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NKT275 !

Voilà ce qui est arrivé dans ma boîte aux lettres ce matin :

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NKT275 red dot
 
Des transistors NKT275 red dot ! Ce sont des transistors des années 60, extrêmement rares, et qui équipaient les toutes premières fuzz face quand elles étaient encore produite chez arbiter electronics :
Je suis vraiment très content d'avoir pu me procurer ces composants plein de mojo ! Avec, je ferai bien sûr une fuzz face de qualité. Leur hfe est de 95 et de 140, ce qui est assez élevé pour une fuzz face, donc j'aurai sûrement pas mal de gain. Cependant, je compte toujours garder le meilleur du moderne avec et fabriquer une pédale avec alim à polarité négative par exemple, histoire de faire la meilleure fuzz face possible !

Si vous voulez trouver ces transistors, je vous conseille d'aller faire un tour sur ebay, et de faire très attention à tous les détails, afin de ne pas vous faire avoir. En effet, le NKT275 a été réédité (vous reconnaitrez les réédition grâce à leur forme en chapeau, et un petit pin parfois). Certains vont même jusqu'à re-marquer d'autres transistors (avec un petit coup de vernis à ongle pour le red dot) afin de les faire passer pour ceux là !

3PDT et true bypass

J'ai remarqué qu'il était plus simple pour les débutants d'arriver à faire un switch true bypass pour leurs effets une fois qu'ils avaient bien compris comment cela marchait... Voici donc quelques explications..

LE FOOTSWITCH 3PDT
Avant d'aller plus loin, il faut bien avoir compris le fonctionnement d'un footswitch 3PDT. 3PDT sont les initiales de "3 poles, double throw". En terme plus compréhensibles pour le commun des mortels, cela signifie juste que vous avez 3 interrupteurs à 2 positions en parallèle :

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Ici, on peut voir qu'un SPST correspond à un simple switch "on off", un SPDT correspond à un switch à 2 positions : en haut ou en bas. "Double throw" veut juste dire que vous avez 2 positions possibles pour le switch. 
Ce type switch peut ensuite avoir plusieurs plusieurs équivalences en parallèles : SPST sera un simple switch, DPST sera double, 3PST sera triple !
On peut donc facilement en conclure qu'un 3PDT sera équivalent à 3 interrupteurs à 2 positions. Il y aura donc deux positions pour 3 switchs doubles, ce qui nous fait 9 broches, avec 2 positions suivantes :

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Cela veut dire que pour la position 1, chaque broche du milieu est connectée à son équivalente en bas (2 connectée à 3, 5 connectée à 6 et 8 connectée à 9), alors que dans la position 2, chaque broche du milieu sera connectée à celle du haut (2 connectée à 1, 5 à 4 et 8 à 7)

COMMENT L'UTILISER POUR LE TRUE BYPASS ?
Quand on veut faire du true bypass, on veut simplement les choses suivantes :
  • Position 1 : le jack d'entrée va à l'entrée du circuit de l'effet, le jack de sortie est relié à la sortie du circuit, et une superbe LED bleu, verte ou jaune est allumée pour signaler que l'effet est on (effet : on)
  • Dans une position 2, le jack d'entrée et sortie sont directement connectés, le signal ne passe pas par le circuit (bypass)
Pour la position 1, il y a 3 conditions à remplir, c'est pour cela que nous avons besoin d'un 3PDT !
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Avec ce type de connection, on a les 2 positions suivantes :
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Ce qui revient à dire "off" et "on" pour votre effet (avec la LED en bonus !), en true bypass !

Si vous ne voulez pas vous embêter à souder directement sur le 3PDT (ce qui peut être assez pénible, et surtout le plus souvent assez moche, et pas très pratique si on fait une erreur), vous pouvez souder directement sur un petit PCB, ce qui sera hyper propre et plus simple. Vous pouvez soit le faire vous même (voici un modèle), soit en acheter directement (ici par exemple).




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Mod d'une soul food

J'ai décidé de modder ma Soul Food de chez EHX. Comme vous le savez peut être, la Soul Food est la réinterprétation (copie ?) de la mythique Klon Centaur, pédale d'overdrive mythique se négociant aujourd'hui à quasiment 1500 euros l'unité ! Cette pédale, créée par Bill Finnegan est une overdrive à 3 contrôles : gain, volume et aigus. Elle a été utilisée par plein de guitaristes dont les plus grands, ce qui lui a vite donné une bonne réputation. Elle est aussi connue pour son buffer de bonne qualité,  à la manière des pédales tout aussi hype de chez Pete Cornish. Voici ma review audiofanzine.

En regardant de plus près la pédale, il se trouve que les diodes utilisées ("essential" d'après le créateur, sur la nouvelle version de la centaur, la KTR) ne sont pas les mêmes que sur la Klon centaur, qui sont des diodes type germanium.
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Klon KTR diodes
En effet, Electro Harmonix utilise des diodes silicone ! Ce sont des diodes type Schottky, qui sont cachées sur la face supérieure du PCB. Une manière de ne pas effrayer les puristes j'imagine. Pour info, demanière générale, les diodes sont responsables de l'écrêtage du signal, et donc de la saturation. Les diodes germanium et silicium ayant des propriétés assez différentes, les changer semble être une bonne idée à priori.

Aujourd'hui, nous allons voir étape par étape comment ajouter un switch sur sa soul food pour passer des diodes standard aux diodes germanium. 


Attention :
Je ne serai pas tenu pour responsable si vous abimez votre Soul Food en faisant cette modification. La soul food est fragile : les potentiomètres sont cheap, tout est en composants de surface dont sensibles à la chaleur...etc. La modification n'est pas difficile ni trop risquée en théorie, mais soyez prudents et précautionneux pour ne pas l'abîmer !

Autre chose à dire : l'effet réel de ce mod sur le son est somme toutes assez anecdotique,  voire quasi nul ! En blind test, il est dur de sentir la différence entre les diodes. On perçoit peut être quelques chose pour les hauts niveaux de gain (peut être un peu plus d'aigus pour les diodes russes) Je voulais juste tester, et si jamais vous êtes curieux, c'est une bonne manière de faire ! C'est aussi une manière de montrer que certains composants sont complètement overated par une "hype" musical pas toujours très renseignée sur le fonctionnement des circuits! C'est aussi une bonne manière d'apprendre à modder des pédales avec des diodes, et il y en a où faire ce type de mods sera beaucoup plus utile (big muff par exemple).

Enfin, j'ai remarqué que la soul food était construite de la même manière que la East River Drive. Vous pourriez donc à priori quasiment suivre ce tutoriel pour faire la modif sur une East River Drive (où la modif serait beaucoup plus utile pour le coup !)



Quel matériel vous faut il ?
Pour faire cette modification, il nous faut vraiment peu de choses : une soul food en bon état bien sûr, des diodes germanium et un switch DPDT. Concernant les diodes : les diodes originales de la Klon centaur sont toujours inconnues officiellement. Cependant, la communauté DIY a pu mesurer des valeurs sur des centaurs originales qui se rapprochent très fortement de diodes russes D9E. Si vous voulez les diodes les plus proches de l'originale, dirigez vous vers celle ci (on en trouve sur ebay). Après, sachez que les diodes germanium ont des propriétés très semblables entre elles donc les changements seront minimes si vous prenez autre chose de classique : 1N34A, BAT41, OA1160 ou autre !
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Diodes mod soul food EHX
Et bien sûr, il vous faudra le matériel classique pour souder : un fer, de la soudure, des pinces et si possible une troisième main.
Prêt ? Allons y !

Première étape : démonter la pédale
Les diodes sont situées sur la face avant du PCB, pour y avoir accès, il faut donc démonter la pédale. Pour cela, il faut commencer par enlever les boutons. Attention : les boutons sont très difficiles à enlever, et les potentiomètres très fragiles. N'y allez surtout pas comme un bourrin, au risque de péter le potentiomètre. Une méthode qui marche très bien et évite toute casse, c'est d'utiliser 2 cuillères placées sous le bouton, l'une en face de l'autre, et de faire levier tout doucement avec les 2 cuillères en même temps :
 On retire petit à petit les knobs. On dévisse le 3PDT pour voir quelquechose comme ça :
On peut alors retirer la plaque arrière de la soul food, soit avec un tournevis, soit avec une perceuse. On aperçoit le circuit, en composant de surface, avec quelques condensateurs film et électrolytiques, et les circuits intégrés caractéristiques de la Klon. On peut aussi voir le switch qui permet de passer en true bypass ou buffer.
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Soul food EHX mod
On peut alors retirer le circuit de la boite. Tirez doucement en tenant par les jacks pour le sortir entièrement de la boite.


Deuxième étape : enlever les diodes d'origine et assembler le switch
Une fois le circuit retiré, on voit très bien les diodes, situées juste en dessous du potentiomètre des aigus
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Pour les enlever, n'essayez pas de dessouder. Il y a de la soudure des 2 cotés, de plus il est difficile de dessouder les soudures commerciales de ce type... De l'autre coté, vous avez pas mal de composants de surface fragiles qui n'aimeraient pas trop être trop chauffés... Je vous conseille donc de couper les pattes de chaque coté de la diode, de manière à essayer de garder un maximum de métal pour pouvoir y souder des pattes plus longues. J'ai fait cela avec un cutter / torsion et pinces. Voilà ce qu'on obtient :
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diodes EHX soul food
On peut alors souder les diodes germanium sur le DPDT. Il faut les souder en sens inverse l'une de l'autre, sur la partie supérieure du DPDT.
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On fait de même avec les diodes qu'on a détaché de la Soul Food. Il faut d'abord leur rajouter des pattes un peu plus longues. Pour cela, soudez des pattes de résistance ou autre composant au bout restant de manière à ralonger les pattes des diodes.
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On peut alors les souder comme les D9E en bas du DPDT.
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Soul food diodes
On va pouvoir l'insérer dans le boitier.


Troisième étape : percer la boite
Il nous faut maintenant percer le boitier pour pouvoir y insérer le DPDT. Comme on a pu le remarquer en ouvrant la boite, il n'y a pas beaucoup de place. Il va donc falloir virer la place pour la pile ! Sinon on peut toujours percer la boite sur le coté pour mettre le DPDT à coté du switch. Perso, comme j'aime bien compacter mes pédales latéralement sur mon pedalboard, un switch sur le coté est super gênant.. Verticalement moins, donc j'ai décidé de mettre le switch en bas de la pédale.
On marque donc l'endroit où on va faire le trou en tapant avec un marteau sur un clou bien placé :
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diodes soul food mod
On voit la petite marque laissée par le clou. Ca évite de déraper après quand on va percer. On commence par un petit foret, puis on agrandit progressivement le trou jusqu'à arriver à la bonne taille. On peut vérifier en essayant d'insérer le DPDT de temps en temps.
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Soul food mod switch
Une fois arrivé à la bonne taille, on vérifie que le switch rentre bien dans le trou, et qu'on peut le visser.
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diode mod soul food
On arrive à la dernière étape du mod !


Dernière étape : souder le DPDT au PCB et tout remonter On va donc souder 2 fils au niveau des deux pattes du milieu du DPDT (entrée / sortie), qu'on va pouvoir relier au PCB. Pour voir la longueur de fil à couper, essayer de comparer par rapport à l'endroit où sera placé le switch, et celui où sera le PCB. N'hésitez pas à laisser un peu de marge. Il faut aussi étamer un peu les fils (mettre un peu de soudure sur le fil à nu) pour faciliter la soudure.
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Soul food mod
Il faut ensuite relier chaque fil au PCB au niveau de l'endroit où était situées les diodes. L'endroit où vous soudez (D2 ou D3) n'a pas d'importance, il faut juste un câble de chaque coté. En effet, les deux diodes sont reliées entre elles de chaque coté, comme sur notre DPDT.
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Soul food EHX mod
Il ne reste plus qu'à remettre dans la boite, et on a fini !
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soul food diodes mod
 Pour la déco, j'ai ensuite utilisé des lettres à frapper pour inscrire quel coté correspondait à quel type de diode : "K" for Klon donc les D9E, et "SF" pour Soul Food donc les diodes d'origine. Un peu d'encre de Chine pour mettre en valeur le lettrage, et voilà ! Terminé !
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EHX mod soul food
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diodes soul food mod

Comment ça sonne ?
Les différences entre les 2 types de diodes sont vraiment minimes, je ne suis pas sûr qu'on pourrait entendre une différence en blind test. J'ai ensuite essayé de mettre des diodes silicones classique 1n4148, pareil très peu de différences. J'ai mis du coup 4 diodes silicones 1n4148 (2 de chaque coté) pour voir si je pouvais avoir un son moins compressé, pareil très peu de changements !
Désespéré, j'ai essayé carrément de voir l'effet en enlevant les diodes ! Et de manière assez incroyable, cela n'a aussi que très peu d'effet ! 
En effet, la majeure partie de la saturation provient donc directement des amplificateurs opérationnels (TL072), et non des diodes ! Le "these are essential" de Bill Finnegan n'est finalement qu'une grosse blague destinée au monde de la hype, comme la plupart des inscriptions sur la KTR...

Conseil : gardez donc la soul food en version stock !

Quand je vois que JHS propose encore ce mod, je ne comprends vraiment pas, l'utilité est absolument nulle à moins de vouloir coller le plus possible à la klon. Musicalement parlant, le changement est quasi nul. Marketing, quand tu nous tiens...

En tout cas, vous pourrez vérifier par vous même que les différences sont minimes! J'essaierai d'enregistrer des samples proprement dès que j'aurai le matériel adéquat.

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Débugger vos effets DIY : les erreurs récurrentes


La règle numéro 1 du DIY est : "Un effet ne marchera JAMAIS du premier coup"


On doit donc apprendre assez rapidement a essayer de voir ce qui ne fonctionne pas lorsqu'on est confronté à ce type de problème. Il y a cependant des erreurs qui sont très communes aux débutants ou même aux experts peu attentifs ou fatigués. Ici, je vous propose une petite liste de choses à vérifier lorsqu'une de vos pédales ne fonctionne pas, dans l'ordre du plus courant au moins courant. Ce n'est bien sûr pas une liste exhaustive, mais elle regroupe un ensemble de problèmes et erreurs courantes.

1. Le true bypass
La LED ne s'allume pas, il n'y a pas de son quand l'effet est enlenché ? Le son ne passe pas du tout au travers de la pédale, même quand celle ci est désactivée ? Ca sent l'erreur dans le câblage du true bypass !
Vérifiez bien que vous avez bien réalisé votre câblage. Pour plus d'infos, regardez mon article sur le true bypass. Attention au sens sur 3PDT, le switching s'effectue verticalement quand les pattes plates sont horizontales :
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Sens du switching sur un 3PDT classique

Vérifiez qu'il n'y pas des pâtés de soudure qui connecteraient des pins qui ne devraient pas l'être, et qu'il n'y a pas de faux contacts entre les pins et le câble auquel ils sont reliés.
Ce souci est hyper récurent, et n'a qu'un remède : bien comprendre le fonctionnement du true bypass et en option passer sur des circuits imprimés prévus pour ce type de switch.

