité de signal clean et saturé qui est mélangée le long de la course du potentiomètre ! C'est un système assez ingénieux qu'on ne retrouve dans aucune autre pédale, et c'est une des nouveautés de la klon centaur : tout le signal n'est pas modifié par la pédale, une partie est gardé clean, et remélangé ensuite, ce qui permet de conserver notamment pas mal les aigus, et d'avoir quelque chose d'assez "transparent".

Le saturation vient principalement de la saturation de l'OP amp, aussi étrange que cela puisse paraitre ! Il a un gain assez important; On peut le calculer. Il est monté en non-inverseur, donc le gain sera de 1 + résistance de la boucle / résistance vers la masse = 1+ 422 / (15 + 2 + valeur du potentiomètre de gain (100k) ) = 1 + 422 / (117) = 4,6 avec le gain au minimum, et 1 + 422 / (17) = 25,8 quand le gain est max.

On a ensuite un condensateur de liaison (C9), et le signal arrive au niveau des fameuses diodes germanium D2/D3. La majeure partie du temps, ces diodes n'interviennent en fait que très peu ! J'ai pu le remarquer en modifiant notamment celles de la Soul Food. Elles interviennent seulement à haut niveau de gain, donc on entends relativement peu la différence en changeant les diodes. Je ferai peut être une petite vidéo pour vous montrer tout ça dès que j'aurai un peu plus de matériel pour le faire...

Enfin, à la fin de ce circuit, on voit que les différents signaux se remélangent ensemble dans la deuxième partie du circuit :

Signal mixer / sortie

Nous voici donc arrivé à la fin du circuit (fiouuuu), voici le "signal mixer" !
Les deux signaux ont été remélangés à la fin du splitter, et vont maintenant être amplifiés et filtrés.
Un premier OP amp monté en inverseur amplifie le signal. Cet OP amp a aussi un très fort gain, ce qui garantit une hausse de volume conséquent, intéressant si on veut utiliser la pédale en clean boost.

Un deuxième OP amp avec un gain de 2 (regardez les valeurs de R22 et R24 !) va permettre de régler la quantité d'aigus dans le signal final. Il est organisé en filtre passe bas classique : on laisse passer jusqu'à une certaine fréquence maximale, définie par le condensateur C14. Si on diminue sa valeur, on laissera passer plus d'aigus et inversément. On règle la quantité d'aigus qui passent grâce au potentiomètre de treble qui laisse passer plus ou moins de signal aigu dans l'OP amp.

Enfin, un condensateur de liaison de 4.7 uF empêche le passage de courants DC parasites. Une résistance de 560R et le potentiomètre de volume câblé en résistance variable vont ajuster le volume final. On a aussi deux résistances R27 et R28 dont je ne comprends pas bien l'utilité vu le circuit...

Il y a encore certaines choses qui sont peu claires pour moi, notamment au niveau du splitter : il y a des filtres qui permettent de choisir quelles fréquences vont passer par quel chemin, mais j'ai du mal à voir lesquelles. Il faudrait faire des calculs (beaucoup) plus poussés, que je ne maîtrise pas encore. (transformée de Fourier & Cie)

J'espère que ça vous donne quand même une idée de comment le circuit marche. Voyons maintenant le plus fun : comment modifier une Klon centaur ?

Modifications possibles et astuces de la Klon Centaur


Le circuit peut être modifié de différentes manières pour modifier le gain, moduler la réponse dans les basses ou autre. Voyons ensemble quelques modifications possibles.
  • Changer C15 par une valeur plus importante : c'est un mod très courant qui permet de mieux rétablir le spectre de tonalité, notamment dans les aigus. Je met d'habitude une valeur de 6.8nF, le potentiomètre de treble est plus utilisable de cette manière.
  • Séparer le gain et le blend : au lieu d'utiliser un potentiomètre double, vous pouvez séparer chaque paramètre avec 2 potentiomètres de 100k. Ca peut vous donner des sonorités sympas, et vous permettre de limiter le blend, ce qui peut donner des sons plus typés overdrive.
  • Switch pour le diode clipping : pas beaucoup de changements de ce coté, je ne vous conseille pas trop ce mode. J'ai essayé récemment avec des LED, on obtient par contre dans ce cas un son vraiment sympa et différent de ce dont ont a l'habitude, à la limite de la distorsion !
  • Switch pour ajouter des basses : ce switch affecte la quantité de basses qui passent au travers de l'OP amp du gain. Pour cela, on place un switch au niveau du condensateur C9 pour pouvoir choisir entre deux valeurs : 82 nF (valeur de basse), et une valeur supérieure genre 150 nF
    Klon bass switch mod
  • Potentiomètre de basses : on peut aussi ajuster la quantité de basses au niveau de cet OP amp en  "blendant" un condensateur de 150nF dans la boucle de l'OP amp. On peut voir tout de même la faiblesse de ce mod qui n'agit que sur le signal saturé, donc à priori plus efficace dans les hauts réglages de gain.
    Klon centaur bass potentiometer mod
  • Changer les OP amps : au lieu des TL072CP utilisés, on peut utiliser des OP amps plus "classiques" pour une overdrive, ou moins bruyants. Le plus simple est de les mettre sur sockets pour pouvoir en tester plusieurs sans avoir à souder / dessouder. A tester : LM1458, OPA2132, LF353, JRC4558D... n'importe quel double OP amp peut donner des résultats intéressants !
  • Augmenter le gain : pour cela, il suffit de modifier quelques valeurs de résistances. On peut changer R10 (qui a une valeur de 2K originalement) pour une valeur beaucoup plus faible, voire un jumper !
  • Utilisation avec une basse : si vous comptez utiliser la Klon avec une basse, il faut alors changer certaines valeurs pour laisser passer les basses (d'après madbean pedals) : C1, C3, C4 : 220 nF, C5 : 100 nF, C6 : 1 uF, C8, C13 : 1 nF, C7 : 330 nF, C11 : 6,8 nF, C12 : 56 nF, C14 : 15 nF. En augmentant ces valeurs, on laisse passer plus de basses au travers du circuit. C'est aussi une très bonne idée de séparer le double potentiomètre en deux potentiomètre de gain et blend distinct pour mieux doser la quantité de basse dans le signal final (deuxième mod proposé). Voici le schéma retracé avec les valeurs pour nos amis bassistes : 
    • 1994 switch : en 1995, Bill Finnegan a apporté quelques modifications au circuit (4 en fait, voir ci dessous). La plupart n'ont aucun effet sur le son, à part l'ajout de R11, résistance de 15K qui est censée apporter plus de bas mediums. Pour voir vous même si une différence est audible à vos oreilles, vous pouvez mettre un switch pour choisir entre R11 et un jumper.

    Les différentes versions de la Klon Centaur


    Esthétiquement parlant, le design de la Klon Centaur a un peu changé au cours de la production. Faisons un peu de "klonology" (chronologie... Ok je sors)

    Klon Centaur versions
    Les Klons Gold était la première version produite, puis au cours du début des années 2000, la version Silver a été introduite. La déco a un peu changé au cours du temps, avec 3 versions possibles : pas de centaur (avec écrit "KLON"), un grand centaur avec la queue éloignée du corps, ou un petit centaure avec la queue rapprochée du corps. Il y a eu 5 couleurs différentes : 4 couleurs dorées différentes (que l'on peut voir au dessus), et la silver qui était simplement l'aluminium poli du boitier. A peu près 8000 Klon Centaur ont été fabriquées entre 1994 et 2009 par Bill Finnegan (1,5 centaur par jour !). Si on réunissait aujourd'hui toutes ces klons dans un coffre en Suisse, cela vaudrait plus de douze millions d'euros !

    Tout d'abord, il n'y a pas de différences entre les Klon centaurs "gold" et "silver". Le circuit et les composants sont les mêmes. Les différences audibles entre les différents exemplaires proviennent de la tolérance des composants utilisés (variation entre la valeur théorique du composant indiquée et sa valeur réelle). En effet, Bill Finnegan a utilisé des résistance à couche carbone avec une tolérance de 5%, et des condensateurs avec une tolérance de 20%, ce qui peut provoquer de légères variation du son quand on compare différents pédales.

    Concernant le circuit, contrairement à beaucoup d'autres pédales (la Big Muff...), il n'y a pas eu de gros changements au cours du temps. Sur la première version sortie en 1994, il manquait juste la résistance de 10k à l'entrée du circuit (R1, qui n'a aucun effet sur le son), il n'y avait pas de plan de masse, ni la résistance R11. La résistance R11, une résistance de 15k, a été mise en place pour avoir un peu plus de réponse dans les bas-médiums. Cependant, si vous l'enlevez, vous verrez que le changement est vraiment mineur et extrêmement subtil...
      “The fact is, under the hood they’re all basically the same. In 1995 I made three small changes: I added a resistor to give the circuit some protection against a static charge delivered to its input—a change that has no sonic effect. I also had the circuit board redesigned with a ground plane for better grounding—again, no sonic effect except the potential for a little less hum. And I added a resistor to give the circuit a very small amount of additional low-mid response—I wanted it to have a little more roundness when used with, say, a Strat into a Super Reverb. I made no other changes.”  -Bill Finnegan, interview dans Premier Guitar-
    Une autre modification pointée du doigt par Manticore FX est qu'une résistance a été ajoutée à un moment à la fin du circuit. C'est R28, une résistance de 100K placée juste avant le switch. Je ne sais pas trop à quoi elle peut bien servir, si jamais vous avez une idée...

    La Klon KTR est sortie en 2012. C'est exactement le même circuit que la Klon centaur, mais optimisé pour la grande production. Ainsi, elle utilise des composants de surface (SMD), qui permettent une production automatisée par des robots, tandis que Bill Finnegan peut plus se concentrer sur le contrôle qualité. Le prix est cependant toujours élevé, surtout pour un produit de production de masse... Les 4 ans durant lesquels la Klon n'a plus été produite ont été l'âge d'or des Klones, et pas mal de Klones ont acquis leur réputation entre 2009 et 2012. Cependant, le prix élevé de la KTR, ainsi que sa taille pas encore optimale pour un pedalboard chargé fait qu'il y a encore de la place pour des Klones, et certains y trouvent très bien leur compte, comme Rockett avec la Archer, au grand dam de Bill Finnegan. La KTR utilise exactement les même diodes que la Centaur, et Bill a testé de nombreux composants SMD pour avoir un son le plus proche possible de l'originale. Afin d'éviter les variations de pédale à pédale, il a utilisé des composants à faible tolérance, et il n'y a aucun condensateur électrolytique dans cette version.

    On a demandé à Bill Finnegan s'il comptait un jour créer une autre pédale, mais il a apparemment un souci avec les "kloneurs" qui ne lui donnent pas envie de s'y mettre :
      "If any new product I come out with will be ripped off immediately after its release, and if unscrupulous people will again be making money off of my work, and if on top of that Klon’s reputation and my own personal reputation will be at risk every time someone decides to put out his own version of one of my designs, then where is my incentive to release anything new at all? Over the past few years, I’ve talked with a number of other pedal designers about this stuff—good people who design their own circuits, and whose circuits have also been ripped off—and we all agree there is now an enormous disincentive for any of us to create and release new products."-Bill Finnegan, Premier Guitar interview-
    Peut être que la prochaine pédale de chez Klon sera une pédale numérique en composants de surface (non klonable !). Le cas de la Klon Centaur est un des premiers qui a introduit les problèmes éthiques liés à la copie de pédales d'effets au sein de la communauté des afficionados d'overdrives et des DIYers. Comme il n'y a aucun recours légal pour se protéger contre la copie de circuits aussi simples que ceux des pédales d'effets, la seule barrière à la copie est éthique, et ce n'est pas la même pour tout le monde ! Je suis en train d'écrire un article là dessus, en incluant quelques brevets liés aux pédales d'effet, et des réflexions sur le "clonage".


    Quelques faits marrants sur la Klon Centaur

    • Le nom "Klon" est un diminutif de "Klondike", une région des Etats-Unis connue pour la ruée vers l'or qui s'y est déroulée au début du 19ème siècle
    • Pour commander une Klon Centaur à l'époque où elle était encore produite, il fallait appeler Bill Finnegan en personne pour discuter de la pédale et voir si elle convenait à vos besoins musicaux, et se faire livrer à une adresse professionnelle (impossible de se faire livrer chez soi !)
    • Hitler a été très déçu par sa Klon Centaur (Bill Finnegan a trouvé cette vidéo hilarante)
    • Il y a un sujet de 20 pages sur The Gear Page pour savoir si le design de la KTR était le vrai design à sa sortie, ou s'il avait été photoshoppé !
    • Des gens sont prêts à débourser près de 2000 euros pour la version originale de la pédale !


    Et voilà, nous arrivons à la fin de cet article ! Je sais que c'est un peu dense, donc prenez votre temps afin de comprendre, et surtout, n'hésitez pas à poster vos questions dans les commentaires ! Si jamais vous voyez une erreur dans l'analyse du circuit ou ailleurs, n'hésitez pas à m'en faire part, je corrigerai !

    Cet article vous a été utile ? N'hésitez pas à me remercier en likant la page facebook Coda Effects !


    Pour aller plus loin : (en anglais)
    Document de 2009 faisant suite au « dégoopage » de la Klon
    Manuel fourni par Aion electronics, bien fait et très informatif
    La page du projet Refractor par Aion Electronics.
    La page de la "Klown" Centaur du site Revolution Deux
    Projet "Sunking" de madbean pedals, un autre clone de Klon, avec un PCB plus gros
    "Klown" centaur moddée sur le site de la Revolution Deux
    Un site avec des photo de chaque Klon centaur, classées par numéro de série (un peu obsessionnel comme site, mais marrant à voir !)
    Manticore fx : pas mal d'infos sur les versions de la Klon et les fameuses diodes.
    Histoire de la klon centaur sur Premier guitar

    LPB1 : un (tout petit) circuit imprimé

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    Le LPB1 (Line Power Boost 1) est une pédale qui a été commercialisée en 1968 par Electroharmonix. Il s'agit d'un des premiers boost utilisant un transistor silicium, qui était aussi assez neutre musicalement comparé au Dallas Rangemaster treble booster, commercialisé auparavant, qui boostait plus les aigus avec son unique transistor germanium.
     

    Le circuit est vraiment simpliste :
    LPB1 schematic
    On a donc un condensateur de liaison à l'entrée, qui va empêcher le passage d'un éventuel courant DC parasite. Avec la résistance R2, il va jouer le rôle d'un filtre passe haut : si on change sa valeur, on peut augmenter ou diminuer la quantité de basse qui peuvent passer au travers du circuit. Si on augmente sa valeur, on aura plus de basses et inversément.

    Ensuite, on a 2 résistances qui forment un pont diviseur de tension (R1 et R3) pour biaser le transistor Q1 à la base. Ici, on fournit : 43/(430+43)*9=0,81V à la base du transistor.

    Ensuite, on a un transistor câblé en emetteur commun qui va donc amplifier le signal. Les valeurs R4 et R3 définissent le degré d'amplification. Si on augmente R4, on augmente le gain. Si on augmente R3, on diminue le gain.

    Enfin, un deuxième condensateur de liaison empêche le passage de courant continu vers la sortie, et un potentiomètre câblé en résistance variable va définir le volume final.