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Exemple de PCB pour circuit true bypass, que l'on peut acheter ici

2. Un problème d'alimentation
Vous avez votre son normal quand l'effet n'est pas enclenché, mais la LED ne s'allume pas et le son est coupé quand vous activez l'effet ? Cela peut typiquement être un problème avec l'alimentation si vous n'utilisez pas de pile.
Vérifiez que vous avez bien câblé votre entrée d'alimentation, et surtout bien mis à la masse le pin correspondant.
 
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Schéma de branchement d'une entrée alim à centre positif.

Un bon moyen de vérifier que vous ne vous êtes pas gourré est de mesurer avec son multimètre le +9V par rapport à la masse au niveau de l'entrée alimentation, et au niveau du PCB / veroboard et de la LED. Si vous avez bien +9V c'est que votre alimentation est branchée correctement.
Si la LED ne s'allume pas, c'est alors un problème d'orientation de celle ci.



3. Une erreur de composant ou de schéma
Votre LED s'allume, mais vous n'avez pas de son, ou celui ci est étrange (très faible volume, bruit...) par rapport ce à quoi vous vous attendez lorsque vous activez l'effet ?
Il y a peut être une erreur de composant ou de branchement dans votre circuit.
 

Pour cela, c'est pénible, mais il faut vérifier un par un chacun des composants en se posant les questions suivantes :
  • Est-ce que la valeur du composant correspond à celle sur le schéma du circuit ?
  • Est-ce que la polarité du composant est respectée ? (un condensateur à l'envers par exemple) Attention au transistors qui peuvent avoir des orientations différentes selon les modèles
  • Est-ce que le composant est bien placé ? Il est très courant lorsqu'on réalise un circuit sur veroboard de décaler une patte d'un composant sur une autre piste. 
 Enfin, vérifiez que les sorties du circuit sont correctement reliées :
  • l'input et l'output du circuit sont elles bien reliées au tip de l'entrée jack ?
  • Les masses des différents composants sont elles bien reliées entre elles ? Là aussi un PCB pour le true bypass peut être très pratique
  • Les liaisons aux potentiomètres sont elles bien respectées ? Attention à la polarité d'un potentiomètre : 
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 Orientation d'un potentiomètre : A, B et C (ou 1, 2, 3 selon les schémas)

Normalement après avoir vérifié tout cela, vous devriez pouvoir être sûr que votre circuit est parfaitement réalisé. 99% des erreurs que je fais se situent ici. C'est vraiment hyper courant de décaler d'une piste ou de se planter de valeur par distraction. Sinon, une autre hypothèse courante est :


4. Un faux contact
Le son se coupe sans prévenir ? Vous n'avez pas de son quand l'effet est enclenché mais le bypass marche bien ? Gros bruit parasite présent en continu ? Ca sent le faux contact ! C'est un problème qui arrive souvent sur les veroboards : vérifiez bien que les pistes ne sont pas reliées entre elles, par exemple par une soudure un peu trop épaisse. Pour être sûr, passez un coup de cutter entre les pistes, puis avec votre multimètre en mode "logic" vérifiez qu'il n'y a pas de court circuit entre les pistes, et que les trous percé au milieu des pistes isolent bien chaque coté de la piste.

Si vous utilisez des câbles dénudés, vérifiez bien qu'il n'y a pas de contact entre la partie dénudé du câble et un autre composant métallique.


Dernière possibilité : vérifiez qu'il n'y a pas de contact entre les pistes sur circuit et les potentiomètres métalliques. Pour résoudre ce problème, il faut penser à bien positionner le circuit et utiliser des câbles robustes qui permettent de bien le maintenir. Une autre solution est d'utiliser des "préservatifs pour potentiomètres" (oui oui...) qui les isolent : http://www.guitarpcb.com/apps/webstore/products/show/1409402

Si après tout cela votre circuit ne fonctionne pas, il ne vous reste qu'une solution...




5. Un composant défectueux
Il y a des composants qui sont par définition fragiles ou périssables. Les transistors germanium, les circuits intégrés ne pardonnent aucune erreur lors de la soudure (il ne faut surtout pas trop les chauffer), ou d'erreur de polarité. Un vieux condensateur électrolytique peut avoir fuit et ne plus être fonctionnel.

Pour éviter des problèmes liés aux composants fragiles, je vous recommande d'utiliser des sockets qui vous permettent de ne pas avoir à souder le composant, mais de juste l'encastrer dans un moule conducteur :

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 Exemple de socket pour un circuit intégré à 8 broches.

Comme cela, si jamais vous avez un doute, vous pouvez toujours remplacer le composant suspicieux par un neuf.

Après toutes ces vérifications, si votre pédale ne marche toujours pas... Refaites les ! Le problème vient sûrement d'une de ces raisons. Attention aux circuit qui nécessitent un biasing précis, où les pannes sont plus difficiles à résoudre (type deluxe memory man)

Bonne chance !


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Analogman sunface DIY #2

Ayant reçu les fameux transistors NKT275 red dot, je me suis mis à l'ouvrage pour faire une fuzzface digne de les accueillir. J'ai utilisé un circuit conçu par Scruffie, qui utilise un inverseur de tension de type 1044 afin de pouvoir utiliser une alimentation normale. Il y a aussi un système très ingénieux qui permet de couper l'alimentation lorsqu'on débranche le jack d'entrée. Cependant la boite que j'ai utilisé étant relativement petite (1590B de chez Hammond), je n'ai finalement pas eu la place pour ajouter une pile, et je suis donc resté avec uniquement l'alimentation externe. Ce qui est quand même plus pratique pour une pédale vouée à rester sur un pedalboard. J'ai aussi utilisé un circuit imprimé pour le 3PDT. C'est très pratique, et surtout très propre ! J'ai fait de mon mieux pour avoir un câblage le plus propre possible, en utilisant des câbles le moins long possible. Je suis très content, l'intérieur de la pédale est vraiment propre.
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Analogman sunface DIY

Au niveau du look, j'ai choisi la stratégie du simple et propre avec un peinture noire et une façade en alu brossé fabriquée par mes soins. J'ai utilisé des lettres à frapper, et j'ai ensuite peint les lettres à l'encre de chine. F = fuzz, V = volume et B = bias. Enfin, j'ai collé un logo gravé au laser sur le coté. La gravure a été faite par HPM laser, je vous recommande vraiment cette boutique, ils sont rapides, disponibles, sympas et surtout abordables au niveau des tarifs pour une petite série !

Comme je voulais aussi la vendre, j'ai ajouté le "parfait kit de la pédale boutique" avec : un petit sac en coton et des autocollants imprimés chez Moo. Site très fiable, avec un excellent rapport qualité prix pour les autocollants (pour les petites séries). Avec ce lien, vous aurez 10% de réduc : http://uk.moo.com/fr/share/#8srxpd

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Analogman sunface DIY

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Analogman sunface DIY
 

COMMENT CA SONNE?
J'ai fait une vidéo rapidos avec mon appareil photo. Elle sonne assez affreuse, mais malheureusement j'ai pas de quoi enregistrer correctement chez moi... Dommage que l'on ne capte pas bien le coté smooth et rond de la pédale. Elle réagit très très bien au potard de volume, c'est assez impressionnant ! Je referait une vidéo bien propre quand j'aurai le temps.




COMMENT CA MARCHE?
C'est donc le même circuit que la Sunface, avec le réglage de bias intégré. Pour voir l'analyse du circuit de la Sunface, c'est par ici. Ici, on a juste un circuit imprimé qui reprend exactement ce circuit.
L'ajout sympa est au niveau de l'alimentation. On utilise un MAX1044, qui est un circuit intégré qui peut inverser la tension d'entrée. Voici le schéma que l'on peut trouver sur la datasheet :

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Pédale guitare avoir -9V
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Pédale guitare avoir -9V
Petite parenthèse sur les datasheets : ce sont des genre de "cartes d'identité" des composants. On les trouve sur le site des constructeurs (par exemple Wima si on cherche la datasheet des condensateurs wima MKP2). Elles contiennent absolument toutes les informations et caractéristiques du composant ! C'est donc très utile de les consulter quand on n'est pas entièrement sûr de certaines caractéristiques (voltage max, agencement des pins d'un circuit intégré)
On fait donc entrer le courant par la patte V+ (patte 8), il sort par la patte 5. On relie la 3 à la masse, et on fait passer un condensateur de 10uF entre cap+ (relié au + du condensateur) et cap- (devinez où il est relié ? ^^). On met un 10uF à la sortie aussi.

Tant qu'à faire, on peut aussi améliorer l'alimentation à l'entrée du circuit avec un petit montage classique que l'on retrouve dans plein de circuits. On la retrouve sur le circuit de Scruffie, le condensateur de 0.1uF en moins.

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+9V stable pédale guitare
 
La diode à l'entrée permet d'éviter les inversions de polarité. En effet, la diode ne laisse passer le courant que dans un sens (le sens de la flèche). Donc si on branche une alimentation normale, le courant vient du +9V et rien ne passe au travers de la diode. Cependant, si on se trompe et qu'on branche une alimentation inversée (ou qu'on inverse la pile), la masse deviendra +9V et le +9V deviendra la masse ! Cela endommagerai le circuit en temps normal, cependant ici, la diode laisserai passer le courant vers +9V (devenu la masse), évitant donc la catastrophe.

La résistance combinée aux condensateurs permet d'éliminer les oscillations du courant qui seraient toujours présentes dans l'alimentation. Effectivement, quand le courant est converti du secteur où il est alternatif en courant continu, il reste souvent des oscillations parasites, que des condensateurs peuvent éliminer. Les condensateurs ne laissent pas passer le courant continu, par contre le courant alternatif pourra ainsi aller directement à la masse.

A la fin de ce petit circuit, on obtient un input voltage un peu plus stable (moins de bruit), et une protection au cas où quelqu'un se trompe en alimentant la pédale. Ce qui peut arriver facilement avec les fuzz faces qui demandent souvent une polarité inversée. 

Voilà ! J'espère que tout est clair !

Pour aller plus loin :
Le filtre Shaddo (en français) : quelques précisions sur le filtrage d'alimentation par Shaddo sur le forum techniguitare
Geofex +9V to -9V (en anglais) : un peu de détail sur l'inverseur de tension, avec un bonus pour n'activer l'alimentation qu'en présence d'un jack dans l'input.

Circuit imprimé : Dead Astronaut Chasm reverb

Aujourd'hui, j'ai reçu un PCB de chez Dead Astronaut FX, la Chasm Reverb !
Dead Astronaut (alias Robert Henry) est un petit fabricant d'effets basé en Angleterre. Il construit pas mal d'effets différents (Fuzz, distorsion, tremolo, delays....) avec des gravures magnifiques.

J'ai notamment flashé sur la réverb qu'il produit, la Chasm Reverb. Celle ci peut auto osciller, créant des nappes sonores magnifiques. De plus, elle présente des options bien pratiques : un potard de mix pour choisir la proportion de son de base versus son modifié par l'effet, et un système de bypass qui fait que lorsque l'on coupe l'effet, la reverb continue avec les dernières notes, elle ne se coupe pas brusquement comme en true bypass. C'est ce qu'on appelle des "trails", comme traînées. Il y a aussi un réglage de Damp (à voir à l'usage à quoi cela sert exactement), et de volume.

On peut trouver quelques démos sur youtube (prismatic reverb ou chasm reverb), et j'avoue qu'elles m'ont emballé.

Vous pouvez soit acheter la Reverb assemblée par Dead Astronaut, soit commander un PCB pour la fabriquer vous même. En bon DIYeur, j'ai donc commandé le PCB, pour la raisonnable somme de 11 pounds. Si vous voulez vous aussi vous en fabriquer une, vous pouvez acheter le PCB ici. Robert est très disponible par mail, et il m'a donné plein d'indications utiles. Le PCB est de très bonne qualité, double face et avec un beau plan de masse :

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circuit imprimé chasm reverb
On voit le grand espace réservé à la Belton Brick 
(circuit intégré de reverb digitale)

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Chasm Reverb circuit imprimé
 
Le circuit est sympa vu du dessous aussi !

J'ai donc commencé à assembler les composants, j'ai pu y placer toutes les résistances, mais il me manque certains types de diodes, et des valeurs de condensateurs. Et bien sûr la Belton brick !
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Chasm reverb composants circuit
A suivre donc, mais je suis vraiment impatient de voir ce que ça va donner !

Site web de Dead Astronaut :
http://deadastronaut.wix.com/index

Développement de circuits imprimés

Je travaille sur des circuits imprimés en ce moment avec le logiciel Eagle.
Cela me permettrai d'avoir en réserve quelques PCB que j'utilise souvent ou pour des projets spécifiques.

Saurez vous reconnaître les circuits sur lequel je travaille ?


ou manage to recognize on which circuits I am working on?

Il y a encore des changements à apporter pour être sûr que tout rentre bien, tant au niveau des composants qu'au niveau des circuits imprimés dans les boites prévues à cet effet.
Pour cela, il faut que je commande les divers composants et boites nécessaires pour tester avec un modèle imprimé du circuit imprimé et collé sur du carton.
Si tout est bon, j'envoie mes prototypes à OshPark pour tester !

Condensateurs : que choisir ?

L'électronique, c'est comme les legos ! On assemble différentes briques (nos composants, au nombre de 4 : résistances, condensateurs, diodes et circuits intégrés) selon un schéma préétabli (notre circuit). Seul problème : nos composants se déclinent souvent en de nombreuses versions possibles, versions qui ont parfois les mêmes valeurs... Par exemple, on peut trouver de trèèèès nombreux types de condensateurs, qui regroupent parfois les même valeurs : Panasonic SMF, Wima MKP2, FKP2, MKT standard... Quelle foire ! Tachons de faire un peu d'ordre dans tout cela, et de voir lesquels sont les mieux adaptés à notre usage (pédales pour guitare, domaine du son donc).