    C'est assez marrant, si on regarde le circuit de la Big Muff, on a exactement le même circuit à la fin pour rebooster le signal !

    Ce circuit peut en fait être utilisé un peu partout, et on peut notamment le rajouter à l'entrée d'une pédale de saturation / distorsion, pour obtenir un boost en amont pour avoir plus de saturation.
    C'est vraiment sympa sur une Big Muff par exemple (la Musket fuzz en incorpore un), ou bien sur des pédales de saturation type Tube Screamer !

    Pour pouvoir rajouter ce petit circuit quand j'en ai envie, ou pour pouvoir le tester sur différentes pédales, j'ai décidé de faire un tout petit PCB, qui permet de rajouter un knob de boost supplémentaire sur n'importe quelle pédale, très simplement:
    LPB1 PCB
    Il y a donc une entrée, une sortie, la masse et +9V, et on peut y mettre un potentiomètre qu'on peut ensuite rajouter sur n'importe quelle pédale. Je testerai à l'occasion sur une Big muff, ou sur une Jan Ray tiens ! Ce qui est génial, c'est que cela ne prends pas plus de place que d'ajouter un nouveau potentiomètre !


    Je vais tester ça bientôt, je devrait tout recevoir d'ici peu.

    Un autre clone de Big Muff: Black Keys!

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    Voici un autre clone de Big Muff! Cette fois, je me suis inspiré des Black Keys (si vous ne connaissez pas ce groupe, c'est le moment d'écouter, c'est super!). Dan Auerbach, le guitariste / chanteur du groupe, utilise pas mal de fuzz, notamment une Big Muff russe, et une Earthquaker Devices Hoof (une autre Big Muff avec des modifs intéressantes...)

    J'ai donc décidé de mélanger ces deux variants dans une Big Muff, que voici:
    Big Muff clone Black Keys Dan Auerbach
    Comme vous l'aurez remarqué, il y a 4 potentiomètres: les 3 potentiomètres classiques d'une Big Muff, à savoir Volume, Sustain et Tone, et un contrôle pour les médiums! Comme vous le savez peut être déjà, les Big Muff peuvent être pénibles car elles nous font perdre beaucoup de fréquences médiums, ce qui a un effet négatif : quand la Big Muff est activée, on disparait du mix ! Cela peut être sympa si on ne veut pas trop se mettre en avant (des riffs un peu heavy avec un chanteur, ou un autre guitariste soliste...etc). Cependant si on veut faire un solo par exemple, on est condamné à être réduit au silence à cause de la Big Muff !

    Pour éviter cela, beaucoup de clones de Big Muff incorporent aujourd'hui le tonestack d'AMZ qui vous permet d'avoir un contrôle pour les mediums. La Hoof a ce genre de système, qui est vraiment très utile quand on joue en groupe. J'ai donc décidé de l'insérer.

    J'ai poli le boitier avec du papier de verre, à gros grain d'abord (180), puis à grain fin (460). J'ai vernis le boitier pour éviter l'oxydation. Je suis très satisfait du résultats, qui évoque en plus mon précédent clone de Big Muff !
    Big Muff clone Black Keys Dan Auerbach 
    Comme d'habitude, j'ai utilisé les logos gravés au laser que j'ai fait précédemment:
    Big Muff clone Black Keys Dan Auerbach
    J'ai aussi réutilisé le circuit imprimé de chez musikding, nommé "Der Muff". Honnêtement, ce PCB n'est pas très cher (4,5 euros), mais il est monocouche, et donc assez gros. Il ne rentre que dans une boite 1590BB minimum. De plus, les pads pour connecter l'alimentation, la masse, input et output sont vraiment mal placés, et il y a beaucoup d'espaces inutilisés... Je suis en train de travailler sur le design d'un PCB que j'utiliserai pour mes prochains builds. A priori, ça devrait rentrer dans une 1590B, et permettre de réaliser n'importe quelle Big Muff EHX ou boutique. J'y ai incorporé le potentiomètre de mediums (qui est de toute façon facultatif).
    Big Muff Black Keys Dan Auerbach inside
    Au niveau des valeurs de composants, j'ai mélangé la Hoof et une Ram's Head / green muff pour avoir quelque chose de sympa à l'oreille. J'ai utilisé des condensateurs Panasonic ECQ, des transistors 2n5089 (avec un MPSA18 en sortie pour avoir un gros volume de sortie). Pour le tonestack, j'ai utilisé exactement les même valeurs que celles recommandées par AMZ pour la version 2 du tonestack. 

    J'ai essayé d'utiliser des transistors germanium (AC187) pour la section de clipping, comme sur la Hoof, mais cela n'a pas été très satisfaisant. On perd beaucoup de volume de sortie (hfe un peu plus faible des transistors germanium), et surtout on n'entends pas vraiment beaucoup de différences avec les transistors silicium classiques. A mon avis, c'est logique car les transistors germanium "s'entendent" plus quand ils saturent, or dans la Big Muff il n'y a pas de saturation des transistors.

    Vous pouvez remarquer qu'à la place des classiques diodes 1n914, il y a des LEDs sur le circuit imprimé... En fait, les LEDs étant par définition des diodes, on peut les utiliser pour le clipping ! Elles ont une tension de seuil d'environ 1,6V (pour les LEDs rouges), ce qui est beaucoup comparé aux diodes silicone (0,6V) ou germanium (0,35V). Il se trouve que cela sonne vraiment bien avec une Big Muff. Le son est plus brillant, moins compressé, ça donne vraiment un peu d'air au son de la Big Muff, et peut la faire sonner un peu comme une overdrive, surtout en baissant le gain et en montant les mids !
     Big Muff LED clipping diodes
    La tension de seuil varie selon la couleur de la LED. Les diodes rouges ont la tension de seuil la plus basse, et les bleues la plus haute (2,8V !). Le son est très différent quand on place des Led bleues, les transistors commencent à saturer, et la Big Muff sonne très "écrasée", brouillon, pas super défini ou compressé comme une Big Muff normale... Les LED rouges sont bien mieux.




    Comment ça sonne ?


    Bon, ben désolé encore une fois, j'ai vraiment besoin de matos pour enregistrer proprement des démos de mes pédales... Pour l'instant pas possible, donc vous allez encore devoir me faire confiance ! Tout d'abord, je dois dire que le son est plus proche de celui de la Hoof que celui d'une Green Muff. Je pense que c'est principalement dû aux LED utilisées pour clipper le signal. Ca donne vraiment une touche sympa à la Muff, beaucoup plus "légère", moins compressée, un peu moins saturée, mais avec toujours pas mal de sustain. Ca donne pas mal de versatilité à la Big Muff, si on diminue le sustain, et augmente les mids, on a quelquechose quasiment proche d'une overdrive ! Je commence à comprendre pourquoi la EQD Hoof fut un succès !

    Un truc marrant : si on remplace les LED par des diodes 1n914, on revient à un son de Big Muff typé russian ! Je ne comprends pas pourquoi personne n'a encore fait de switch pour ça ! C'est vraiment super, j'essaierai de mettre ça en place sur mon prochain clone.

    Petit point négatif : je suis un peu déçu par le tonestack AMZ. Bien que le potentiomètre de mediums fonctionne très très bien, le potard de tone a un fonctionnement étrange. On a pas beaucoup de variation jusqu'au 2/3 et après boum! Tout devient suraigu... J'imagine que c'est à cause du potentiomètre logarithmique. Je ne comprends pas trop l'usage de ce potentiomètre ici... La prochaine fois je resterai sur un classique 100k linéaire !

    De manière générale, elle sonne quand même super bien, et surtout elle est assez polyvalente comparée à d'autres Big Muff, le son va d'une overdrive classique avec pas mal de sustain jusqu'aux son de Big Muff plus classiques quand on joue avec le potentiomètre de sustain et de gain ! 




    Analyse du circuit: le tonestack de la Big Muff


    Je vous recommande tout d'abord de lire l'analyse globale du circuit de la Big Muff. Ici, on va détailler une section particulière de la Big Muff: le tonestack !

    Le tonestack est une partie du circuit qui comporte cinq composants, qui vont permettra de régler l'équilibre basses / aigus de votre signal. Une des caractéristiques de ce tonestack, c'est qu'il vous bouffe les fréquences mediums:
    Scooped mids setting big muff
    Cela vous donne un son puissant, bien heavy. Cependant, le gros désavantage de cette disparition est que quand vous jouez en groupe, vous disparaissez du mix! En effet, les fréquences basses sont assurées plutôt... par la basse, alors que la batterie est à la fois présente dans les basses, et les aigus avec la caisse claire et cymbales... Quand vous jouez uniquement avec basse et aigu, vous vous mettez en compétition avec vos bandmates, et vous perdez (car vous êtes guitariste et pas bassiste !) Parfois, on a même l'impression que le son de la guitare a été coupé !


    Voici le schéma du tonestack (j'ai utilisé les annotations de la Big Muff Page pour les noms des composants) :
    Big muff tonestack schematic

    Le tonestack est composé de deux filtres passif RC : un filtre passe haut et passe bas. Le potentiomètre de tonalité permet de mixer ces deux filtres pour laisser passer plus ou moins de basses ou aigus.

    Big muff tone stack filtre passe haut passe bas



    Un filtre passe haut laisse les fréquences passer quand elles sont au dessus d'une fréquence donnée (fréquence de coupe, cutoff en anglais), alors qu'un filtre passe bas laisse passer les fréquences en dessous d'une fréquence de coupure donnée. Voici deux exemples pour ces 2 cas pour vous éclairez un peu :


    Low Pass High Pass filter

    Si on résume, les filtres passe-haut laissent passer les aigus, et les filtre passe bas laissent passer les basses. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci dessus, le son n'est pas coupé d'un seul coup, mais progressivement à partir de la fréquence de coupure. On peut maintenant se demander : pourquoi les fréquences médium disparaissent ? Pour cela, on va calculer les fréquences de coupure des deux filtre. On peut calculer cela avec la formule :
    passive filter cutoff frequency formula 
    Attention, R est en Ohms, et C en Farads. Prenons comme exemple une Ram's Head de la période "violet era". Voici le schéma du tonestack de cette version :
    Ram's head tonestack big muff schematic
    Nous pouvons calculer les fréquences de coupure de ces deux filtres, passe haut (HP) et passe bas (LP) :
    Et voilà ! On a les fréquences de coupure ! Désolé pour les calculs barbares, je sais que ça peut faire peur ! Si vous avez la flemme de sortir votre calculette (ça se comprend ^^), il y a un super outil sur AMZ muzique qui vous permet de calculer les fréquences de coupure facilement. Or, ces fréquences de coupure sont clairement situées dans les fréquences médium (entre 200 et 2500 Hz à peu près). Si on représente ces filtres et qu'on les combine, voici ce que l'on voit :

    Big Muff disparition des mediums

    Et boum ! Voilà d'où viens le mid scoop ! Comme nous l'avons vu précédemment, les valeurs des fréquences de coupure dépendent des valeurs des composents (R et C). Changer les valeurs de ces composants peut donc modifier le scoop des mediums ! Comme les valeurs des composants du circuit de la Big Muff ont pas mal changées au cours de son histoire, le scoop des mids est plus ou moins prononcé selon l'époque et les modèles. Voici les valeurs du tonestack pour les différentes versions et le scoop associé :
    • Triangle Big Muff: R5: 22k , R8: 22k , C8: 0.01uF, C9: 0.004uF (723 / 1809 Hz - scoop important)
    • Ram's Head Big Muff (73 version): R5: 33k , R8: 33k , C8: 0.01uF, C9: 0.004uF (482 / 1206 Hz - scoop présent)
    • Ram's Head Big Muff (75 version): R5: 22k , R8: 39k , C8: 0.01uF, C9: 0.004uF (408 / 1809 Hz- scoop énorme)
    • Big Muff "Civil War": R5: 22k, R8: 20k, C8: 0.01uF, C9: 0.0039uF (796 / 1855 Hz - scoop important)
    • Big Muff Russian "Tall Fonts": R5: 22k, R8: 20k, C8: 0.01uF, C9: 0.0039uF (796 / 1855 Hz - scoop important)
    • Big Muff Russian "Buble Fonts": R5: 22k, R8: 20k, C8: 0.01uF, C9: 0.0039uF (796 / 1855 Hz - scoop important)
    • Egalisation "plate" : R5: 22k, R8: 39k, C8: 0.01uF, C9: 0.01uF (408 / 723 Hz - pas de scoop)
    • Boost des mediums : R5: 22k, R8: 39k, C8: 0.0056uF, C9: 0.01uF (729 / 723 Hz - mids boostés)
    OK, donc on peut modifier le scoop en changeant les valeur des composants... Mais comment changer ça progressivement avec un potentiomètre ?

    AMZ fx a eu la super idée de remplacer la résistance R5 par une résistance plus un potentiomètre de 25k. Ainsi, on peut faire varier la fréquence de coupure du filtre passe haut. Ainsi, si on diminue la valeur de la résistance, la fréquence de coupure sera plus basse, et on aura plus de mediums !

    On peut moduler les valeurs de C8, R8, C9 ou R5-1, dépendant du type de son que vous voulez.
    Généralement, une petite valeur est utilisée pour R5-1 (comme 2,2k), et le potentiomètre de medium est un potentiomètre linéaire de 25k. C'est ce qui est utilisé pour ma Big Muff "Black Keys" ! Certains fabricants ont utilisé ce système pour ajouter un potentiomètre de medium sur leur version de la Big Muff. Voici quelques exemples :
    • Earthquaker Devices Hoof fuzz: R8: 39k, C8: 0.0068uF, C9: 0.0068uF, R5-1: 2.2k
    • AMZ fx v1: R8: 39k, C8: 0.01uF, C9: 0.012uF, R5-1: 3.3k
    • AMZ fx v2: R8: 470k, C8:1500pF, C9: 0.015uF, R5-1: 3.3k, tone: 250kA (les valeurs que j'ai utilisées ici)
    • Earthbound Audio Supercolider: R8: 39k, C8: 0.01uF, C9: 0.01uF, R5-1: 10k
    Une autre technique pour récupérer des médiums est d'utiliser un potentiomètre de 100k pour rajouter petit à petit un condensateur à valeur élevée en parallèle avec C9, qui va diminuer la fréquence de coupure de filtre passe haut, et vous redonner des précieux mids:
    Big Muff tonestack mids
    Ce système a aussi été utilisé dans plusieurs clones de Big Muff :
    • Blackout Effectors Musket Fuzz: R8: 10k, C8: 0.047uF, C9: 0.0033uF, C9bis: 0.047uF R5-1: 56k
    • Mojo Hand FX Colossus: R8: 10k, C8: 0.047uF, C9: 0.022uF, C9bis: 0.056uF R5-1: 47k
    • Mojo Hand FX Iron Bell: R8: 18k, C8: 0.01uF, C9: 0.0068uF, C9bis: 0.033uF R5-1: 33k
    Personnellement, je préfère la version d'AMZ FX. En effet, on peut facilement modifier le système pour revenir à un tonestack de Big Muff normal. Il suffit de placer la résistance que l'on veut pour R5, et de relier les pads du potentiomètre à la masse. Je vais utiliser ce système sur mon PCB de Big Muff. De plus, ça évite d'ajouter un condensateur en plus sur les PCB de Big Muff qui sont déjà chargés...