Les 6 grands types de condensateurs
Il y a globalement 6 types de condensateurs : électrolytiques, céramique, film, tantale, polystirène et mica. Ces types correspondent à la matière dans laquelle le condensateur est fait. Au sein de chacune de ses catégories, on a ensuite différentes caractéristiques à regarder : matière précise du condensateur, tolérance au voltage, et bien sûr sa valeur.
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guitare type de condensateurs
Exemples de condensateurs : céramique, tantale, Panasonic SMF, FC (électrolytique) et Wima MKP2

Commençons :

  • Condensateurs électrolytiques : ce sont des condensateurs de forme cylindrique. Ils ont des valeurs assez élevées. Je vous conseille des les utiliser pour des valeurs supérieures à 1uF. Généralement, ils sont aussi polarisés, donc attention à l'orientation. Un bon modèle que je vous conseille sont les panasonic de la série FC, top qualité et look noir / or imparable !
  • Condensateurs céramiques : on les utilise pour les petites valeurs de l'ordre du pF. Ce type de condensateur n'est pas très apprécié des audiophiles, à cause de leur fréquence minimale de passage : 100Hz. En gros, si vous mettez un de ces types de condensateur directement sur le passage du signal sans autre alternative pour celui ci, vous risquez de perdre en fréquences basses (voici un son de 100Hz pour vous donner une idée des fréquences perdues). Cependant, placés à des endroits stratégiques du circuit (par exemple en parallèle d'un autre endroit où le signal peut passer), ils sont pratiques pour doser le passage des fréquences aiguës. Leur tolérance est généralement élevée, donc je vous conseille des modèles à tolérance faible pour éviter de trop grand écart de valeurs.
  • Condensateurs film-mica : utilisés pour les faibles valeurs de l'ordre du pF comme les céramiques. Meilleurs que les céramiques, mais plus chers et surtout plus volumineux. Je vous recommande de pas vous casser la tête et de rester sur les céramiques.
  • Condensateurs tantales : ce sont des condensateurs en forme de goutte, utilisés pour des valeurs de l'ordre du uF. Ils ne sont pas trop trop adaptés pour l'audio, et sont de plus assez cher. Leur seul avantage pour la réalisation de pédales d'effet est le gain de place. Parfois leur défaut "audio" est utile car il va causer un son un peu "harsh" / rocailleux propice à certaines fuzz (big muff par exemple, comme la pharaoh de black art toneworks)
  • Condensateurs films : leur valeur est comprise dans une gamme assez large entre 1nF et 1uF... Autant dire que vous allez en utiliser pas mal ! Le top du top du condensateur film pour l'audio est le MKP (polypropylène), je vous conseille les Wima MKP2 qui sont juste top pour ce genre d'utilisation. Vous avez aussi les Panasonic SMF ECQ qui sont aussi très bon avec un format plus simple à utiliser (longues pattes, format plus fin) Enfin, dans le pire des cas, les condensateurs MKT feront l'affaire aussi, et sont moins chers.
Pour résumer :

 Exemple dans des pédales commerciales
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Iron Bell Colossus (Fuzz type big muff)

On reconnait ici des condensateurs céramiques (en jaune / orangé), des condensateurs MKT (carrés rouges avec des écritures sur le dessus), et quelques Wima (carrés rouges). Il y a aussi des panasonic SMF (au dessus du mot "Iron"écrit sur le circuit imprimé, ovale rouge foncé)


Fulltone OCD (overdrive / distorsion)

Ici, on voit des condensateurs céramiques (bruns, à gauche du potentiomètre du bas, ou à droite du potentiomètre du haut), des condensateurs tantale en pagaille (les "gouttes" bleues un peu partout dans le circuit), et deux condensateurs électrolytiques (cylindres noirs en haut à gauche).


Bearfoot pale green (compresseur)

On peut voir un condensateur tantale (goutte orange à droite), des MKT (carrés bleus) et des condensateurs électrolytiques de différentes tailles (petits et gros cylindres noirs et blancs).

Pour aller plus loin (en français, youpiii) :
Détail sur les types de condensateur (excellent site pour les débutants en électronique au passage !) http://www.sonelec-musique.com/electronique_theorie_condensateur.html

Réparation du switch d'un Ditto Looper

Le Ditto looper de chez TC electronics est vraiment un looper sympa en théorie : simpliste d'utilisation, pas de perte de qualité au niveau du signal enregistré grâce à la haute qualité d'échantillonage, true bypass... Toutes les armes pour en faire le looper préféré des guitaristes !

Cependant, en pratique il présente plusieurs défauts : pas de bouton stop qui rend difficile de stopper la boucler pile quand on veut, et surtout il est fragile ! Le mien n'y a pas échappé, au bout de 6 mois d'utilisation intensive en répète, boum ! La LED s'allumait toujours, par contre il fallait cliquer 20 fois sur le switch avant qu'il change d'état ! Impossible donc d'enregistrer des boucles et donc il est devenu inutilisable.

J'en profite pour mentionner le service après vente de TC Electronics qui ne m'a pas aidé du tout, mais alors pas du tout. Je ne disposais pas de la facture car j'avais acheté ce looper d'occasion. Cependant, au moment de la panne, ça faisait 1 an et demi que le Ditto était disponible, alors qu'il est garanti 2 ans... Ils n'ont pas écouté mon argument et m'ont proposé un échange plus cher que d'en acheter un neuf en magasin ! Merci !

C'était quitte ou double : j'ai tenté la réparation ! Cliquez ici pour voir le guide étape par étape.
Le problème semble venir du switch qui n'a plus l'air de réagir, il faudrait donc simplement changer le switch. J'ai donc démonté la pédale. Il faut d'abord retirer le bouton de volume avec des pinces, puis dévissez la vis du potentiomètre. Ensuite, dévissez la plaque au dos de la pédale, puis ôtez la partie inférieure du circuit imprimé. Il faut tirer dessus tout doucement en la tenant par les prises jack. En effet, le Ditto a 2 circuits imprimés "empilés" l'un sur l'autre et reliés par un système de broche, permettant de caler tout ce qu'il faut dans une pédale si petite. Après cela, il faut retirer 2 vis et on peut tirer doucement le deuxième circuit imprimé. Vous devriez avoir 2 circuits imprimés, que vous pouvez empiler comme cela :

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Ditto looper réparer
Le Ditto une fois tout nu. On peut repérer le système de broches qui relie les 2 circuits imprimés.

Sur le dessus du circuit, on voit bien la LED ainsi que les chips (microcontroleurs) qui permettent le stockage des informations. Tout est en composant de surface, sauf quelques gros condensateurs électrolytiques bleus de 100uF. En regardant au niveau du switch, on voit que c'est un système de ressort qui va venir appuyer sur un microswitch.


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Ditto looper switch
Le coupable : le microswitch (bouton rond sur un socle carré), 
à coté d'un condensateur électrolytique de 100uF

On reconnaît ici le même système que chez le tristement célèbre Line6 DL4, très bonne pédale au demeurant, mais réputé pour la fragilité de ses switchs ! Le coupable est donc très très probablement ce switch. Il y a donc plusieurs solutions à partir de là :
  • Soit simplement remplacer le microswitch par un autre (ce qui risque de se solder par une autre panne d'ici peu)
  • Remplacer ce système ressort + microswitch par un vrai switch 1PST, qui sera un système aussi plus facile à remplacer en cas de panne.

La deuxième solution m'a paru la plus viable. Plus compliquée peut être mais mieux à long terme !

Dans une première étape, il faut retirer le microswitch présent de base. Cela nécessite de retirer d'abord le condensateur de 100uF pour avoir accès aux pattes du microswitch situées en bas du circuit. Alors attention, c'est pénible. Souder est facile est amusant, dessouder, et surtout sur des circuits commerciaux comme ça, c'est l'angoisse ! Les soudures sont sèches donc il faut pas mal chauffer pour les faire fondre, et parfois il y a de la soudure des 2 cotés... De plus, vous pouvez voir qu'il y a 2 circuits intégrés en composants de surface (super fragiles !) juste à coté du switch, donc il faut être très précautionneux et surtout ne pas trop chauffer. On peut y aller à la tresse à dessouder, mais le mieux reste un pompe à dessouder. On peut ainsi détacher les 2 pattes de devant du microswitch, mais celles de derrière sont quasi inaccessibles. De mon coté, j'ai du les casser en tordant le switch plusieurs fois, ce qui fait que les pattes sont restées dans le trou... Remplacement impossible donc.

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Ditto looper panne
 
Le PCB une fois le condensateur et switch dessoudé.
On voit encore les 2 pattes proches du jack

On peut voir qu'il y a 4 pins pour le switch. En fait les pins sont connectés 2 par 2 verticalement. On voit d'ailleur la trace qui par du haut à gauche vers le bas à gauche. Il y a aussi 4 pads pour monter un microswitch en surface. Les 1PST classiques ont 2 pattes, il faudra donc en connecter une à un pad de gauche, et l'autre à un pad de droite. Il faut bien utiliser un 1PST "normally open", c'est à dire non connecté à l'état de base.

Le problème qui se pose alors est qu'un switch 1PST momentary "normal" est trop gros pour rentrer dans une pédale de cette taille. Deux solutions s'offrent à nous :
  • Un rehousing de la pédale, on change de boitier. Compliqué car il faut adapter les jacks et la prise alim, ce qui veut dire redessouder encore, avec les risques que cela comporte.
  • Utiliser un type de switch différent qui rentrerai dans la boite.
J'ai donc opté pour la deuxième solution, en utilisant un switch type "arcade" qui rentre parfaitement dans la boite et au travers du trou de 12mm du PCB ! (en plus d'avoir un look super cool !)
On peut alors dévisser le switch avec le ressort (il se dévisse par le haut), et en enlevant la languette qui le retient à la perceuse, on peut y placer le switch :


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ditto looper switch
On peut alors connecter le switch aux 2 pads (un de chaque coté du switch)
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Ditto looper switch
 


On referme et hop ! Tout remarche comme avant, et avec ce système, je suis sûr que la pédale durera plus longtemps. De plus, ce type de switch est bien plus facile à remplacer s'il y a encore une panne.

En plus, il est relativement facile d'utilisation vu que l'activation est directe. En effet, le bouton poussoir est activé directement quand on appuie dessus avec le pied. Il est plus facile de caler les boucles ou de ne pas se tromper en n'appuyant pas assez sur le switch par exemple.

Et en plus, mon Ditto a maintenant a un look super cool !

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ditto looper panne switch

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les cables jacks sans oser le demander

Depuis peu, la guitare est peu à peu rentrée dans le monde mystérieux et magique des audiophiles, celui où on peut acheter une platine en carbone à 30 000 pounds (oui oui), des tables anti vibrations sismiques ou des câbles à 530 euros la paire ! Qui bien sûr, "améliorent grandement le son" et permettent enfin d'écouter la musique comme il se doit... Vous vous reconnaissez un peu ? Et oui, cela commence à devenir la même chose en guitare avec les pédales d'effet "de luxe", et enfin, les câbles ! On a vu apparaître ici et là les premières marques de "câbles de luxe" pour guitare... Fulltone, Georges L, Evidence Audio, Monster Cable.... Y a t'il une différence ? Quelles sont les caractéristiques à regarder pour trouver un "bon" câble ? Combien cela coûte t'il ?

Pour cela, on va commencer par éliminer un certain nombre d'idées reçues qui proviennent pour la plupart de marketing mensonger.

Idées reçues sur les câbles jacks :


1. Les jacks plaqués or
Ce premier mythe tenace provient du fait que l'or ne s'oxyde pas et qu'il conduit mieux le courant que le nickel. On s'attend donc à toujours avoir un transfert optimal entre le câble jack et le composant dans lequel il est inséré (ampli, effet). Cependant, 99,999% des effets, amplis et guitares ont des entrées jack en nickel ! Le plaqué or est donc complètement inutile puisqu'il est calibré pour connecter or sur or et pas sur le nickel ! De plus, le gain en conduction est vraiment faible par rapport au nickel. Dans ces conditions, il est absolument inutile d'avoir des cables jack plaqués or...
De plus, l'or étant un métal assez mou, le placage s'en va assez rapidement avec le temps, et n'en fait donc pas un facteur de résistance dans le temps. Le placage sera entièrement parti avant que votre câble en nickel n'ai eu le temps de commencer à s'oxyder ! A moins d'avoir une prise jack entièrement en or (bonne chance avec votre pedalboard !). Concrètement, l'oxydation du nickel n'arrive quasiment jamais
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  On voit bien ici que seul le bout du jack est plaqué or.
De plus, dans pas mal de cas, le placage n'est pas composé d'or pur
(surement pas pour ce jack chinois à 70 centimes !)
  
2. Le câble en lui même est spécial
Quasiment tous les câbles de jack proviennent de gros fournisseurs qui sont toujours les mêmes : Sommer, Mogami, Belden... Recréer un câble couterai trop cher à un fabricant par rapport à l'acheter au mètre chez ces fournisseurs. Quasiment tous les fabricants de câbles se fournissent chez Sommer ou Mogami et donc les câbles que vous trouvez sont souvent ces câbles rebadgés.
Cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas bons hein, au contraire, mais vous ne devriez pas avoir à payer un câble plus cher qu'un autre car le blindage est soit disant unique et spécial. Bien sûr il ya des exceptions. La marque George L's fabrique les câbles elle même par exemple.
 
3. Ce câble a plus de basses / retranscrit mieux le spectre sonore
La seule caractéristique qui risque de dégrader la qualité de votre son dans un câble, c'est sa capacitance. En effet, un jack entre une guitare et une entrée se comporte comme un condensateur comme nous le verrons plus tard, et a donc une valeur de capacitance, généralement comprise entre 60 et 200 pF par mètre de câble.
Or, on sait qu'un condensateur de faible valeur peut agir comme un filtre passe bas et va éliminer des fréquences aigues. C'est exactement ce qui se passe dans les câbles ! En détail, la valeur du condensateur modifie les propriétés du circuit RLC formé par la bobine du micro, sa résistance interne (+ tone et volume).
La formule du calcul de la capacitance est la suivante :
    capacitance totale = longueur totale x capacitance au mètre
Donc plus votre câble est long et a une capacitance élevée au mètre, plus vous perdrez d'aigus ! Cependant, cela n'agit que sur les aigus (filtre passe bas), donc il n'y aura surement pas de différences dans les basses ou le reste des fréquences !
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Capture d'écran du site web de Fulltone. Ils disent ouvertement que leurs câbles modifient
les basses et mediums... Voilà clairement du marketing mensonger, n'achetez pas leur câbles.


Mais alors, qu'est-ce qu'un bon câble s'il n'est pas en or ou spécial ?


Quelles sont les caractéristiques d'un bon câble ?