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    Pour aller plus loin (en anglais) :
    AMZ Big muff tonestack: super explications à propos du tonestack et modifs possibles
    AMZ RC filters cutoff calculator: outil pratique si vous ne voulez pas vous embêter à calculer les fréquences de coupure "à la main"
    Big Muff mods and tweaks: des mods en pagaille, notamment pour le tonestack.
    Réponse dans les différentes fréquences des différents modèles de Big Muff
    Modder le tonestack de la Big Muff (guitarkitbuilder)

    Bien démarrer: quel outils pour fabriquer vos pédales DIY ?

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    Quand j'ai commencé à fabriquer mes premières pédales d'effets, j'étais complètement perdu : de quoi ai-je besoin pour commencer ? Quel matériel acheter ? Ca coûte combien un bon fer à souder ? Et puis tout d'abord, c'est quoi un BON fer à souder ? Où trouver tout ça ? Dans cet article, je vais essayer de répondre à toutes ces interrogations qu'on se pose quand on commence. On va se focaliser sur les outils. J'écrirais un autre article à propos des composants.
    electronics workbench



    Matériel INDISPENSABLE pour souder / assembler vos circuits


    1. Le fer à souder
    On va commencer par le plus évident : le fer à souder ! Il est important d'avoir un BON fer à souder quand on commence, cela facilite énormément la vie pour certaines soudures qui peuvent être très pénibles à faire si votre fer ne chauffe pas assez. Je pense tout particulièrement aux embases des jacks, ou pins des 3PDT...etc. Je vous recommande donc un fer d'au moins 30W. Un fer haute qualité aura une panne (bout du fer qui chauffe) plus résistante au cours du temps, et vous sera plus facile de faire fondre la soudure. Attention, prenez bien un fer à panne pointue et pas un fer à souder type électricien avec une tige recourbée et large au bout !
     fer à souder électronique effets guitare
    Je vous ai mis des liens sur amazon car c'est généralement là que j'ai trouvé les prix les plus avantageux. Si vous trouvez moins cher ailleurs, dites le moi ! Vous pouvez aussi acheter directement chez les fournisseurs de composants, mais je ne le recommanderais pas trop car les outils vendus sont vraiment de basse qualité. N'hésitez pas à acheter dans vos magasins locaux pour faire marcher le commerce ;) N'oubliez pas de regarder l'occasion (leboncoin par exemple), il y a parfois des affaires à faire !
    • Fer basique : fer à souder classique avec une panne pointue, de puissance minimale de 30W. Il marche très bien ! Si vous voulez faire quelques pédales, c'est idéal. Voici un exemple: Fer à souder basique - 30W - 230v (11 euros !) A noter que vous pouvez en trouver de ce style chez Mr Bricolage ou autre. Vérifiez juste la panne (qui doit être pointue) et la puissance (30W mini)
    • Fer "deluxe": vous pensez réaliser pas mal de pédales, et vous voulez directement investir dans du matériel de qualité ? Weller est une marque de référence en électronique, et leur série "professionnelle", assez chère est tout simplement excellente, on peut en trouver d'occasion pas trop chers sur le bon coin. Sinon, neuf, voici un fer (40 euros) de 35W haute qualité, avec une panne longue durée: fer à souder JBC 65ST
    • Station de soudage : vous êtes prêt à assembler des dizaines et des dizaines de pédales ? Dans ce cas, une station de soudage thermo régulable (vous pouvez régler la température du fer) est idéale ! Voici un modèle top qualité de chez Weller, qui vous coutera à peu près 240 euros : station de soudage Weller WS 81 Vous ne pouvez pas rêver de mieux, les séries pro de Weller sont juste ce qui se fait de mieux ! Ca peut se trouver d'occase pour pas trop cher, et c'est incassable donc n'hésitez pas à regarder.

    2. La soudure
    Avant, la soudure contenant du plomb était largement utilisée : elle fondait à des températures basses, et elle était très pratique pour l'électronique. Cependant, comme vous pouvez vous en douter, elle posait des problèmes écologiques évident et a donc été interdite.
    • Argent ou étain ? Certaines personnes vous diront que les soudures à l'argent sont le top du top. En théorie, c'est mieux. En pratique, avec un bon fer, je n'ai jamais remarqué de différences, ni sur la durée. C'est comme vous le sentez !
    • Diamètre du fil ? Je vous recommande quelque chose d'inférieur à 1mm. Au delà, ce sera pénible à manipuler pour les soudures un peu précises. 
    • Bon laquelle alors ? Perso, je l'achète chez monsieur Bricolage parceque j'en ai un près de chez moi, en ligne, vous en trouverez un peu partout. Sur amazon, celle là me semble pas mal (100g, ça dure déjà un bon bout de temps) :  Silverline AS15 100g


    3. Des pinces coupantes, pinces normales et pinces à dénuder (le fil)
    Avoir des pinces est indispensable pour couper les fil, pattes de composants, ou dénuder les fils pour pouvoir faire le câblage sans souci. Pas besoin d'avoir des trucs de l'extrême, ça se trouve pour pas cher, et à peu près partout ! J'en ai acheté une à Monsieur bricolage (et oui ^^), ou on m'en a donné, mais ça se trouve aussi sur Amazon ou d'autres boutiques en ligne !
    pince à dénuder
    Voilà deux exemples de pince à dénuder :
    • En voilà une toute bête comme ci dessus, réglable avec la vis au dessus : pince à dénuder manuelle
    • Une automatique, pratique pour régler le diamètre, parfois un peu plus simple à manipuler... mais un peu plus cher : Pince à dénuder automatique C'est comme vous le sentez !
    Une pince pour couper au pif (2,5 euros, livraison gratuite !) :  pince coupante pas chère du tout.
    Une pince "normale" peut être utile pour serrer les écrous des différentes pièces qu'on utilise : potentiomètres, jacks, 3PDT...etc. Mais au pire, ça se fait à la main !


    4. Une perceuse
    Pour caler vos réalisation dans des boitiers, il va falloir percer des trous ! Une perceuse s'avère alors indispensable pour faire ça... Heureusement pour nous, l'aluminium qui compose les boîtes est un métal très tendre, et ne nécessite donc pas une perceuse de fou. Cependant, comme une perceuse peut être utile dans la vie de tous les jours, acheter un bon modèle pourra aussi vous êtes utile si vous êtes un peu bricoleur... C'est vous qui voyez !
    • L'option cheap : j'ai utilisé (et j'utilise toujours !) une joyeuseté chinoise, une perceuse à 12 euros (oui), achetée à Monsieur Bricolage (et oui ^^). Vous trouverez surement d'autres options dans le style en ligne à 20 euros. Ca marche pour percer l'alu, pas de souci !
    • L'option "j'investis dans le futur" :à ce moment là, vous pouvez vous lancer avec une Bosch ou autre (je ne suis pas un expert des perceuse de qualité !)
    • Au niveau des forets, un petit lot de quelques forets de différent diamètre est très utile. Une fraise à percer est aussi très utile, et se trouve pour pas trop cher. Un foret à étage peut aussi être très utile, mais est malheureusement beaucoup plus cher. Cela vous permet de passer à peu près toutes les largeurs nécessaires pour les différents composants utilisés avec les pédales d'effet.


    Et voilà, vous avez tout ce qu'il vous faut, de base ! Si vous prenez le basique du basique, vous pouvez donc vous en sortir pour une petite cinquantaine d'euros ! Voyons maintenant les outils "accessoires", qui peuvent néanmoins s'avérer bien utile de temps en temps. Pour que cela soit clair, je vous ai mis une note pour chaque objet, pour que vous sachiez lesquels sont les plus utiles (les moins "optionnels")


    Matériel "accessoire" pour fabriquer vos pédales


    Tout ce qui est listé ici n'est pas indispensable. Cependant, certains comme les pinces fines sont fortement recommandées et vous faciliteront la vie. D'autres sont un peu plus gadget. J'ai donc mis une note sur 5 pour vous permettre de voir qu'est-ce qui est prioritaire sur quoi. Sachant que je ne met jamais 5 sinon ce serait des indispensables.

    1. Des pinces fines (utilité : 4/5)
    Pour tout vous dire, j'ai hésité longuement à le mettre dans les indispensable. Que cela soit pour tenir un composant sans vous brûler, ou tordre / placer un fil, avoir des pinces peut être très très utile.
    pince électronique
     On en trouve pour vraiment pas cher un peu partout. Un truc assez costaud dans ce style là (6 euros) fera l'affaire : pincettes tout bête. Attention à ne pas prendre de pinces trop fines pour ne pas vous brûler quand vous les utilisez en soudant. Un autre bon plan, c'est d'acheter un truc style trousse à dissection où vous aurez pas mal d'outils dans le style qui pourront vous servir (scalpel compris !)

    2. Une troisième main (utilité 2/5)
    C'est quoi ce bordel ? Juste un support avec 2 bras avec deux pinces qui vous permettent de tenir des pièces. Généralement, il y a aussi une loupe. Ca peut être utile pour tenir un composant en l'air (potentiomètre), comme ça votre main gauche est libre pour gérer la soudure par exemple. Ah et aussi pour mettre un peu de soudure sur vos câbles avant de les souder.
    Troisième main électronique
    Bon pour être honnête, la loupe ne sert à rien. Mais ça permet à ce machin de ressembler à un petit bonhomme, ce qui est grave cool. Ce support me sert de temps en temps, mais rien de bien fou.

    3. Une pince plate (utilité ?/5)
    Perso j'en ai pas. Apparemment ça peut être utile pour tordre les pattes des composants, voire tenir des pattes chauffée des composants.
    pince plate 
    Perso, je n'en ai jamais utilisé. Tout cela peut être fait avec une petite pince standard comme en 1. 

    4. Un outil pour dessouder (utilité 4/5)
    Si vous êtes comme tout le monde, vous allez probablement faire des erreurs. Le problème, c'est que si souder est simple, dessouder, c'est l'enfer sur terre. Il vous faudra donc un outil pour enlever la soudure. Il en existe deux : la tresse à dessouder, et la pompe à dessouder.
    • Tresse à dessouder : c'est ce que j'utilise. On la fait chauffer sur la soudure qu'on veut enlever, et la tresse absorbe la soudure. C'est pas hyper pratique, il faut chauffer pas mal, ça crame un peu les circuits imprimés, et c'est pas top pour les composants à mon avis. De plus, sur les grosses pièces style potentiomètres, c'est juste impossible à utiliser. Mais bon, ça fait le job. Et c'est vraiment pas cher
    • Pompe à dessouder : un autre outil pratique pour dessouder. Je ne m'en suis jamais servi. C'est un genre de seringue qui va absorber la soudure fondue que vous avez préalablement chauffée avec le fer. Vu que je n'en ai jamais utilisé, je ne saurais pas trop quoi vous recommander. Apparemment, il y a des différences de qualité importantes. Le souci c'est que le bout de la pompe peut se boucher avec de la soudure sèche, ce genre de chose. Si vous connaissez un bon modèle abordable, dites le moi !

    5. Un tournevis multi tailles (utilité 3/5)
    Bon en temps normal, si on faisait de l'électronique "normale", un tournevis, avec plusieurs embouts interchangeable, serait tout simplement indispensable. Quand on fait des pédales d'effet, les rares vis que l'on rencontre sont celles pour ouvrir le boitier, et celles pour fixer les boutons au potentiomètre. Pour celles du boitier, c'est tout à fait faisable à la perceuse (qui peut normalement servir de visseuse avec un embout cruciforme). Pour les vis des potentiomètres, il vous faudra un tournevis de petite taille, mais je suis quasiment sûr que vous en avez déjà un de ce type à la maison ? ;)

    Et voilà !
    C'est à peu près tout ce que j'utilise comme outils pour réaliser mes effets, et c'est ampleent suffisant ! Comme quoi vous n'avez pas besoin de grand chose... Rien qu'en clonant une pédale "boutique" vous aurez margé assez pour rembourser ces petits achats de départ !

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    Pour aller plus loin:
    Une vidéo utile de MAKE sur les outils pour faire de l'électronique (en anglais)
    Sonélec musique : choisir son fer à souder (en français)


        Vintage : une Colorsound Supa Tonebender de 1975 !

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        Un sympathique lecteur du blog m'a récemment prêté une pédale qu'on lui a passée, trouvée dans un garage (véridique !) : une Colorsound "Supa" Tonebender ! La Tonebender est une des premières pédales de fuzz, fabriquée par Sola Sound en Angleterre, qui a été produite dans pas mal de versions différentes, notamment la MK2 connue pour avoir été pas mal utilisée par Jimmy Page. Vous ne connaissiez pas la Tonebender ? Lisez mon article sur les différents types de fuzz pour en savoir plus !

        Les versions de la Tonebender sont très différentes : on passe de 2 transistors germanium à 3, puis on utilise des siliciums...etc Cette version "supa" tonebender, sortie en 1973, n'a donc rien à voir avec la MK2 ou autre ! On la retrouve sous la marque "Colorsound" (Sola Sound a changé de nom au cours du temps), dans un énoooorme boitier "jumbo" :
        Colorsound Supa Tonebender
        A l'époque, les pédalboard étaient loin d'être monnaie courante, et il y avait donc peu de contrainte de place. Les fabricants préféraient généralement produire des pédals taillées pour la scène, hyper robustes, fiables et faciles à activer. De plus, les circuits étaient encore tracés à la main et monocouche comme on le verra plus tard, ce qui ne facilitait pas la miniaturisation.

        On a 3 potentiomètres : Volume, Sustain et Tone. Ca ne vous rappelle rien ? Et oui, cette pédale est un clone de Big Muff ! (comme quoi, dès 1973, on commençait déjà à cloner la Big Muff !). Il s'agit d'une Big Muff Ram's Head "violet era" légèrement modifiée comme on le verra par la suite. Remarquez comme les entrées "instrument" et "amplifier" sont inversées, comme sur les anciennes Fuzz Face :
        Colorsound Supa Tonebender
        A l'intérieur, on retrouve un circuit bien vintage ! Les potentiomètres sont "made in UK" (la mondialisation, c'était pas encore ça en 1973 !), on a des résistances à film carbone, et des condensateurs films assez exotiques ! Le tout actionné par un 2PDT, sans LED (qui furent commercialisées et distribuées en masse dans les années 70).
        Colorsound Supa Tonebender circuit
        On peut voir 4 transistors, des condensateurs de 470pF, tout ce qui compose un circuit de Big Muff classique ! Les transistors sont des BC169B, des transistors silicium avec un hfe de 240 environ, ce qui est pas mal pour une Big Muff (bon intermédiaire entre low et high gain). Ils sont encore trouvable sur ebay, contrairement aux 2n5133 d'EHX, mais un peu cher (2/3 euros le transo...).

        Si on s'y attarde un peu, on peut aussi observer qu'il manque 3 composants par rapport à une Big Muff "normale": 2 diodes et un condensateur de 0,1 uF... Il s'agit des diodes et condensateur de liaison du premier étage de saturation. Cependant les emplacements pour les mettre sont encore là !
        Colorsound Supa Tonebender circuit transistors
        Cela semble indiquer que Colorsound voulait tout simplement pomper de A à Z la Big Muff, puis se sont finalement ravisés (un cas de conscience ?). Cependant sur les premières version du circuit imprimé comme celle ci, on voit encore les trous !