Voilà l'anatomie interne d'un câble : (la photo représentedu Sommer Tricone MKII, le câble que j'ai utilisé pour mon tutoriel expliquant comment fabriquer ses propres câbles)
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Vous voyez que la conducteur de la masse et le conducteur central sont séparés par 2 couches isolantes. Une couche empêche l'accumulation d'électricité statique lors du frottement entre la gaine et le conducteur pour la masse, et l'autre isole le conducteur central du conducteur pour la masse. Ces 2 couches forment un condensateur entre la masse et le signal :
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La valeur de ce condensateur dépend de la nature du câble et de sa longueur : matériaux utilisés pour l'isolation, diamètres et épaisseur de ces matériaux, diamètre du conducteur... etc. Le problème étant qu'il y a beaucoup d'interactions entre tous ces paramètres : un matériau très isolant peut être très peu flexible et donc rendre le câble pénible à utiliser (la couche d'isolation est le principal facteur de flexibilité d'un câble), le conducteur peut avoir un grand diamètre, mais alors le câble sera plus fragile... etc.

Ce condensateur va agir sur le circuit RLC formé par le micro, sa résistance interne (plus potentiomètre de volume et de tonalité), et va jouer sur les fréquences, et va notamment éliminer des aigus. Certaines personnes préfèrent avoir de hautes valeur de capacitances pour éliminer les fréquences aigues et booster un peu les haut médiums (typiquement les gens jouant sur stratocaster). C'est une stratégie que je ne recommanderais pas, car les aigus sont définitivement perdus, alors qu'il est tout à fait possible de jouer sur les fréquences en aval avec un égaliseur / boost, ou avec votre potentiomètre de tonalité qui est là pour ça après tout.

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 Comparaison entre un câble haute et faible capacitance.
Le câble à haute capacitance booste les hauts médium, mais on perd plus d'aigus
(d'après effectrode)

Au dessus on a vu la formule pour calculer la capacitance totale, qui dépend aussi de la longueur du câble. La capacitance totale est directement proportionnelle à la longueur du câble. Un câble 2 fois plus long aura une capacitance 2 fois plus élevée.
 
Les caractéristiques d'un bon câble sont donc simples :
  • une faible capacitance par mètre. Généralement, 80 pF/mètre est considéré comme une bonne voire très bonne valeur. En dessous, c'est bien sûr encore mieux !
  • le plus court possible ! Cela dépend bien sûr de vous et de votre mobilité sur scène. Le plus court sera le mieux.
  • Résistant aux chocs, torsions, tout ce qui pourrait arriver de malheureux à un câble durant un live. A noter que pour vos câbles patch de pedalboard, ce facteur importe moins, car il vous faudra mieux un câble flexible que résistant vu qu'à priori vos patchs ne seront pas trop malmenés.

Finalement, il nous faut pas grand chose pour avoir un bon câble ! Le rôle des jacks sera surtout la question de la solidité. Prenez donc des trucs costauds. Les prises jacks amphenol ou neutrik sont généralement en alliage et bien solides.

Beaucoup de fabricants ne listent pas la valeur de capacitance par mètre, pourtant c'est la seule chose qui détermine la qualité d'un câble ! Si elle n'est pas indiquée sur leur site, ce n'est probablement pas un fabricant sérieux... Acheter un câble haute qualité sans connaitre cette valeur serait comme acheter une voiture de sport sans regarder son moteur, ses performances ou sa tenue de route !

Quel est le meilleure câblage possible pour ne pas perdre de signal ?

En théorie, le meilleure câblage est le suivant :
  • micro actif, puis autant de câble que vous voulez ! 
En effet, les micros actif ont une impédance de sortie faible, donc la capacitance des câbles aura un effet quasi négligeable sur votre signal. C'est comme si vous aviez un buffer intégré dans votre guitare !
Cependant, le guitariste n'aime pas mettre des piles dans sa guitare (moi y compris), et de plus, certaines fuzz ou saturations réagissent mal à un signal basse impédance (comme les fuzz faces par exemple). Il faudra donc utiliser des micros passifs à haute impédance de sortie, dont le signal peut être dégradé dans les câbles. Il faut donc minimiser au maximum la perte d'aigu entre le câble qui relie votre guitare à la fuzz, puis de la fuzz au reste. L'idéal dans ce cas devient :
  • micro passif, câble le plus court possible et avec la capacitance au mètre la plus faible possible, fuzz, câble court à faible capacitance, puis buffer ou pédale avec buffer, et autant de câble que vous voulez !
L'idéal est donc d'avoir un câble que l'on appelle "câble lead" qui va en fait être un câble à faible capacitance, et relativement court. (pas trop histoire de pouvoir bouger quand même, généralement j'utilise un câble de 2/3 mètres).
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Il faut donc essayer de trouver le câble et les fiches avec la plus faible capacitance possible entre votre guitare et vos effets à haute impédance. Pour savoir si un effet nécessite une haute impédance, vous pouvez regarder son impédance d'entrée (si elle est de l'ordre de la centaine de k ou moins c'est faible impédance), ou tout simplement mettre un buffer avant et de voir si vous dégradez la qualité de l'effet (après tout le plus important, c'est à l'écoute, non ?)

 

Mais alors, que choisir ?


Voici un tableau assez complet qui regroupe des mesures de capacitances par mètre de nombreux type de câbles différents.

Nom du câbleCapacitance
Sommer Spirit LLX52 pF/m / 15.9 pF/ft
Van Damme Silver Series Lo-Cap55 pF/m / 16.8 pF/ft
George L's .155 / .22567 pF/m / 20.4 pF/ft
Klotz AC11070 pF/m / 21.3 pF/ft
Mogami 336870 pF/m / 21.3 pF/ft
Sommer Classique 78 pF/m / 23.8 pF/ft
Sommer Spirit / XXL78 pF/m / 23.8 pF/ft
Cordial CGK 12282 pF/m / 25 pF/ft
Sommer Tricone MKII / XXL85 pF/m / 25.9 pF/ft
Cordial CGK17588 pF/m / 26.8 pF/ft
Van Damme Silver Series Flat-Cap90 pF/m / 27.4 pF/ft
Adam Hall KIK12295 pF/m / 29 pF/ft
Klotz AC10695 pF/m / 29 pF/ft
Klotz AC104115 pF/m / 35.8 pF/ft
Sommer Colonel Incredible130 pF/m / 39.6 pF/ft
Mogami 2524130 pF/m / 39.6 pF/ft
Belden 9778148 pF/m / 45.1 pF/ft
Free The Tone CU-416160 pF/m / 48.8 pF/ft
Belden 8412190 pF/m / 57.9 pF/ft
On remarque qu'il n'y a aucune corrélation avec le prix des câbles...
(N'est ce pas Free the tone...)

Pour le câble lead - câbles avant la première pédale bufferisée
On voit bien que le câble qui semble le plus adapté est le Sommer Spirit LLX. Sommer a spécialement conçu ce câble pour ce type d'application. Il est solide, et présente une excellente valeur de capacitance par mètre. Cependant, il peut être relativement peu flexible comparé à d'autres câbles et est donc moins adapté pour un pedalboard par exemple. 
On peut alors se rabattre sur les câbles George L's .155 qui sont très flexibles et présentent aussi une bonne valeur de capacitance par mètre. Ils sont cependant un peu chers, et vu que sur un pedalboard les câbles sont très courts, la différence avec du Sommer Tricone MKII sera peu perceptible. Le tricone est lui aussi très flexible.

Pour le pedal board - après un buffer.
Pour un pedalboard, j'utilise le Sommer Tricone MKII qui a une capacitance raisonnable (et de toute manière, j'ai un buffer à l'entrée du pedalboard, ce qui fait que je n'ai plus à me préoccupper des capacitances), que j'utilise surtout car il est très flexible. Ici, seule la flexibilité du câble va compter (pour pouvoir faire des patchs courts et esthétiques).

Pour la boucle d'effet - câble double
Il arrive souvent qu'on utilise la boucle d'effet de son ampli. Problème, ça fait déjà 4 câbles à gérer sur scène : cable lead guitare vers pedalboard, sortie pedal board vers ampli, et les 2 cables de la boucle vers le pedalboard ! Pour éviter tout ce bordel, j'utilise un câble double, le Sommer Onyx 2025. Pour la boucle, vous n'avez pas besoin de regarder les capacitances car l'impédance est basse. Cela permet d'avoir 2 câbles, avec l'encombrement d'un seul.

Mon conseil final serait donc : ne succombez pas au marketing mensonger de certaines marques, demandez toujours à avoir la capacitance par mètre, et fabriquez vous même vos câbles !
Aucun câble ne devrait couter plus de 20 euros si vous le faites vous même !

Et voilà, j'espère que ça vous aura informé sur les câbles ! Si cet article vous a plu, n'sitez pas à me remercier en likant la page facebook.
Des questions ? Postez un commentaire, ou contactez moi par mail ! 

 
Pour aller plus loin (en anglais) :
Shootout : super site qui rétablira la vérité sur les câbles.
Super guide (pdf) avec plein de réponses de la part de ProCo.
Ovnilab.com :bon article sur la réponse des câbles dans les différentes fréquences.

Clone de Big Muff Ram's Head

Voici le clone de Big muff Ram's head que j'ai fait récemment. La Ram's head est un modèle mythique de Big muff. Il s'agit de la seconde version, sortie après la triangle, en 1973. Elle a été ensuite déclinée en pas mal de version jusqu'à 77, notamment la "violet era" qui se vend aujourd'hui à quasiment 1000 euros sur ebay. La rams head V2 est connue pour avoir été utilisée par le guitariste de Pink Floyd, David Gilmour. Il s'en sert avec un boost pour avoir un sustain quasi infini sur certains de ses solos, comme celui de Comfortably Numb.

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Clone de Big muff ram's head
Je suis donc parti sur cette version, que j'ai réalisé avec un PCB de chez musikding. Je suis en train de réaliser le mien en double face pour pouvoir en faire dans des boites 1590B normales. Le PCB est monocouche, et malheureusement trop gros pour tenir dans une boite standard. J'ai donc utilisé une boite type BB, que j'ai ensuite polie avec du papier de verre à gros grain (140), puis à grain fin (400 puis 800), en frottant toujours dans le même sens pour avoir un rendu "alu brossé". J'ai ensuite passé une couche de vernis satiné pour éviter la corrosion / oxydation de l'alu.
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Clone de Big muff ram's head
Au niveau de l'électronique, j'ai suivi le schéma classique d'une Ram's head de 73 (Gilmour !). J'ai utilisé des condensateurs Wima MKP2, un électrolytique pour stabiliser l'alimentation. J'ai rajouté 2 switchs qui ont différents roles. Le premier change la valeur du condensateur de 4,7nF du tone stack pour une valeur de 10nF, ce qui permet de récupérer des mediums. L'autre switch permet de choisir entre une configuration standard très bassy et smooth de la rams head (parfait pour du doom / stoner), et une autre avec moins de basses, plus d'aigus, plus râpeuse et énervée !

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Clone de Big muff ram's head
Avec le circuit imprimé, l'intérieur de la boite a été assez facile à organiser. Avec une boite de taille BB, la place ne manque pas !


Comment ça sonne ?
Je n'ai malheureusement pas eu le temps de faire des samples, il faudra donc me croire sur parole ! De toute façon, pas de surprise, ça sonne comme... une Big Muff ! Lourd, sursaturé, un mur de son gras et bourrin ! Idéal pour du stoner, je me suis surpris à jouer une heure de Kyuss, Fu Manchu, Queens of the Stone Age alors que je voulais juste tester rapidement la pédale ! Le potentiomètre de tone permet de passer d'un son rond à un son très agressif et râpeux. Le switch qui permet de doser les basses est très efficace, il permet d'avoir d'un coté une muff assez classique et agressive dans les aigus, et de l'autre quelque chose de beaucoup plus bassy et lourd. Le switch pour les mids a une efficacité assez subtile, on sent cependant que le son "se remplit" quand on l'active... A voir en groupe ce que cela donne. Je suis vraiment content en tout cas, c'est le résultat que j'escomptais en fabricant cette pédale.



Comment ça marche ?
La Big Muff est l'un des petits chouchous des fabricants de pédales. En effet, son circuit est très documenté, simple et surtout hyper facile à modifier ! Chaque composant joue un rôle particulier, et le changer influencera pas mal sur le rendu final de la big muff. On comprends donc facilement qu'il s'agit d'une des pédales les plus clonées, que ce soit par des particuliers, ou part des marques "boutique" bien connues : Mojo Hand FX, Earthquaker Devices, Pete Cornish... Quasiment chaque marque a sa version de la Big Muff à présenter !
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Clones de big muff
Il n'y a que des clones de Big Muff sur cette photo

Techniquement, la big muff n'est pas une fuzz mais une distorsion. Cependant, contrairement à d'autres, elle a 2 étages de distorsion qui se succèdent, ce qui génère le son si saturé et compressé des big muff, rendant finalement le son proche du son d'une fuzz. Regardons le circuit : 

On peut le diviser (grossièrement) en 5 parties


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input section big muff

La première partie (input section) est un buffer pour adapter l'impédance de la guitare vers celle du premier circuit de distorsion, et qui amplifie aussi le signal. Comme les amplificateurs opérationnels n'existaient pas à l'époque de la big muff (et oui...1973 !), tout est fait avec un transistor monté en collecteur commun. On peut voir tout d'abord une résistance d'entrée qui va diminuer un peu l'amplitude du signal d'entrée, et filtrer un peu les aigus. Ensuite, un condensateur de liaison va enlever l'éventuel courant continu parasite en provenance de la guitare. Changer les valeurs de ce condensateur et résistance peut jouer sur les aigus et basses de la big muff. Selon si vous aimez les big muff agressives et aigues ou sombres et bassy, vous pouvez changer le condensateur pour une faible valeur et une faible valeur de résistance (plus d'aigu), ou l'inverse. Un transistor monté en collecteur commun va ensuite amplifier le courant avant écrêtage. Selon l'amplification de cet étage, la saturation sera plus ou moins importante. Il y a pas mal de valeurs ici qui permettent de modifier le gain. Le gain du transistor est globalement défini par les résistances qui l'entourent : il y a une résistance de contre réaction (qui va à la masse depuis l'émetteur), une de feedback (qui revient à la base), et une qui apporte le courant. Par exemple on peut changer la résistance de au niveau de l'émetteur de 100 ohms ou la résistance de feedback de 470K. Enfin, on a un autre condensateur de liaison et un potentiomètre câblé en résistance variable qui va permettre à l'utilisateur d'ajuster le gain de cette section avant clipping, c'est à dire ajuster la quantité de saturation !

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Big muff saturation
La deuxième et troisième partie (first et second clipping section) sont en fait exactement les mêmes. Elles servent à distordre le signal, on remarque d'ailleurs les diodes qui vont faire le clipping du signal.On a tout d'abord un condensateur de liaison suivi d'une résistance qui vont modifier un peu le signal qui va passer au travers de cet étage de saturation. Chaque transistor est monté en collecteur commun, avec une résistance de contre réaction pour définir le bias. Un condensateur de 470pF va laisser passer des aigus en agissant comme filtre passe haut. En augmentant sa valeur, on laisse moins passer d'aigus, ce qui donnera un son un peu plus smooth. Typiquement, on peut les remplacer par des 560pF. C'est le cas dans pas mal de clones, comme la Iron Bell de chez Mojo Hands FX par exemple. On a une résistance de contre réaction de 470K qui va faire revenir une partie du courant amplifié à la base du transistor. Enfin, on a la partie chargée de l'écrettage du signal avec les 2 diodes. Dans les muffs classiques, ce sont des diodes siliciums, cependant certains clones "boutique" utilisent des diodes germanium. On perd en volume, et on compresse encore plus le son ! Pour plus d'infos sur le clipping par des diodes, lisez mon article sur le circuit de la Jan Ray.

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tonestack big muff français
La quatrième partie est pour moi la plus importante, le tone stack ! Ce petit circuit est ce qui donne la signature sonore de la Big Muff, et notamment sa perte dans les mediums, l'ennemi de ceux qui jouent groupe. En effet, lorsqu'il y a perte des mediums, on disparait littéralement du mix, comme si la guitare avait été coupée ou mise en arrière plan ! Pas mal de mods existent pour jouer là dessus : un switch qui change la valeur du condensateur et de la résistance reliée à la masse (ce que j'ai fait pour ma part), ou carrément mettre un potentiomètre à la place de la résistance et modifier un peu les valeurs du tonestack pour avoir des mediums plats (AMZ tone stack) Il est aussi possible de remplacer le tone stack par un autre comme sur les Pete Cornish G2, où du coup votre muff aura un son d'overdrive plus classique. On peut aussi carrément l'enlever ! On gagne alors pas mal en volume, et on retrouve plein de ces mids qui nous manquaient tant, et le son est très "in your face". On peut trouver ce système sur la Dwarcraft Eau Claire Thunder par exemple.
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section de volume big muff
Enfin, en sortie, on retrouve un circuit visant à amplifier le signal coupé par les diodes pour regagner du volume. Il s'agit encore d'un transistor monté en émetteur commun biasé pour avoir une forte amplification. On a un condensateur de liaison à l'entrée de ce circuit, et un à la sortie avant un potentiomètre monté en résistance variable qui va permettre d'ajuster l'amplitude du signal final. On retrouve (une fois de plus !) le contrôle de volume de la fuzz face !

Voilà, je vous conseille vraiment de tenter de faire une fois une big muff. Après avoir lu la big muff page, vous serez bien renseignés sur les composants à modifier, il y a de quoi vraiment bien se marrer !



Pour aller plus loin (en anglais) :
Big muff Page : LA référence sur la big muff, sur son histoire, ses versions et son circuit !
Big muff pi circuit analysis (electrosmash) : analyse très précise de chaque partie du circuit.
Liste des versions et schémas électroniques
AMZ tone stack :étude sur le tone stack de la big muff
Big muff mods and twicks : des mods simples à réaliser sur sa big muff ! Il y en a des super sympas, ça vaut le coup d'oeil.

Circuits imprimés d'un buffer de Klon Centaur

Aujourd'hui j'ai reçu mon premier lot de 3 PCB conçu par moi même ! Un simple buffer qui est celui de la fameuse Klon Centaur. Cela marche avec un simple OP-amp qui rétablit les bonnes impédances : entrée haute impédance, sortie basse impédance. On utilise un TL072, qui est un amplificateur opérationnel très transparent, idéal pour un buffer !
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DIY Klon centaur buffer PCB
Je n'ai jamais vraiment utilisé de pédale de buffer avant d'avoir une boss ou ma EHX soul food. Je voulais essayer pour voir si un buffer placé au début de chaine pouvait vraiment changer le son de manière radicale. Mais la raison principale est que je voulais m'entraîner à réaliser des circuits imprimés et qu'un buffer de klon est un circuit vraiment simple.
Je suis très satisfait de mon layout, avec tous les composants alignés, et une longeur de pistes raisonnable. Le circuit est très petit et compact, et les composants rentrent pile poil dans les emplacements. Je me demande s'il ne pourrait pas rentrer dans une 1590LB d'ailleurs !

J'ai fait tout le boulot sur Eagle, je ferai peut être un tutoriel bientôt.

Qu'est ce que le signal d'une guitare électrique ?

On en entends souvent parler : il ne faut pas le "dégrader", il faut le "respecter", on peut le "booster", l"'écrêter", le "digitaliser"... Mais de quoi parle t'on ici ? Du signal de votre guitare bien sûr ! Comme vous le savez, la vibration des cordes de votre guitare va être convertie en courant par les micros, pour restituer le son de votre guitare sous forme électrique. De quoi est-il composé ? Comment restitue t'il les nuances de jeu ? La note jouée ? Comment peut il être déformé par les pédales d'effet ?

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micros signal guitare électrique
Là où tout a commencé : vos micros !


C'est quoi le signal électrique de votre guitare ?


Comme vous le savez sûrement, il existe 2 types de courant: courant continu ("direct current" : DC) et courant alternatif ("Alternative current" : AC.). Ils se différencient par le fait que l'un a une valeur constante (+9V qui sortent d'une pile neuve par exemple), et l'autre oscille selon une fréquence donnée (50 Hertz sur votre prise électrique généralement) entre une valeur maximale positive et négative.
Le signal de votre guitare électrique est tout simplement un courant alternatif ! La vibration de la corde est "perçue" par la bobine des micros, qui la retransmet sous forme d'un courant alternatif.
Les valeurs entre lesquelles il oscille dépend de beaucoup de paramètres, et particulièrement de vos micros. Plus le niveau de sortie de vos micros sera important, plus l'amplitude de départ du signal sera importante par exemple.



Comment le volume sonore est il défini par le signal électrique ?


L'amplitude du signal (l'écart entre la valeur maximale et minimale) va définir le volume sonore du signal. Plus l'amplitude est grande, plus le volume sonore sera important. C'est aussi bête que cela !
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amplification d'un signal guitare électrique
La plupart des pédales de boost se contentent de faire passer un signal comme celui à gauche à un signal comme celui à droite : on a amplifié le signal. On comprends alors l'origine du mot "amplificateur" : on amplifie le signal de la guitare pour qu'il soit assez fort pour être entendu avec un haut parleur ! C'est aussi ce qui se passe quand vous attaquez les cordes plus fort avec votre médiator : vos cordes vibrent plus et l'amplitude du signal sera plus importante.

Historiquement, on ne pouvait faire cela qu'avec des lampes (tubes) au départ (que l'on retrouve dans les vieux amplis, vieilles radios). Avec l'invention du transistor, il devient possible de miniaturiser tout cela : on peut utiliser des pédales pour booster son signal ! Pour cela, on utilise un montage en collecteur commun que l'on retrouve dans plein de circuits, comme par exemple la Big Muff. Aujourd'hui, avec les circuits intégrés, il existe des amplificateurs opérationnels qui permettent de faire cela, dont certains reprennent même le principe de fonctionnement des tubes pour amplifier les signaux audio (comme les MOSFET Burr Brown par exemple). On en retrouve dans la Jan Ray par exemple.

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Composants amplification du signal
 
100 ans d'évolution de l'amplification en une photo : une lampe 12AX7, un transistor germanium AC188, un transistor silicium 2n5089 et un circuit intégré d'amplificateur opérationnel TL072

Pour diminuer l'amplitude d'un signal, une simple résistance suffit ! C'est pour cela qu'on met généralement un potentiomètre câblé en résistance variable pour pouvoir régler le volume. C'est ce que l'on retrouve dans plein plein de circuit, comme la Fuzz Face par exemple.


Comment un courant alternatif peut il définir une note ?


Comme on l'a vu avec le schéma au dessus, le courant est caractérisé par une période, qui définit une fréquence (fréquence = 1/période), qu'on définit en Hertz (Hz). Par exemple, le courant alternatif qui sort de votre prise électrique a une fréquence de 50 Hz.
Or, ça tombe bien car à chaque note correspond une fréquence ! Vous avez sûrement déjà entendu parler du fameux La 440 ? C'est juste pour désigner le fait que le "La" qui sert de référence pour l'accordage de la plupart des instruments, qui a une fréquence de 440 Hz !

Plus la fréquence d'oscillation du courant est élevée, plus la note est aigue.

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Guitare électrique fréquence du signal
Ainsi, chaque note est définie par sa fréquence. En jouant sur les fréquences on peut modifier le son de manière générale. Une wah wah par exemple ne va laisser passer que certaines fréquences, c'est cela qui lui donne son son caractéristique ! Par exemple le son de canard qu'on a en la laissant à mi course est dû au fait qu'elle ne laisse passer quasiment que des mediums. Les potentiomètres de tonalité vont aussi filtrer les fréquences en éliminant les hautes fréquences (on aura moins d'aigus) ou les basses fréquences (moins de graves).

L'oreille humaine peut entendre les fréquences comprises entre 20 Hz et 20 000 Hz. En pratique, cela dépend des individus. Plus on est âgé, moins on entends les fréquences aigues. Il est intéressant de noter que les fréquences medium entre 1000 et 4000 Hz sont ressenties comme plus fortes pour un même volume (en décibel).  Ce qui est sympa pour nous, guitaristes, car la guitare intervient pas mal dans cette gamme de fréquence. Et c'est comme ça qu'on a volé la vedette au bassiste !

En pratique c'est bien sûr plus compliqué car quand vous jouez une note, il y a plusieurs fréquences qui se mettent en place et pas une seule (les harmoniques par exemples). Quand vous jouez plusieurs notes aussi. A ce moment là, les voltages s'additionnent, tout simplement.


Que font les effets sur mon signal ?


On va voir 2/3 exemples d'action des effets sur votre signal.

1. Le compresseur
Un compresseur va délimiter une amplitude maximale pour votre signal. On va diminuer l'amplitude du signal, ce qui va "compresser" le signal ! (tous les noms paraissent plus logiques maintenant n'est-ce pas ?)
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Effet d'un compresseur guitare électrique
Vous voyez ici que dans le signal sans compresseur, on a beaucoup de variation dans le niveau du signal : on a beaucoup de dynamique. A l'inverse quand on met en route le compresseur, les signaux ont tendance à être plus proches : on perd de la dynamique. Il se trouve que le signal compressé d'une guitare sonne particulièrement bien, c'est pour cela que beaucoup de guitaristes en utilisent, moyennant une perte de dynamique.


2. La saturation
La saturation est provoquée lorsqu'on a un écrêtage de la courbe du signal. Elle peut être provoquée de différentes manières : saturation des lampes ou de transistors, utilisation de diodes qui laissent passer une partie du courant vers la masse...etc.
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Signal saturé guitare électrique

On voit bien ici la saturation en haut de la courbe du signal : il y a écrêtage. Pour mieux comprendre le phénomène, lisez mon article sur le circuit de la Jan Ray, qui parle notamment du clipping par les diodes.
On peut voir aussi que le signal a moins d'amplitude : on compresse le son ! Plus le son est saturé, plus il sera compressé et moins on pourra faire ressortir les nuances de jeu. C'est ce qui apparait typiquement sur une Big Muff par exemple.


3. Numérique versus analogique
La grande différence entre un signal numérique et analogique, c'est qu'un signal analogique peut prendre une infinité de valeurs, alors qu'un signal numérique est limité à cause du fonctionnement binaire (que des 1 et des 0). On peut ainsi avoir un signal analogique avec une valeur de 3,3333...etc. alors que le signal numérique devra arrêter la virgule à un endroit précis selon la qualité d'encodage. Cette qualité se note généralement en bit / kbit par seconde. Un mp3 par exemple a des valeurs comprises entre 256 et 64 kbit /sec. A titre de comparaison, la qualité d'encodage moyenne d'une CD est de 1411 kbit /sec.

On a donc un signal défini par un nombre de points finis précis, la précision des points correspondant à la qualité d'encodage. Grossièrement, ça donne quelque chose comme ça :
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Signal numérique ou analogique guitare électrique

La fréquence d'échantillonnage détermine aussi la qualité du son numérisé. Il faut qu'elle soit la importante possible pour ne pas perdre en qualité (que les points soient le plus rapproché possibles).
On comprends alors la réticence des gens face aux pédales d'effets numérique... La froideur du son de certaines de ces pédales est lié à ce processus de numérisation.

Cependant, aujourd'hui, la technologie a fait de tels progrès que la numérisation se fait avec une perte de qualité qui est difficilement audible.

Par exemple, le premier delay digital, le Boss DD2, avait un convertisseur de 12 bits, avec une fréquence d'échantillonnage de 32kHz (équivalent d'une qualité radio à peine)... Aujourd'hui, Strymon utilise des convertisseurs 24 bits avec une fréquence d'échantillonnage de 96kHz (qualité audio d'un DVD !)

Voilà, j'espère que cet article vous aura un peu éclairci sur ce mystérieux terme qu'est "le signal"... 
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Des questions ? Postez un commentaire !

Pour aller plus loin (en anglais...et français youpi)
Guide techni guitare (pdf) sur les saturations: diode clipping...etc. (en français)
Analogue versus numeric signal: une analyse détaillée des différences entre numérique et analogique par Screaming FX. (en anglais)
Un peu de théorie sur la compression, le clipping...etc.(en anglais)

Rub A Dub Reverb (1776 Effects)

Voici ma dernière réalisation, une Rub A Dub reverb ! C'est une réverb toute simple, le genre de réverb qu'on laisse toujours allumée, qui peut aller d'une petite réverb discrète à quelque chose de beaucoup plus prononcé style psychédélique ! Elle est typée "spring reverb", très simple avec son unique potentiomètre de mix.
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Rub a Dub reverb tweed pedal

Inspiré par les vieux amplis Fender, j'ai décidé de recouvrir une vieille boite dont j'avais raté la peinture avec du tweed ! Oldamp de guitariste.com a été sympa et m'a donné une chute de tweed qu'il lui restait d'un des amplis qu'il fabrique. J'ai utilisé de la colle néoprène liquide pour appliquer le tweed. C'est relativement long à faire car il faut bien attendre que la colle soit sèche avant d'essayer de commencer à replier le tweed. Les coins sont assez difficiles à faire proprement, il faut bien replier le tweed, qui est au final un tissu assez dur. J'ai utilisée une plaque trouvée chez Banzai music. Je l'ai trouvée bien appropriée pour un style à la Fender.
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Rub a Dub Reverb tweed
Ce fut assez tendu niveau place finalement. La boite que j'ai utilisée était déjà pré percée, et - naïvement - j'ai utilisé la disposition qui était déjà là. Or, mettre l'entrée pour l'alimentation en haut de la pédale n'était pas une bonne idée, car du coup le circuit ne rentrait plus si on soudait le potentiomètre directement au PCB... J'ai réussi à me débrouiller en le câblant. J'ai utilisé des entrées jack plaquées or comme ça vos câbles jack plaqués or seront enfin utiles ! (vous ne saviez pas qu'ils étaient inutiles ? Lisez mon article sur les câbles jacks : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les câbles jack) Je suis assez content de l'intérieur, au final il y a même la place pour une pile 9V !
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Rub a Dub Reverb tweed inside

J'ai commandé le circuit imprimé chez 1776 effects, un constructeur basé aux USA (1776 est l'année d'indépendance des USA). Il vend plein de circuits imprimés différents pour de nombreux projets qui vont du simple boost jusqu'au delay complexe émulant les échos à bande (multiplex echo machine !).
Ce circuit est assez simple, il existe une version "Deluxe" qui offre plus de possibilité de réglage, notamment la possibilité de régler la durée de la Reverb.
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Rub a Dub reverb circuit imprimé
Le PCB est de très bonne qualité, double face avec une organisation des composants plutôt bien faite. Ils sont assez espacés pour que cela ne soit pas trop difficile à assembler, mais disposés de manière assez compacte pour que le PCB rentre dans une boite de taille 1590B. Assembler les composants a vraiment été assez fun, et facile, je commence à apprécier ces circuits simples sans trop de composants ! Pour cette Rub A Dub reverb, j'ai utilisé une Belton Brick (Long decay), des condensateurs Panasonic FC et MKT standard.