        Le dessous du circuit imprimé est assez folklorique ! On a un circuit tout en courbe, clairement tracé à la main, typique des vieux effets des années 60 / début 70. Regardez le circuit imprimé des vieilles Fuzz Face, c'est le même style !
        Colorsound Supa Tonebender circuit
        En tout cas, un look sympa, et un intérieur bien vintage de derrière les fagots ! Tout d'origine ici.



        Comment ça sonne ?


        Le potentiomètre de gain crachotte un peu, et il y a un petit souci une fois poussé à fond, probablement un défaut mécanique des potentiomètres qui s'usent avec le temps. Malheureusemenet, ces potentiomètres ne sont plus produits, et pas facile à remplacer sans dénaturer la pédale, qu'il faut mieux à mon avis "laisser dans son jus" !

        Au niveau du son, on a un truc très Big Muff like, forcément ! Son super saturé, très compressé.. Vous voyez qu'il y a énormément de basses, ce qui passe plus ou moins bien sur mon ampli (tendance à faire saturer le HP dans les basses), énormément de sustain ce qui permet de taper dans des solos à notes infinies style Gilmour.... Et of course, un scoop des mediums assez prononcé comme dans toutes les Big Muff. L'absence de diodes dans le premier étage de saturation nous donne un volume de sortie assez important.



        Traçage du circuit


        Je vais vous montrer comment on peut retracer le circuit d'une pédale qui a ce genre de circuit monocouche. C'est assez facile pour peu qu'on maîtrise un poil photoshop (ou Gimp pour les afficionados de l'open source comme moi). Le but est de réaliser une image dans ce style en prenant en photo le haut et bas du circuit :
        Je prend une photo du dessus et dessous, j'inverse les couleurs de la photo prise en dessous, et je joue pas mal avec les contrastes pour que les pistes ressortent bien. Je rends la photo du dessus un peu transparente, ce qui permet de super poser les deux images. Ensuite, avec les outils "échelle" et "perspective" on peut bien faire coincider les 2 images.


        Avec cette image, on peut déjà voir que les trous pour les composants manquants sont toujours connectés via des pistes. Il devrait donc être possible de bidouiller cette pédale pour la transformer en une "vraie" Ram's Head violet era. Cependant, je préfère laisser la pédale "dans son jus", avec toutes ses spécificités.

        La première étape consiste à annoter un peu l'image récupérée au dessus, en ajoutant les valeurs / nature des composants :

        Je repasse en rouge le bus de +9V et en bleu la masse pour y voir plus clair. Maintenant, on peut tracer le circuit ! Comme on sait que la pédale est très inspirée par la Big Muff, on peut s'aider d'un schéma de Big Muff, ce qui facilite quand même pas mal la tâche !

        On peut voir que l'input passe au travers d'une résistance de 33k, puis par un condensateur de liaison de 0,1uF. C'est l'entrée d'une Big Muff!
        On peut tracer le circuit, en faisant bien attention aux transistors BC169B dont les pattes ont une disposition particulière :
        Voici le schéma tracé :
        Et oui, c'est une Big Muff très légèrement modifiée : on rajoute un condensateur de 22uF pour stabiliser un peu l'alimentation, et on enlève les diodes et condensateur de couplage sur le premier étage de gain. On peut donc en réaliser une facilement, en utilisant un circuit imprimé pour Big Muff. Après tout, c'est ce qu'à fait Colorsound ;)

        Et voilà, j'espère que cela vous sera utile !
        Si vous voulez savoir comment ce circuit marche, je vous conseiller de lire mon article sur l'analyse du circuit de la Big Muff.

        Mon PCB de Big Muff... Bientôt en fabrication !

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        Voici mon PCB de Big Muff fraichement arrivé d'Osh Park :

        Vous vous rappelez quand je vous disais que je travaillais sur du développement de circuits imprimés ? (oui, c'était il y a un bail) Cela m'a pris du temps, mais je suis enfin satisfait de mon circuit:
        Comme certains d'entre vous l'ont reconnu, il s'agit d'un circuit de Big Muff ! J'ai décidé d'y ajouter un quatrième potentiomètre optionnel, qui permet de doser le scoop des mids en incorporant le tone stack d'AMZ. Si on n'en veut pas, il suffit de mettre un jumper. Peut être (si j'arrive à trouver de la place sur le circuit !) que j'ajouterai un feedback mod optionnel aussi, qui permet de connecter l'émetteur de Q1 à Q3, créant ainsi un feedback sympa pour les expérimentations sonores...

        Le circuit suit celui d'une Big Muff classique, avec l'ajout du potentiomètre de mids au niveau du tonestack, et quelques composants pour protéger en cas d'inversion de polarité, et pour stabiliser l'alimentation. (sur la partie en haut à gauche du PCB)
        La taille des condensateurs a été choisie plus importante que celle requise, de manière à ce que l'on puisse les remplacer par n'importe quelle valeur, afin de choisir quel modèle de Big Muff on veut construire ! J'ai aussi du faire un logo un peu funky afin qu'Osh Park le prenne en compte pour la fabrication...

        Enfin, je fait une nouvelle version, où j'ai renommé les composants de manière à ce que leur notation suive celle que l'on peut trouver sur la Big Muff Page, comme ça il suffit d'imprimer le circuit qui nous intéresse (Rams Head, Russian...etc mais) et de faire la pédale ! Cela servira aussi pour bidouiller avec leur excellent Circuit Guide.

        J'ai reçu un batch de prototypes il y a peu :


        C'est un PCB très compact, qui rentre à priori dans un boitier 1590B, ou au moins 125B.  Je suis en train d'en assembler un pour voir si tout fonctionne. Si cela marche bien, et que le potentiomètre de mids est intéressant, je ferais produire une série de PCB qui me sera pratique pour produire une petite série de Big Muff, ou pour pouvoir faire plein de modèles différents !

          Comme vous le savez peut être déjà, un circuit imprimé est beaucoup, beaucoup moins cher si commandé en grandes quantités. Si vous êtes intéressé pour acheter un ou plusieurs circuits imprimés, envoyez moi un email, pour que je puisse ajuster le nombre de PCB que je vais commander ! Le prix sera entre 5 et 8 euros, selon le nombre de personnes intéressées pour le premier batch, avec 1 euro de frais de port pour la France, et 3 euros pour l'étranger. Si jamais ça intéresse des gens, je rédigerais bien sûr un document "guide" pour vous aider à réaliser le circuit.

        A la base, ce circuit était pour un usage personnel, mais je me dit que si des gens sont intéressé pour en faire eux même, je peux en rajouter quelques un dans la commande ! Et ce sera moins pénible pour les français que de faire venir vos PCB d'Allemagne, Etats Unis ou autre...

        Pour les pédales que je vais faire, je pense utiliser un logo, j'avais pensé à celui ci :
        J'ai remarqué que le symbole "Pi" ressemble pas mal à un dolmen... Ce qui est pratique pour une Fuzz qui a été utilisée par des mecs déguisés en druide (Sunn o))), ça vous dit quelquechose ?) Je le ferai sûrement découper au laser, en noir et rouge (peut être un violet pour faire des ram's head "violet era"), pouvoir faire plusieurs versions. Une avec le logo rouge sur une boite en aluminium brossé, qui sera la version "vintage correct" de type ram's head de 73, et une autre avec le logo noir sur boite noire (ou kaki pour une version russian), pour une version plus faite pour le doom, avec pas mal de basses et de gain.

        Dites moi ce que vous en pensez, postez un commentaire !

        Utiliser Eagle pour faire des PCB pour pédales d'effet: commencer avec Eagle (partie 1/3)

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        Avec certains circuits complexes comprenant beaucoup de composants, il est parfois plus simple d'utiliser un circuit imprimé (printed circuit board : PCB) qu'une veroboard ou une turret board. Un PCB est plus simple à assembler, et vous évite de faire de nombreuses erreurs qui peuvent arriver avec une veroboard: faux contacts, composant mal placé sur la veroboard, un câblage complexe lorsqu'on a pas mal de potentiomètres...

        Eagle est le nom anglais d'un bel animal, mais aussi l'acronyme de "Easily Applicable Graphical Layout Editor", le nom d'un célèbre logiciel qui va nous aider à concevoir des circuits imprimés. Je l'ai déjà utilisé pour faire pas mal de PCB, comme par exemple des circuits imprimés de buffer de Klon Centaur. J'ai décidé d'écrire une petite série d'articles (trois), qui expliquera comment créer des PCB pour des pédales d'effet.

        Parties:
        • Commencer avec Eagle (ce que vous êtes en train de lire)
        • Dessiner le circuit (bientôt publié)
        • Créer le circuit imprimé (bientôt publié)
        Aigle 
        Devenez libre (freeeedom) de créer vos propres PCB avec Eagle


        Pourquoi utiliser Eagle ?

        Il a beaucoup de logiciels différents pour créer des PCB qui sont disponibles aujourd'hui : DipTrace, KiCad (qui est en open source), Express PCB, Fritzing... Pourquoi utiliser Eagle dans ce contexte ? Pour moi, il y a plusieurs raisons (c'est mon avis, rien ne vous empêche d'utiliser les logiciels pré cités !)

        Eagle est gratuit. Si vous utilisez Eagle pour votre usage personnel, c'est un freeware (logiciel gratuit). Il y a quelques limitations avec la version gratuite du logiciel, mais qui ne sont pas gênantes pour notre usage : taille maximale de 100 mm x 80 mm (c'est très grand pour une pédale d'effet - une boîte 1590B fait 111 mm x 60 mm !), 2 couches conductrices maximum (c'est à dire un circuit double face, on ne va pas utiliser plus), et un schéma par projet (ce n'est pas handicapant vu qu'on peut créer plusieurs projets ;) ). Si vous voulez vendre vos PCB, il vous faudra acheter Eagle. Cependant, pour des projets simples comme les pédales d'effet, il existe une version "Lite", qui ne coute que 69$, que vous pouvez acheter ici.

        Eagle est très documenté. Il y a plein de livres, sites web ou même vidéos dédiées à Eagle. Si vous rencontrez le moindre problème, ou que vous ne savez pas comment utiliser une fonction particulière, vous pouvez être sûr de trouver des infos quelquepart. J'écrirais une liste de sites qui peuvent vous aider à la fin de cette série.

        Eagle a les librairies les plus complètes et les plus nombreuses. Quand vous créez un PCB, il vous faudra spécifier quels composants vous utilisez de manière très précise. C'est une résistance de 1/8W ou 1W ? C'est un condensateur tantale ou électrolytique ? Qui supporte 6.3V ou 50V ? Selon ces données, le composant n'aura pas la même taille, et c'est très important pour que le composant rentre bien sur le PCB. Pour préciser tout cela, on utilise des listes de composants appelées "librairies", qui contiennent plusieurs dizaines (centaines !) de composants. De très nombreuses librairies ont été créées pour Eagle, et il y a même des librairies spéciales pour les pédales d'effet !

        Eagle est facile à utiliser. La plupart des logiciels pour concevoir des PCB sont simples à utiliser, et Eagle l'est tout aussi ! Le mot "Graphical" de l'acronyme "EaGle"  veut simplement dire que l'interface reflète visuellement ce que vous aurez sur votre circuit imprimé. Déplacer les composants se fait directement sur le circuit imprimé par exemple. Enfin, il existe une version sur Windows et sur Mac, ce qui peut être utile si vous utilisez les 2 systèmes ou un mac.

        Convaincu ? Commençons !



        Installer Eagle

        Téléchargez Eagle sur le site de CadSoft, et installez le comme freeware (sauf si vous allez vendre vos PCB de manière commerciale)


        Les librairies

        Quand vous créez un PCB, vous devez être très précis sur quels composants vous allez utiliser. En effet, si vous vous trompez, les espaces entre les pads peuvent être trop courts, trop long, ou le composant ne rentrera pas sur le PCB... Par exemple, sur ce circuit imprimé réalisé par mes soins :

        Superfuzz PCB circuit board
        Vous voyez que chaque composant rentre pile poil là où il est censé être (résistances, condensateurs...). J'ai utilisé les bonnes références et tailles pour chaque composant.

        Une librairie est une simple liste de composants qui référence leur taille, valeur et formes, au format ".lbr".  Lorsque vous installez Eagle, des librairies sont déjà préinstallées. Certaines d'entre elles nous seront très utiles (transistors.lbr, supply1.lbr...etc), et d'autres pas du tout (comme celle qui recense les différents microprocesseurs Zilog...)

        Certaines librairies ont été créées spécialement pour créer des PCB de pédales d'effet :
        Librairie de Gauss Markov : une librairie qui regroupe les principaux composants, simple à utiliser.
        Librairie de Madbean pedals : Brian (créateur de Madbean pedals) a rendu sa librairie Eagle personnelle publique. Elle est très bien faite et très professionnelle.
        Je vous recommande fortement de les télécharger. Elles sont facile à utiliser, et contiennent plein de composants pas toujours faciles à trouver dans les librairies "classiques".

        Pour installer une librairie, dézippez les fichiers, et copiez les fichiers en ".lbr" dans le dossier "Eagle v7.2/lbr". Ce dossier se trouve dans le dossier des applications sur mac, ou dans le dossier "Program files" sur Windows.

        Ensuite, ouvrez Eagle. Vous devriez vous retrouvez avec une fenêtre comme celle ci, appelée "panneau de contrôle" (control pannel).
        eagle control pannel
        Vous pouvez voir qu'il y a un onglet "Libraries" que vous pouvez ouvrir. Il contient toutes les librairies que vous avez placées dans le dossier "lbr", incluant celles que vous avez téléchargées et copiées dans ce dossier.
        Vous devez maintenant préciser à Eagle quelles librairies vous allez utiliser pour vos projets. Pour cela, faites un clic droit sur la librairie que vous voulez activer, et cliquer simplement sur "Use". 
        Eagle how to use librairies
        Vous pouvez voir que vous avez une description rapide de la librairie sur la droite. Cela peut vous aider à choisir si vous voulez utiliser cette librairie ou non.

        OK... Donc maintenant la grande question, c'est : quelles librairies devrais-je utiliser ? L'option la plus simple, mais pas forcément la plus pertinente, c'est d'utiliser toutes les librairies. Le problème si vous faite cela, c'est que vous risquez de vous retrouver déborder par le nombre de composants différents, inutiles ou redondants.

        Afin de vous guider un peu, voici les différentes librairies dont je me sers lorsque je créée des PCB:

        • Gauss Markov libraries (toute les librairies)
        • Madbean libraries (toutes les librairies)
        • belton-engineering.lbr (si vous voulez utiliser des lampes)
        • con-jack.lbr (si vous voulez implémenter une alimentation directement sur le PCB)
        • diode.lbr
        • ic-package.lbr
        • led.lbr (vous utiliserez seulement les LED3MM ou LED5MM (LED de 3 ou 5 mm) ou DUOLED si vous voulez mettre des LED bicolores)
        • linear.lbr (circuits intégrés, AOP...)
        • pot.lbr (potentiomètres)
        • rcl.lbr (la librairie la plus utile avec résistances, condensateurs, bobines. Rien que ça !)
        • regulators.lbr (régulateurs de voltage)
        • supply1.lbr and supply2.lbr (surtout pour le symbole de la masse)
        • switch.lbr
        • transistor-fet.lbr, transistor-neu-to92.lbr, transistor-npn.lbr, transistor-pnp.lbr, transistor-power.lbr, transistor-small-signal.lbr, transistor.lbr (tous les transistors sont à votre portée !)
        • v-reg.lbr (régulateurs de voltage)
        OK! Ca vous fait déjà pas mal de composants, et devrait être largement suffisant pour n'importe quel circuit de pédale d'effet. Et si un composant dont vous avez absolument besoin n'est pas dans une de ces librairies, n'oubliez pas que vous pouvez en utiliser d'autres, ou en télécharger d'autres en ligne qui contiennent ce que vous cherchez !