Comment ça sonne ?

Le potentiomètre de "mix" porte bien son nom puisqu'il permet de mélanger le signal "dry" (son de la guitare sans effet) et la reverb. La réverb va d'une réverb assez discrète en arrière fond, pas mal pour des plans blues / rock simples, et peux aller assez loin jusqu'à un truc vraiment très swampy des marais (A la shadows - apache), avec cet espèce de "pré delay" caractéristique des reverbs à ressort. C'est la réverb qu'on laisse toujours allumée en fin de chaine, et qu'on pousse un peu pour certains morceaux un peu plus old school / psychés ! Ma seule déception, c'est qu'on ne peut pas faire varier le decay (la "longueur" de la reverb), ce qui est propre aux Belton Brick BTDR2. Comme j'ai utilisé la version "Long decay", on a toujours une longue réverb, même avec un mix assez bas. Si j'en refais une, j'utiliserai une Belton brick avec le "medium" ou "short" decay. Ou alors j'irai voir du côté de la Rub A Dub "Deluxe" qui utilise la Belton Brick BTDR3, qui a l'avantage d'avoir un decay réglable !

Je comparerais avec ma  Chasm reverb quand elle sera finie !




Analyse du circuit :

Une Reverb de la taille d'une pédale est quasiment toujours numérique, simplement parcequ'une réverb analogique serait bien trop énorme pour une boite de taille standard, car cela demande un système à ressort (spring reverb) ou de plaque métalliques (plate reverb) de grande taille. Heureusement pour nous, un fabricant nommé Belton fabrique des modules de reverb digitale utilisables par tout le monde. Ces modules sont déclinés en trois versions, avec trois durées possibles pour la réverb : longue, moyenne ou courte.
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Belton brick BTDR2

Cette brique contient un circuit relativement complexe composé de 3 circuits intégrés PT2399 (chip de delay numérique), qui sont utilisés de manière à reproduire une réverb. C'est comme si vous aviez 3 delays à la suite avec un temps de delay très court.
Bim! Je vous avais prévenus que le circuit n'était pas si simple...

Ils ont réussi à réduire au maximum la taille de ce circuit en utilisant des composants montés en surface pour le rendre de taille raisonnable.
Ce module possède 6 pattes :
  • Pin 1 : doit recevoir une alimentation régulée de +5V
  • Pin 2 : doit être connecté à la masse de l'alimentation
  • Pin 3 : entrée du signal
  • Pin 4 : masse du signal
  • Pin 5 : sortie 1
  • Pin 6 : sortie 2 (pour une réverb stéréo)
C'est comme avoir un autre circuit dans votre circuit ! (circuit-ception !)
La Rub A Dub reverb est un circuit simple permettant le fonctionnement de la Belton Brick, avec un réglage de mix pour doser la réverb. Voici le schéma : 

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Rub A Dub Reverb schematic
 
Divisons le en 3 parties:
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Rub A Dub Reverb schematic
L'input buffer est un simple amplificateur opérationnel qui va booster le signal avant qu'il soit séparé en deux : signal "dry" (signal analogique de la guitare) et signal "wet" (signal de la réverb numérisé par la Belton Brick). Tout d'abord, une résistance pulldown de 1M à l'entrée du circuit empêche les bruits de "pop"à l'allumage du circuit. Ces bruits sont issus d'une petite charge qui s'accumule à l'entrée du circuit. Avec cette résistance, l'excès de courant est dirigé vers la masse. Il y a ensuite un condensateur de couplage de 22nF qui va éliminer un éventuel courant continu parasite en provenance de la guitare ou en amont. Le signal traverse une résistance et arrive ensuite au niveau du premier amplificateur opérationnel du TL072. Le TL072 est un circuit intégré à 8 pattes comportant 2 amplificateurs opérationnels (AOP), c'est un amplificateur JFET à bas bruit. Ici, il est câblé en inverseur. On peut calculer le gain de cet AOP, qui est tout simplement égal à R3/R2 = 360/380 = 2. On multiplie donc le signal par 2, du coup lorsqu'il est séparé en 2, c'est comme si on avait 2 signaux identiques à celui de l'entrée, qui vont de chaque coté du circuit (vers le dry et vers le wet).

La partie où le signal est numérisé (Treated signal section) est tout simplement l'arrivée d'une partie du signal dans le circuit de la Belton Brick. Le signal entre par la patte 3 et sort par les pattes 5 et 6. Pour avoir un signal mono, les signaux sortant de ces 2 pattes sont mélangés en les reliant au travers de résistances 4,7k. Ensuite, ce signal revient vers le deuxième AOP, où il va se mélanger au signal "dry". Un potentiomètre de mix est câblé en résistance variable juste avant l'entrée dans la boucle de l'AOP, il va permettre de doser la quantité de signal de reverb qui va être mélangé au signal dry. Enfin, il y a un condensateur de 1uF qui empêche un parasitage par un éventuel courant continu, et une résistance de 20k défini le niveau de réverb maximal, quand le potentiomètre est à 0. Un mod assez marrant à faire est de mettre un switch avant la résistance de 22k à l'endroit où les signaux dry et wet sont séparés. En renvoyant tout le signal vers la Belton brick, on a un signal 100% wet, ce qui donne une réverb très particulière ! A tester !

La section où le signal est mixé utilises le deuxième OP amp du TL072 pour mélanger les 2 signaux et retrouver un niveau de sortie (volume) convenable. Si on calcule le gain de la même manière que précédemment, on a un gain de 0,5. L'amplitude signaux mixés sera donc divisée par 2, alors qu'elle avait été multpliée par 2 en entrée : on retrouve un niveau de sortie équivalent à celui d'entrée : le volume reste le même si la pédale est activée ! En modifiant les valeurs de résistance (notamment celle de 12k dans la boucle), on peut augmenter ou diminuer le volume. On peut même la remplacer par un potentiomètre, ce qui permettra d'avoir un potentiomètre de volume / boost. Ensuite, le signal traverse un condensateur de couplage de 1uF. Il y a une autre résistance pulldown, puis le signal sort !

L'alimentation est très importante pour ce montage (power supply section), il faut pouvoir offrir un voltage de 4,5V stabilisé, et +5V régulé. C'est très important pour autoriser le bon fonctionnement de la Belton Brick, qui est de plus très sensible aux variations de courant. Le courant arrive de l'alimentation ou de la pile via le +9V(T), puis passe au travers d'une résistance de 33 ohms. Une diode 1n4001 protège le circuit des inversions de polarié, et un condensateur de 100uF élimine les éventuelles oscillations parasites provenant de l'alimentation. Vous trouverez un peu plus de détails dans mon article sur la stabilisation de l'alimentation
    A gauche, on trouve 2 résistances qui vont agir comme un pont diviseur de tension. Comme une résistance va à la masse, et que l'autre va vers une sortie, et que les 2 résistances ont la même valeur : la moitié du courant part à la masse, et il ne nous reste donc que la moitié du voltage initial ! On a donc une tension de 4,5V, idéale pour alimenter les AOP.
    A droite du circuit, on peut voir une drôle de forme carrée notée "REG"... Késako ? C'est un REGulateur de tension 7805 ! Il s'agit en fait d'un circuit intégré à 3 pattes (qui ressemble comme 2 gouttes d'eau à un transistor, attention), qui a un rôle très simple : on lui fournit une tension comprise entre +7 et +36V à une patte, et il nous fournira une tension de +5V régulée à l'autre patte, celle du milieu étant connectée à la masse. C'est vraiment très pratique quand on a besoin d'un voltage précis et stable pour alimenter des circuits intégrés sensibles comme la Belton Brick ou un PT2399. Il y a plein de versions possibles de régulateurs de tension, qui ont des noms différents :
  • 78xx : fournit une tension positive
  • 79xx : fournit une tension négative
  • "xx" : valeur du voltage régulé en sortie
Ainsi, quand nous utilisons un "7805", on a en sortie un voltage positif (7805 : 78xx), de valeur de 5V (7805 : 05V = 5V)

Et voilà ! Beaucoup d'éléments nouveaux dans ce circuit (c'est pas le plus simple qui soit !)
J'espère que tout est clair !
Des questions ? Postez un commentaire !


Pour aller plus loin:
Belton brick BTDR2H : site officiel, avec la datasheet.
Rub a Dub reverb "bill of material" et informations si jamais vous voulez en construire une.
A propos des régulateurs de tension : plein d'infos sur le site sonelec music (une référence en français !)

Comment fabriquer des cables patch pour pedalboard (tutoriel étape par étape)

Les câbles patch utilisés sur pedalboard sont souvent assez chers. De plus, il en faut généralement pas mal pour connecter toutes vos pédales. Les faire vous même vous fera économiser pas mal de sous. De plus, la plupart du temps, les câbles patch vendu par les marques (chers ou non) n'ont aucune datasheet ou document présentant leur caractéristiques exactes. Si vous les faites vous même, vous pourrez choisir précisément ce que vous voulez pour avoir les caractéristiques qui vous intéressent. Enfin, vous pourrez aussi choisir la longueur de ces câbles patch, ce qui est pratique pour faire des câbles courts reliant 2 pédales cote à cote, ou 2 pédales éloignées "géographiquement" sur votre pedalboard.

Je vous suggère aussi de faire vos câbles jack vous même. J'ai fait un tutoriel étape par étape.


De quoi avez vous besoin ?


Vous n'aurez pas besoin de grand chose pour faire de bon câbles patch. Tout d'abord, du câble bien sûr ! J'ai utilisé du Sommer Tricone MK2, principalement car il est très flexible. La capacitance des cables importe peu car j'ai un buffer en début de chaine. Pour choisir le cable qui vous convient, lisez mon post sur les caractéristiques des câbles jack. Le tricone est une valeur sûre si vous ne savez pas trop quoi choisir, peu cher et de bonne facture.

J'ai utilisé des connecteurs jack style "pancake"que j'ai atrouvé chez Banzai music, vraiment pas chers si vous en prenez quelques uns (26 de mon coté !). Vous pouvez aussi en trouver sur ebay à prix raisonnable. Attention par contre, prenez en plus que vous en avez besoin, certains étaient défectueux (2 sur 26). J'avais une connection entre le tip et la masse du jack sans raison. Vérifiez donc avant de les utiliser avec un multimètre.

Enfin, vous aurez besoin du matériel classique: un cutter (ou une lame de rasoir), des pinces, un tournevis, un dénudeur de fils et bien sûr un fer à souder et de la soudure !
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Première étape : préparer le câble


Coupez le câble à la bonne longueur. Pour savoir quelle longueur il vous faut, essayez de relier les 2 pédales que vous voulez connecter avec le câble, et coupez avec un petit surplus de 1 ou 2 centimètres. Pour des pédales côte à côte, 10 cm suffisent largement.
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Il vous faudra ensuite enlever le blindage externe. Pour savoir quelle longueur enlever, dévissez le connecteur, et essayez de voir quelle longueur sépare la petite languette du jack de l'endroit où le câble sera maintenu. Généralement ça fait environ 1 centimètre à peu près, voire un peu moins.
Avec le cutter ou la lame de rasoir, enlevez le blindage. Coupez doucement sans trop appuyer pour ne pas couper le fil de masse. Pour que cela soit plus facile, vous pouvez tordre le câble pour vous aider à le couper. Normalement, vous devriez voir apparaître les fils conduisant la masse:
Vous pouvez ensuite le tordre pour regrouper les fils en un seul conducteur :
Enfin, utiliser le dénuder pour enlever le blindage entourant le câble conduisant le signal. Vous pouvez aussi utiliser votre cutter / lame de rasoir dans un premier temps pour vous faciliter la tâche (c'est assez épais comme câble). Attention, la partie noire est conductrice, il ne faut pas qu'elle touche le câble central pour éviter un faux contact entre la masse et le signal. Vous pouvez en enlever un peu pour être sûr.


Deuxième étape : étamer


Après avoir tordu le câble conduisant le signal, il vous faut étamer ceux ci. Pour cela, appliquez un peu de soudure au niveau de chaque câble pour qu'il soit bien brillant. Attention à ne pas en mettre trop.
Faites de même sur les languettes du connecteur. Attention à ne pas faire de gros pâtés et à avoir une soudure bien brillante. Il ne faut pas hésiter à chauffer le jack, attention à ne pas vous brûler.


Dernière étape : souder et vérifier les connections


Utilisez une troisième main ou quelque chose pour caler le connecteur, et soudez les câbles. Commencez par celui de la masse, à relier à la languette du bas. Attention à ne pas vous bruler, le connecteur peut devenir très chaud. Enfin, soudez le câble conduisant le signal à la languette du haut.

Avant toute chose, vérifiez que tout est bien connecté et qu'il n'y a pas de faux contact. Pour cela, utilisez un multimètre en mode "logic", et vérifiez qu'il n'y a pas de connection entre le bout du jack et la masse ("1" : pas de contact, "-1" ou du bruit : contact). Parfois, les fils peuvent être très proches et se toucher, créant un faux contact. Si cela arrive, essayez de voir si les fils ne se touchent pas, au pire des cas, dessoudez et ressoudez. Quand vous êtes sûr que tout est bon, vous pouvez referme le connecteur jack en revissant tout.

Après avoir tout refermé, vérifiez à nouveau que tout est OK. Parfois, la languette du signal peut toucher le haut du couvercle du connecteur et créer un faux contact (surtout si vous avez mis beaucoup de soudure). Pour résoudre ce problème, vous pouvez tordre la languette vers le bas, refermer et rechecker. Sinon, essayer d'enlever un peu de soudure en utilisant une tresse à dessouder.
Refaites la même chose de l'autre coté et boum ! Vous avez un superbe patch homemade à prix compétitif !

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Et voilà ! Un patch, prêt à rejoindre votre pedalboard!
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Comment fabriquer des câbles jack pour guitare

Faire vos propres câbles et vraiment une bonne idée,c'est simple, et cela vous permettra d'économiser pas mal de sous ! Des câbles de haute qualité peuvent être vraiment chers, et la plupart du temps, on n'a aucune information concrète sur la qualité de ces câbles (capacitance au mètre, type de câble utilisé...etc). Pour moi, il est donc bien mieux de les faire soi même, ce qui permet de contrôle tout ce que vous allez utiliser, et de ne pas payer un surplus dû à l'image de marque. De plus, vous pourrez adapter précisément la longueur du câble, utile pour les patch par exemple.

Pour en savoir plus sur la qualité des câbles, lisez mon autre article : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les câbles jack. 

Le câble lead est le plus important des câbles de votre chaine du son.
C'est le câble qui relie votre guitare à vos effets / pedalboard ou à votre ampli directement si vous jouez sans effets. Si votre guitare n'a pas de buffer inclu (micros actifs à faible impédance de sortie), ce qui est très probable, car vous êtes très conservateur comme moi, ou si vous avez des effets nécessitance une haute impédance (fuzz face par exemple), l'impédance de votre signal sera élevée. Vous pourrez alors possiblement perdre des aigus si votre câble a une capacitance trop importante. Pour éviter cela, il faut utiliser un câble lead avec une faible capacitance, et le plus court possible.


On va voir ici au travers de ce tutoriel comment fabriquer un câble jack pour guitare, simplement et rapidement. 

De quoi avez vous besoin ?


Pour choisir le câble lui même, vous avez différentes options. Il faut bien sûr que la capacitance par mètre du câble soit la plus réduite possible. Regardez le tableau de mon article sur les câbles pour vous aider à choisir. Il faut aussi garder en tête que votre câble risque de traverser pas mal d'épreuves : concerts, répétitions, on branche, on débranche, il va donc falloir qu'il soit résistant ! Le mieux pour moi est le Sommer LLX, qui a été spécialement conçu pour ce type d'application. Il a la capacitance par mètre la plus basse du marché, et est très résistant. Il est cependant un peu plus cher que les autres types de cables. Vous pouvez alors vous rabattre sur du Sommer Spirit XXL ou du Sommer Tricone XXL qui ont une capacitance / mètre raisonnable et sont bien résistants. (le "XXL" indique une conception plus résistante - mais un peu moins flexible - que le câble initial). Le câble ne doit pas être trop long, entre 1,5 et 3 mètres me parait raisonnable. Pour résumer, il vous faut un cable résistant, court et avec une faible valeur de capacitance par mètre. 
Les connecteurs doivent aussi être de bonne qualité, principalement pour des raisons de solidité et usure dans le temps. Les Amphenol ACP M-GN sont un classique qui sera parfait pour ce genre de câble. Les Neutrik NP2C sont aussi sympas dans ce style. N'oubliez pas : vous n'avez pas besoin de plaqué or. Enfin, vous aurez besoin d'outils classiques : un fer à souder, de la soudure, des pinces, un cutter (une lame de rasoir peut faire l'affaire), et une pince à dénuder.

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how to build instrument cable
Vous n'avez pas besoin de beaucoup de choses au final! Pour ce tutoriel, j'ai utilisé du Sommer Tricone XXL (bleu parce que c'est la classe) et 2 prises jack Amphenol ACP M-GN.


Première étape : enlever l'isolation extérieure
On peut mesurer la longueur approximative à enlever en plaçant le câble près du jack. Dévissez le plug, et voyez à peu près combien il vous faudra retirer pour que le cable puisse être soudé à la fois à la masse et au tip.

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Cut instrument cable
Ensuite, coupez délicateur l'isolation avec le cutter / lame de rasoir. N'appuyez pas trop fort avec la lame pour ne pas couper les fils de la masse. Prenez votre temps, n'hésitez pas à tordre le jack pour pouvoir enlever la couche isolante plus facilement. Vous devriez avoir quelque chose comme cela :
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Guitar cable shielding
Ici, on peut clairement voir les fils de la masse (tresse en métal autour du cable). Il s'agit en quelque sorte d'un câble dans un câble (cableception !) qui transmet le signal de la masse, alors que le câble cuivré central transmet le signal. Tordez les cables pour les assembler plus finement.
Avec la pince à dénuder, retirez ensuite l'isolation autour du cable central.
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How to build guitar cable
Attention, la partie noire est conductrice, il ne faut pas qu'elle touche le câble central pour éviter un faux contact entre la masse et le signal. Vous pouvez en enlever un peu pour être sûr.

Deuxième étape : étamer les fils et les jacks
Pour faciliter la soudure, vous devez étamer les fils et les 2 jacks. Pour cela, il faut juste mettre de la soudure sur les fils que vous avez tordus dans l'étape d'avant (la masse et le fil cuivré), et sur les endroits où vous allez les souder sur les jack. Attention à ne pas mettre trop de soudure, juste une petite couche bien brillante.
Vous devriez avoir quelque choe comme cela :


Troisième étape : souder le tout
Placez le cable dans le jack. Attention : n'oubliez surtout pas de placer l'autre partie du jack sur le câble (partie métallique dévissée + tube en plastique isolant) ! Si vous oubliez ce détail, il vous faudra tout défaire une fois fini, et refaire la manip... Bien pénible.
Ensuite, soudez le câble en cuivre sur la partie connectée au tip du jack, et le fil de la masse dans la zone inférieure. Faites une soudure bien propre : brillante, pas trop épaisse, mais néanmoins assez de soudure pour bien maintenir le jack. Pour cela, n'hésitez pas à bien chauffer le jack (attention aux doigts !)
A cette étape, vous pouvez déjà vérifier avec un multimètre que vos connexions sont bonnes. Pour cela, utilisez le mode "Logic" et vérifiez que le cable central est bien relié au tip du jack, et que la masse est bien reliée à la partie large du jack. Vous pouvez aussi tout simplement essayer de brancher votre guitare avec le jack tel quel pour voir s'il fonctionne. Il arrive qu'il y ait des faux contact qui se mettent en place, vérifier au multimètre est une manière simple de s'assurer qu'il n'y a pas eu de boulette là dessus.


Dernière étape : tout remettre en place
Avec les pinces, tordre les parties métalliques pour empêcher le câble de bouger. N'hésitez pas à bien bien serrer. Remettez la partie en plastique autour de la partie soudée, puis revissez la partie métallique. Boum ! C'est fini !
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Guitar cable DIY
Et voilà, voici un câble lead parfait, qui vaut largement les câbles que vous pouvez trouver à plus de 50 euros dans le commerce. Avec ce que j'ai utilisé (1,5 mètre de Tricone XXL et 2 Amphenol ACP M-GN), j'en ai eu pour moins de 10 euros pour ce câble !

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Résistances : que choisir ?

Chaque composant électronique a un très grand nombre variations possibles, et la résistance n'y échappe pas ! On trouve des résistances de toutes les tailles et de toutes les formes:
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Resistors types
 Au milieu de tout ce fratras, on peut rapidement y être perdu ! Cependant pas d'inquiétudes, on peut rapidement se faire un ordre d'idée de ce qu'il nous faut en considérant les différentes caractéristiques d'une résistance:
  • valeur en ohm
  • puissance acceptable
  • composition
  • composant de surface ou classique
On peut déjà éliminter les composants de surface, peu adaptés à notre usage en amateur. La puissance acceptable va déjà nous permettre d'éliminer un grand nombre de candidats potentiels. En effet, dans nos pédales d'effet, la puissance délivrée par l'alimentation et la guitare ont des valeurs très faibles. On pourra donc se contenter de résistances acceptant 0,25W (le fameux 1/4W). 1/8W peut aussi suffire, ce qui permet d'utiliser des résistances de plus petite taille. Cependant le plus commun reste 1/4W, je vous conseille de vous orienter vers cette valeur. On retrouve donc notre classique résistance cylindrique à 2 pattes ! Ouf !

Pour choisir, il nous reste donc la composition :
  • Résistance carbone ("carbon comp") : de couleur brun foncé, généralement assez grosses, ce sont de vieilles résistances que l'on trouve dans les vieux circuits des années 60. Elles sont utiles pour reproduire des circuits à l'identique, dans le but de créer une réplique par exemple. Sinon ce n'est globalement pas une bonne idée de les utiliser : elles prennent de la place, et sont bruyantes.

  • Résistance à couche carbone : elles ont généralement une tolérance de 5%, ce qui veut dire que leur valeur peut s'écarter de 5% de la valeur théorique. Ce n'est pas grand chose. Elles sont de couleurs beige, et sont très peu chères.
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    Résistance à couche carbone
    Résistance à couche carbone
  • Résistances à couche métallique : de couleur bleue, elles ont une tolérance d'environ 1%. Elles sont aussi abordables, et sont vraiment le composant standard que vous trouverez partout ! De plus, elles sont plus stables selon les températures et génèrent moins de bruit !
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Résistance à couche métallique
Résistances à couche métallique dans un buffer de Klon
Vous l'aurez compris, à moins de vouloir reproduire une pédale vintage dans ses moindres détails, ou de vouloir diminuer au maximum les coûts, les résistances à couche métalliques 1/4W sont le meilleur choix pour débuter ! En plus, ça tombe bien, voici un plan pour en avoir beaucoup pour une bouchée de pain !

Top 5 des choses qui devraient vous empêcher d'acheter une pédale, d'après un DIYeur


Le monde des pédales "boutique", c'est à dire produites en petites séries, a récemment été entaché de plein de scandales et d'arnaques en tout genre, combiné avec des stratégies commerciales plus que discutables. Profitant de l'excès de confiance des gens envers une petite compagnie, certains constructeurs boutiques se permettent les pires madofferies et arnaques. Que faire pour dépister les constructeurs malhonnêtes au milieu de la communauté plutôt bon enfant des constructeurs à petite échelle ? Voici quelques pistes !

1. N'achetez pas de pédales avec du "goop" (et oui, cela comprend aussi la Klon Centaur). La "goop"est une sorte de résine noire qui recouvre le circuit et ses composants. Les fabricants prétendent souvent qu'elle permet de protéger les composants ou d'éviter la corrosion de ceux ci... Evidemment, ce n'est pas vrai ! La plupart du temps, cela sert à camoufler grossièrement que le circuit a été copié d'une autre pédale, ou à empêcher aux concurents de le copier. Tentative un peu ridicule car il est possible de l'enlever (difficilement, cela peut aboutir à la casse de composants). Le plus gros problème est que cela vous empêche de remplacer un composant en cas de panne, car ils sont complètement inclus dans cette horrible pâte noire dégueulasse. Parfois, la goop sert même à camoufler que le circuit est en fait celui d'une pédale chinoise à 30 dollars ! Donc goop = énorme problème de confiance avec le constructeur (pourquoi camoufler le circuit à ses clients, si ce n'est qu'il y a une entourloupe quelque part ?), et possiblement des pannes irréparables !
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goop klon
Qui a renversé du pétrole sur ma Klon ?!!

2. N'achetez pas de pédales analogiques types fuzz / overdrives à plus de 250 euros (exception fait des pédales de collection type vintage) L'électronique n'est pas un domaine cher, surtout en analogique. La plupart du temps, surtout pour les fuzz / distorsion / overdrive, l'élément le plus cher de la pédale est la boite ! Quand vous achetez une pédale au dessus de cette barre des 250 euros, il faut commencer à se poser de sérieuses questions sur le circuit... Bien sûr, il y a des exceptions, mais quand je vois des gens comme Vemuram qui se permettent de vendre des pédales d'overdrive toute bêtes à 350 euros, je me dis que la marge doit être sympa ! Une pédale excessivement chère ne sonnera pas forcément mieux (cf point 5). Après, il est normal qu'un fabricant fasse de la marge (il faut bien qu'il en vive), il ne faut pas tomber dans l'excès inverse non plus. Attention, cela ne s'applique pas aux pédales numériques, ou le temps de développement est bien plus important, et où les microcontroleurs peuvent se révéler assez chers !
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Voilà un truc complètement incroyable !
Une fuzz face (donc 10 composants) pour 400 dollars ?! C'est le prix d'un bon petit ampli !

3. Ne dépensez pas trop pour des composants "top qualité". Aujourd'hui, la différence de prix entre un composant correct et un composant de haute qualité est relativement faible. Par exemple, entre un condensateur basique type MKT et le top du film, un Wima MKP2, il y a une différence 20 centimes. De plus, certains composants "haute qualité" du type condensateurs pour audiophiles ou résistances de précisions ne sont vraiment pas nécessaires dans des circuits aussi simples et tolérants que les pédales d'effet pour guitare. Même des transistors NOS ou rares ont souvent des alternatives plus abordables. Ne gaspillez pas votre argent pour des composants rares ou ultra qualité si vous cherchez un son en particulier. Cela ne se justifie que dans le cadre d'une réplique exacte d'une vieille pédale par exemple.
 
4. Regardez l'intérieur avant d'acheter. Tout le monde devrait pouvoir savoir exactement ce qu'il est en train d'acheter. Achèteriez vous un ordinateur sans regarder ses performances et caractéristiques ? Achèteriez vous des objets sans savoir de quoi ils sont fait ? Non, bien sûr ! C'est la même chose avec les pédales d'effets ! Demandez à voir l'intérieur avant, ou cherchez des photos du circuit de la pédale. Cela vous permettra de savoir quels composants sont utilisés, la complexité globale du circuit, de quel circuit elle s'inspire... etc. Par exemple, si le circuit est en composants de surface, il y a relativement peu de chances qu'il ait été assemblé à la main... Parfois les mentions "handwired" désignent juste le fait de connecter manuellement le PCB aux jacks et 3PDT !


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Gauche : Joyo Ultimate Drive (clone de Fulltone OCD à moindre coût)
Droite : Freekish Blues Alpha Drive : une Joyo rebadgée
(avec du "goop", vous vous rappelez du premier point ?) 