        Et voilà, nous sommes prêts pour commencer !
        Tout d'abord nous devons tracer le schéma du circuit... dans le prochain post!

        Si vous avez des questions, n'hésitez pas à poster un commentaire.
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        Big Muff : mods et astuces

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        J'ai remarqué récemment que la super page "Big Muff: mods and tweaks" que j'avais déjà cité plusieurs fois a disparu corps et âmes du web. La page est inaccessible depuis cette année.
        Heureusement, on peut encore la retrouver sur des sites "archives" du web. Pour éviter qu'elle sombre dans l'oubli, et vu qu'elle était très bien faite, j'ai décidé de la retranscrire ici (en français en plus, ce qui pourra aider les récalcitrants à l'anglais ;) ) J'ai aussi quelques mods "personnels" que j'utilise de temps en temps, et quelques notes provenant de mon expérience avec ces mods.
        Modded Big Muff


        MODS FACILES


        Changement des diodes
        Il y a 4 diodes dans le circuit de la Big Muff (2 paires de diodes), qui vont créer la saturation et compresser le son en écrêtant le signal. Changer ces diodes permet d'avoir différentes textures de gain / compression.
        • Diodes silicium : les diodes originales de la Big Muff sont des diodes silicone de type 1n4148. Elles donnent à la Big Muff son son de référence: compressé, saturé, mais quand même assez serré et rocailleux dans les aigus.
        • Diodes germanium : les diodes germanium écrêteront plus le signal que les diodes silicium. En mettant de telles diodes, la Big Muff sera donc plus saturée, il y aura plus de compression, mais on perdra aussi pas mal de volume de sortie... Les diodes germanium n'ont jamais été utilisées dans les versions "stock" de la Big Muff, mais certaines pédales boutique en utilisent (comme la Black Arts Toneworks Pharaoh par exemple)
        • LEDs : les LEDs sont aussi des diodes, par définition. On peut donc aussi les utiliser pour écrêter le signal (les LED rouges sont les plus adaptées, l'écrêtage varie selon la couleur...) ! Le son sera alors moins compressé, moins saturé. On aura aussi beaucoup plus de volume en sortie. Cela donne un coté "overdrive"à la Big Muff, qui devient plus dynamique. Note de Coda Effects : j'adore ce mod ! Je l'ai essayé sur cette Big Muff, ça donne vraiment une bonne dynamique à la Big Muff, à essayer !
        • FET / MOSFET: si on connect les pattes drain et gate d'un transistor FET ou MOSFET, celui ci va se comporter comme une diode. Cela donne un don proche des diodes silicium, un peu plus doux.
        • On peut enlever les deux diodes du premier étage de distorsion. On obtient alors une Colorsound Supa Tonebender ! On aura alors un plus gros volume de sortie, et pas mal de basses... C'est un mod sympa pour les bassistes, je vous le conseille !
        • On peut aussi enlever les 2 paires de diodes. Plus de volume (gros volume en sortie, attention les oreilles !), moins de saturation et de compression, et un son plus ouvert, plus proche d'une overdrive.
        Un bon moyen de tester tout cela est de mettre des sockets au niveau des diodes pour pouvoir les changer à volonté. Vous pouvez aussi utiliser un switch pour pouvoir choisir entre les diodes qui vous plaisent ! Voici un exemple avec des LED et diodes silicium :
        https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ0QI4Q-S9aX9rG9KEqwSo3ptk_agK8b6PPqT39kSRC2bEBQu1j
        Ca marche très bien et vous laisse plusieurs choix. Avec 2 interrupteurs comme celui ci (en on-on-on), vous pouvez choisir entre pas de diodes ou 2 paires de diodes différentes pour chaque étage de gain !

        "Emitter" mod
        L'émetteur de chaque transistor est connecté à la masse via une résistance (de 100 ou 390R selon les modèles, R12 et R16). Si on enlève ces résistances et qu'on les remplaces par un jumper, cela augmentera le gain général de la pédale. Si on augmente leur valeur, on diminue le gain.

        "Resistor" mod
        Chacun des étages de gain a une résistance en amont qui va limiter le gain maximum (R8 et R13). Elles font généralement 8.2k ou 10k selon les modèles. Diminuez la valeur de ces résistances pour avoir plus de gain. Une ram's head a par exemple des résistances de 7.5k.

        Creamy Dreamer
        Combinaison entre le "emitter" et "resistor" mod, du gain en pagaille en somme !

        Noise gate mod
        Ce mode permet de diminuer un peu le bruit de la Big Muff quand on ne joue pas. Pour faire cela, ajoutez un trimpot de 100k (en résistance variable), en parallèle à la résistance de 100k connecté à la masse dans le deuxième étage de gain. Ensuite, ajustez la valeur du trimpot pour diminuer le bruit au maximum.

        Condensateurs de liaison
        La Big Muff a de nombreux condensateurs de liaison (C1, C3, C4, C7, C16, C12 et C13). Ils permettent d'éliminer les courants continus parasites, mais ils ajustent aussi la réponse en fréquence de la Muff. Plus les valeurs seront importantes, plus il y aura de basses. Expérimentez ! Le type de de condensateur peut aussi apporter quelques changements dans le son. Par exemple, les vieilles Big Muff utilisaient des coupling cap de type céramique. Utiliser des condensateurs film donnera des sons différents.

        Diminution des aigus
        Il y a des petits condensateurs céramiques sur la Big Muff. Normalement, ils ont une valeur de 470pF (C2, C5 et C8). Si on augmente leur valeur, on diminue les aigus. On peut aussi les enlever !

        Condensateurs au niveau des diodes de clipping
        Près des diodes, il y a aussi un condensateur (C6 et C9). Il détermine la bande de fréquence qui est écrêtée par les diodes. Si on augmente la valeur de ce condensateur, on écrêtera plus les basses, si on diminue leur valeur, on écrêtera moins les basses.
        Changement des transistors
        La Big Muff utilise 4 transistors pour produire la saturation, et le type et choix des transistors va affecter pas mal le son. Plus le gain du transistor (hfe) est élevé, plus il y aura d'aigus et de saturation. Voici quelques exemples connus :
        • La Big Muff Russian utilise des transistors de type E (la nouvelle utilise des BC549C cependant), avec un hfe de 500 environ. Les BC184 marchent très bien en remplacement.
        • Les NYC Big Muff reissues utilisent des 2n5088 ou BC550 avec un hfe de 800 environ.
        • La Little Big Muff utilise de 2n5962 avec un hfe autour de 1500 - 2000 !
        La Russian sonne un peu plus sombre grâce au low gain des transistors utilisés. En sachant cela, vous pouvez changer le son d'une Big Muff en changeant ses transistors. Astuce : utilisez des sockets pour pouvoir tester différents transistors. Cela évitera de les abîmer en soudant / dessoudant, et ce sera bien plus simple de les changer. En voici quelques uns :
        • les 2n5133 utilisés dans les Big Muff triangles (les NOS sonnent mieux apparemment....) à la place des FS36999. Son très sympa, doux, plus ouvert. Note de Coda Effects : je ne m'embêterai pas à chercher et à payer ces transistors à prix d'or (surtout vu qu'il en faut 4!). Je doute que la différence soit si importante, j'essayerai plutôt quelque chose de similaire niveau hfe (entre 100 et 400)
        • BC239 : qui sont aussi utilisés dans certains clones. Un peu moins de gain que les 5133, ce qui donne une touche assez sympa à la Big Muff.
        • 2n5087 : ce sont des transistors PNP à utiliser à la place des NPN ci dessus. Pour pouvoir utiliser ceux là, il faut inverser les condensateurs polarisés, et inverser le + et - de l'alimentation. Un peu galère à mettre ne place, mais apparemment, même si ils ont le même gain que des 2n5088, ils sonnent un peu différent. Note de Coda Effects : je suis un peu suspicieux vis à vis de cela... Si quelqu'un essaye et entends vraiment une différence, je veux bien qu'on me le dise !
        • BC141 avec un hfe super bas (autour de 100)... Plus de basses, moins de gain, et un son bien différent !
        • MPSA13 : hfe hyper haut (autour de 10 000 !) Sympa pour une muff méga saturée, mais attention au bruit !
        Expérimentez ! Utilisez 4 transistors identiques, ou essayez de mixer un peu. Par exemple un MPSA13 en sortie permet d'avoir plus de volume, pratique avec les transistors low gain comme les BC141.

        Note de Coda Effects: J'ai aussi pas mal expérimenté avec les transistors aussi, voilà ce qui ressort de mes différentes observations :
        • Le premier transistor est celui qui va définir en plus grande partie le gain de la pédale. Gros hfe = max de gain, mais aussi pas mal d'aigus... J'en ai essayé de différents types :
          • 2n5089: grand gain, mais donne aussi une touche "râpeuse"à la Muff dans les aigus. Peuvent être aussi un peu bruyants...
          • 2n5088: son très sympa, pas mal de gain, mais moins bruyants et moins agressifs dans les aigus que les 2n5089. Je les trouve vraiment sympa, et j'en utilise souvent !
          • 2n2222A: faible gain, permet de récupérer pas mal de basses, et un son plus doux. Pas mal pour la basse ! Attention par coontre, leur polarité est inversée par rapport aux 2n5089
          • MPSA18: gros gain ! J'augmenterai la résistance au niveau de l'émetteur pour limiter le gain (surtout pour les problèmes de bruit), mais ça peut permettre d'avoir un son assez "doom", lourd et compressé !
          • 2n3904/BC549C: très cool pour une Big Muff low gain. En boostant un peu les mediums, on peut récupérer un son très "overdrive", super sympa !
        • Les deux transistors des étages de gain jouent plus sur la compression et la saturation. J'utilise généralement des transistors avec un gain assez bas, genre 2n2222 ou 2n5088.
        • Le dernier transistor va définir le volume final de la pédale. J'aime bien avoir de la marge, donc généralement je met un transistor avec pas mal de gain, genre 2n5089 ou un MPSA18.

        Feedbaaaaack
        Ce mod n'est pas pour tout le monde. Ca donne à la Big Muff une genre de note en drone qui va interagir avec les notes jouées, ce qui peut donner : des octaves (up ou down), des sons genre bit crusher ou des sons genre "haut parleur percé" très râpeux et agressif. En tout cas, original et fun ! Ce mod est fait avec une boucle de feedback : on connecte deux points et une partie du signal va être réinjecté au début du circuit. Voici deux loops : (il y en a peut être d'autres, à tester !)
        1. Connectez l'émetteur de Q3 avec l'émetteur de Q2 avec un switch. Le sustain sera au max, quand le switch sera engagé.
        2. Connectez le collecteur de Q3 avec le collecteur de Q1avec un switch. On peut alors faire varier la saturation avec le potentiomètre de sustain.
        Un bonus sympa sur ce mod : ajoutez un potentiomètre de 1M dans la boucle (câblé en résistance variable), ou même mieux, un LDR (résistance variant selon la lumière). Avec celui ci, vous pouvez contrôler la quantité de feedback avec votre pieds en cachant la LDR de la lumière de la scène ! Cool !
        Note de Coda effects: ce mod est très sympa, mais je vous suggère vraiment de câbler ça avec un footswitch style momentary. Sinon, on peut vite se lasser du côté "noise" et du bruit qui va émaner de cette modif. Cependant, de temps en temps (intro d'une chanson), c'est vraiment super cool !


        Photos :

        NYC reissue muff:
        BMP ref pic 37

        BMP ref pic 38
        Russian muff: (Note de Coda Effects: ces pédales deviennent de plus en plus rares, si vous en avez une, je vous déconseille de la modifier)
        BMP REF PIX 39



        TONESTACK MODS:

        Le son caractéristique de la Big Muff Pi est majoritairement du au tonestack, la partie du circuit qui permet de régler la tonalité. Ce son légendaire est principalement du au médiums qui sont diminués.

        Voici quelques versions avec des valeurs du tonestack :
        • Triangle version: R1=33k, C1=4n, R2=33k, C2=10n;
        • Ramshead version: R1=33k, C1=4n, R2=22k, C2=10n;
        • 1975 version: R1=39k, C1=4n, R2 = 22k, C2=10n;
        • 1977 opamp version (1): R1=5.6k, C1=100n, R2=1.2k, C2=120n;
        • 1977 opamp version (2): R1=8.2k, C1=100n, R2=1.2k, C2=120n;
        • Green Russian version: R1=20k, C1=3.9n, R2=22k, C2=10n;
        • Russian plus récentes: R1=39k, C1=4n, R2=100k, C2=10n
        • Reissue version: R1=22k, C1=3.9n, R2=22k, C2=10n;
        • Little Big Muff version = comme la reissue.
        Et quelques mods sympas:
        • Swollen Pickle: R1=33k, C1=3.3n, R2 = 22k, C2=47n;
        • Pas de coupe des mediums (flat mids): R1=33k, C1=5.6n, R2=33k, C2=5.6n;
        Tone stack bypass mod
        On peut aussi simplement supprimer le tonestack, qui n'aura alors aucune influence sur le son. On récupère alors pas mal de mediums, et aussi énormément de volume en sortie ! Sympa pour aller taper un solo ! Ce mod est présent sur la Dwarcraft Thunder Eau Claire par exemple.

        Tone stack mod
        Un mod tout bête, mais qui peut donner des résultats surprenants. On remplace le tonestack par un autre tonestack ! Soit un tone tout simple, soit une égalisation trois bandes, voir on peut caler un GE-7 à la place !

        Lisez mon post sur le Big Muff tonestack pour avoir plus d'infos sur comment le tonestack marche, et d'autres mods sympas pour gérer les médiums !



        MODS BONUS (CODA EFFECTS)


        Voilà quelques autres mods pas trop difficiles qui peuvent donner une touche sympa (et unique !) à votre Big Muff :

        Résistance et condensateur d'entrée :
        La résistance (R1) et condensateur (C1) à l'entrée du circuit vont définir la quantité de signal qui va pouvoir entrer dans le circuit (et donc le gain général de la pédale). Ils forment aussi un filtre qui va permettre de laisser passer plus ou moins de basses.
        Si on augmente la valeur de la résistance, on diminue le gain, et on diminue un peu les aigus. Si on augmente la valeur de C1, on laisse passer plus de basse, et on augmente le gain. Une valeur plus petite avec C1 diminue aussi le bruit. J'aime bien avoir un switch qui permet de choisir entre une Big Muff un peu bassy et saturée, et une avec un gain plus réduit et aigue, style overdrive. J'ai utilisé ce mod sur cette Big Muff.

        LPB1 avant le circuit de la Big Muff
        Le LPB1 est un boost tout bête de chez Electro Harmonix. L'ajouter avant le circuit peut permettre d'avoir une Big Muff super saturée, ça ajoute pas mal de gain à la Big Muff. On peut le faire sur veroboard avec un trimmer ou contrôle externe. De mon côté, je voudrais tester en utilisant les PCB que j'avais réalisé il y a peu. Avec un 3PDT, on peut facilement le rendre activable au pied ! La Musket de chez Blackout Effectors utilise cette astuce.

        Transistors germanium dans les étages de distorsion
        Cela peut adoucir un peu la Big Muff, mais il vous faudra par contre un gain assez important sur la section de volume pour récupérer assez de volume (à cause des hfe assez bas des transistors germanium). Cette astuce est utilisée sur la Hoof de chez Earthquaker Devices. Je ne suis pas super fan de ce mod, mais vous pouvez essayer. Attention, utilisez bien des transistors NPN !

        Diminuteur de voltage
        On peut simuler une batterie morte, ce qui peut donner un son assez étrange à la Big Muff : elle va être un peu plus clean, va commencer à sonner comme des transistors mal biasés (normal, ils sont mal biasés ^^), voire à "bégayer" un peu par manque de courant. Utilisez ce schéma simple :
         Afficher l'image d'origine
        Il faut juste connecter le "output" voltage à l'entrée du courant de la Big Muff.

        18V Muff 
        Attention : je n'ai jamais testé sur la Big Muff de EHX.... Je ne sais pas si cela peut abimer la pédale. Si vous avez déjà testé, dites le moi. Cependant, si vous avez déjà fait un clone avec des condensateurs qui peuvent supporter 18V, vous pouvez utiliser un MAX1044 pour doubler le voltage et alimenter votre Big Muff en 18V au lieu de 9V ! Je vais tester bientôt.

        Et voilà ! J'espère que cela vous sera utile, amusez vous bien en expérimentant !
        Si cet article vous a plu, n'hésitez pas à me remercier en likant la page Facebook Coda Effects, ou en vous inscrivant à la newsletter !


        Boost LPB1

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        Vous vous rappelez de mes circuits imprimés de LPB1 ? Je l'ai finalement construit, dans un boitier 1590A. Voilà à quoi il ressemble :
        LPB1 boost clone
        Un boost avec un knob, tout simple, avec pas mal de gain. J'ai utilisé un 2n5088, qui a un hfe correct qui permet une bonne amplification. C'est donc un boost tout simple, assez transparent, qui permet de gagner en volume, ou d'avoir plus de saturation si on est déjà en crunch sur l'ampli.
        LPB1 boost clone
        C'est mon premier build en 1590A, et tout s'est mieux déroulé que prévu. J'avoue que quand j'ai reçu la boîte, j'ai eu peur que cela ne rentre jamais dans un boitier si petit !

        Voilà quelques conseils pour que cela soit plus facile à gérer :
        • Utilisez un 3PDT type "PCB mount". Ils sont plus petits que les 3PDT normaux, et vous laisseront un peu plus de place.
        • Utilisez des jacks semi ouverts genre le Lumberg KLBM3.Ils sont un peu plus petits et faciles à utiliser que les jack ouverts comme ceux que j'ai utilisé.
        • Des potentiomètres 9mm peuvent aussi vous faciliter la vie.
        Madbean pedals a sorti un super guide qui donne pas mal d'astuces pour construire des pédales en 1590A. De mon coté, tout est rentré, rien de bien impressionnant mais ça marche !
        LPB1 boost clone
        J'ai tendance à penser que les boitiers 1590A, soit on est fan, soit on déteste ! De mon côté, je ne suis pas hyper fan... Je comprends le challenge qu'il y a pour un DIYer avec ces boitiers tout petits, mais de mon coté je ne les trouve même pas pratique pour un pedalboard... Je préfère monter les jacks en haut par exemple ou autre...


        Comment ça sonne ?


        Bon, c'est un simple clean boost, rien de transcendant ! On peut donc soit l'utiliser pour augmenter le volume de manière linéaire (sur un ampli réglé en clean, ou dans la boucle d'effet). On peut aussi l'utiliser pour augmenter le gain d'un ampli déjà en crunch en le plaçant devant la façade. Enfin, si on l'active avant une pédale de saturation (overdrive, fuzz), on peut gagner du gain supplémentaire.
        Je vais tester le boost devant différentes pédales, pour voir si ce serait intéressant de l'inclure ou non. Je l'ai déjà essayé devant la Jan Ray (ce qui en fait une "Tim" en gros), qui est sympa pour avoir 2 réglages de gain.  Je veux l'essayer aussi sur une Big Muff, pour faire comme une Musket Fuzz... Je pense que ça peut se caler dans la plupart des overdrives et fuzz !



        Guide du circuit


        J'ai déjà fait une analyse du circuit du LPB1. Cependant, je me suis rendu compte qu'un schéma détaillant le rôle de chaque composant (comme sur la Big Muff Page) était parfois plus clair. Voici le schéma que j"ai fait pour le LPB1 :
        LPB1 guide du circuit

        Dites moi si vous trouvez ça plus clair ou si ça vous aide, je pourrai en faire d'autres pour d'autres circuits !

        Un autre clone de Jan Ray, en utilisant mon propre circuit imprimé !

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        Voici ma dernière version de la Jan Ray.... Pour cette pédale, que j'ai calée dans un boitier 1590B (un peu plus petit que l'originale (moins large), et surtout, j'ai utilisé un circuit imprimé conçu par mes soins :)

        4 contrôles donc, volume, gain, basse et aigu, classique ! Voici la bête :
        Vemuram Jan Ray clone
        J'ai utilisé un boitier pré peint de chez Banzai Music ("vintage orange sparkle"). Je suis en train de voir avec un artisan (qui fait des motos custom, c'est pas cool ça ? ^^) pour essayer d'avoir des boitiers avec une couleur personnalisée style cuivre.
        Vemuram Jan Ray clone
        Voici donc le fameux circuit imprimé :
        Vemuram Jan Ray clone
        On a donc un circuit tout à fait similaire à la Jan Ray. J'ai tout de même réalisé 2/3 petites modifications, je suis en train de tester pas mal de choses :
        • OP amp changé pour un Burr brown OPA2134. Le son est un peu plus transparent, un peu plus d'aigus... Je vais tenter d'en essayer d'autres pour voir. D'après les retours que j'ai eu par des gens à qui j'ai vendu quelques PCB, le TL072 rend aussi très bien !
        • R4 (résistance avant le potentiomètre de gain dans la boucle) changée par une valeur plus faible, afin d'avoir un gain plus progressif. J'envisage un mod avec un switch high gain / low gain.
        • Je suis en train de faire quelques tests sur les diodes. Je voudrais testé avec des LEDs, le rendu peut être sympa, mais il faudra sûrement faire attention au volume de sortie, en ajustant quelques valeurs. Je teste aussi pour voir s'il est possible d'ajouter ou non un swich de "compression" ou non. Ca peut rester des mods possibles.
        • Je teste aussi des modifications du couple R5 / C7 qui forment un filtre passe haut qui permet de régler les aigus. J'aimerai un truc qui fonctionnerai peut être sur une courbe un peu plus large. Je trouve qu'il y a quand même pas mal d'aigus en sortie.
        Voilà voilà, plein de tests en perspectives ! Après, il faut reconnaître que la pédale sonne déjà très bien de base.

        Comme le guide du circuit du LPB1 a été assez utile visiblement, j'en ai fait un pour la Jan Ray ! Dites moi ce que vous en pensez !
        Jan Ray Timmy schematic circuit guide
        Vous pouvez expérimenter en plaçant des sockets au niveau des composants que vous voulez changer !

        Potentiomètres et pédales d'effet

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        Vous vous rappelez de mon article sur les résistances ? On va maintenant voir un deuxième composant essentiel dans les pédales d'effet : le potentiomètre. Essentiel, car c'est un des deux seuls composants (avec les switchs) qui va vous permettre de moduler le son produit par votre effet, et en plus de manière continue (de 0 à X, avec toutes les valeurs entre !). On va tout d'abord voir ce qu'est un potentiomètre, comment il fonctionne, puis je vous montrerai différentes manières communes de s'en servir dans une pédale d'effet.




        Le potentiomètre : késako ?


        Un potentiomètre, c'est tout simplement une résistance, variable ! Comme toutes les résistances, sa valeur est donc exprimée en ohm. Généralement, les valeurs vont de 1k à 10M. On tourne le potentiomètre, et la valeur change. Il a trois pattes comme vous pouvez le voir ici :
        potentiometer a b c 1 2 3
        Il s'agit en quelque sorte de 2 résistances combinées. La valeur entre A et C (Rac) est constante, et vaut la valeur du potentiomètre (100 k par exemple), alors que la valeur de résistance entre A et B et A et C sera comprise entre 0 et 100k selon la rotation du potentiomètre. C'est comme si on divisait une résistance en deux:
        potentiomètre A B C
        La valeur de Rab et Rac varie selon la rotation du potentiomètre, mais Rab + Rbc est une constante, égale valeur du potentiomètre (Rac). Le symbole du potentiomètre est le suivant (1=A, 2=B, 3=C) :
        potentiomètre A B C symbole
        En fait, dans le potentiomètre, il y a une piste résistive. En tournant le potentiomètre, on fait varier la longueur de cette piste entre deux pattes, et donc on fait varier la valeur de la résistance. Voici un schéma en gif animé que j'ai réalisé pour essayer de rendre cela clair :
        potentiomètre A B C fonctionnement
        Donc quand on tourne le potentiomètre vers la droite, la résistance entre A et B augmente. Quand on le tourne vers la gauche, elle diminue.
        A l'inverse, si on tourne le potentiomètre vers la droite, on diminue la résistance entre B et C, et inversément.
        La résistance entre A et C reste constante = valeur du potentiomètre.

        Selon ce qu'on veut faire on peut câbler le potentiomètre différemment. Si on veut que la résistance diminue quand on tourne le potard vers la droite, on câble entre B et C:
        potentiomètre A B C fonctionnement
        On peut donc remplacer n'importe quelle résistance du circuit et la faire varier de cette manière !

        Et les trimpots alors ?
        Un trimpot est un "mini" potentiomètre ! Il fonctionne exactement comme le potentiomètre, avec trois pattes, mais doit être réglé avec un tournevis. Pratique pour ajuster la valeur de certains résistances sans avoir à souder / dessouder sans arrêt.


        Logarithmique, linéaire ? Mono, stéréo ? 


        Le potentiomètre est donc caractérisé par sa valeur de résistance (1k,100k, 2M...etc), mais pas que !

        La manière dont la résistance varie peut être linéaire ou logarithmique (aussi appelé audio). Quand un potentiomètre est linéaire, cela veut dire que lorsqu'on tourne celui ci, la résistance va varier de manière linéaire (merci, capitaine obvious), alors que pour un logarithmique, la résistance va varier en logarithme. Pour les plus réticents aux maths d'entre nous, cela veut dire que la résistance va varier très peu en début de course, puis va augmenter soudainement en milieu / fin de course.

        potentiomètre linéaire vs logarithmique

        Alors je vous vois déjà arriver : pourquoi utiliser un potentiomètre logarithmique ?

        Il y a deux raisons à cela :
        1. L'oreille humaine perçoit le volume sonore de manière logarithmique. L'échelle du bruit (décibel) est en réalité une échelle logarithmique ! Détail qui a son importance, car entre 95 et 96 Db par exemple, on a en fait énormément augmenté le volume. Vous imaginez donc bien que pour certaines application, comme un potentiomètre de volume, un logarithmique pourra parfois être plus adapté.
        2. On a des variations plus importantes en milieu de course, ce qui laisse plus de précision en début de course. Ca peut être plus pratique pour régler certains paramètres où on veut pouvoir régler plus précisément les faibles niveau. Pour un potentiomètre de gain, ça peut être sympa dans certains cas pour ajuster plus précisément un petit crunch. De même, on peut utiliser un logarithmique inversé si on veut pouvoir régler précisément en milieu de course et à la fin. 
        Les potentiomètres sont annotés différemment selon leur caractéristiques :
        • "A" = audio = logarithmique
        • "B" = linéaire
        • "C" = logarithmique inversé 
        Ainsi, un potentiomètre 100k linéaire sera annoté "B100k" :
        potentiomètre schéma
        Un audio "A100k"...Etc.

        Enfin, un potentiomètre peut être mono ou stéréo. Quand le potentiomètre est stéréo, il y a en fait 2 pistes séparées, il s'agit d'un double potentiomètre. On a donc 6 pattes :
        Afficher l'image d'origine

        C'est comme si on avait deux potentiomètres en un ! Ils sont rarement utilisés dans les pédales d'effets, qui sont le plus souvent mono, sauf dans certains cas spécifiques (Klon centaur par exemple). Mais parfois ça peut être pratique si on veut un seul potentiomètre qui joue deux rôles différents à la fois.

        Regardons comment les utiliser maintenant !


        Utilisations classiques d'un potentiomètre


        1. Réglage du volume en sortie
        En sortie d'un effet, le volume peut être souvent bien plus important que le volume de départ, notamment dans un boost ou une overdrive qui présentent souvent un deuxième étage de gain qui permet de hausser le volume.

        Il faut donc pouvoir régler le volume ! Pour cela, on utilise un potentiomètre câblé en résistance variable, qui va éliminer un peu de signal, en envoyant une partie du signal vers la masse. Le potentiomètre est parfait pour ça, puis qu'il peut diviser le signal en deux !
        potentiomètre volume
        Le schéma "officiel" est à gauche, à droite j'ai représenté le potentiomètre comme deux résistances. On peut faire varier Rab et Rbc, et donc on fait varier les deux résistances !

        A noter qu'on fait entrer le signal par "C" (3), pour que quand on tourne vers la droite, la résistance Rbc augmente (et Rab diminue conjointement), de manière à avoir moins de signal qui va vers la masse : le volume augmente !

        Ce système est utilisé dans quasiment toutes les pédales d'effet qui ont un "master volume" : la Fuzz Face, la Big Muff, la Tube Screamer, toutes les pédales avec un volume utilisent ce système !


        2. Réglage du gain 
        Sur un ampli opérationnel, on définit le gain de celui ci avec deux résistances (cf article précédent sur les résistances) :
        inverseur non inverseur AOP  
        Le gain de l'AOP est défini par R2/R1 (en inverseur), ou 1+ R4/R3 (en non inverseur). On imagine donc bien que si on remplace une des deux résistances par un potentiomètre, on va pouvoir définir le gain de l'AOP (et donc l'amplification par celui ci).
        En rajoutant des diodes dans la boucle, qui vont permettre d'écrêter le signal et de créer la saturation, on aura donc une belle saturation réglable grâce au potentiomètre.

        Et bien figurez vous que c'est ce qui est présent dans la plupart des pédales de saturation utilisant des AOP ! Voici un exemple tiré de l'étage de gain de la Jan Ray :
        AOP Jan Ray gain schematic
        Donc on a 4 diodes qui vont écrêter le signal, un condensateur de 47pF pour filtrer un peu les aigus, et la fameuse résistance qui va définir le gain (et la saturation), définie par R4 + le potentiomètre de gain.
        Si on regarde, on voit que plus on tourne le potentiomètre, plus la résistance augmente, et donc plus le gain (égal à (R4+pot) / une autre résistance) augmente !