5.Ne prenez pas en compte la réputation d'une marque, testez avec vos oreilles et pas vos yeux ! La plupart du temps, les gens recommandent un effet car "il sonne mieux". Cependant, quand on fait des tests en aveugle, les gens ont beaucoup plus de mal à dire quelle pédale sonne le mieux ou même laquelle est laquelle ! Votre cerveau modifie votre perception du son selon ce qu'il voit. Un effet psychosomatique vous fera toujours croire qu'une pédale rare / chère sonne toujours mieux que son clone chinois par exemple. Une bête A/B box peut être un très bon moyen de s'apercevoir que les différences sont parfois ténues entre 2 effets ! Ils peuvent toujours sonner différemment bien sûr, mais les différences entre 2 pédales similaires (clones de tube screamer par exemple) peuvent être très ténues.Elles peuvent sonner différemment bien sûr, mais ce sera alors vraiment VOS gout musicaux qui feront la différence, et pas du marketing. Essayez une fois pour voir, c'est assez édifiant !
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Dédicace pour The Gear Page

Débugguer vos effets DIY : l'audio probe

Une de vos pédales faite maison ne fonctionne pas ? L'audio probe est un système tout bête qui va vous permettre de savoir d'où vient le problème, de manière précise, quand un de vos circuits ne marche pas. Si vous avez déjà essayé toutes les techniques "simples", et que vous n'avez rien trouvé, l'audio probe est faite pour vous !


Voici le schéma pour en fabriquer une :

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Audio probe schéma
(probablement le schéma le plus simple au monde, juste avant le strymon favorite switch)

C'est simplement une entrée jack, un condensateur de 0.1 uF (100 nF) et un câble à connecter à la masse. Vous pouvez soit utiliser un fil classique, soit des pinces que vous pouvez connecter aux entrées / sorties jack. On met ensuite un jack dans l'entrée, et on connecte l'autre extrémité du jack à l'entrée de votre ampli. Afin d'avoir un signal en entrée, j'utilise un looper.
Attention : réglez votre ampli à un volume bas ! En utilisant l'audio probe, on peut tomber sur des parties du circuit où le signal est très amplifié, ce qui peut causer de sacré surprises sonores ! (ou de la surdité...)


Comment utiliser une audio probe ?


Le condensateur de 0.1 uF de l'audio probe ne laissera pas passer le courant continu (9V issus de la pile). Ainsi, on n'entendra que le courant alternatif, c'est à dire le signal de votre guitare électrique ! Vous ne saviez pas que le signal de votre guitare était un courant alternatif ? Un peu de lecture : qu'est-ce que le signal de votre guitare électrique ?

Il vous faut un signal d'input dans le circuit afin de pouvoir entendre quelque chose avec l'audio probe. Généralement, j'utilise un looper (Jamman, Ditto), pour avoir un signal répétitif de guitare (c'est comme ça que j'ajuste certains trimpots aussi). Vous pouvez aussi utiliser un générateur de signal, un clavier, un lecteur CD, ou un ami compatissant qui acceptera de jouer de la guitare pendant que vous utilisez l'audio probe.

Ensuite, il vous faudra juste suivre le chemin que suit le signal dans votre circuit : posez la patte du condensateur à l'entrée du circuit, vous devriez entendre votre signal de guitare ! Ensuite, vous pouvez vous déplacer le long du circuit, en suivant le chemin emprunté par le signal.

Si on prend la Fuzz Face comme exemple :
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Fuzzface circuit
 
On suit donc le trajet du signal. On pose la patte du condensateur de l'audio probe sur la première patte du condensateur de 2,2 uF (patte +). On devrait entendre le son de l'input (phrase enregistrée au looper, ou personne qui a eu l'amabilité de jouer pendant que vous testez ^^). On peut ensuite placer l'audio probe sur la deuxième patte du condensateur (patte négative). On devrait encore entendre le son. On continue ainsi : base du premier transistor Q1,émetteur de Q1 (le son devrait être plus fort)...etc. Il suffit de suivre le chemin emprunté par le signal !

Si vous entendez le son sur une patte d'un composant et pas sur l'autre patte, vous saurez alors qu'il y a un souci au niveau de ce composant ! Il y a plusieurs options : une soudure mal réalisée, un faux contact, ou un composant endommagé.

C'est vraiment un super outil pour trouver d'où provient une panne, ou s'il y a un faux contact quelquepart (ce qui arrive souvent avec les stripboard par exemple)

De plus, cela vous permet de comprendre très intuitivement quel est le rôle de chaque composant dans le circuit, tout en vous forçant à regarder un peu le schéma du circuit au lieu de bêtement recopier le schéma de guitar fx layout : un excellent moyen de progresser dans sa compréhension des circuits !
 

Voilà, j'espère que cela vous aide un peu !
Si cet article vous a plus, n'hésitez pas à me remercier et à vous tenir au courant en likant la page Facebook Coda Effects !
Des questions ? Suggestions ? Postez un commentaire !

Pour aller plus loin (en anglais): 
La page de débuggagedu site diystompboxes

Clone de JHS Superbolt / ROG Supreaux

Voici un clone du JHS Superbolt ! JHS n'est pas le fabricant le plus honnête de la Terre, et il est en fait assez connu pour son incroyable capacité à copier des circuits d'autres constructeurs (comme Vemuram et sa Jan Ray). La Superbolt n'est pas une exception, et est en fait une Runoffgroove Supreaux (très) légèrement modifiée. Runoffgroove est une communauté créant des circuits pour les gens intéressés par le DIY, avec une license Creative Commons. Il y a plein de circuits sympas là bas, allez y faire un tour, c'est très intéressant ! JHS ne s'est pas embarassé avec la license et a donc juste copié le circuit et vendu sous le nom de Superbolt.

Le circuit est inspiré d'un vieil ampli de classe A, le Supro 16T. C'est un petit ampli de 5 Watts de la fin des années 60, qui a récemment été réédité. Il est devenu relativement célèbre, car comme d'autres amplis de classe A, en poussant beaucoup le volume, on obtient une saturation assez forte. Il a été pas mal utilisé en studio par des guitaristes, et notamment par Jimmy Page qui a enregistré pas mal de chansons de Led Zeppelin avec.

Cette pédale a pour but de recréer le son mythique de cet ampli, de manière à transformer le son de votre ampli pour le rendre proche de celui d'un Supro poussé à bloc.

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JHS Superbolt clone

J'ai décidé de faire un clone, car pas mal de vidéos du Superbolt rendait vraiment bien... J'ai utilisé une boite pré peinte de chez Banzai Music, et le logo "Supro", fidèle aux originaux, a été découpé au laser par HPM Laser

La pédale a 3 contrôles pour moduler le son : le bouton gain agit comme le volume d'un ampli de classe A : plus on le pousse, plus on a de volume, et plus on a de saturation. Le bouton de volume agit comme un master volume, et le tone permet de doser l'équilibre basse / aigu de manière assez discrète il faut bien le dire... Il y a aussi un switch à 2 positions qui permet de switcher entre une position avec pas mal de gain et des basses, et une position plus légère avec un peu moins de gain, un peu plus "klonesque".
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JHS Superbolt clone
J'ai aussi utilisé le logo imprimé au laser utilisé auparavant :
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JHS Superbolt clone
C'est une pédale assez simple, j'ai suivi l'excellent layout de guitarfxlayouts. Cependant, j'ai eu pas mal de problèmes en la réalisant. Au tout début, la pédale ne fonctionnait pas du tout, et activée, seul un horrible buzz pouvait être entendu... J'ai vérifié environ miiiiiille fois le montage (frustratiooooooon !), et, désespéré, j'ai laissé cette réalisation de coté pendant quelques semaines. Après un peu de repos et de travail sur un autre projet, je suis revenu frais dessus, et grâce à une audio probe, j'ai pu trouver assez rapidement le problème ! (un bête faux contact...)

C'est un peu le bordel dedans, mais raisonnablement pour un veroboard avec 3 potentiomètres. Au début, j'avais prévu de laisser suffisamment de place pour pouvoir y mettre une pile, mais les entrées jack type "ampli" sont malheureusement trop volumineuses pour cela... Donc alimentation seulement ! Si c'était à refaire, j'utiliserai des entrées jacks isolées plus petites, notamment certains modèles Rean qui sont plus raisonnables en terme de place.

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JHS Superbolt clone
Ajuster les 3 trimpots a été assez facile. J'ai commencé à régler avec 9V sur chaque drain, mais cela générait un peu trop de saturation à mon goût. J'aime bien les saturations légères que l'on peut obtenir avec cette pédales, des crunchs bien sympas et un coté "klon" avec pas mal d'aigus, idéal pour les accords. J'ai donc un peu augmenté la tension au niveau du drain des 2 premiers transistors, jusqu'à ce que cela sonne bien à mes oreilles.

Analyse du circuit

Voici le schéma du ROG Supreaux :
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Supreaux

Et voici celui du JHS Superbolt :
Comme vous pouvez le voir, il s'agit du même circuit avec un doubleur de tension (partie supérieure du circuit) et un switch avant Q3 qui permet d'ajouter une résistance de 120K connectée à la masse.

Divisons le en plusieurs partie comme d'habitude :

On peut voir que la structure de cette pédale ressemble beaucoup à celle d'un ampli ! C'est largement inspiré d'un schéma d'ampli, les lampes étant remplacées par des transistors JFET (transistors à effet de champs). Ce qui est plutôt bien vu car les transistors JFET utilisent une technologie proche de celle des lampes, et leur saturation, chaude et ronde, ressemble plus à celle des lampes par rapport aux transistors silicium qui sonneront plus agressifs et rocailleux en saturation.

Toute la saturation provenant de ce circuit est basée sur la saturation des transistors : vous pouvez voir qu'il n'y a pas de diodes, contrairement à une Big Muff ou une Jan Ray.



Pour résumer, cela fonctionne comme ceci : la section preamp va amplifier le signal, qui va faire saturer le second transistor. Le signal saturé va être ensuite modifié par la section de tonalité (tone stack), et un troisième transistor va permettre d'ajuster le volume final. Comme je l'ai dit avant, cela fonctionne exactement comme un ampli !


Voyons chaque partie du circuit en détail.

Alimentation (power supply section)
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Cette partie du circuit a deux rôles : stabiliser l'alimentation pour éviter des courants alternatifs parasites, et doubler la tension fournie au circuit, en passant de 9 à 18V

Tout d'abord, une diode protège le circuit contre une éventuelle inversion de polarité, et le voltage est stabilisé avec deux condensateurs de 100 uF et 100 nF. Vous trouverez plus d'informations à propos de la stabilisation des alimentations dans cet article.

Un circuit intégré MAX1044 est ensuite utilisé pour doubler le voltage, afin d'avoir une pédale alimentée en 18V qui seront utilisés pour alimenter les transistors JFET. Avoir 18V au lieu de 9V donne apparemment plus de headroom (d'ampleur) et de clarté au circuit, ce qui a été utilisé dans la deuxième version du Supreaux, le Supreaux Deux. Voici un exemple de doubleur de voltage que l'on peut trouver dans la datasheet du MAX1044 :
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Voltage doubler MAX1044
C'est un schéma très classique que l'on retrouve dans plein de pédales de guitare utilisant un doubleur de tension (notamment la Klon Centaur).



Première section du preamp : définir le gain
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Cette partie du circuit sert à amplifier le signal initial afin de faire saturer le deuxième transistor.

Tout d'abord, il y a deux résistances de rappel de 1M. Les résistances de rappel, placées à l'entrée et / ou à la sortie du circuit, empêche les bruits lors de l'activation de la pédale. Un condensateur de couplage de 22 nF permet d'éliminer un éventuel courant direct parasite en provenance de la guitare.


Le signal est ensuite amplifié par le premier transistor (Q1). Un trimpot de 100K va définir le gain maximal du transistor. En effet, le gain d'un transistor dépend du courant que l'on fait passer entre son collecteur (drain pour un JFET) et sa base, et entre son émetteur (source pour un jFET) et sa base. Plus on amène de courant au drain sur les 18V disponible en haut, moins le gain sera important. On peut donc doser le gain maximum en réglant le trimpot : plus la résistance sera faible, moins il y aura de gain. De même, la résistance de 1,5k au niveau de la source va définir un gain maximum pour le transistor.



Ensuite, le signal est filtré par différents moyens : un condensateur de 470 pF relié à la masse laisse passer les hautes fréquences, éliminant ainsi un peu d'aigus. Pour éliminer plus d'aigus, la valeur de ce condensateur peut être changée pour une valeur supérieure, genre 560 pF ou plus ! Une résistance de 470K connectée à la masse va éliminer un peu de basses et définir le gain maximal de la pédale. Ensuite, un potentiomètre câblé en résistance variable vers la masse va définir le gain final de ce premier étage : c'est le potentiomètre de gain ! Lorsque sa valeur est faible, la résistance sera faible et une grande partie du signal va aller à la masse. Le potentiomètre définit donc de combien le signal sera amplifié, et donc dans quelles proportion le transistor suivant saturera : on règle le gain !


Deuxième section du preamp: le tonestack
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Le signal amplifié dans la première section arrive au niveau du second transistor (Q2), et le fait saturer. La saturation de Q2 peut être réglée avec un trimpot comme sur le premier pour régler le gain.

Il y a ensuite un condensateur de couplage 10 nF qui filtre les éventuels courants directs parasites qui pourraient provenir de la rampe de 18V alimentant le transistor. Le signal est ensuite modifier par le potentiomètre de tonalité, qui couplé à un condensateur de 4,7 nF, va filtrer les fréquences aigues en les laissant passer plus ou moins vers la masse. C'est comme un potentiomètre de tonalité dans votre guitare ! Ensuite, une résistance de 120K peut être (ou non) connectée à la masse pour laisser passer des basses. Cela permet de simuler les deux entrées que l'on trouvait sur ces vieux amplis (high and low).

Enfin, une résistance de 470K fixe le gain maximal du circuit.



Dernière partie : le master volume
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Cette dernière partie du circuit amplifie le signal final. L'amplification est réglée par la résistance de 220R et un trimpot de 50K. Une résistance de 220R permet une forte amplification, ce qui permet d'avoir un volume de sortie conséquent. Un condensateur de 10 nF va enlever le courant continu pouvant provenir de la rampe de 18V.

Un potentiomètre câblé en résistance variable à la masse va permettre de fixer le volume final, comme dans la Fuzz Face. Plus la valeur de cette résistance sera faible, plus le signal va aller à la masse, diminuant alors l'amplitude du signal en sortie : le son sera moins fort !


Et voilà ! J'espère que tout est clair, n'hésitez pas à poser des questions en postant un commentaire !
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Pour aller plus loin (en anglais) :
Page internet du Runoffgroove Supreaux
Page internet du Runoffgroove Supreaux Deux
MAX1044 datasheet.

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