        C'est exactement le même système dans la Tube Screamer, la RAT ou d'autres pédales utilisant des AOP !


        3. Jouer sur les filtres pour augmenter basses / aigus...etc
         Les filtres passifs passe haut ou passe bas permettent de filtrer des aigus ou les basses. Un filtre passe haut laisse les fréquences passer quand elles sont au dessus d'une fréquence donnée (fréquence de coupe, cutoff en anglais), alors qu'un filtre passe bas laisse passer les fréquences en dessous d'une fréquence de coupure donnée.
        Low Pass High Pass filter 
        Si on résume, les filtres passe-haut laissent passer les aigus, et les filtre passe bas laissent passer les basses. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci dessus, le son n'est pas coupé d'un seul coup, mais progressivement à partir de la fréquence de coupure. On peut calculer la fréquence de coupure (cutoff) avec la formule :
        passive filter cutoff frequency formula
        Donc on voit bien que si on fait varier R (ou C), on va faire varier cette fréquence, et donc on va laisser passer plus ou moins de basses / aigus selon la nature du filtre.

        La plupart des potentiomètres de "Tone" (y compris sur votre guitare) fonctionnent avec un filtre passe bas où la résistance est remplacée par un potentiomètre. Voici un exemple tiré de la RAT :
        RAT filtre schéma
        Vous pouvez voir qu'il est inversé : plus on tourne le potentiomètre, plus la résistance augmente, donc plus la fréquence de coupure est basse : on enlève des aigus. Du coup c'est un genre de tone qui marche "à l'envers". Il suffirait de câbler le potentiomètre dans l'autre sens pour avoir un "tone" plus classique.

        Et voilà !

        On aura déjà fait un rapide tour d'horizon des principaux rôles des potentiomètres. Expérimentez ! Prenez une résistance, et remplacez la par un potentiomètre pour voir qu'est ce que cela vous apporte !

        J'espère que cet article vous a été utile ! N'hésitez pas à me remercier en likant la page Facebook Coda Effects, ou en vous inscrivant à la newsletter !



        Bonne année 2016: Coda Effects en chiffres !

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        Bonne année à tous ! En cette fin d'année, j'ai fait un petit bilan, et je voulais vraiment vous adresser un grand merci ! 2015 a été une très bonne première année pour Coda Effects, et j'espère que cela continuera en 2016 ! Voici donc une petite infographie avec quelques chiffres de l'année 2015
        Coda Effects 2015

        Circuit imprimé de Big Muff disponible !

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        Le PCB de Big Muff que j'ai conçu est finalement arrivé dans sa version finale, après test des prototypes... Et il marche très bien ! J'ai aussi fini d'écrire le document qui détaille le montage, en français !

        J'ai toujours soutenu l'idée que la Big Muff est le build idéal pour commencer. C'est un circuit très tolérant aux modifs, et qui permet donc d'expérimenter très facilement. Ca permet de comprendre facilement quel composant sert à quoi, et de créer sa propre pédale, même pour un débutant. Il était donc logique que le premier PCB que je fasse soit celui là !
        Big Muff PCB 
        C'est un circuit imprimé double couche qui vous permet de créer votre propre Big Muff ! J'ai ajouté un quatrième potentiomètre optionnel : le potentiomètre de médiums. Les médiums sont en effet un gros problème avec les Big Muff, la plupart de ces fréquences disparaissent lorsqu'on allume la Big Muff, et on disparait du mix en groupe... Je l'ai mis optionnel au cas où vous voudriez coller au design original, dans un esprit de réplique par exemple. Ainsi, vous pouvez assembler n'importe quel variant de la Big Muff, y compris les variants "boutique" récents avec un potentiomètre de médium (Hoof, Iron Bell...etc)
        EHX Big Muff Russian PCB
        Il est utilisable avec des boitiers Hammond 1590B, petit format standard, et donc bien plus petit que la Big Muff originale, ce qui est idéal pour les pédalboard bien fournis ! Il est bien sûr possible de l'utiliser dans des boitiers plus gros, laissant de la place pour modder de tous les cotés ;)

        Paré à créer votre propre Big Muff ? Je vends le PCB pour 7 euros, avec les frais de ports gratuits pour la France, 2 euros à l'international. Envoyez moi un mail à lelabodebiologie (at) gmail.com pour plus d'infos !

        La qualité est au maximum avec ce PCB : il a été fabriqué avec un processus d'immersion nickel or qui garantit des soudures plus faciles, et des connexions durables. Il n'y a bien sûr pas de plomb dans ce PCB. Les pastilles sont assez espacées et assez grosses pour des soudures faciles.
        Big Muff circuit board
        J'ai annoté les composants avec les mêmes noms que ceux utilisés sur la Big Muff Page. Ce site génial regroupe les schémas de toutes les versions de la Big Muff. Il vous suffit donc de choisir une version, et vous pouvez placer directement les composants sur le PCB en lisant le schéma de la Big Muff Page ! Cela a été fait avec le consentement de l'auteur du site, qui m'a même souhaité bonne chance :)
        Electro harmonix Big Muff circuit board PCB

        Une Ram's Head (73) fabriquée avec ce PCB

        Voici une Ram's Head que j'ai fabriquée avec ce circuit imprimé. Je l'ai faite dans un esprit de "réplique", elle reprond donc toutes les valeurs d'une Ram's Head originale, et n'a pas de potentiomètre de mediums. J'ai toujours voulu savoir comment ça sonnait une Ram's Head, et c'était donc l'occasion de tester le circuit !
        Big Muff Ram's Head DIY
        Je voulais aussi tester "l'optionalité" du potentiomètre de médiums, très simple à faire en réalité. J'ai poli un boitier alu brut, à la manière des autres Big Muff que j'ai réalisées, puis j'ai collé le logo "Dolmen Fuzz" découpé au laser par HPM laser.
        Big Muff Ram's Head DIY
        Comme vous pouvez le voir, ça rentre parfaitement ! J'ai testé mon patron pour percer, qui convient parfaitement à ce type de boitier. J'ai aussi essayé de rendre le câblage facile :
        Big Muff Ram's Head DIY
        J'ai aussi testé la compatibilité du PCB avec les wima MKP2 (je l'avais designé spécialement pour ces condensateurs, qui sont de très bons condensateurs pour l'audio). Ca rentre parfaitement, et ça donne une bonne tête au circuit je trouve !
        Big Muff Ram's Head DIY circuit
        Avec mon PCB et le document détaillé que j'ai écrit, vous devriez être en mesure de réaliser facilement votre propre Big Muff !

        Paré à créer votre propre Big Muff ? Je vends le PCB pour 7 euros, avec les frais de ports gratuits pour la France, 2 euros à l'international. Envoyez moi un mail à lelabodebiologie (at) gmail.com pour plus d'infos !

        ProCo RAT vintage : une "White Face" de 1985 !

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        Voici une pédale qu'on m'a envoyé à réparer, une ProCo RAT vintage de 1985 ! Ce petit monstre de plus de 30 ans avait un petit souci de switching, il y avait un faux contact avec un des deux jacks qui causait des soucis en touchant le boitier métallique rouillé mais toujours conducteur.

        C'est un modèle classique de la RAT2, paru en 1985. Il est souvent qualifié de "white face"à cause du fond blanc au niveau du logo, alors que les versions postérieures présentent un fond sombre avec des écritures blanches (nommées "black face" du coup).
        Proco RAT vintage white face 1985
        La RAT est une des premières distorsions fabriquées. Elle a été créée à la fin des années 70 par Scott Burnham. Il travaillait comme réparateur chez ProCo, une toute petite compagnie basée à Kalamazoo. Il travaillait dans sa cave, avec les rats, d'où le nom de la pédale !

        Différentes versions de la RAT sont sorties au cours des années. La première version, appelée "The RAT", était produite à la main par Scott à Kalamazoo, en toute petite production (à la manière de nous autres DIYers !). Devant le succès qu'elle rencontra à sa sortie, la production fut changée pour un mode de production semi industriel, qui permis de sortir la version "The Rat" en grandes quantités, de 1979 à 1983. En 1983, le boitier fut changé pour un de plus petite taille, et la ProCo RAT2 fit sont apparition. C'est celle ci!
        Proco RAT vintage white face 1985
        La pédale a trois contrôles : distorsion (saturation), volume et filter. Ce dernier potentiomètre permet de moduler les aigus à la manière d'un potentiomètre de tone. Il s'agit d'un filtre passe bas, plus on tourne le potentiomètre vers la droite, moins on a d'aigus. Les entrées jack sont en haut de la pédale, et le jack pour le courant est assez ancien, d'un type qu'on ne retrouve plus trop aujourd'hui maintenant que les entrées type Boss 2.1mm se sont standardisées.

        Depuis sa sortie, la RAT a été utilisée par de nombreux guitaristes. Parmis les plus connus figurent Kurt Cobain (Nirvana), Jeff Beck, les guitaristes de Radiohead, Sonic Youth ou de Blur. Elle a eu une vraie heure de gloire dans la scène indie. Aujourd'hui, elle est toujours pas mal utilisée sur la scène post rock où elle permet de créer des "vagues de distorsion" qui collent très bien au genre !
        Proco RAT vintage white face 1985
        La RAT est toujours en production aujourd'hui, avec une LED au niveau de la lettre "A" du logo "RAT". La RAT originale présente des diodes 1n914, des diodes silicium classiques. La Turbo RAT, une autre version de la RAT sortie en 1989, utilise des LED pour un son un peu moins compressé. La "You Dirty Rat" utilise par contre des diodes germanium 1n34A pour une saturation et compression maximale. Avec un switch rotatif ou même un simple DPDT, vous pouvez avoir plusieurs versions de la RAT dans un même boitier !
        Proco RAT vintage white face 1985 
        A l'intérieur, on peut voir la classique puce Motorola LM308, maintenant assez difficile à trouver et relativement chère. Elle confère le son si particulier à la RAT est elle est malheureusement difficilement remplaçable...
        Proco RAT vintage white face 1985 LM308
        La RAT vintage avec son gros boitier a été rééditée avec la puce LM308. En 2010, ProCo a même sortie une reissue de cette White Face de 1985 !

        Voici un super schéma qui résume les différences entre toutes les versions de la RAT (cliquez sur l'image pour y voir plus clair) :
        ProCo RAT versions schematic
        Je suis dans les enregistrements, j'espère pouvoir sortir une petite vidéo pour vous montrer les types de sons que peut délivrer ce petit monstre !

        Pour aller plus loin (en anglais)
        Interview de Scott Burnham paru en 2012 (New York Time magazine)
        Analyse du circuit par Electrosmash: excellent ! Très détaillé, avec des analyses très poussées !
        Histoire des pédales RAT : photos des pédales RAT au travers des âges (la  page de la RAT2)
        Manuel de la RAT2 (pdf)

        Chasm Reverb (Dead Astronaut FX) terminée !

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        Vous vous rappelez de ma Dead Astronaut Chasm Reverb ? Je l'ai (enfin) terminée ! Je l'avais laissée assez longtemps sur le coté de mon atelier, principalement par manque de temps, et je m'y suis mis récemment pour la terminer ! Si vous voulez en avoir une, vous pouvez l'acheter directement chez Dead Astronaut FX, ou alors acheter le PCB pour la construire vous même.

        Voici ma version terminée : 
        Chasm Reverb Prismatic dead astronaut
        J'ai opté pour le look "vintage" avec une peinture type Surf Green et les boutons couleur crème. Il me manque juste un pickguard pour avoir un look Fender parfait !

        Comme je l'ai déjà dit avant, c'est un build assez fun à faire. Le PCB est plutôt grand, et les composants bien espacés. Elle est donc vraiment facile à construire, même pour un débutant ! Je n'ai eu aucun souci, à part un petit défaut de câblage avec le bypass (qui a un buffer). Mais bon, comme je l'ai déjà dit avant, il n'y a aucun build qui marche du premier coup haha ! A part cet incident mineur, tout a fonctionné direct !
        Chasm Reverb Prismatic dead astronaut
        Comme vous pouvez le voir, il y a 4 potentiomètres : volume (qui règle le volume de sortie), mix (qui vous permet de mixer le signal dry avec le signal reverbéré. On peut avoir un son qu'avec la reverb, ou qu'avec le son dry), damp (qui règle les aigus dans la vidéo) et decay (qui règle la quantité de reverb qui part dans la boucle de feedback). En effet, une des particularités de cette reverb est qu'elle a une boucle de feedback qui permet à une partie du signal de revenir dans l'effet, ce qui permet d'avoir de l'autooscillation ! Un switch vous permet de passer la reverb en auto oscillation.

        Comment ça sonne ?

        J'ai finalement investi dans du matériel d'enregistrement (Seinheiser e906 et carte audio externe), j'ai donc enregistré quelque chose pour vous ! La Chasm Reverb est une réverb profonde et spatiale, tout en conservant le grain un peu vintage de la Belton Brick. Parfait avec un delay pour créer des textures bien ambient!
        Le potentiomètre de volume est utile en autooscillation. Au max, c'est à peu près le volume normal, mais c'est utile si vous voulez laissez les autooscillations en arrière plan. Le mix knob est sympa, on peut avoir un son entièrement "wet", ce qui donne un son très spécial ! Le switch pour l'oscillation est génial par contre.

        Globalement, cette réverb est une tuerie pour tout ce qui est "nappes" de son, qui durent très longtemps et construisent des vrais paysages sonores. Idéal avec un delay ! C'est parfait pour du psyché, ou de l'ambient, on peut aussi laisser la reverb en arrière plan comme accompagnement.


        Analyse du circuit

        Voici le circuit, trouvé sur le document d'assemblage :
        Chasm Reverb Dead Astronaut circuit
        Si vous avez déjà lue mon analyse du circuit de la Rub A Dub reverb, vous pouvez déjà remarquer certaines similarités. Comme la majorité des reverbs DIY, elle utilise une Belton Brick BTDR2H, qui permet à n'importe qui de fabriquer sa reverb sans avoir à coder ou pire, utiliser un tank de reverb analogique avec un ressort !

        Le circuit est divisé en plusieurs parties :
        Chasm Reverb Dead Astronaut circuit
        Analysons chacune de ces parties différemment, vous verrez, ce n'est pas si compliqué !


        Alimentation

        L'alimentation est classique, et ressemble à la plupart des alims qu'on peut trouver dans les pédales numériques. Elle permet d'obtenir 3 tensions différentes : 9V, 4,5V et 5V (régulée).
        Chasm Reverb Dead Astronaut alimentation
        La diode zener (D6) empêche les inversions de polarité. R22 et C16 forment un filtre passe bas qui élimine toutes les éventuelles ondes parasites à 50Hz qui peuvent provenir de l'alimentation.

        R23 et R24 forment un pont diviseur de tension qui permet de fournir une tension de 4,5V (VB). C17 permet d'absorber d'éventuelles variations de courant (ondes parasites). Cette tension est nécessaire pour que les amplificateurs opérationnels.

        Ensuite, on a un régulateur de tension 7805. C'est un grand classique des effets numériques, "78" veut dire qu'il délivre une tension positive, et "05" représente la tension de sortie : 5V. Ce régulateur est nécessaire pour que la Belton Brick BTDR2H fonctionne correctement. Un voltage non régulé pourrait sérieusement endommager les composants numériques contenus dans la BTDR2 donc un régulateur est indispensable ! On trouve ce type de régulateur dans la plupart des circuits utilisant du numérique.


        Buffer JFET permettant le switching

        C'est un schéma particulier qui joue le rôle de switch dans cette réverb. Déjà, vous pouvez voir qu'on utilise un DPDT et non pas notre classique 3PDT. Cela permet en fait d'utiliser un buffer, qui fait que la réverb n'est pas brutalement coupée quand on éteind la pédale. Cela permet de conserver le son en arrière plan, ce qui donne des trucs très sympas avec l'autooscillation par exemple !
        JFET switch pédale guitare
        Alors, comment ça marche ?

        Tout d'abord, un buffer d'entrée formé par R1, C1, R2 et le premier OP amp du TL072. Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas de résistance dans la boucle, et donc l'OP amp a un gain de 1. Il est utilisé pour transformer le signal depuis une impédance haute vers une impédance basse.

        Ensuite, il y a le switching JFET à proprement parler. Les transistors JFET ne sont pas utilisés ici comme amplificateurs de signaux, mais plutôt comme des switchs "on/off", comme dans les ordinateurs ! Quand un des JFET est alimenté (en donnant une tension de 9V, via le DPDT), il va permettre au signal de passer depuis le drain jusqu'à la source : le signal peut passer au travers du JFET. Lorsqu'il n'est plus alimenté, le signal est bloqué. Quand un JFET est on, l'autre est off, donc le signal va soit vers l'effet, soit vers la sortie bufferisée. Une diode empêche un signal parasite d'entrer au niveau de la gate et de parasiter le signal.

        Ce schéma de switching est très pratique avec une réverb : cela diminue les bruits de "pop", et vous permet de conserver la reverb en cours quand la pédale est éteinte, ce qui est super cool avec la fonction d'autooscillation de cette réverb.


        Le circuit de la réverb

        Ce circuit utilise un composant classique des reverb DIY, l'accutronics Belton Brick BTDR2, que j'avais déjà présentée succinement dans l'analyse du circuit de la Rub A Dub Reverb.

        Voici un schéma de la BRTDR2 utiliséee dans ce circuit:
        Accutronics Belton Brick BTDR2
        Il y a 6 pattes sur la brique, qui correspondent chacun à une entrée / sortie pour le signal ou l'alim. Les deux premières sont utilisées pour l'alimentation, 5V et la masse. On peut remarquer  que la masse de l'alimentation (patte 2) est séparée de la masse du signal (patte 4). Dans certains circuits, il est important de séparer la masse du circuit digital du circuit numérique, et de les regrouper en un point seulement pour éviter l'apparition de bruit (surtout quand on combine des chip digitaux avec des IC analogiques fonctionnant en 5V, comme les MN3005 utilisés dans les delays analogiques). Ici, en pratique, ce n'est pas un souci puisque le seul circuit numérique est la Belton Brick. Si on relie directement la masse de l'alim et du signal, les masses ne seront toujours reliées qu'en un point.

        Le signal entre par la patte 3, après avoir été  bufferisée (basse impédance), puis est "transformé" par le chip en son de reverb, qui ressort par la patte 5 et 6. Le son qui sort en 3 n'est pas réverb + dry, mais juste le son de la réverb. C'est un son particulier qu'il faut donc mélanger avec le son de guitare seul pour avoir quelque chose qui ressemble à une réverb.

        Voici le schéma de la partie réverb :
        Dead Astronaut Chasm Reverb
        Tout d'abord un buffer d'entrée (input buffer) augmente un peu le signal, qui va ensuite être séparé en deux. La moitié du signal va rester naturel (signal 'dry'), tandis que l'autre partie va être transformé en signal reverbéré par la BTDR2. Ces deux signaux seront ensuite mixés et dosés par un potentiomètre, le potentiomètre de mix. A fond vers la gauche, on aura unique le signal "dry" (pas de réverb), et tout à droite, uniquement le son de la réverb !

        Le signal 'dry' traverse cette section sans être modifié comme on peut le voir sur le schéma.

        Le signal réverbéré est bufferisé par un ampli opérationnel (TL072), avec un gain de 1. Un condensateur de 100pF dans la boucle enlève un peu d'aigus, et le signal peut entrer dans la BTDR2. Le signal sort par le pin 5 et 6, et des aigus sont enlevés par le filtre passe bas formé par le condensateur C5 et le potentiomètre "damp". Pour plus d'infos sur les filtres, lisez mon article sur le tonestack de la Big Muff. Ainsi, on peut régler la quantité d'aigus dans la reverb. Ensuite, le signal réverbéré traverse un deuxième ampli opérationnel du TL072, puis se dirige vers le potentiomètre de mix.

        En temps normal, ce schéma de reverb serait une réverb ultra classique avec un potentiomètre de tone. Ce qui rend cette réverb unique, c'est son circuit de feedback. Une partie du signal réverbéré peut aller dans la boucle de feedback, et revenir dans le circuit de la réverb ! La quantité de signal qui peut revenir en passant par cette boucle est réglé via le potentiomètre "decay" et un switch qui permet de choisir entre une résistance de 47k (beaucoup de signal revient, on peut autoosciller) et 100k (feedback plus discret, pour des temps de reverb un peu plus longs). C'est vraiment une fonction sympa, avec un "damp" (= tonalité) assez bas, et beaucoup de decay, on a des autooscillations et un pattern de reverb super pour créer des nappes ! Cela permet aussi de régler grossièrement le decay de la reverb, fonction absente sur la version 2 de la BTDR.

        Enfin, le dry signal et le signal de la réverb sont mixés avec le potentiomètre de mix. Un dernier potentiomètre va régler le niveau de sortie global de l'effet : le potentiomètre de volume. Ce potentiomètre est câblé comme une résistance variable vers la masse, classique des potentiomètres de volume. Enfin, le signal (reverb + dry) peut sortir au travers du buffer de sortie.


        Buffer de sortie

        Le buffer de sortie est un buffer tout simple utilisant un OP amp du TL072. Il rappelle un peu celui de la Klon.
        Dead Astronaut Chasm Reverb output buffer
        Un condensateur de 100 pF dans la boucle de l'AOP va enlever un peu d'aigus. Si la pédale est off, le signal dry passe au travers de l'AOP avec un gain de 1 (R16 / R13 = 1). Quand la pédale est on, le signal réverbéré est légèrement amplifié (R16 / R15 = 3 environ) pour compenser la perte de volume lié au potards de mix, volume et à la Belton Brick. C'est un buffer tout simple, et très transparent grâce aux valeurs élevées des condensateurs de couplage (10 uF, C10 et C13), et à l'utilisation du TL072.

        Et voilà ! J'espère que tout est clair et compréhensible ! N'hésitez pas à poser des questions en postant un commentaire. Si ce post vous a été utile, remerciez moi en likant la page Facebook Coda Effects !


        Pour aller plus loin (en anglais)

        JFET switching (pdf by Geofex): bonnes explications sur le switching en JFET, en prenant pour exemple les pédales Boss et Tube Screamer.
        Accutronics BTDR2 : page officielle du module de reverb BTDR2.
        Une page à propos du bruit lié au digita, avec pas mal d'autres infos sympas.
        Page officielle de la Chasm Reverb, si vous voulez en acheter une ou en construire une vous même !

        Fiabilité et pédales d'effets : 5 astuces pour des pédales plus durables

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        Je construit des pédales d'effets depuis maintenant plus de 3 ans, et je commence à voir apparaître quelques pannes. De plus, pas mal de gens m'envoient des pédales à réparer. Dans cet article, je vais vous décrire quelles sont les pannes les plus courantes que j'ai rencontré, comment les réparer et comment construire vos pédales pour les rendre plus durables, ou plus facilement réparables.
        Oxydation chip pédale guitare

        1. Les switchs 3PDT

        Les 3PDT qu'on utilise pour câbler nos pédales en true bypass sont LA cause numéro 1 des pédales qui ne fonctionnent plus ou mal. Un switch 3PDT endommagé va causer des coupures dans le son, la pédale va être plus difficile à activer. Les 3PDT (et les switchs de manière générale) sont des composants "mécaniques" qui sont prévus pour résister à un certain nombre d'activations. Par exemple, pour un 3PDT de bonne qualité (alpha), la datasheet mentionne une résistance pour 30 000 cycles. Cependant, en pratique, nos switchs durent bien moins longtemps que ça, faut dire que les conditions d'un concert les mettent à rude épreuve ! De plus, on utilise rarement des switch de bonne qualité, mais plutôt les "China Blue" qui sont bien moins chers (et moins résistants...).

        Remplacer un switch est une opération facile mais qui peut être pénible car il faut tout recâbler. Pour faciliter les choses, vous pouvez utiliser un "mini circuit imprimé" spécialement pour le 3PDT, avec un câble en ruban. Beaucoup de fabricants professionnels utilisent ce système. Voici un exemple de chez Electro Harmonix:
        3PDT board electro harmonix PCB
        Et si on veut quelque chose de plus fiable ? Une solution efficace est d'utiliser un relai comme switch mécanique qui va permettre de switcher le signal. Un switch sans clic SPST peut être utilisé avec un microcontrôleur qui peut activer un relai pour faire passer le signal vers la pédale. En effet, les relais sont beaucoup plus résistants et peuvent "survivre"à un nombre de cycles d'activation énorme comparé au 3PDT. Par exemple, un Panasonic TQ2-L 5V, qui un relai électromécanique classique, peut durer entre 10 et 100 millions de cycles ! Le switch SPST est extrêmement facile à remplacer (2 fils !) et dure un peu plus longtemps qu'un 3PDT (50 000 cycles). Voici un exemple issu de la Bitquest de chez Dr Scientist (super marque !) :
         Relay Bypass guitar pedal
        Je compte utiliser ce genre de système sur mes pédales très bientôt. J'ai déjà écrit et testé un code en C sur un microcontrôleur PIC 12F675. Je suis en train de designer un PCB qui permettrait d'utiliser ce système de manière standard, avec quelques bonus ! Un autre avantage de ce système est qu'il est ultra silencieux !



        2. Des câbles qui se détachent

        Quand on câble la pédale, il arrive que des câbles aient l'air relativement bien soudés, mais peuvent en fait se détacher suite à des contraintes mécaniques, ce qui cause ensuite des coupures dans votre câblage, et une pédale qui ne fonctionne plus. Cela arrive facilement au niveau du 3PDT (où il y a beaucoup de câblage), ou sur les entrées jack. Cela peut aussi générer des problèmes de masse, ce qui va générer pas mal de bruit. C'est très facile à réparer (il suffit de reconnecter le câble détaché), mais assez ennuyeux si la personne n'a pas de fer à souder (ou pas envie de s'y mettre, ce que je peux comprendre !) et doit renvoyer la pédale. Il y a deux manière d'empêcher cela. La version cheap est de recouvrir les soudures d'une espèce de colle pour éviter les stress mécaniques qui provoquent la casse. Voici un exemple dans une pédale de la marque Caline (clones chinois à pas cher) :
        Caline Reverb PCB inside

        Mais pour moi, la meilleure manière déviter ce genre de soucis et d'inclure les entrées jack directement sur le PCB. Il est possible d'utiliser un PCB différent pour le câblage true bypass, comme dans cette pédale JHS :
        JHS True bypass PCB
        Vous pouvez tout inclure sur le PCB. C'est cette voie que je suis en train d'emprunter. Cela a aussi l'avantage de rendre l'assemblage plus facile et plus rapide.


        3. Entrées jacks et 3PDT qui se dévissent

        C'est un problème assez classique. Les jacks d'entrée et le 3PDT peuvent se dévisser "naturellement", même si on les serre pas mal. Dans le pire des cas, on peut perdre l'écrou, et la pédale sera alors difficile à utiliser, surtout si le jack ou le 3PDT a le malheur de rentrer dans la pédale... C'est bien sûr très simple à réparer (resserrer le boulon ou le remplacer), mais c'est un problème assez pénible dans le sens où on doit renvoyer la pédale ou l'écrou qui manque pour réparer cela... Il y a deux manières d'éviter cela : soit on serre comme un bourrin pour retarder l'échéance, en utilisant des pinces et en forçant bien, soit on place les jacks directement sur le circuit imprimé.

        Cette dernière solution est plus adaptée, mais a un désavantage : si le jack ne fonctionne plus (usure qui peut arriver, assez rare, mais bon...), il sera assez pénible à remplacer. Donc n'oubliez pas d'utiliser des jacks de qualité style Neutrik NMJ6HCD2, et de ne pas surcharger le circuit imprimé autour de ces jacks pour rendre le dessoudage possible.

        Je suis en train de designer ma première pédale "commerciale" et j'incluerai les jacks directement sur le PCB. Ca évite du câblage (point 2) et empêche les jacks de se dévisser.



        4. Faux contacts

        Si vous laissez le PCB "libre" dans le boitier, ou si vous câblez le PCB avec du câble flexible, le PCB peut bouger dans le boitier. Parfois, cela peut créer de faux contacts qui ne sont pas faciles à réparer car on sait difficilement d'où peut venir ce faux contact. Cela arrive très souvent avec le veroboard, où la face cuivrée de la plaque peut créer des faux contact avec le boitier métallique. Le classique câblage "spaghetti" des débutants peut être assez terrible pour cela :
        Mon conseil principal est : utilisez des circuits imprimés ! Avec des potentiomètres avec des pattes spécial "PCB", il sera bien maintenu dans le boitier. Si vous utilisez du veroboard, utilisez du câble avec un centre en cuivre que l'on peut tordre et qui permet de maintenir un peu le circuit dans la boite. Mais honnêtement, je ne vous recommande pas le veroboard : cela augmente le risque d'erreur (on place mal les composants, câblage complexe...) et peut créer des faux contacts, alors que les PCB sont plus fiables et plus durables.



        5. Composant qui lâche

        En fait, j'ai rarement vu un composant lâcher par lui même. La plupart des composants lâchent suite à des erreurs de l'utilisateur lors de l'alimentation de la pédale. Un des cas les plus communs a lieu avec le circuit intégré MAX1044. Il permet de doubler ou d'inverser le voltage, mais n'accepte en entrée qu'une tension positive inférieure à 10V. Il n'est pas rare que des gens tentent d'alimenter la pédale en 18V "pour voir" ou se trompent en mettant une tension inversée. Le chip n'est alors plus fonctionnel. Quand le voltage est inversé, la diode qui absorbe ce courant inversé peut lacher si l'intensité pourvue est importante. Et c'est moche :
        Pour le MAX1044, il suffit de le mettre sur socket pour le rendre facilement remplaçable. Pour la diode de protection, j'utilise une forme "longues pattes" sur mes PCB, comme ça il est possible de couper les pattes de la diode, ce qui rend le dessoudage plus facile.
        Enfin, il faut éviter les composants de surface qui sont très difficilement remplaçables, et à la durée de vie limitée.

        Et voilà ! Ce sont les 5 pannes principales que j'ai pu observer dans des pédales défaillantes. S'il y a d'autres types de panne courante que vous avez pu constater, n'hésitez pas à l'indiquer en postant un commentaire !

        J'espère que cet article vous a été utile, n'hésitez pas à me remercier en likant la page facebook Coda Effects ou en vous inscrivant à la newsletter !
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